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Crise au Nord-faillite de l’Etat (1ere partie) : Eclairages et propositions du Dr Choguel K Maïga !

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La présente tribune se propose d’être une contribution au débat, un essai d’explication du MPR, en vue d’identifier les origines du mal, de situer les responsabilités dans sa perpétuation et de proposer des pistes de solutions de sortie de crise. Le président du parti Mouvement pour la République (MPR), Dr Choguel Kokalla Maïga, ancien ministre apporte son éclairage et « des clarifications qui s’imposent » pour sortir le Mali de la crise ? Lisez plutôt.

Le Mali vit une des périodes les plus difficiles de son histoire contemporaine. Les données du tragique que nous vivons sont suffisamment connues. Elles ont pour noms : rébellion armée, insécurité généralisée, massacres à grande échelle des populations, exodes massifs tant interne qu’externe. L’Etat a échoué dans l’exercice de ses fonctions régaliennes. Il s’est révélé incapable de défendre l’unité du peuple, l’intégrité du territoire, la sécurité des personnes et de leurs biens. Aussi n’est-il pas excessif de le qualifier d’Etat failli.

Depuis le 17 janvier 2012, notre Armée, trahie, a dû plier et céder du terrain. Appelé à la rescousse par un Président de la République par intérim en détresse, le gouvernement français est intervenu pour arrêter une offensive djihadiste sur Bamako.

Depuis,  les rebelles séparatistes, retranchés à Kidal, interdit d’accès à tout officiel, en imposent à nos gouvernants, les obligeant à passer sous les fourches caudines avec la bénédiction de la France et de la MINUSMA. Le Mali serait-il devenu «le vieil homme malade » de l’Afrique de l’Ouest ?

Or tout indique que le mal a fait l’objet d’un mauvais diagnostic ; d’où l’inefficacité des solutions proposées. Par conséquent, il s’agit de poser le bon diagnostic pour permettre la prescription de solutions idoines. Un célèbre homme d’Etat africain le rappelait souvent : «  Quand on a fait l’historique d’une question, on l’a résolue à moitié ». En d’autres termes, un problème bien posé est à moitié résolu dit-on.

La présente tribune se propose d’être une contribution au débat, un essai d’explication du MPR, en vue d’identifier les origines du mal, de situer les responsabilités dans sa perpétuation et de proposer des pistes de solutions de sortie de crise.

 

  1. L’actualité

En cette fin de l’année 2019, la donne a complètement basculé dans l’opinion publique malienne vis-à-vis des forces internationales au Mali : la MINUSMA et surtout Barkhane. Elles sont conspuées, accusées d’être à la base de la dégradation continue de la situation sécuritaire au Mali et plus largement au Sahel.

Nous sommes loin des souvenirs des journées d’allégresse, de janvier-février 2013, lorsque, dans les premiers mois de l’opération Serval, partout au Mali, y compris à Kidal, le drapeau français flottait à côté de celui du Mali dans les rues, sur les maisons, dans les restaurants, dans les boutiques, dans les marchés, quand ce ne sont pas des couples qui donnaient les noms Damien Boiteux et François Hollande à leurs nouveaux nés, signe suprême de reconnaissance dans la culture malienne. Les peuples malien et français semblaient alors s’être définitivement réconciliés. Les frustrations des périodes coloniale et post-indépendance sont oubliées, reléguées aux oubliettes de l’Histoire.

Cependant, à y regarder de près, ce retournement de l’opinion publique apparaît comme une aubaine pour les autorités de Bamako qui, malicieusement et cyniquement , instrumentalisent et attisent en sous-main le sentiment d’exaspération et de trahison que ressent le peuple malien à l’égard des forces internationales pourtant censées être venues aider à stabiliser le pays.

En effet, cette situation est triplement profitable au pouvoir en place, ne serait-ce qu’à court terme. Elle lui permet de distraire la population déjà à bout de souffle et de nerf, de trouver un exutoire ou un bouc émissaire pour calmer sa colère grandissante, de faire oublier du coup l’échec généralisé de la gouvernance caractérisée par son incapacité et son incompétence avérées à résoudre les problèmes de la nation, notamment les problèmes sécuritaires.

