Le poste de gendarmerie de konna, d’après nos sources sécuritaires, a essuyé de tirs depuis quelques minutes. Cette une attaque criminelle se produit dans une zone qui apparaît comme la symbolique d’une lutte qu’il faut mener à l’unisson.
Cette attaque a été confirmée par une source gouvernementale en ces termes « de tirs effectués sur le poste de gendarmerie. Mais les autres forces sont sur place » rassure un officiel malien.
La situation est surveillée de près car pour l’heure, difficile de se prononcer sur l’identité des assaillants et de leur méthode mise en œuvre.
Inculpés pour faux et usage de faux en écriture, l’ancien maire de la Commune II, Youssouf Coulibaly et Bakoroba Djibril Sanogo (auditeur marketing) étaient à la barre de la Cour d’assises, le mercredi 6 novembre 2019, pour faux et usage de faux en écriture et complicité.
Il ressort de l’arrêt de renvoi que dans les années 1920, Bakary Koné dit Hinemassa et Zoumana Sanogo, tous originaires du même village, se sont retrouvés à Bamako à la recherche de fortune. Le premier est commerçant de cola et le second boucher. Ils ont fondé leurs familles respectives vivant dans une maison commune sise à Niaréla et sans jamais se soucier de la question de la propriété de l’une ou de l’autre sur ladite maison. Des années plus tard, Zoumana Sanogo décédait et laissait à la charge de son frère, Bakary Koné dit Hinemassa, femmes et enfants. Ce dernier s’en est occupé et épousa d’ailleurs deux des veuves de Zoumana Sanogo avec lesquelles il aura deux enfants.
Devenus adultes, l’un des fils de Zoumana Sanogo, en la personne de Madou Sanogo, décidait, depuis 1987, d’assigner en justice Bakary Koné au motif que la concession commune de Niaréla serait la propriété de son père Zoumana Sanogo et par conséquent celle de ses héritiers. Cette procédure fut sanctionnée par une lettre du Gouverneur de l’époque (Yaya Bagayoko) qui disait en substance “qu’en ce qui concerne le permis n° 86 de Niaréla, nos archives ne nous ont pas permis d’établir un titulaire certain”. Une correspondance qui semblait mettre fin à toute contestation. Pour autant, 20 ans plus tard, l’un des arrière-petits-fils de feu Zoumana Sanogo, du nom de Bakoroba Djibril Sanogo, saisissait à nouveau la mairie du district de Bamako, de laquelle il obtenait le permis d’occuper n° 22/08/ du 7 mai 2008, suivant décision n° 061/MDB du 27 février 2008, attribuant la propriété de la concession à feu Zoumana Sanogo.
Avec cette décision qui sera annulée tardivement par le maire, les héritiers de feu Zoumana Sanogo parvenaient à expulser les héritiers de Bakary Koné et démolir la maison qui fut entièrement reconstruite. Convaincu qu’il y a eu altération de la vérité pour l’obtention du permis d’occuper au nom de feu Zoumana Sanogo, Zoumana Koné portait plainte contre Bakoroba Djibril Sanogo et les agents de la mairie qui le lui ont sciemment attribué au succès de la supercherie, notamment Youssouf Coulibaly à l’époque 2e adjoint du maire, chargé des questions domaniales et Gaoussou Ly, maire de la Commune II au moment des faits et chargé des vérifications préalables.
L’inculpé Gaoussou Ly n’a reconnu les faits tant à l’enquête préliminaire que devant le Magistrat instructeur. Il a expliqué qu’en tant que maire à l’époque, il n’était pas rompu dans l’administration et que lorsqu’un dossier était adressé à la mairie, il était traité selon son objet par les services concernés. Ce n’est qu’après le traitement qu’on lui soumettait les conclusions pour sa signature. Dans le cas précis, rien ne laissait apparaître que ses services ont fait du faux. Il a précisé qu’il n’y a qu’un lien de voisinage entre lui et Youssouf Coulibaly qui l’a remplacé en tant que maire de la Commune II et il ne peut que regretter, si jamais ses services ont mal fait leur travail.
Considérant que ces déclarations de Gaoussou Ly n’ont pu être contestées ni par la partie civile ni par les éléments de l’instruction [..], que la preuve de l’aide ou de l’assistance du maire à la demande n’a jamais pu être établie au cours de l’information, que dès lors, il y a lieu de dire qu’il n’y a pas charges suffisantes contre l’inculpé Gaoussou Ly. Par contre, les inculpés Bakoroba Djibril Sanogo et Youssouf Coulibaly ont nié les faits tant à l’enquête préliminaire que devant le Magistrat instructeur. Les explications de Bakoroba Djibril Sanogo, tout au long de son interrogatoire, ont été écartées pour la simple raison qu’il s’agit d’une invention pour parvenir à se disculper. En plus, il savait qu’aucune famille Koné et Sanogo ne pouvait prouver sa propriété sur la maison en question et que cette vérité était connue de tous, depuis la fameuse lettre du gouverneur qui avait à l’époque mis tout le monde à l’aise. Le faux étant établi, il y a charges suffisantes contre Bakoroba Djibril Sanogo.
Considérant que les déclarations de Youssouf Coulibaly étaient mensongères et dénuées de tout sens et tentant de se soustraire à l’action de la justice parce que connaissant la famille et n’ignorant pas que Bakoroba Djibril Sanogo ne détenait aucune preuve de la propriété de feu Zoumana Sanogo, il a parfaitement collaboré et facilité sciemment à l’établissement du permis d’occuper contenant des fausses déclarations. Ce qui prouve qu’il y a charges suffisantes contre lui pour complicité de l’infraction de faux en écriture reprochée à Bakoroba Djibril Sanogo qui a, à Bamako, courant 2012 (moins de 10 ans), sciemment altéré la vérité par l’établissement au profit des héritiers de feu Zoumana Sanogo le permis d’occuper n° 22/08/du 7 mai 2008 suivant décision n° 061/%DB du 27 février 2008 sur la concession sise à Niaréla, objet de litige entre les héritiers de feu Zoumana Sanogo et ceux de feu Bakary Hinemassa Koné et de nature à porter préjudice à ces héritiers.
Pour ces motifs, Bakoroba Djibril Sanogo et Youssouf Coulibaly ont été inculpés pour faux et usage de faux en écriture. Et l’ordonnance de prise de corps a été décernée contre eux. Ils ont été renvoyés devant la Cour d’assises pour y jugés conformément à la loi.
Les versions des accusés
A l’entame du procès, les avocats des accusés ont soulevé des exceptions du fait que l’affaire n’a pas été instruite par la juridiction compétente. Le président la Cour dira que l’Arrêt de renvoi vide cette exception qui n’avait pas été introduite par écrit dans les dossiers. Elle a été rejetée. Appelé à la barre, Bakoroba Djibril Sanogo n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il a argumenté qu’il a appris durant les enquêtes préliminaires qu’il y avait plainte contre lui pour faux et usage de faux. Il a reconnu qu’il avait introduit une demande de permis de la concession parce que la maison n’en avait pas. Cette maison, à ses dires, appartenait à ses parents qui l’ont hérité de son arrière grand-père Zoumana Sanogo. Et pourquoi, en tant petit-fils, il a fait la demande du permis alors que ses parents vivaient ? Et avait-il un jugement d’hérédité lui permettant de faire la demande ? Et pourquoi la demande de permis a-t-elle été faite au nom de Djibril Sanogo qui n’était pas le seul héritier de Zoumana Sanogo ? Comme réponse, Bakoroba Djibril Sanogo dira qu’il a fait la demande de permis avec la procuration des enfants de Zoumana Sanogo dont Hawa Sanogo.
Youssouf Coulibaly, 2e adjoint du maire, chargé des questions domaniales au moment des faits, affirmera qu’il n’a posé aucun acte dans l’affaire. Il soutiendra que dans pareils cas, ce sont les services techniques de la mairie qui font des enquêtes avant de lui soumettre les rapports d’enquête pour avis. Ensuite, le dossier est transmis au maire du district. Il dira qu’il ne comprend pas pourquoi il est accusé de complicité de faux et usage de faux parce qu’il n’a jamais collaboré avec Bakoroba Djibril Sanogo.
L’Avocat général du ministère public lui rappellera qu’il est à la barre parce qu’il a donné son avis et signé les rapports d’enquête des services techniques de la mairie de la Commune II. Et l’avocat général de demander si la signature sur le projet de décision n’est-elle pas sa signature ? Il n’a pas répondu à cette question. Signait-il donc les documents sans les lire ? Il dira qu’il signe plus de 50 dossiers par jour sans lire les adresses et autres références des dossiers. Il le fait, a-t-il soutenu, sur la base de la confiance de ses services techniques. “Je me retrouve aujourd’hui à la barre par la volonté de Dieu. Sinon, en tant qu’ancien militaire, j’ai toujours travaillé sur la base de la confiance en mes hommes”, a-t-il déclaré.
En tant que témoin, M. Bouaré, le secrétaire général de la mairie de la Commune II au moment des faits, indiquera qu’après vérification, il n’a pas retrouvé de trace du dossier au niveau des archives. Et le juge de l’interroger si cela veut-il dire qu’il n’y a pas eu d’enquêtes préalables ? Il répondra par l’affirmatif. Car, selon lui, s’il y avait eu enquêtes, les dossiers devaient se trouver dans les archives de la mairie. Et Youssouf Coulibaly de réagir, qu’au moment des faits, il était à la mairie du District.
Le 2e témoin, Mamadou Abdoulaye Diallo (intérimaire du bureau des cadastres au moment des faits), après avoir prêté serment de dire la vérité et toute la vérité, dira qu’il n’a pas souvenance du dossier. Il expliquera à la Cour qu’il a été entendu au cours des enquêtes préliminaires sur le fonctionnement de son service. Il a raconté qu’après enquêtes sur une parcelle, le dossier est transmis au maire du District.
Mme Dicko Aminata Kayentao (chef du bureau cadastre de la mairie) dira qu’après la procédure de demande de permis d’occuper, le dossier est transmis au 2e adjoint puis au service d’urbanisme pour des enquêtes. Au retour du dossier, a-t-elle expliqué, compte rendu est fait au maire qui donne son avis. Et quand il y a un premier permis après le décès du propriétaire de la parcelle, il faut un certificat d’hérédité au nom de tous les enfants. Et le processus suit son cours. Elle a dit qu’au moment des faits, elle n’était pas à la mairie. Elle a commencé à y travailler en 2016.
Après l’écoute des témoins, l’avocat de la famille Bakary Koné, Me Salifou Touré, dans sa plaidoirie, soulignera que dans cette affaire il y a eu faux et usage de faux. Et, selon lui, Bakoroba Djibril Sanogo est le chef d’orchestre de ce faux. Ayant fait fortune, a-t-il soutenu, Bakoroba Djibril Sanogo a décidé de mettre fin au calvaire de sa famille en s’accaparant de la concession qui n’avait pas de propriétaire attitré, selon le gouverneur Yaya Bagayoko en 1987. Profitant de ce vide, Bakoroba Djibril Sanogo chercha un permis au nom de Djibril Sanogo avant de le mettre sous le nom de Zoumana Sanogo. Pour l’avocat, il y avait faux. La maison n’appartenait pas à Zoumana Sanogo. “Donc, les deux permis au nom de Djibril Sanogo et de Zoumana Sanogo sont faux. Et les fonctionnaires de la mairie ont facilité la tâche de Bakoroba Sanogo qui est un faussaire. Il a fait un crime de faux. Le maire Youssouf Coulibaly, une personnalité, est un homme politique qui veut se blanchir en faisant l’innocent. Il n’est pas complice. Son accusation doit être requalifiée. Il n’est pas complice, il est co-auteur, un faussaire. Monsieur le Président, il faut les qualifier de crime de faux qui est établi. Le permis établi par le maire Youssouf Coulibaly est un faux. Il faut les condamner à la peine requise”, a-t-il plaidé.