Cette colère du peuple est alors présentée à la Communauté internationale comme un épouvantail, un chiffon rouge, agité pour continuer à bénéficier de sa sympathie et de son indulgence calculées, de son soutien inconditionnel actif, singulièrement, celles des autorités françaises. Mais, ce jeu est dangereux car, par un retour de manivelle, il pourrait contribuer à terme à renforcer le discrédit du régime.

Revenons au sujet.

Aujourd’hui, la très large majorité des Maliens croit fermement, à tort ou à raison, que l’enlisement et le pourrissement de la situation au Mali et au Sahel découlent d’une volonté délibérée de la France et des pays occidentaux. L’intention de ces puissances extra-africaines serait de créer le chaos pour : justifier leur présence sinon leur occupation militaire du Mali, créer à court terme les conditions d’une partition déjà programmée du pays et, à plus long terme, redessiner les frontières des vastes pays du Sahel et du Sahara (Mauritanie, Mali, Algérie, Niger, Lybie) à travers la déstabilisation des États.

Sous le couvert de la démocratie, ces puissances orchestrent et instrumentalisent des mouvements insurrectionnels centrifuges, séparatistes ou terroristes, avec comme objectif stratégique à long terme, avoir comme interlocuteur des micro-Etats ou des petites principautés ethniques ou tribales rivales. L’objectif  étant de faciliter le pillage des nombreuses ressources naturelles dont regorge la zone géographique concernée. Les Maliens ont tous en mémoire la loi 057-7-27 du 10 janvier 1957 votée par l’Assemblée Nationale française, non encore abrogée, portant création de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) à partir d’une amputation des territoires algérien, malien, nigérien et tchadien.

Le Mali, ventre mou de la lutte contre le terrorisme, est devenu le point d’ancrage à partir duquel est inoculé le virus de la désintégration après la destruction de la Libye de Kadhafi.

Cette opinion est répandue, fortement ancrée dans l’opinion publique malienne. Aussi, les autorités françaises, après les multiples interventions de personnalités publiques, jugées peu crédibles, ont-elles estimé utile de faire monter aux créneaux les militaires comme le Chef d’Etat-major général des Armées de France, le Général François Lecointre. Ses propos ont-ils convaincu ? Il est permis d’en douter. Comme si cela ne suffisait, le Président de la République française, Emmanuel Macron en personne, a donné de la voix à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’OTAN.

 

  1. Aux origines de la crise

Modibo Keïta et ses compagnons de l’US-RDA, en proclamant le 22 septembre 1960, l’indépendance de la République du Mali, libre de tout lien vis-à-vis de la France, ruinait une certaine idée que l’ex-puissance coloniale se faisait des dirigeants des États nouvellement indépendants. Pierre Messmer, ancien administrateur colonial et ancien Premier ministre français ne consignait-il pas dans ses mémoires : «  Nous avons donné l’indépendance à ceux qui la demandaient le moins, après avoir éliminé politiquement et militairement ceux qui la demandaient avec le plus d’intransigeance ? ».

Trois décennies durant, de 1960 à 1991, sur l’arène internationale, le Mali a su faire entendre sa voix, entretenant de fructueuses coopérations avec les forces progressistes, apportant son soutien aux Mouvements de Libération Nationale, s’entremettant pour éteindre les foyers de tension ou prévenir les crises entre pays ou dirigeants africains (Maroc-Algérie, Tchad -Lybie, Nigéria-Ghana, Sénégal-Mauritanie, Libéria), militant pour une Afrique unie.

Tout cela est aujourd’hui lointains souvenirs.

Le 6 avril 2012, les autorités françaises mettaient l’humanité, les peuples malien et français devant le fait accompli : la partition de fait du Mali, en soutenant ouvertement et en autorisant un groupuscule séparatiste qui ne représente que lui-même à accéder aux plateaux de France 24 et aux studios de RFI pour y proclamer l’indépendance d’un chimérique Etat de l’Azawad. Et ce, après plusieurs mois d’intenses activités de soutien multiforme : politique, médiatique, en conseil.

Ce jour-là, le gouvernement français venait de porter atteinte de facto, à l’unité du peuple malien, à sa souveraineté et à l’intégrité de son territoire dans les frontières héritées de la colonisation. À partir de ce jour, la République du Mali, État indépendant et souverain, proclamé le 22 septembre 1960, dans les limites des frontières internationalement reconnues, a cessé d’exister, pour devenir un État vassal, sous la tutelle de la Communauté internationale, avec un rôle déterminant et moteur de la France dans toutes les décisions le concernant.

Au lendemain du 6 avril 2012, face à l’ampleur du désastre et à la sidération, les Maliens se sont posés trois questions : comment en sommes-nous arrivés là ? Qu’ont fait de leurs mandats respectifs les «  Présidents démocratiquement élus »? Qu’ont-ils fait de leur serment ?

Ironie du sort, depuis près de trois décennies (1991-2019), le Mali est dirigé par des Présidents qui, dans les discours, se réclament tous de l’héritage du père fondateur de République du Mali, Modibo Keïta.

 

III. Les prémices de l’effondrement de l’Etat

Le 22 mars 2012, Amadou Toumani Touré est renversé par des officiers subalternes l’estimant incompétent pour juguler la rébellion. Le 6 avril 2012, le nord du Mali passe sous le contrôle des rebelles séparatistes alliés aux djihadistes terroristes et aux narco- trafiquants. Comme sous l’effet d’un coup de tonnerre, les Maliens sont restés abasourdis. Pourtant, le pire est à venir : la vassalisation du Mali, sa mise sous tutelle de la Communauté internationale (en réalité de la France), la métastase de l’insécurité et du terrorisme du Nord vers le Centre, du Centre vers les Régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso et de ces Régions vers la capitale Bamako, et, plus largement, du Mali vers les autres pays de la sous-région ( Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire).

Ainsi, du 26 mars 1991 à ce dernier trimestre de l’année 2019, les Maliens sont passés, lentement mais sûrement, de l’illusion lyrique au tragique de l’Histoire, de l’euphorie à la désillusion, de la fierté à l’humiliation. Le glissement s’explique aisément.

L’Histoire est écrite par les vainqueurs, a-t-on l’habitude d’entendre. Effectivement, il est admis dans beaucoup de milieux que le 26 mars 1991, une révolution populaire est venue à bout de «  l’une des dictatures les plus sanglantes en Afrique ». Ici, il ne s’agit pas de débattre de la véracité de cette assertion, mais plutôt d’examiner ce qui a été fait du Mali après avoir renversé «  la dictature ».

Récupérant des revendications légitimes des Maliens, des militaires, auteurs du coup d’Etat du 26 mars 1991, après une Transition de 14 mois, cèdent le pouvoir à «  un Président démocratiquement élu ». Le peuple vit une ère d’euphorie. Des slogans sont entonnés partout, avant, pendant et après l’insurrection : «  antè korolèn fè fo koura » ( nous ne voulons plus de l’ancien, mais du nouveau) ; le «  ko ka djè » ( laver propre, non à la corruption) ; «  du travail pour tous les chômeurs » ; « le multipartisme » ; «  une meilleure école ; ouverture des internats dans tous les lycées ; augmentation des bourses scolaires de 200% et des salaires des fonctionnaires de 100%».

La Communauté internationale, en réalité l’Occident, manifeste sa satisfaction. Elle verse la prime à la démocratie sous forme de dons et de prêts multiformes. A l’Elysée, le tapis rouge est déroulé pour recevoir «  les Présidents démocratiquement élus ». Sous le crépitement des flashs (comme ce sera avec Kadhafi 16 ans plus tard), on leur serre la main, on leur donne des tapes à l’épaule, quand ce ne sont pas des tapotements sur la joue. Ce sont des nègres. Ils sont accros aux honneurs. Aussi leur accorde-t-on le privilège de descendre les Champs Elysées dans une voiture découverte, escortée par la garde d’honneur à cheval. De tout cela ils sont ravis, ils se réjouissent, ayant l’illusion de « jouer dans la cour des grands ».

Mais la réalité ne tarde pas à reprendre ses droits. Napoléon l’a si bien vu : « dans la révolution, il y a deux catégories d’hommes, ceux qui la font et ceux qui en profitent ». Les slogans du 26 mars 1991 sont vite relégués aux oubliettes. C’est le début de la désillusion et les prémices des calamités que connaît actuellement le Mali.