Le ministère public (Avocat général) a fait la genèse de l’affaire tout comme l’arrêt de renvoi. Il a plaidé que Bakoroba Djibril Sanogo et Youssouf Coulibaly ont fait de fausses déclarations à l’Administration. Il soutiendra que les accusations contre eux sont claires et établies. “En signant les dossiers de Bakoroba Djibril Sanogo, Youssouf Coulibaly a aidé ce dernier à atteindre son objectif. Je demande de retenir les accusés dans les liens de l’accusation et de les reconnaître coupables”, a-t-il dit.
Les conseils des accusés diront que les culpabilités des inculpés ne sont établies et que la preuve des accusations, non plus, n’est pas établie.
Dans les questions de l’arrêt de renvoi, la Cour a reconnu les inculpés coupables, mais avec des circonstances atténuantes. Leurs avocats ont demandé de larges réductions de peine pour que les inculpés (non détenus) dont Youssouf Coulibaly, marié à 3 femmes avec 12 enfants, puisse regagner leur foyer. Apparemment ce cri de cœur des avocats a été entendu. La Cour (présidée par Souleymane Doumbia), dans l’arrêt de condamnation, a prononcé une peine de 5 ans de prison avec sursis pour Bakoroba Djibril Sanogo et 2 ans de prison avec sursis pour Youssouf Coulibaly.
Le Président directeur général (Pdg) de la Société Aminata Konaté (productrice des produits Bara Musso) Boureima Doumbia, vient d’être récompensé lors de la prestigieuse cérémonie de distinctions ” Africa Leadership Awards ” par le Trophée de ” L’entreprise Emergente ” de l’année. C’était à Paris, en France, le 2 novembre dernier.
La cérémonie de distinctions de “African Leadership Awards” s’est déroulée, le samedi 2 novembre dernier, à l’hôtel “Méridien Etoile” à Paris, en France. C’était en présence de plusieurs invités de marque, notamment du monde des affaires.
Au cours de cette soirée gala, plusieurs chefs d’entreprise ont été récompensés dans différentes catégories. Et le Mali était à l’honneur à travers Boureima Doumbia, Président du Conseil d’administration du Groupe Aminata Konaté, producteur des produits “Bara Musso”. Il a été récompensé par le trophée de “L’entreprise Emergente” de l’année. C’est avec beaucoup de joie et de fierté que le premier responsable de Bara Musso, Boureima Doumbia, a reçu cette distinction, qui l’a dédiée à toute son équipe.
En tout cas, ce jeune chef d’entreprise fait aujourd’hui la fierté du Mali à l’étranger. Sa seule ambition, c’est de se battre pour faire avancer l’Afrique en général, le Mali en particulier.
La Société Aminata Konaté, c’est 62 produits, un effectif de 6000 employés directs et indirects, 260 points de vente sur l’étendue du territoire malien, 2 usines au Mali et bientôt une usine en Côte d’Ivoire et une autre au Sénégal, une représentation dans 10 pays.
Au lendemain de l’attaque contre les camps de Boulkessi et de Mondoro, le président de la République est arrivé au conseil des ministres la mine serrée, l’air grave. Ce qui laissait apparaître son état d’âme, suite aux événements tragiques qui venaient d’endeuiller le Mali. Et des ministres en ont pris pour leurs grade et rang car, sans désigner nommément quelqu’un, le chef de l’Etat a fait part de sa déception dans certains aspects de la gestion du pays et principalement dans le volet sécuritaire.
Depuis lors, les conseils des ministres sont très redoutés par des membres du Gouvernement, à cause des sorties du président de la République qui a promis de sévir. Ainsi donc, depuis un certain temps, c’est à peine si les regards de certains ministres osent croiser celui du chef de l’Etat. D’ailleurs, il nous revient que lors du dernier conseil des ministres, très secoué par l’attaque contre la position e l’armée à Indelimane, IBK n’a pas usé de circonlocutions pour signifier aux membres du gouvernement qu’un véritable remue-ménage gouvernemental s’impose.
C’est pour dire que le ton de compassion utilisé par le chef de l’Etat lorsqu’il s’adressait à la Nation, en début de semaine, contraste avec le ton et la mine désormais de mise face aux ministres. Normal, doit-on dire, parce que face à la Nation, le président IBK compatit à la douleur des familles des vaillants soldats tombés au champ d’honneur, en défendant la patrie.
Beaucoup ont critiqué le discours du président de la République, parce qu’ils s’attendaient peut-être à d’autres propos. C’est leur droit et leur conviction de s’exprimer ainsi dans un pays de démocratie. Mais il faut quand même se garder de mêler les torchons et les serviettes. Le président IBK s’est adressé directement aux Maliens, plus précisément aux familles des disparus, pour leur présenter ses condoléances. Ne l’eût-il pas fait qu’on le lui eût reproché. Et maintenant qu’il l’a fait, c’est la polémique sur ses propos. Certains contradicteurs souhaitaient certainement entendre un autre discours.
Cependant, pour la mémoire de ces dignes fils du pays qui payent de leur sang l’intégrité et la liberté du Mali, il faut tourner sept fois la langue dans la bouche avant de dire quoi que ce soit. La parole s’envole, mais le contenu reste. La situation sécuritaire exige d’avoir certes le corps chaud, mais la tête froide afin d’éviter de précipiter le Mali vers le chaos, comme voulu par les forces du mal. Surtout que le temps est parfois cruel dans le décompte des faits et déclarations qui n’honorent pas toujours leurs auteurs. En effet, on a vu, il y a peu d’années, des gens proclamer haut et fort qu’ils ont bouleversé l’ordre constitutionnel au Mali pour lutter contre les terroristes. Mais la suite étant connue, inutile de remuer le couteau dans la plaie. Et comme celui qui a été mordu par un serpent a peur d’une simple corde, faisons attention à ce qui se dit et se fait ces temps-ci.
Saper le moral des troupes, faire douter le peuple et ainsi le fragiliser pour l’entrainer dans une spirale infernale, tel est le dessein de forces obscurantistes qui ont réussi à semer les germes de la haine entre les fils du Mali dans certaines parties du pays. Ce qui se passe au centre du Mali en est une parfaite illustration.
En bouleversant d’abord l’ordre social établi par des discours radicaux de remise en cause des principes historiques qui fondent le vivre ensemble et l’entente sociale, les bandits armés déguisés en djihadistes ont provoqué d’abord des conflits intracommunautaires, avant de dresser les communautés les unes contre les autres.
Du banditisme, rien que du banditisme ! C’est le lit de tous ces méfaits : pillages, vols de bétail et autres crimes et délits. Toute une économie noire de l’insécurité est en train de s’installer et il ne faut aucunement la laisser faire florès.
Cependant, on ne peut envier le président IBK car, comme toujours dans pareils cas, tout le monde se réclame son ami quand tout va bien. Mais que de solitude lorsque ça va mal ! En tout cas, au vu de la situation dans le pays ces derniers temps, notamment avec les attaques des positions stratégiques de l’armée, il n’y a plus de place aux querelles de clochers et à une guerre sémantique, l’essentiel devant être l’intérêt supérieur du Mali. C’est pourquoi il faut saluer la concertation en cours et en toute discrétion entre le président de la République et le chef de file de l’opposition d’une part et entre le chef de l’Etat et les forces vives de la Nation d’autre part. Espérons que les fruits des pourparlers puissent tenir la promesse des fleurs afin que les divergences soient aplaties, en vue d’un rapprochement véritable autour de l’essentiel : le Mali, rien que le Mali !
Mais, aussi, il est temps pour le président de la République de donner un signal fort d’un engagement pour l’unité face au danger, surtout en secouant au passage le cocotier. Question de faire chuter les fruits déjà trop murs afin qu’ils ne prennent pas le temps de pourrir sur l’arbre gouvernemental qui a besoin d’un bon coup de cisaille.
En d’autres termes, M. le Président, les Maliens vous observent. De vos toutes prochaines décisions, dépendra la force de la mobilisation autour de vous pour sauver le Mali de la grande menace imposée par la centrale obscurantiste.
En décidant de rencontrer l’inspecteur général de police, Boubacar Baba Diarra, ancien président de la Fémafoot, nous n’avions nullement l’intention de verser de l’huile sur le feu ou même de remuer le couteau dans la plaie. Evidemment dans un passé récent, l’homme a défrayé la chronique, à travers la crise du football malien. Depuis la fin de son mandat à la tête de la Fédération, constaté par la mise en place du Comité de normalisation du football malien le 10 janvier 2018, il garde profil bas. Même à l’occasion de la récente élection du bureau de la Fémafoot, on ne l’a pas senti, ni en amont ni aval. Bref, le général Baba Diarra a décidé de prendre du recul avec sa conviction. Laquelle conviction avait fait de lui l’ennemi à abattre. Réticent au début de notre sollicitation d’être le héros de la semaine de la rubrique “Que sont-ils devenus ?”, Baba a finalement accédé à notre requête. Aujourd’hui, le général est amer et même très amer. Il a le regret d’avoir perdu des amis, à cause de la crise. Selon lui, c’est d’autant plus regrettable qu’on choisit ses amis et non ses parents. Le mot ancien ami est un échec dans la vie d’un homme. Si Boubacar Baba Diarra considère cela comme un mauvais souvenir, il se rappelle encore de cette élimination du Mali à la phase finale de la Can/Guinée équatoriale-2015. Parce qu’il avait la conviction que les Aigles pouvaient aller plus loin dans cette compétition. Nous avons débattu de beaucoup de questions avec le général à la retraite.
C’est aux environs de 8 heures 30 minutes que nous arrivâmes ce samedi 2 novembre 2019 au domicile de l’ancien président de la Fémafoot, au Quartier du fleuve. Il nous reçoit dans un salon annexe de son appartement. Tout au long de notre discussion, nous constatons que l’homme garde intacte sa sérénité légendaire.
“Je ne chôme pas”
Première question à notre héros du jour : Que devient Baba depuis son départ de la Fémafoot ?
Le général répond que dès la première semaine de la fin de son mandat, il a enregistré une pléiade de propositions.
D’abord, une grande marque de football lui a proposé d’être son représentant en Afrique. Ensuite, une autre société de management de football, dont le siège se trouve en France à Aix-en-Provence lui a fait une proposition intéressante. Enfin, un compatriote, évoluant dans les mines, a sollicité sa compétence pour l’implantation de sa société au Mali.
Pour le moment, il n’a pris aucune décision par rapport aux offres. En attendant, Boubacar Baba Diarra est administrateur d’une société dont les activités tournent autour de la santé et de l’immobilier. Cette entreprise est en partenariat avec des Européens installés à l’extérieur. Le moment venu, il verra ce qu’il y a lieu de faire.
Deuxième question :Au lendemain de l’élection du nouveau bureau de la Fémafoot, que lui inspire ce retour à l’ordre normal dans la conduite des destinées du football malien ?