Une nouvelle classe politique émerge. Inexpérimentée, ignorant que l’Etat est une continuité, elle n’a pas cherché à exploiter judicieusement les expériences capitalisées trois décennies durant (1960-1991) ; elle en fait table rase. De surcroît, elle s’est trouvée subitement en possession du Pouvoir et l’Argent (beaucoup d’argent !). Elle s’est mise à jouer, à jongler, avec l’Etat et ses institutions piliers : l’Armée, la Justice, l’Ecole. Désormais, au Mali, tout s’achète, tout se négocie, tout s’arrange : les recrutements dans l’Armée et dans la Fonction publique et les postes dans la haute Administration, les ambassades et consulats, les diplômes, les décisions de justice, les médailles et les décorations, les lots à usage d’habitation, même les prêts bancaires. Le Mali devient l’un des Etats les plus corrompus de la planète, au point que des diplomates étrangers, faisant abstraction de leur obligation de réserve, ne se gênent pas d’en parler dans les médias.

La compétence, l’ancienneté, l’expérience, en un mot le mérite, ne payent plus. Pendant ce temps, le Mali est célébré partout dans le monde, comme un exemple de réussite démocratique en Afrique. Des sommes élevées sont englouties par an dans la propagande et la communication pour soigner l’image du Président de la République et de la démocratie malienne.

 

  1. Les causes de l’effondrement de l’Etat

Il ne s’agit pas, dans cette tribune, de les examiner toutes. Il s’agit de s’intéresser aux erreurs et fautes commises et qui ont engendré ce qui, actuellement, est déploré par l’écrasante majorité des Maliens: l’incapacité des gouvernants à honorer le contrat qui les lie au peuple.

Sur ce point, la responsabilité des dirigeants de la Transition (mars 1991-juin1992) et celle des trois « Présidents démocratiquement élus » de la IIIème République (de 1992 à 2019) sont fortement engagées. Il en est de même de la France et des pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU : il est de notoriété publique que depuis 2012, avant d’être votées, toutes les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies concernant le Mali sont élaborées, présentées et défendues par la France

 

  1. Sous la Transition (26 mars 1991-juin 1992)

Au lendemain du 26 mars 1991, à notre avis, les autorités de la Transition commettrons trois fautes.

La première faute a consisté à faire le procès de l’Armée Nationale en la discréditant au motif que le Président de la République renversé est un militaire, que l’Armée aurait été, contre son gré, un instrument d’oppression du peuple. Elle est sommée de « présenter ses excuses au peuple pour les fautes commises en son nom, mais contre elle ». Faisant abstraction du fait que l’Etat malien, grâce à son Armée, en trois décennies, a eu à faire face avec succès à : deux guerres imposées, deux rébellions armées, deux grandes sécheresses, deux tentatives d’invasion d’une partie du territoire au sud et à l’est, et à participer aux nombreuses actions de développement économique.

La deuxième faute est constituée par la lecture faite de la nature de la rébellion armée au nord du Mali. Pour avoir réduit la sédition par la force légitime de l’Etat, amenant les dirigeants de la rébellion à signer les Accords de Tamanrasset (du 06 janvier 1991), l’ancien Président de la République, Moussa Traoré sera accusé après le 26 mars 1991 d’avoir « commis trop d’injustices envers les rebelles…Dans cette affaire, le Gouvernement de Moussa avait des torts certains, parce qu’il n’a rien fait pour étudier et résoudre les problèmes des Touaregs » confie le Président de la Transition à Jeune Afrique lors d’une interview.

Pendant que les Chefs militaires ayant conduit les opérations victorieuses contre la rébellion étaient arrêtés et emprisonnés ou « mis au garage » (le ministre de La Défense, le Chef d’état-major général des Armées, le Chef des opérations militaires sur le théâtre de guerre), les dirigeants de la rébellion sont célébrés à Bamako comme «  des démocrates en armes dont le combat a contribué à affaiblir la dictature pour faciliter sa chute »; ils sont invités à siéger dans les institutions de la Transition

(Gouvernement, CTSP).

Ensuite, oubliant toujours que l’Etat est une continuité, les Accords de Tamanrasset (fruit de fructueuses négociations inter-maliennes, sans intermédiaire, qui ont duré, au total, neuf heures) sont relégués aux oubliettes pour faire appel à deux conseillers étrangers qui, totalement déconnectés des réalités, ont inspiré l’élaboration et la signature du Pacte National, document dont certaines dispositions dans leur mise en œuvre ont nourri les germes des futures rébellions armées.

Faut-il rappeler qu’à la même période, le Niger, placé dans les mêmes circonstances, a fait face au même type de rébellion (soutenue, comme au Mali, par Kadhafi) mais a eu une gestion tout à fait contraire ?