Boubacar Baba Diarra développe des argumentations plus que responsables. Il estime qu’ayant occupé de hautes fonctions pendant au moins 40 ans, il ne pouvait souhaiter qu’un secteur de l’Etat connaisse des convulsions comme celles qu’a connues notre football et dont il s’est retrouvé au centre même si sa responsabilité n’a jamais été établie. Selon Baba, cette crise a certes duré, mais n’eussent été sa sagacité et son sens de responsabilité, son ampleur allait altérer, voire compromettre l’avenir du football malien.
Cependant, l’ancien président de la Fémafoot se réjouit du fait que pendant la même période, le football ait engrangé de (très) bons résultats. En tant que responsable de ce pays, dirigeant et amoureux du football, la fin de cette crise s’annonce pour lui comme une délivrance.
Du coup, Baba salue ces élections qui ont été transparentes et apaisées. C’est en cela qu’il félicite le nouveau président de la Fémafoot, Mamoutou Touré “Bavieux”, et demande à son cadet Salaha Baby de se positionner pour des lendemains meilleurs, compte tenu de sa jeunesse.
Le double piège du flic !
Au plan professionnel, la promotion de Boubacar Baba Diarra devait être la crème de la police malienne. Parce que le pouvoir d’alors avait des projets énormes pour valoriser la corporation, qui, à l’époque, bénéficiait d’un respect et d’une grande considération de la part de la population.
Boubacar Baba Diarra qui est un des fruits de cette génération, est demeuré un véritable policier, un flic doté d’une intelligence extraordinaire, qui sait prendre une décision, dont l’interprétation dans l’avenir le mettrait à l’abri de tout désagrément.
En 2017, en pleine crise et suite à la dissolution du comité exécutif de la Fédération, il accepte de démissionner au terme de quarante-cinq jours, et, de façon intelligente, il glisse un piège que personne n’a pu déceler dans l’immédiat. Il tient à ce qu’on mette dans le protocole la mention “sous l’égide de la Fifa”. Sachant bien que l’instance suprême du football mondial n’accepte jamais l’ingérence du politique dans les affaires de football, il accepte les propositions de sortie de crise. Avant la date butoir, une correspondance de la Fifa ne reconnaissant pas ledit protocole tombe, mais en bon flic, il maintient le flou dans une discrétion totale. Le moment venu, il sort la lettre de la Fifa qui démontre que son mandat ne doit être interrompu par quoi que ce soit. En un mot, Baba sort vainqueur du bras de fer qui l’oppose au ministère de tutelle.
C’est à sa sortie en 1977 de l’Ecole nationale d’administration (filière sciences économiques) que Baba Diarra intègre directement la police. Après une formation de deux ans à l’Ecole nationale de la police, il est promu au grade de sous-lieutenant et nommé chef de la division économique de la Brigade d’investigations criminelles de la direction générale des services de sécurité (avril-septembre 1979). Quelques mois après, il bénéficie d’une bourse pour l’Université de Caen (Institut d’administration des entreprises UER : préparation aux affaires). Ces études seront sanctionnées par un Doctorat de 3e cycle, option sciences d’analyses et de gestion des organisations, à la suite d’une thèse soutenue avec les félicitations du Jury.
En plus de ce cursus, Boubacar Baba Diarra effectue une multitude de stages et de voyages d’études à travers le monde, sur divers thèmes. Auxquels il faut ajouter :
– Sa participation en qualité d’expert aux travaux du Comité spécial des Nations unies chargé de l’élaboration d’une Convention sur la criminalité transnationale organisée et ses protocoles additionnels, convention signée à Palerme (Italie) en 2000 ;
– Sa participation en 2017 en tant que premier auditeur africain au sud du Sahara au cycle de formation de l’Institut des hautes études de sécurité de France (le pendant de l’école de guerre chez les militaires).
Rompu à la tâche administrative !
A son retour de l’Université de Caen, il entame une longue et riche carrière administrative. Il fut :
– Chef de la division administrative et financière de la DCMB : direction centrale du matériel et bâtiments des armées (1982-1987) ;
– Directeur adjoint de la DCMB, cumulativement avec ses fonctions de DAF ;
– Directeur général de l’Office pour l’exploitation des ressources hydrauliques du Haut Niger (1988-1991) ;
– Directeur du département économique de la direction générale des services de la Sécurité d’Etat, chargé spécialement de la lutte contre les infractions à caractère économique et financier (1991-1992) ;
– Directeur administratif et financier du ministère des Forces armées et des Anciens combattants (1992- 1994).
Suite à la démilitarisation de la police nationale en 1994, Boubacar Baba Diarra est mis à la disposition de la direction des services de l’administration, de la comptabilité et du matériel de la direction générale de la police nationale (DGPN).
Deux ans après, il est nommé chef du bureau d’études de la planification et de l’informatique à la DGPN (1996-2001). Une fonction au bout de laquelle son directeur lui confie la gestion de son cabinet (2001-2002).
A partir de 2003, il est propulsé au poste de chef de cabinet du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. Boubacar Baba Diarra ne quitte ces fonctions qu’onze ans après, pour être d’abord directeur du Programme de gouvernance partagée de la paix et de la sécurité (PSGP), conseiller spécial du président de la République (mars 2013-novembre 2013).
Alors commence son mandat à la tête de la Fédération malienne de football pour quatre ans. Auparavant il a été :
– Vice-président du Centre Salif Kéita (1996-1998) ;
– Membre du bureau de la Fémafoot (1996-2002)
– Vice-président du bureau de la Fémafoot (2005-2009)
– Président du Djoliba AC (mars 2012-octobre 2013).
Malheureusement, en sa qualité de président de la Fémafoot, Boubacar Baba Diarra se retrouve dans une zone de turbulence, sous la forme d’une crise aiguë, qui aboutit à l’invective et à la surenchère verbale.
Dieu est au contrôle
Cette crise du football malien a été émaillée de beaucoup de problèmes. Les acteurs se sont retrouvés au Tribunal arbitral des sports (Tas), Baba même a été persécuté, interpellé au Pôle économique & financier, audité sept fois, accusé d’avoir empoché 3 milliards de FCFA, comme retombées de la participation des juniors et des cadets maliens aux phases finales des coupes du monde de leurs catégories respectives.
Pour ce cas précis, selon Baba Diarra, la Fifa a envoyé une correspondance pour exprimer son regret. Parce qu’elle ne verse jamais de subvention aux Fédérations comme retombées des équipes de catégories d’âge. Cette réaction de l’instance suprême du football mondial faisait suite à une lettre de la Fémafoot. Parce qu’il a été dit partout qu’elle a reçu 3 milliards de F CFA à la suite des deux compétitions précitées. Bref, l’inspecteur général de police aura connu le plus mauvais souvenir de sa vie sportive.
Comment a-t-il vécu ces moments ? Qu’est-ce qu’il pense des différentes accusations ? L’ancien président de la Fédération répond : «Pour ce qui est du Tas, je n’ai pas compris certaines décisions de cette Cour arbitrale. En analysant ses décisions, on se rend compte que les tribunaux internationaux ne sont pas toujours exempts de partialité. Parce que la dernière décision du Tas, qui a fait l’objet d’une exécution avec l’organisation d’une AG extraordinaire n’était pas une bonne décision. Toute décision d’une Cour arbitrale doit faire l’objet d’exequatur. Si ce principe avait été observé par le Conor, on se serait rendu compte de l’incongruité et de l’inconstance de la sentence du Tas. Pour preuve, les participants de l’avant-dernière AG auront constaté que la sentence du Tas a été vidée en moins de trente minutes. La Fifa avait affirmé haut et fort qu’il n’y avait pas lieu de revenir sur la sentence du Tas, qui avait fait l’objet d’exécution par la Fédération lors de l’Assemblée générale tenue en décembre 2016 à Sikasso. A la fin de chaque saison sportive, la FIFA fait auditer par un cabinet extérieur l’utilisation des subventions mises à la disposition des fédérations. Les rapports d’audit sont gages de renouvellement annuel des dites subventions de l’instance suprême du football. Autrement dit, nous ne devrons pas jouir de subventions durant quatre ans, si les gestions antérieures avaient été défaillantes . Pour des raisons personnelles, je fais l’économie de tout ce dont j’ai été victime durant cette crise».
Pour ce qui est de ses rapports avec le Djoliba, dont il était le président, Boubacar Baba Diarra déclare que ses sentiments vis-à-vis du club demeurent intacts, c’est-à-dire qu’il est supporteur du Djoliba et Djolibiste jusqu’aux os. Certes, il peut avoir des problèmes avec le management actuel du Djoliba, mais pas avec le club qu’il est prêt à supporter demain sur les gradins en supporteur. Il est convaincu de la vérité selon laquelle on ne quitte jamais un club lorsqu’on l’a dans son cœur, dans ses tripes. Bref, le Djoliba est d’abord un label, et non un consortium d’individus.
A la question de savoir si le Djoliba n’a pas été un tremplin pour accéder à la présidence de la Fémafoot ? Baba s’insurge. “Je dis non. J’étais Djolibiste lorsqu’on m’a barré la route de la Fédération en 2009. Pour ceux qui connaissent l’histoire, j’avais tous les atouts pour succéder à Salif Kéita à l’élection de la Fémafoot à Tombouctou. Mais c’est au seuil de la salle de réunion que ma candidature a été retirée pour des raisons majeures que seuls les initiés sont en mesure de décrypter. D’autres critères prévalent à l’élection du président de la Fémafoot, qui ne sont pas la seule appartenance à un club”.
Bientôt dans l’arène politique
En ce qui concerne ses ambitions politiques, l’ancien président de la Fédération affirme qu’il est bel et bien dans l’expectative, c’est-à-dire qu’en tant qu’intellectuel et après avoir consacré des décennies de sa vie à la construction de la nation, il ne peut pas rester aphone et inaudible face à la situation actuelle du pays. La responsabilité de tous les cadres du pays est grande dans la trajectoire actuelle de notre patrie en état de délitement avéré, voire de déflagration. Le Mali étant notre bien commun, notre patrimoine commun, doit-il laisser à d’autres le soin et le pouvoir de décider ou de parler à sa place, tout en restant indifférent ? Il dit non et colle une citation de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, selon laquelle il ne sera pas ce coureur de relais qui, après avoir remis le témoin, se retire de la course. Sans nous dévoiler le nom du parti politique dans lequel il militera, Boubacar Baba Diarra fera son saut dans le marigot politique en janvier 2020.
Est-ce à dire qu’il abandonnera le football avec cette ambition nouvelle ? L’ancien président de la Fémafoot précise : “Le football n’est pas incompatible avec la politique. Non, le football m’a tout donné et avec la passion que j’ai pour cette discipline, je ne peux pas m’en éloigner. Le football m’a beaucoup aidé, surtout à certains moments précis de ma vie. Un exemple, de 1995 à 2002, j’ai été placardé administrativement et mis en cave avec les autorités du pays pour des raisons que j’ignore jusqu’à présent. Pendant toute cette période, je ne pouvais prétendre à aucune responsabilité administrative ou professionnelle, lié à mon rang ou statut. C’est la période pendant laquelle, grâce au football, j’ai pu voyager à travers le monde entier, tout continent confondu. Le football m’a permis de supporter cette traversée du désert de huit longues années sans à-coup moral. C’est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage à M. Amadou Diakité, ancien président de la Fémafoot, qui m’a ouvert en 1996 les portes du comité exécutif. J’éprouve à son endroit et du fond du cœur de la reconnaissance. Ayant pris la décision de se retirer de la Fémafoot, après la Can-2002, il avait jeté son dévolu sur ma personne pour le remplacer. Mais en homme averti, Amadou Diakité m’a confié que j’ai le meilleur profil du groupe pour assurer sa relève. Seulement en le faisant, il avait des appréhensions face à l’attitude des anciens du groupe, qui pourraient m’empêcher d’évoluer normalement. C’est ainsi que le projet a été abandonné, et la candidature de Tidiane Niambélé initiée.