 

  1. La décennie Alpha Oumar Konaré (juin 1992-juin 2002) : la rébellion légitimée

Le 8 juin 1992, Alpha Oumar Konaré succède à Amadou Toumani Touré à la tête de l’Etat. Sa part de responsabilité, dans le tragique que les Maliens vivent actuellement au quotidien, est triple : il a détruit l’Armée nationale, légitimé la rébellion et s’est compromis avec les rebelles à travers des négociations à valises ouvertes et les intégrations sans discernement dans les Forces de défense et de sécurité comme dans la Fonction publique.

La Transition a pris fin sans que le pays ne soit stabilisé. L’instabilité va se poursuivre après l’investiture d’Alpha Oumar Konaré. Les luttes pour le pouvoir entre les tendances et les clans des acteurs de l’insurrection du 26 mars 1991, rendent le pays presque ingouvernable. La gestion de l’Etat fondée sur les principes et les lois est remplacée par les arrangements et les compromis boiteux. L’autorité de l’Etat ne cesse de s’effriter. Les deux leviers qui avaient été actionnés pour opérer le changement de régime en mars 1991, l’Ecole et l’Armée, sont progressivement désarticulés et déstructurés. L’outil de défense est méthodiquement détruit.

Selon sa vision, avec la démocratie, le dialogue permet de résoudre tous les conflits. Pendant ce temps, la rébellion a repris. Elle trouve même un nouvel idéologue en la personne du Président de la République, Alpha Oumar Konaré qui, dans un discours solennel, n’hésite pas  à déclarer : «La rébellion des populations du Nord avaient  pour objectif légitime la renégociation des conditions de leur participation à la nation malienneLeur combat était d’essence démocratie. C’était un combat pour l’honneur et le développementEn son temps, nous avons soutenu ce combat ».

Aux affrontements entre groupuscules rebelles plus que revigorés par la faiblesse du pouvoir central, entre rebelles et soldats de l’Armée Nationale, se superposent des actes de banditisme. Le pays profond sombre dans l’anarchie. L’Etat, incapable de sécuriser les personnes et les biens, encourage la création de milices d’autodéfense semant, du coup, les germes d’une guerre civile entre populations noires et les populations blanches.

Incapable de trouver une solution pérenne à la rébellion, le pouvoir central entreprend de la circonscrire à travers des négociations à valises ouvertes, les distributions de postes dans la Fonction publique et de grades dans l’Armée. Un pas de plus vers la pérennisation du séparatisme se trouve ainsi franchi. Dès lors, « la diplomatie du guichet », les recrutements massifs et sans critères dans la Fonction publique et les intégrations massives et sans discernement dans les Forces armées et de sécurité suivant la seule volonté et les critères définis par les dirigeants des mouvements armés, ont permis à ces derniers de faire de leur insubordination et de la perpétuation de la rébellion un véritable et lucratif fonds de commerce.

 

  1. La décennie écourtée d’Amadou Toumani Touré (juin 2002-mars 2012).

Le 8 juin 2002, Alpha O. Konaré quitte le pouvoir. Amadou Toumani Touré revient à la tête de l’Etat. Dans un premier temps, c’est le calme. Grâce à la continuation de la politique de son prédécesseur, les rebelles se tiennent tranquilles. La situation dégénère le 23 mai 2006. Amadou Toumani Touré ayant décidé de mettre fin aux pratiques de son prédécesseur, sous la direction d’Iyad Ag Ghaly, certains soldats anciens rebelles intégrés dans l’Armée Nationale, reprennent les armes contre l’Etat. Ils se réfugient dans les grottes du Tigharghar et exigent l’ouverture de négociations, estimant la mise en œuvre des dispositions du Pacte National insuffisante.

Ironie du sort, c’est avec Amadou Toumani Touré qu’ils avaient signé le Pacte National quatorze ans plus tôt.

Les négociations aboutissent, le 6 juillet 2006, à la signature de l’Accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et le développement de la région de Kidal. Malgré la signature de ce nouvel accord, le calme reste précaire au Nord. Les rebelles ne tardent pas à se réorganiser et continuer à défier l’Etat.

Dans le même temps, le Président de la République commet une série de fautes stratégiques qui lui seront fatales.