Aujourd’hui, et grâce au football, je jouis d’une respectabilité et de la considération auprès de mes compatriotes, aux niveaux national et international. Pour la petite histoire, je fuis les marchés pour la simple raison qu’il arrive qu’on ne me permette pas de payer ce dont j’ai besoin. Tout m’est offert gratuitement. Aussi dans les rues, et même dans les avions je suis très souvent apostrophé par des Maliens en ces termes“Président Baba, félicitations pour ton parcours, et merci pour tout ce que vous avez fait pour le football malien. Dans les administrations publiques et privées toutes les portes me sont ouvertes. Cette reconnaissance du peuple vaut son pesant d’or pour moi. C’est pourquoi je ne peux pas tourner le dos au football“.
Ses regrets dans la
gestion du football ?
Pour avoir consacré une partie de sa vie au football, Boubacar dit avoir ressenti de l’amertume dans ses rapports avec l’environnement du football, particulièrement le département des Sports. Il soutient avoir broyé du noir après le départ du ministre Me Mamadou Gaoussou Diarra, avec lequel il a eu les meilleures relations du monde. Malheureusement, à son départ, selon lui le ministère de tutelle a constitué une contrainte majeure à l’atteinte des objectifs de la Fémafoot. Ses rapports avec le département des Sports se sont détériorés à tel point que pour la première fois dans l’histoire du football malien, le stade Omnisports a été fermé aux Aigles du Mali, à la veille d’une compétition majeure de qualification à la Can.
Autre regret pour Boubacar Baba Diarra, c’est la perte par méprise de sa part d’amitiés sûres. Parce qu’il a débuté son mandat avec des amis qui, malheureusement, sont restés en rade. Convaincu du constat que les relations dans le milieu du football ne sont jamais achevées, il est estomaqué par le fait que les amitiés soient d’occasion ou de façade, mais jamais pérennes.
La vie sportive de Baba est aussi liée aux bons souvenirs qui sont : le redimensionnement du football malien sur le plan des résultats purement footballistiques, les deux coupes continentales, (la Can des cadets au Niger en 2015, et du Gabon 2017, vice-championne du monde Chili 2015, troisième mondial, catégorie junior, Nouvelle Zélande-2016, vice-champion africain au Rwanda 2015 pour les locaux), les infrastructures réalisées pour le développement du football à Bamako et surtout dans les régions du Nord, l’enthousiasme créé auprès des fans du football.
Regrette-t-il aujourd’hui d’avoir pris certaines décisions dans l’exercice de ses fonctions de président de la Fémafoot ? Boubacar Baba Diarra affirme qu’il n’a aucun regret par rapport à tous les actes qu’il a posés. Si c’est à refaire, il n’hésiterait pas. A l’en croire, on est chef pour prendre des responsabilités comme pour citer un penseur français qui dit que “le pouvoir n’est jamais innocent”. Accepter d’assumer ses responsabilités, c’est aussi accepter de prendre des décisions qui peuvent plaire ou déplaire, c’est-à-dire de nature à favoriser ou à léser. Telle est la conviction de l’ancien président de la Fémafoot Boubacar Baba Diarra.
Bien qu’il soit déçu par la tournure des événements qui ont émaillé son mandat, Boubacar Baba Diarra n’envisage pas de jeter le bébé avec l’eau du bain. Est-ce à dire qu’il envisagera un jour de diriger la Fémafoot ? Le regard du policier à notre égard en dit long sur la réponse qu’il n’a pas voulu donner.
Cela fait environ une dizaine de jours que les activistes Bouba Fané et Abdoul Niang ont été condamnés à deux ans de prison ferme par le Tribunal de la Commune V pour outrage à magistrat, suite à une plainte de deux syndicats de cette corporation. Les jeunes activistes, auxquels nous avons rendu visite pour nous enquérir de leur état d’esprit et de leurs conditions de détention. Ils présentent leurs excuses aux magistrats du Mali.
Les deux jeunes activistes Bouba Fané, président du Mouvement Mali Dambé en marche, et le chroniqueur radio, Abdoul Niang, purgent depuis près de 10 jours leur peine de deux ans de prison à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Il se trouve que les syndicats de magistrats, notamment le Sam et le Sylima, se sont sentis offensés par les interventions vidéo des deux activistes. Ainsi, au nom de leur corporation, les deux syndicats ont introduit une plainte au Tribunal de la Commune V contre eux pour outrage à magistrat.
Lors du procès, il y a dix jours environ, le Tribunal a eu la main lourde contre eux en les condamnant à deux ans de prison ferme. Cependant, selon plusieurs sources, beaucoup d’avocats auraient fui leur dossier. Ainsi, la seule robe noire qui aurait accepté de défendre leur dossier n’a pu obtenir le rapport pour prendre connaissance du fond de l’affaire. Malgré tout, les accusés, à en croire nos sources, semblent ne pas tenir compte de ces détails et veulent obtenir la clémence des magistrats. “Ils ont présenté à qui de droit leurs excuses, à tous les magistrats du Mali par rapport aux propos qu’ils ont tenus sur les réseaux sociaux. Et au-delà des magistrats, ces mêmes excuses s’adressent également à tous ceux qui se sont sentis offensés par leurs propos y compris le Ministre”, nous a rapporté une source bien informée, avant que ces propos ne soient confirmés par les intéressés eux-mêmes, lorsque nous leur avons rendu visite en prison. “C’est vrai que nous avons adressé nos excuses aux magistrats, nous pensons que c’est juste une incompréhension. Nos propos n’étaient pas dans l’optique de les dénigrer et de les insulter. Nous sommes des sujets de droit et ne pouvons en aucune manière jeter en pâture cette corporation que nous respectons beaucoup”, a confirmé Abdoul Niang. Lequel, faut-il le rappeler, a été conduit en prison au lendemain de son retour de la Tunisie où il a suivi une opération à l’œil. Même son de cloche chez Bouba Fané qui a estimé que son association Mouvement Mali Dambé en marche a été créée juste pour combattre les dérives comme les insultes sur les réseaux sociaux et appeler au respect des valeurs éthiques. “Mon combat est connu de tous, c’était juste pour demander à la justice de faire la lumière sur le vocal du 5 avril où un activiste avait évoqué un possible coup d’Etat à la suite d’une marche. Cependant, je n’ai aucune dent contre cette corporation et j’ai eu à le dire dans mes vidéos. Pour preuve, même le jour du procès, j’ai présenté mes excuses aux magistrats. Des excuses que je réitère encore car j’ai un profond respect pour les juges et les deux syndicats en question”, nous a confié Bouba Fané au cours de cette visite.
En tout cas, en présentant leurs excuses aux magistrats et de façon écrite, même s’ils font appel de cette condamnation, il est fort à parier que ces deux corporations pourront assouplir leur position, surtout que beaucoup de personnes (religieux, organisations de la société civile) sont mises à contribution pour demander la clémence des plaignants.
La 3ème Licence de téléphonie a été négociée par ses prédécesseurs et cédée à 50 milliards de francs FCFA à Telecel. Pour le renouvellement de la licence d’Orange avec 4G Arouna Modibo Toure a mis la barre haut jusqu’à 100 milliards de francs C.F.A.
Curieusement, Mme Kamissa Camara a négocié la 4ème Licence à 20 milliards seulement dont une perte sèche de 30 milliards pour le trésor public.
Depuis quelques années, Q-NET, une société de vente en ligne, a abusé de plusieurs africains dont des maliens. Au regard du contexte d’insécurité sous-régional, les autorités guinéennes ont cru appréhender des éléments potentiellement dangereux pour leur sécurité intérieure.
Dans plusieurs localités du pays, des arrestations ont été opérées et des maliens en nombre, se sont retrouvés détenus dans des localités dont Kankan et Conakry. L’amalgame avait visiblement pris du terrain et les circonstances ne semblaient pas favorables pour nos compatriotes. Le CSDM, à travers son président Mohamed Chérif Haïdara, auprès des médias et des responsables préfectoraux, a balayé d’un revers de la main, les accusations et l’étiquette de rebelles collée à nos confrères.
Parti en Guinée pour la dynamique du dialogue national inclusif, le bureau du CSDM, avec à sa tête le président Haïdara, s’est une fois de expliqué et plaidant du coup la cause de nos compatriotes arnaqués. Le CSDM, dit-il, a décidé même de porter plainte contre Q-Net car ces maliens abusés ont perdu entre 400 000 à 10 millions de FCFA.
Tout ce dénouement heureux n’aurait été possible sans l’implication de l’ambassadeur du Mali en Guinée, son Excellence Modibo Traoré et du consul général Aboubacar Maiga qui ont joué pleinement leur partition.
C’est dans une édition de la RTG de 20heures que le préfet de Kankan a accusé ces maliens d’être d’éléments dangereux venus déstabiliser la Guinée. Il s’est fondé sur le motif que ces personnes portent des gris-gris.
Pour le Président Haïdara, tous les compatriotes maliens ont été arrêtés collectivement dans les mêmes endroits.
Les départements de la justice, de l’économie et des finances et de l’administration du territoire ont pris un arrêté pour interdire toute activité de Q-Net en Guinée.
« C’est une arnaque bien conçue avec une connivence insoupçonnée d’agents de police » a rétorqué et précisé Mohamed Cherif Haïdara sur le plateau de nos confrères de Espace TV Guinée. C’est cette démarche médiatique du président du CSDM qui a éclairé l’opinion publique guinéenne que ces maliens ne sont pas des terroristes.
Le Mali n’a jamais eu un Ambassadeur aussi modèle, travailleur et correcte que Modibo Traoré. Aussi, le consul général, à n’importe quelle heure, s’est toujours montré disponible.
L’équipe du Haut Conseil des Maliens de L’Exterieur n’a pas joué de rôle dans cette malheureuse situation. Elle s’est rendue en Guinée pour assister à la libération de nos compatriotes » ajoute le président du CSDM.
Répondant à ceux qui le qualifient de dangereux, Haïdara rassure : « On est dangereux pour les menteurs, on est dangereux pour les usurpateurs, on est dangereux pour ceux qui bafouent la dignité des immigrés maliens. »
Le CSDM demande au gouvernement malien d’interdire les activités de Q-NET au Mali. Mohamed Chérif Haïdara estime que cette organisation va au delà de l’arnaque. Elle serait aujourd’hui impliquée dans le trafic d’organes humains.
S’agissant de Baidy Dramé, le président Haïdara a affirmé que c’est le CSDM-F qui l’a exclu le 22 Septembre et que la notification a été faite au CSDM national le 01 Octobre 2019. Dans une vidéo projetée, Moussa Diakité a qualifié de dangereux Mohamed Cherif Haïdara pour la diaspora malienne. Il dit saisir bientôt le Ministre des Affaires Étrangères, celui des Maliens de l’extérieur et le Ministre de l’administration territoriale. Pour le CSDM, le bureau de son démembrement en Guinée compte 10 membres parmi lesquels ne figure nullement Moussa Diakité dont le mandat a été révoqué depuis le 4 Novembre 2017.
Chérif Mohamed Haïdara est le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (Csdm), une organisation faîtière des Maliens vivant à l’étranger, représentée dans plus de 48 pays (avec un bureau fédéral aux USA) à travers le monde avec plus de 2 millions de membres. Dans l’interview qu’il a bien voulu nous accorder, ce Malien vivant entre les Etats-Unis d’Amérique, le Niger, la Guinée… qui est aussi le secrétaire chargé de la diaspora et de la migration malienne au sein du Conseil national de la société civile, nous donne le point de vue du Csdm sur plusieurs sujets. Il s’agit, entre autres, du Dialogue national inclusif, la libération de plus de 400 Maliens en Guinée, la lutte contre la corruption et surtout des remous au sein des bureaux de certaines représentations du Csdm en France et en Guinée.
Aujourd’hui Mali :Quel regard portez-vous sur le Dialogue national inclusif ?
Chérif Mohamed Haïdara : Merci de l’intérêt que vous accordez au Csdm à travers cette interview. S’agissant du Dialogue national inclusif (Dni), je pense que le Csdm a toujours voulu un cadre pareil pour éviter une situation d’incompréhension et conflictuelle entre Maliens. C’est pourquoi, après avoir évalué la situation sociopolitique et sécuritaire, nous avons écrit aux autorités pour demander le report des élections législatives sachant bien que c’est une violation de la Constitution.
Cette correspondance a été envoyée à tous les QG des partis politiques pour dire que la diaspora souhaite le report du scrutin, ces formations politiques étaient toutes conscientes que les élections ne pouvaient pas se tenir, mais n’avaient pas le courage de le dire. Pour nous, si l’application de la Constitution peut davantage fragiliser le pays, il faut dans ce cas revoir la copie. C’est ce que nous avons demandé. Nous sommes très heureux de constater que le report des législatives a été acté et personne n’a voté contre à l’Assemblée nationale.
C’est important que les uns et les autres sachent que c’est à la suite de ce report qu’il y a eu l’accord politique de gouvernance, auquel nous avons adhéré en acceptant la main tendue. Dans cet accord politique, il y a un pan accordé au dialogue. Et nous, au niveau de la diaspora, nous sommes pour ces retrouvailles car elles permettront à nos compatriotes de se dire beaucoup de choses afin qu’ils puissent se comprendre. De ce fait, il faut que le Triumvirat travaille de concert avec le ministère des Réformes institutionnelles pour la réussite de ce processus.
A notre avis, au niveau du Csdm, pour que ce dialogue soit une réussite, il faut que les résolutions soient contraignantes et une équipe indépendante soit aussi nommée par le président de la République pour le suivi des recommandations issues de ces travaux. Toujours pour la bonne réussite des travaux, lorsque nous avons constaté qu’il y a une crispation, nous avons écrit au président de la République le 11 octobre 2019 pour qu’il repousser la date définitive du dialogue final. Nous avons été très clairs parce que notre souhait c’est de voir tout le monde autour de la table. Ce n’est pas tout. Pour nous, le format doit changer à savoir l’opposition, la majorité, la société civile. Le Burkina a mené son dialogue en trois jours avec ce format.
En tant que président du Csdm, vous avez des préoccupations que vous avez déposé sur la table du Dni. Quelles sont-elles ?
Evidemment, nous sommes venus avec beaucoup de préoccupations. Je vous rappelle que sur les 24 pays étrangers retenus pour les travaux du Dialogue, le Csdm participe dans tous les 24 pays. Comme préoccupation principale, nous avons demandé le recensement des Maliens établis à l’extérieur. Jusqu’à présent, on n’en connait pas le nombre exact. Certains parlent de 3 voire 4 millions aujourd’hui, tandis que nous avoisinons 7 millions. Nous avons aussi demandé des cartes d’identité consulaires biométriques, la représentation des Maliens à l’Assemblée nationale.
Pour ce faire, nous voulons le même nombre de députés ou supérieur à toutes les régions du Nord du Mali car nous savons que les Maliens de la diaspora sont 3 fois plus nombreux que toutes les populations qui se trouvent dans le Nord du Mali. Ce n’est pas tout. Nous avons aussi demandé que nous soyons représentés au niveau de l’Administration, que nous ayons un tiers des sénateurs, un code d’investissement de la diaspora et une banque d’investissement avec au moins 100 milliards Fcfa de capital.
Nous sommes convaincus que le Mali se relèvera de cette crise grâce au concours de la diaspora. Des pays industrialisés comme la Chine, l’Inde, le Rwanda, le Cap Vert, le Sénégal…l’ont été surtout grâce au concours de leur diaspora. Pourquoi pas nous ! Nous avons aussi demandé que la représentativité des Maliens de l’extérieur à l’Assemblée nationale soit un droit constitutionnel. Nous ne voulons pas une loi organique. Nous avons proposé que si les Maliens décident d’aller aux élections avant la révision constitutionnelle, que le gouvernement signe une charte pour réaffirmer que ce qui serait retenu par rapport aux Maliens de la diaspora durant le Dni ne sera pas changé.
La lutte contre la corruption est à la une des journaux. Est-ce qu’il vous arrive d’être victime de ce fléau ?
Ah oui bien évidemment ! Quand on détourne dans un pays plus de 700 milliards de Fcfa entre 2012 et maintenant, vous ne pensez pas que ce chiffre soit énorme ? Avec ce montant, on pouvait créer de nombreux emplois et éviter à nos compatriotes de mourir dans la mer pour rejoindre l’Europe. Partir ou rester est un choix. Mais quand on n’a rien au pays, on préfère aller mourir dans la mer ou dans le désert que de rester ici.
Je voudrais juste vous dire par là que les Maliens de la diaspora sont plus victimes de ce phénomène que ceux de l’intérieur. C’est ce que je dis à longueur de journées lors des foras : si on n’arrive pas à créer des opportunités d’emplois dans nos pays, même si les Européens électrifient la mer, certains vont les rejoindre.
Pour moi, l’argent détourné pouvait créer des usines, des centres de formation car aujourd’hui ce sont les techniciens de la sous-région, notamment les Béninois et les Sénégalais qui sont les plus sollicités au Mali pour la simple raison que nous avons un besoin de formation. J’affirme haut et fort qu’en tant que secrétaire chargé de la diaspora et de la migration malienne, si on dépose demain une plainte contre X ou contre le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la corruption, la diaspora malienne, étant la première victime de ce fléau, va se constituer partie civile.
Nous avons aussi appris que vous avez joué un grand rôle dans la libération de nos compatriotes retenus en Guinée. Est-ce que vous pouvez nous expliquer davantage de quoi il s’agissait ?
Pour la petite histoire, je vis entre les Etats-Unis, le Niger, la Guinée. C’est tout récemment lors de mon séjour en Guinée que j’ai vu un certain nombre de nos compatriotes à la télé qu’un préfet d’une localité de la Guinée a présentés comme des individus extrêmement dangereux et qui voulaient déstabiliser leur pays. Je me suis dit en quoi ces individus qui ne portaient que des gris-gris pour certains peuvent être considérés comme dangereux. C’est partant de cela que j’ai mené des enquêtes. J’ai trouvé que nos compatriotes étaient venus dans ce pays dans le cadre d’une société d’arnaque de grande envergure appelée Qnet.
C’est une société qui vous demande de payer 500 000 ou 800 000 Fcfa et qu’en retour vous allez avoir des formations, des bonus mensuels sur les personnes que vous allez inscrire. En somme, nous nous sommes rendu compte que ce sont les victimes de ces sociétés qui vont le plus souvent à la police pour dénoncer ces gens. Suite à mes recherches, j’ai trouvé que bon nombre de nos compatriotes étaient incarcérés dans les prisons guinéennes.
Plus de 300 à Siguiri, 36 à Kankan, 26 à Conakry, 22 à Kagbélé. Leur arrestation a surtout coïncidé avec une tension politique dans ce pays et le discours de certains caciques du parti au pouvoir présentait nos compatriotes comme des terroristes qui étaient venus dans le but de déstabiliser le régime d’Alpha Condé. Donc, le dossier était sensible et les gens évitaient de les défendre publiquement. Heureusement, en Guinée, je me considère comme chez moi car j’ai des contacts et des amis à plusieurs niveaux.
J’ai pris donc la décision d’aller dans une émission matinale de grande audience, dénommée les “Grandes gueules”. Sur le plateau, j’ai dit ma version des faits sur ces arrestations en précisant que nos compatriotes qui ont été arrêtés ne sont pas des terroristes et ne constituent aucune menace pour l’Etat guinéen. C’est comme ça que la situation a pu être décantée.
Mais il faut surtout saluer l’engagement et la détermination de l’ambassadeur du Mali en Guinée, Modibo Traoré, et le consul qui ont fait un très bon travail. Moi, ma force dans cette affaire est que j’avais une liberté de ton que ces diplomates ne pouvaient pas utiliser compte tenu de leur statut. C’est pourquoi, j’ai fait le tour des télés, des radios et des journaux de la presse écrite pour défendre nos compatriotes et l’Ambassadeur a aussi pris l’initiative d’associer dans ce combat ses autres homologues de la Cédéao. Il a aussi rencontré le Premier ministre. Et ces ambassadeurs ont pu rendre visite à nos compatriotes, avant leur libération.
De nos jours, sur les 400, 340 sont revenus hier (ndlr : lundi) et tous les autres suivront. Mais nous, Csdm, nous avons porté plainte contre Qnet qui a fait beaucoup de victimes parmi nos compatriotes. Car je connais une fille qui a payé plus de 10 millions Fcfa avec le soutien de sa famille et son père était obligé de vendre leur parcelle pour investir dans Qnet.
Et après, ils se sont rendu compte que c’est une arnaque à grande échelle. Pour ce faire, nous nous sommes attachés les services d’un avocat du nom d’Amadou Diallo. La pression que nous avons exercée a permis au gouvernement d’annuler l’exercice de Qnet sur son territoire et nous demandons à tous les autres pays, plus particulièrement aux autorités maliennes, d’emboiter le pays aux Guinéens en ne cautionnant pas ces pratiques au Mali.
Il y a des remous au sein du bureau Csdm de France. Quelle est votre part de vérité ?
En 2016, M. Draméra, en tant que vice-président du Csdm, a donné mandat à Beydi Dramé de mettre en place un bureau Csdm-France. Ce qui a été fait et le nommé Dramé a été élu président du Csdm-France. En 2017, il y a eu un problème entre le bureau national du Csdm et celui de France, suite à l’organisation du Forum de la diaspora. Car il s’est avéré que le nommé Beydi voulait faire de cette tribune une activité du Parena dont il est membre, chose que nous ne pouvons pas accepter car nous sommes une organisation de la société civile.
Suite à cette incompréhension, j’ai annulé ledit forum. Beaucoup de membres du bureau, ne sachant pas la vraie version des faits, à l’époque, l’ont soutenu jusqu’à la découverte de la réalité car il cachait mes messages à tous les autres membres du bureau. Non content de cette annulation, il a proféré des injures. C’est partant de cela qu’il a été suspendu pour six mois.
Une commission a été mise en place au sein du Csdm pour mener des enquêtes. Cette commission a prouvé noir sur blanc qu’il avait tort. Cependant, durant sa période de suspension, il est parti mettre sur pied une autre organisation dénommée Coordination générale des Maliens de l’extérieur (COGEMEX).
Dans son rapport, la Commission lui a suggéré de démissionner soit de cette Coordination nouvellement créée soit du Csdm car il ne pouvait pas présider les deux en même temps. Il n’a pas voulu. Et nous avons continué ainsi à organiser le deuxième forum. Mais à notre grande surprise, il a adressé une lettre aux organisateurs en leur demandant d’enlever le logo du Csdm sur leurs affiches. Pire, il a même envoyé un huissier de justice pour faire le constat. Plus grave, au cours de nos enquêtes, nous avons découvert qu’il avait enregistré le logo du Csdm. Il faut qu’on soit clair là-dessus, le logo de cette organisation ne peut pas appartenir à un individu, mais au Csdm donc personne ne peut se l’approprier.
Dramé étant militant du Parena, je pense qu’il ne pourra jamais se lever un jour pour enregistrer le logo de ce parti en son nom. Même s’il faisait cela, ce serait inconcevable. Bien qu’exclu du Csdm France, il continue toujours à mener des activités et à adresser des correspondances au nom du Conseil supérieur de la diaspora malienne. Nous avons été obligés de prendre un avocat et il a été assigné au tribunal le 27 juillet car il est en train de faire du faux et usage de faux.
Pensez-vous que Beydi Dramé bénéficie d’un soutien quelconque ?
Bon, j’estime qu’il a le soutien du ministre des Maliens de l’extérieur, Amadou Koïta, et pourquoi pas de celui de son grand frère, le ministre des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé. Vous avez vu que lors de l’expulsion des Maliens du Foyer Bara, c’est une déclaration de Beydi Dramé au nom du Csdm France qui a été lue par un responsable du journal Le Républicain sur les antennes de RFI. Et nous pensons aussi qu’il bénéficie du soutien de son parti, le Parena.
Et la situation de la Guinée ?
Par rapport à la situation dans ce pays, le Csdm a été trahi par l’un de ses membres du nom de Mohamed Sidibé. Ce dernier que nous avons fait élire de façon démocratique au Haut conseil devait en principe démissionner avec tous les membres de son bureau. Il ne l’a pas fait.
Moussa Diakité qui était membre du haut conseil ayant constaté le non respect de l’engagement pris par Mohamed Sidibé a proposé un deal pour nous aider à organiser le CSDM Guinée en occupant le poste de secrétaire général. Par la suite le CSDM Guinée a découvert que Moussa Diakité était une taupe du haut conseil, le Bureau exécutif a décidé de révoquer son mandat le 4 novembre 2017. En tout cas au niveau de l’ambassade, il est très facile de vérifier qui est le président du CSDM-Guinée, mais malgré tout, il a envoyé une lettre de soutien à Beydi Dramé se présentant comme le président du Csdm de ce pays. Il continue à son tour de nous insulter.
C’est pourquoi, pendant mon récent séjour en Guinée, j’ai tenu à le voir chez lui afin qu’on échange et en rentrant dans sa maison, comme il est dans une cour commune, j’ai été inspiré en demandant à celui qui m’accompagnait de filmer toute la scène et chez lui on m’a dit qu’il est déplacement et lui-même au téléphone m’a confirmé cela, sachant bien qu’il n’avait pas voyagé. C’est comme ça que nous sommes sortis de la maison et la vidéo est à ma disposition. Donc juste vous dire qu’aucunement il n’a été menacé.
Où en sommes-nous avec la plainte que vous avez introduite contre Habib Sylla, président du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur ou bien vous l’avez retirée ?
Laquelle des plaintes ? Parce qu’il y a deux plaintes contre lui. L’une émanant d’un Collectif de Maliens en France, présidé par Diadié Sylla.
Les membres de ce Collectif disent avoir été arnaqués par le Haut conseil de base des Maliens de France sur 700 titres fonciers et la seconde plainte émane du Csdm. Elle est relative à l’usurpation d’identité. C’est un collectif à Paris, le Csdm et un journaliste qui sont les plaignants dans ce dossier. Cette procédure judiciaire contre Habib Sylla suit son cours.
Du 20 au 26 octobre s’est déroulé à Cancun au Mexique, le 57ème Congrès mondial de la boxe professionnelle WBC (World Boxing Council). Notre compatriote, Mme Tiouta Traoré, arbitre internationale de boxe professionnelle et membre du Bureau Exécutif de l’Union Africaine de boxe (Abu), a fièrement représenté le Mali à ce grand rendez-vous de la boxe professionnelle mondiale.
rbitre internationale de boxe professionnelle depuis quelques années, Mme Tiouta Traoré est une femme engagée, déterminée, et prête pour la promotion et le développement de la boxe professionnelle au Mali. Dès son retour à Bamako, elle nous a parlé de ce 57ème Congrès mondial de la boxe professionnelle. “Je viens de participer au 57ème Congrès mondial de la WBC qui s’est tenu du 20 au 26 Octobre 2019, à Cancun au Mexique. C’est sur l’invitation du président de la WBC, Mauricio Sulaiman que j’ai pris part à ce grand rendez-vous de la boxe. Ce grand évènement de la boxe professionnelle a regroupé tous les acteurs des cinq continents”, dit-elle.
Parlant de l’objectif du Congrès, elle a expliqué que c’était d’assurer l’unité dans le monde de la boxe et de renforcer la sécurité des boxeurs à travers les règles et le suivi médical (contrôle de poids) quinze jours avant et à la veille du combat.
“Après l’ouverture des travaux par le président de la WBC, les commissions de travail ont été mises en place afin analyser les diverses préoccupations des continents. Pendant trois jours, les commissions de travail ont passé en revue les critères de classement des boxeurs, les rapports avec la fédération de la boxe amateur. Elles ont également évoqué les problèmes réels qui freinent l’épanouissement de la boxe professionnelle. Concernant le cas de l’Afrique, notre commission a mis l’accent sur le suivi d’un boxeur engagé dans les compétitions africaines jusqu’à la WBC. Les promoteurs et les managers ont parlé aussi de l’insuffisance des sponsors, des compétitions, des formations des boxeurs pour affronter de grosses pointures qui sont les adversaires de l’Europe, de l’Amérique, de l’Asie et de l’Océanie”, a-t-elle précisé, avant d’ajouter qu’en marge des travaux des commissions, la WBC a organisé un séminaire de formation pour les juges et arbitres internationaux WBC. “Ce séminaire a regroupé plus de 300 arbitres venant des cinq continents dont une vingtaine de femmes. Il faut préciser que cette formation des juges et arbitres internationaux était sanctionnée par un diplôme”, a-t-elle laissé entendre.
Elle a également indiqué qu’à la fin des travaux de ce 57ème Congrès mondial de la boxe professionnelle, des prix ont été décernés aux grands promoteurs, aux anciens champions du monde et à quelques officiels du Ring pour leur courage et leur détermination dans le travail. Parmi les récipiendaires on peut citer, entre autres : Don King, Bob Arum, Stevenson.
Détenteur d’une licence en Lettres et Civilisation à la Faculté des Lettres et Sciences du Langage (Flsl), le jeune écrivain, Adama Sidibé, membre de plusieurs regroupements littéraires dont Les Jeunes Esprits de la Littérature Malienne (Jelma) vient de publier son tout premier livre intitulé “Un temps si éphémère”, édité par Innov Editions. Ce recueil de poèmes aborde plusieurs thématiques dont le travail, la paix et l’émigration.
Aujourd’hui-Mali :Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?
Adama Sidibé :“Un temps si éphémère” est ma toute première publication littéraire. C’est un recueil de poèmes publié chez l’édition Innov en septembre dernier. Il est composé de trente-huit (38) poèmes. J’y aborde beaucoup de thèmes, notamment le travail, la paix et l’union, la mauvaise gouvernance, ainsi que l’éduction.
Quelle explication donnez-vous au titre “Un temps si éphémère” ?
Ce titre “Un temps si éphémère”, fait référence à la brièveté de la vie. Inspiré des bouleversements, des différentes mutations sur tous les plans dans le monde en général et dans mon pays en particulier, il est un appel à une prise de conscience. Compte tenu du très peu d’espérance de vie des hommes et de la rapidité très effrénée dans laquelle va le monde, je suggère à travers ce titre la promotion du travail, de l’amour, de la clémence, de la paix entre autres. “Un temps si éphémère” parce qu’aussi lorsque je regarde le moment où j’ai voulu faire une carrière d’écrivain et le moment où je me suis lancé dans le projet d’écriture, j’ai vu que le temps a vite filé. En plus, dans ce recueil, j’évoque le thème de la mort. Des gens avec qui j’ai passé des moments merveilleux, quand je regarde leur absence, leur place vide à mes côtés, je me dis que la vie est éphémère d’où la venue du titre “Un temps si éphémère”.
Pourquoi un titre sur la parole ?
Ce poème vise à souligner la force de la parole, notamment comment elle peut construire et détruire. La parole est dangereuse et nous devons nous en méfier comme la chanteuse Djénéba Seck le dit dans sa chanson : “L’homme meurt, mais sa parole ne meurt pas”.
Qui est Marième Diop et pourquoi cet hommage ?
Marième Diop est ma tante qui nous a quittés en 2017. Je lui fais cet hommage parce que je veux que son nom soit cité dans mon histoire. Elle a beaucoup influencé ma vie. Depuis mon enfance, je me rappelle bien, chaque fois qu’elle venait dans la famille, elle ne partait jamais sans me donner un petit présent. Lorsque j’ai été hors de Bamako avec mon papa, elle me demandait toujours de venir chez elle dès les premiers jours des vacances. Par finir, elle m’a fait venir chez elle où j’ai fait mon lycée. C’est une dame au grand cœur dotée d’un humanisme rare.
Quel est le message que vous voulez faire passer par le titre “Migrant” ?
Dans le poème “Migrant”, je parle de l’émigration, ses causes et ses conséquences. En réalité, il n’est jamais facile d’abandonner sa patrie pour aller vivre ailleurs. Mais souvent, les situations nous obligent. Il y a certes des difficultés dans la vie, mais ce qui est plus dur, c’est de voir son propre pays en train de te nuire. Par-là, on n’aura peur de rien car ce qui arrivera ailleurs ne sera pas plus dur que la trahison, l’injustice de son propre pays.
Dans ce poème, je dénonce l’iniquité, le manque de responsabilité de nos gouvernants.
Comment la guerre peut-elle devenir un moyen de bénéfice selon vous ?
La guerre devient un moyen de bénéfice par le fait qu’il y a des gens qui en tirent profit. D’abord la guerre, elle n’est pas une chose qui se manifeste elle-même. Ce sont plutôt des hommes qui font la guerre. Alors, si on se pose la question pourquoi la guerre ? Peut-être quelque part c’est parce que la paix n’arrange pas certains groupes ou certaines personnes, sinon la guerre n’aura même pas lieu.
Je suis devenu écrivain grâce à mes lectures, mon ambition d’une vie d’écrivain et surtout ma rencontre avec certaines personnes et mon adhésion à certains clubs, notamment les Jeunes esprits de la littérature malienne (Jelma).
Quel est votre genre littéraire préféré et pourquoi ?
J’aime tous les genres littéraires. Néanmoins, j’ai un grand penchant pour la poésie parce que ce genre traduit mieux les sentiments.
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
J’ai d’autres projets d’écriture. Si tout va bien, je continuerai d’écrire, à murir ma plume de jour en jour et j’espère embrasser d’autres genres littéraires à l’avenir.
Les activités de la 2e édition du Festival des Arts de la Rue d’Assinie (Fara) ont démarré le lundi 4 novembre dernier à Assinie dans la commune d’Assouindé située à quatre-vingt-quatre (94) kilomètres d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et se poursuivront jusqu’au 24 novembre prochain. Avec vingt-cinq (25) artistes peintres, sculpteurs et photographes venus de neuf (9) pays d’Europe et d’Afrique dont le Mali, ce festival initié par la Fondation “La maison de l’artiste”, en collaboration avec “5 mondes gallery” de Floréal Duran, aspire à la valorisation du patrimoine culturel africain. Afin d’en savoir plus sur le Fara, nous nous sommes entretenus avec le président de la Fondation “La maison de l’artiste”, Issa Koné, “Sap-hero” de Farafina.
Aujourd’hui-Mali :Bonjour Pouvez-vous nous présenter le Festival des Arts de la Rue d’Assinie (Fara) ?
Sap-hero : Le Fara est un programme de la Fondation “La Maison de l’Artiste” basée à Assouindé dans la commune d’Assinie. La Fondation “La Maison de l’Artiste” est un incubateur artistique qui a pour objectif de mettre l’art et les artistes au service du social et du développement. Dans le cadre du social, nous avons monté des projets comme la journée de l’excellence, l’art de Noël qui offre chaque année de kits scolaires à trois cent (300) enfants de la commune. Le Fara est donc le troisième programme de la Fondation qui a pour objectif de dynamiser le tourisme. Parce que nous avons une très belle cité balnéaire qui peut attirer des touristes des pays américains et européens, entre autres.
Le Fara, c’est aussi mettre en exergue les valeurs culturelles et artistiques d’Assainie, surtout d’Assouindé notre village balnéaire. Cette 2e édition du Fara est une grande rencontre artistique avec des artistes venus d’Europe, notamment France et Suisse et d’Afrique avec la participation de pays comme le Burkina Faso, le Benin, le RD Congo, le Tchad, le Mali et le Cameroun. Ils sont vingt-cinq artistes à prendre part à cette 2e édition du festival.
Quelles sont les activités principales de cette 2e édition du Fara ?
Au cours de cette 2e édition du Festival, il y aura des activités comme la création d’œuvres d’art, un vernissage, une exposition-vente des œuvres créées par les artistes résidents. Les artistes partageront leur cœur avec les populations d’Assainie à travers des fresques murales non seulement pour embellir les murs, mais aussi établir un dialogue entre les passants et les murs et l’espace. Pour le thème cette année, nous avons choisi : “L’homme au centre de nos intérêts”. Ce thème, parce que nous voulons attirer l’attention des hommes sur l’homme. Nous avons des ateliers de formation à l’attention de cinquante (50) jeunes de la commune dans différents domaines de la peinture. Il y aura aussi une partie festive dans le Fara 2 à savoir des parades de chevaux, des cross, des prestations d’artistes, un défilé de mode, des concerts, un village gastronomique, des tournois de Maracaña et des jeux de pétanque.
Comment vous est venue l’idée de ce festival ?
J’ai constaté qu’Assinie avait tout pour le tourisme et le tourisme est pourvoyeur d’emplois. Aujourd’hui, nous avons besoin d’absorber un grand nombre de jeunes au chômage. Des jeunes qui éventuellement ont des talents artistiques. Des jeunes qui peuvent enrichir le secteur touristique. L’autre idée du festival, au-delà de la création d’emplois, est de promouvoir les arts visuels africains qui sont jusqu’ici méconnus du grand public. Aussi, beaucoup de personnes pensent que quand on est artiste on est forcément chanteur or, entre artistes, c’est aussi peindre, faire de la sculpture, faire de la photographie.
Quelles les innovations que vous comptez apporter à la prochaine édition du Fara ?
Comme innovations pour la 3e édition, nous envisageons de faire des sélections par catégories, contrairement aux deux précédentes éditions où nous n’avons pas pris en compte la catégorisation des artistes invités. Pour le Fara 3, on fera une sélection dans une certaine rigueur pour les photographes, sculpteurs et les peintres. Nous voulons aussi élargir le nombre de pays participants pour les prochaines éditions, notamment en invitant, entre autres, des Asiatiques et des Américains parce que le Fara s’articule autour de l’homme et des valeurs humaines qui permettent à l’homme de vivre en harmonie avec son semblable. Nous voulons aussi, avec la 3e édition faire des réalisations par exemple construire un centre culturel à Assinie et ou autre chose qui pourrait aider l’art à se promouvoir.
Youssouf KONE, envoyé spécial à Assinie
FESTIVAL DES ARTS DE LA RUE D’ASSINIE (FARA):
Famakan Magassa pour honorer le Mali
Le Mali, à travers le jeune artiste-peintre Famakan Magassa, participe à la 2e édition du festival des Arts de la Rue d’Assinie (FARA). Un grand honneur pour le jeune peintre qui espère porter haut les couleurs du Mali travers son art.Le Festival des Arts de la Rue d’Assinie (Fara) est une grande manifestation artistique internationale dont la 2e édition regroupe cette année une vingtaine d’artiste-peintres venus d’Europe et d’Afrique. Sélectionné suite à appel à candidature, Famakan Magassa est le seul porte-étendard malien à ce festival. Pas étonnant quand on sait que les œuvres d’art du jeune Malien sont appréciées au-delà des frontières maliennes. Aussi il a plusieurs expositions d’art à venir dans le monde. “C’est une grande fierté pour moi de représenter mon pays à ce festival et je compte honorer la confiance placée en moi par les organisateurs. Si peindre est un exercice solitaire, établir des liens avec d’autres artistes me parait important. Le festival se déroule bien. J’apprends beaucoup dans les rencontres artistiques avec des artistes venus d’ailleurs. Des choses qui m’aident à m’améliorer”, nous confie Famakan.
Les toiles du jeune Famakan pétri de talent semblent surgir d’un autre monde, tout comme ses personnages pourtant bien réels, mais si mythiques : les Korèdugas. Il s’agit d’une société secrète très fermée et assez répandue au Mali.
La vocation culturelle et éthique des Korèdugas se base sur des règles sociales et une philosophie mettant en avant la sagesse, la droiture, la bonne conduite et l’humilité. “Mes personnages sont à la fois des sages ayant une fonction sociale et des individus hors normes par leur comportement et leur sens de la fête”, nous confie-t-il. Toutefois, ce qui caractérise les membres de cette communauté non religieuse, ce sont leurs tenues où chapeaux coniques, dont font partie les plumes, les bijoux et objets divers. Il y a un aspect festif et extravagant qui rompt quelque peu avec leur mission sociale.
Après le Fara, d’autres grandes manifestations artistiques attendent le jeune Famakan, notamment la biennale de Dakar et le projet Ophelia Afrika prévu en 2020 en France où il sera le seul peintre malien parmi les sept (7) artistes africains retenus pour cette exposition.
En visite au Mali, lors de sa tournée au Sahel, la ministre française des Armées, Florence Parly a annoncé le mardi 5 novembre 2019, la mort du terroriste marocain Abou Abderahman al Maghrebi, alias Ali Maychou.
L’homme était le n° 2 de la coalition terroriste qui sème la terreur au Sahel. La mort de ce terroriste remonterait à environ un mois, précisément en début octobre, mais l’information n’a été révélée qu’à l’occasion de cette visite de la ministre française au Mali. Durant son séjour au Mali, Florence Parly a également annoncé la volonté de la France d’augmenter son appui au Mali dans la lutte contre le terrorisme. À noter que les troupes maliennes ont également démantelé, le lundi dernier, une base logistique entre Kobou et Boulkessi (au Centre).
Dans le village de Mafélé, la culture du coton est prédominante et les femmes sont au premier rang dans cette activité agricole. En plus des cultures céréalières, comme le riz, le maïs, les produits de cueillette occupent également une place importante dans les activités de ces femmes notamment, à travers la transformation traditionnelle du karité ou du néré. Car, une partie de ces produits transformés est autoconsommée et l’autre est destinée à la vente, pour couvrir les besoins de la famille.
Estimant que les femmes rurales doivent être, vraiment, soutenues dans cette activité, cet interlocuteur du village de Mafélé indique : « Pas besoin pour les villageois d’acheter des céréales ailleurs, car, nous avons tout ce qu’il nous faut ici grâce à nos femmes ». Il a déclaré également que c’est l’implication des femmes dans l’agriculture qui fait l’autosuffisance alimentaire dans ce village. Malgré ce témoignage, beaucoup de femmes évoquent la problématique de l’écoulement des produits agricoles. Elles indiquent éprouver des difficultés à vendre et à acheminer leurs produits agricoles sur d’autres marchés ou vers les grands centres de consommation. Pour les femmes rurales, en général, et celles de Mafélé, en particulier, les moyens de transport sont limités et la voie d’accès aux différents marchés est impraticable.
Le mardi 5 novembre dernier, le Premier ministre malien, Dr Boubou Cissé, a reçu en audience la responsable pays de la Fondation Dubaï Cares au Mali, Sinda Ouertani, accompagnée de ses collaborateurs.
L’objectif de la visite de cette fondation, qui avait déjà mené des activités au Mali entre 2012 et 2014, notamment par le financement d’un grand projet de réalisation de points d’eau et d’infrastructures d’hygiène dans des écoles, est de de soutenir cette fois-ci, l’éducation des enfants du Mali, précisément dans la région de Mopti et dans les régions du Nord. Car, la représentante de cette organisation caritative, Sinda Ouertani, estime que « …, des écoles ont été fermées au niveau de ces régions-là, privant ainsi des milliers d’enfants d’éducation ». À sa sortie d’audience, Sinda Ouertani a fait le constat qu’ « Aujourd’hui, on évalue le nombre de ces enfants à 285.000. On essaie de voir comment remédier à cela et accroître l’accès à une éducation de qualité, tout en renforçant la gouvernance des structures locales ».
Le mercredi 6 novembre dernier, à l’infirmerie du Camp 1 de Gao, le commandant du Poste de Commandement Inter armes Théâtre Est (PCIAT-Est), le général de Brigade Ouahoun Koné accompagné du commandant de Zone de la défense N°1, le colonel Seydou Noumoutié Koné a rendu visite, aux blessés de l’attaque terroriste survenue le vendredi dernier à Indelimane.
En plus des vœux de prompt rétablissement, cette délégation de la hiérarchie militaire a adressé des messages d’encouragements et de compassions à ces vaillants soldats blessés sur-le-champ de l’honneur. Il a salué et félicité leur bravoure et sacrifice pour la Patrie.
Le mardi 5 novembre 2019, L’Ambassade du Japon au Mali a remis un important lot de matériels roulant à l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin BEYE (EMP-ABB). Ce don d’une valeur de 187 millions de F CFA, est composé d’une Toyota land cruiser V8, une Toyota land cruiser PRADO, une Toyota land cruiser WAGON et une Toyota land cruiser pick-up double cabine.
Un geste apprécié à sa juste valeur par les responsables de cette école qui ont constamment reçu des contributions du Japon, ainsi que la somme de 3 milliards de francs CFA environ indiquée par l’ambassadeur. À noter que ce matériel acquis permettra à l’EMP-ABB d’augmenter la mobilité du personnel et stagiaire et également de diminuer des contraintes géographiques dans l’organisation des cours. Le Directeur général de l’EMP-ABB, le Colonel major Mody Berethé, a, pour sa part, souligné que ce geste du Japon traduit, à plus d’un titre, la constance et l’excellence des rapports entre le Japon et le Mali. L’Ambassadeur du Japon au Mali, SEM. Daisuke Kuroki a indiqué que ce don est financé par son pays, à travers le fonds de partenariat PNUD-Japon.
Quelques milliers de Maliens se sont réunis vendredi à Bamako pour manifester leur soutien à l’armée nationale, frappée par deux attaques meurtrières en un mois et confrontée aux doutes quant à sa capacité à faire face aux menées djihadistes, a rapporté un correspondant de l’AFP.
«Je soutiens mon armée», «L’armée malienne se bat pour sauver le pays», ou «Il faut donner les équipements nécessaires aux hommes», pouvait-on lire sur les banderoles ou les calicots lors de ce rassemblement à l’initiative d’organisations de la société civile.
Vêtues de noir, plusieurs veuves de soldats morts au combat se sont mêlées aux manifestants qui étaient au nombre de 5.000 selon les organisateurs, de 3.500 selon la police.L’armée malienne vient de perdre en quelques semaines une centaine de soldats dans les deux attaques djihadistes les plus meurtrières qu’elle ait essuyées depuis des années.
Ces revers et la dégradation de la situation sécuritaire ont renforcé les interrogations sur la faculté de l’armée à faire pièce aux agissements djihadistes et aux autres violences auxquelles ce vaste pays est en proie depuis 2012 et qui ont fait des milliers de morts, civils et combattants.
«Nous voulons qu’on donne de bon équipements à l’armée. Nos maris ont choisi le métier qui donne vite la mort. Mais il faut les protéger sur le terrain avec l’équipement indiqué», a déclaré à l’AFP Aïcha Diakité, 33 ans, dont le mari soldat est décédé lors d’une des deux récentes attaques, à Boulkessy, près du Burkina Faso.
Les événements des dernières semaines ont aussi suscité des expressions de rejet des forces française et onusienne présentes au Mali. Une frange des manifestants a réclamé leur départ vendredi.
«Nous demandons le départ des troupes de l’Onu et de la France. Si elles ne peuvent pas intervenir contre les terroristes, elle n’ont pas leur place ici. Nous demandons aux Russes de venir», a déclaré Ousmane Coulibaly, 24 ans, étudiant diplômé sans emploi.
«Barkhane, Minusma, dégage!», lisait-on sur des banderoles faisant référence aux forces française et onusienne.
« Nous restons ouverts à une réforme ambitieuse » du franc CFA, a déclaré le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, mais « il y a une condition… C’est que la proposition vienne des États membres de la zone franc ». Or justement, le président béninois Patrice Talon a évoqué ouvertement, pour la première fois, le retrait de France des réserves de change. L’analyse de l’économiste Martial Ze Belinga au micro de Stanislas Ndayishimiye.
RFI : Le président béninois Patrice Talon vient d’annoncer le retrait des réserves de change du CFA de la Banque de France. Et c’est la première fois qu’un chef d’État des pays concernés en parle ouvertement. Est-ce que c’est un tabou qui est brisé ?
Martial Ze Belinga : De fait, c’est un tabou qui est brisé, mais qui est en réalité inéluctable. De la même façon que la fin du franc CFA est inéluctable, il fallait bien commencer par quelque chose. Et je pense que les réserves sont l’élément le plus saillant et qui cristallisent le plus les attentes. Donc, c’était fatal qu’on en arrive là.
Il n’a en revanche pas annoncé le calendrier. Est-ce que cela va se faire dans quelques mois, dans un an ?
Oui, cela dépend de plusieurs facteurs, parce qu’il y a un cadre juridique qui fixe des obligations de remonter au moins 50% des réserves au Trésor public français. Maintenant, il y a une décision politique. Il va falloir donc négocier, entrer en discussion pour sortir les réserves africaines du Trésor public. Donc, cela peut prendre un certain temps, mais la démarche est en cours.
Si je comparais avec les derniers statuts de la Biac [la Banque internationale pour l’Afrique au Congo, ndlr] par exemple, en Afrique centrale, les statuts de 2017, on voit que la quotité est de 50%, qu’on peut aller jusqu’à 40%. On voit que les pays peuvent placer aussi une partie de la réserve à la BRI [la Banque des règlements internationaux]. Donc, cette possibilité de toute façon, elle existe et ce sera une négociation politique. Mais il n’y a pas de problème technique à proprement parler.
Les politiques français disent que finalement, la France ne profite pas de ces réserves. Est-ce que c’est vrai ?
Si le Trésor public français peut rémunérer les réserves, c’est bien que lui-même va trouver cet argent quelque part. Ces réserves sont rémunérées à des taux relativement bas. C’est autour de 0,75%. Donc si un trésorier vous rémunère 0,75%, c’est bien qu’il gagne plus que 0,75% lui-même. C’est le fonctionnement normal des marchés financiers aujourd’hui. C’est parce que ces réserves sont placées sur les marchés financiers, marchés monétaires, marchés de court terme et marchés financiers qui sont des marchés de long terme. Ça, ça va échoir désormais aux banques centrales africaines. C’est important. Ce sera leur responsabilité, sous le contrôle des sociétés africaines désormais.
Il s’agissait en fait d’un blocage politique ?
C’est un blocage politique, c’est une rente ancienne, c’est une rente historique. Pendant longtemps, 100% des réserves de la zone étaient conservées au Trésor public français. Et même quand on est passé à 65% dans les années 1970, les banques centrales africaines continuaient de verser quasiment 100% au Trésor public français. Donc, de toute façon, c’est une rente et ça fait partie des rentes coloniales indubitablement.
Une rente coloniale… À un moment donné, il faut que les sociétés s’expriment – et là les sociétés africaines se sont exprimées – il faut que les sociétés politiques africaines s’expriment. C’est encore à mon sens un petit peu insuffisant parce qu’il faut savoir que la monnaie est aussi du ressort des Parlements. On l’a oublié. On pointe le regard sur les chefs d’État africains, soit, mais dans les Constitutions africaines, les Parlements africains ont leur mot à dire.
On est très surpris de voir par exemple, et moi à titre personnel, que les oppositions politiques [ne se sont pas] empressées de prendre la parole sur ce point-là. Alors qu’elles n’ont pas été consultées pour la dévaluation, elles ne sont pas consultées pour les mouvements de l’euro qui impactent le franc CFA. Donc, en fait, on est à un stade où il va falloir effectivement que les hommes politiques prennent leurs responsabilités, de la même façon qu’un certain nombre d’auteurs, d’intellectuels et un mouvement social ont pris [les leurs].
Mais je crois que pour aller plus loin, puisqu’on est dans un processus de décolonisation économique, il s’agit aussi pour les sociétés coloniales, et là on parle de la France en particulier, de comprendre son intérêt, l’intérêt que les sociétés coloniales vont avoir à générer un nouveau rapport avec le monde. Et ce rapport doit être un rapport qu’en théorie des jeux, on appelle des jeux à somme positive, gagnant-gagnant. Il faut construire des jeux gagnant-gagnant désormais. Et les anciens modèles ne fonctionneront pas. Ils ne fonctionneront plus entre les Africains et l’Europe, entre les Africains et le reste du monde, mais ils ne fonctionneront plus non plus entre une partie des élites africaines et les peuples africains. Et le franc CFA en fait n’est qu’une partie de ces questions-là.
Depuis lundi les mairies de Bamako sont paralysées par une grève déclenchée par les syndicats des associations inter collectivité du Grand Bamako. Ce mot d’ordre qui s’étend jusqu’au 10 novembre est mal perçu par certains usages. Dans ce micro-trottoir ils cherchent à comprendre les motifs de cette grève.
Moustaphe Diarra (citoyen)
“Il s’agit apparemment d’une grève de solidarité (rire). Mais ce n’est pas cohérent. Il ne faut pas oublier que le maire qui est accusé a un statut qui diffère de celui des autres maires puisqu’il est en poste depuis 2007 et jusqu’à présent il n’y pas eu d’élection. Donc en un mot moi je ne vois pas le sens de cette grève si ce n’est la pénalisation de nos droits citoyens”.
Mao Diawara (président des stagiaires de l’APEJ, contingent 2019)
“Cette grève va pénaliser les citoyens lambda. Un exemple, est-ce que si on n’emprisonne un médecin, tous les professionnels de ce secteur observent-t-ils pour autant des grèves pour manifester leur soutien ? Cette réponse des maires en dit long sur leurs situations. Je pense qu’il faut laisser la justice faire son travail. Selon moi, ils doivent aider la personne inculpée avec des avocats ou des preuves pour le blanchir mais pas en essayant de mettre la pression sur le gouvernement ou la justice en allant en grève pour pénaliser aussi les citoyens. Ce n’est pas une bonne chose. Il ne faut pas être solidaire avec quelqu’un sur du faux. Cette grève servira quoi à la justice ? Il n y a pas de preuve ni d’élément permettant d’innocenter le présumé coupable, pour l’instant. Cette action de grève n’a aucune valeur juridique”.
Modibo Coulibaly (chef du service juridique et du contentieux de la commune VI)
“Cette grève est une marque de solidarité. Le syndicat des maires ne dénonce en rien l’action de la justice. Seulement nous attirons l’attention des autorités judiciaires sur le principe de la présomption d’innocence et celui du droit à la défense. Nous demandons la mise en liberté provisoire du maire Adama Sangaré ainsi que ceux de la mairie de Baguinéda et de Mountougoula. Cela n’entamera en rien la manifestation de la vérité. Cette grève ne vise pas à contraindre encore moins menacer. C’est seulement reculer pour mieux sauter”.
Hawa Sangaré (ménagère)
“Je suis venue retirer un extrait d’acte de naissance. Et je l’ai récupéré sans problème. Selon moi, les autorités entre eux doivent trouver un terrain d’entente. Car la grève n’est profitable à personnes”.
Ramata Sangaré (étudiante)
“Ce matin, je suis venue légaliser mon attestation de fin d’étude à la mairie, du coup on me dit que les maires sont en grève. La grève a beaucoup d’effet sur la population mais aussi sur nous jeunes diplômés sans emploi car on a constamment besoin des copies d’acte de naissance, de légaliser nos diplômes et aussi les cartes Nina. Il est temps de cesser ces grèves intempestives qui nous retardent en plus qui n’ont aucune importance”.
Mamoutou Drabo (entrepreneur)
“Je suis là depuis 7h du matin pour régler des dossiers concernant les conseillers communaux mais le problème est qu’on ne connait même pas les raisons de la grève. Pour certains il est question d’Adama Sangaré, le maire du district de Bamako, pour d’autres c’est tous les maires qui sont concernés par la grève car on les enferme comme des poulets les uns après les autres alors qu’ils ont été élus”.
Mohamed Lamine Haïdara (étudiant)
“Je viens d’apprendre que les maires sont en grève. J’ignore les raisons pour l’instant mais cette grève a un impact sur nous les usagers. Nous sommes obligés de prendre notre mal en patience. Une semaine de grève c’est vraiment trop”.