Aucune mesure vigoureuse n’est prise pour reconstruire l’Armée Nationale détruite par son prédécesseur. Déjà en 2003, au cours d’une séance à huis-clos à l’Assemblée Nationale, des officiers patriotes ont informé les députés de l’état calamiteux de l’Armée.

Pour contrer les rebelles de Kidal qui continuent de défier l’Etat, il encourage la création des milices, arabe et touarègue, dirigées respectivement par des officiers anciens rebelles intégrés dans l’Armée. Les trafics de tout genre sont tolérés et prospèrent : otages, drogue, armes. La haute Administration se compromet avec les trafiquants. Certains trafiquants notoires ou leurs complices se font élire dans les Institutions de la République et dans les circonscriptions administratives de base (Assemblée Nationale, Haut Conseil des Collectivités, Conseils de région, Conseils de cercle, Mairies).

D’anciens chefs rebelles, des trafiquants notoires, servent d’intermédiaires officieux dans les différentes opérations illicites comme la libération des otages occidentaux. Les groupes salafistes chassés d’Algérie s’installent au Mali sans être inquiétés et tissent des liens avec certaines tribus.

Amadou Toumani Touré, sentant que le Mali seul ne peut faire face au péril, réclame alors de ses pairs de la sous-région, entre 2008 et 2012, la mise sur pied d’une force conjointe pour lutter efficacement contre les trafics et le terrorisme. Les voisins du Mali et la Communauté internationale sont restés sourds à ces appels de détresse.

La faute suprême et fatale est commise dans le courant du dernier trimestre de l’année 2011. Un groupe de mercenaires, venu de Libye après la chute de Kadhafi et soutenu par des puissances étrangères, est autorisé à pénétrer et à s’installer avec armes et bagages sur le territoire malien. Un comité d’accueil composé de plusieurs Ministres est dépêché à sa rencontre, avec une importante somme d’argent et des denrées alimentaires. Quelques semaines plus tard, ces mercenaires, naguère au service de Kadhafi, font la jonction avec le MNA et les signataires de l’Accord de 2006, créent le MNLA, ravivent la rébellion et passent à l’attaque le 17 janvier 2012.

Les milices arabes et touarègues font preuve de peu de combattivité. L’Armée, mal équipée, mal préparée, malgré la bravoure de la troupe, est débordée. Des combats incertains sont livrés entre janvier et mars 2012. Ils se concluent par un coup d’Etat contre Amadou Toumani Touré le 22 mars et l’occupation du nord du Mali par les séparatistes alliés aux terroristes et narco trafiquants.

 

  1. Ibrahim Boubacar Keïta aux commandes (septembre 2013- décembre 2019) : les six années de tous les dangers

L’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta, en septembre 2013, a suscité beaucoup d’espoir quant aux perspectives de redressement de l’Etat. En effet, à la suite de la signature de l’Accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement de la région de Kidal , le 6 juillet 2006, en sa triple qualité de Président de l’Assemblée Nationale, membre de la majorité présidentielle et Président du parti RPM, il a eu une attitude ambiguë.

Dans un premier temps, avec ses collègues de la majorité présidentielle, il fait voter une  motion de félicitation au gouvernement et de soutien à l’accord, motion que ses homologues le  chargent de remettre personnellement au Président de la République, Amadou Toumani Touré. Dans  un deuxième temps, sentant l’opinion publique défavorable à cet accord, il se rétracte et fait adopter par son parti le RPM, une position politique radicale de rejet dudit texte en trois temps : d’abord, à travers une déclaration de son Bureau politique national ( le 12 juillet 2006),  ensuite en envisageant de saisir la Cour Constitutionnelle pour invalider le texte de l’accord pour inconstitutionnalité et , enfin, en interpellant à l’Assemblée Nationale le ministre de l’Administration Territoriale, négociateur de l’accord ( le 14 août 2006).

Le parti d’Ibrahim Boubacar Keïta accuse alors Amadou Toumani Touré de «tenter d’inoculer (au Mali) le virus défaitiste du pétainisme»

De cette date à son élection à la présidence de la République en 2013, Ibrahim Boubacar Keïta s’est bâti une solide réputation, singulièrement en ne manquant aucune occasion pour traiter Amadou Toumani Touré «  d’incompétent, incapable de résoudre le problème du Nord ». C’est ce explique largement pour quoi il a été  quasi-plébiscité en 2013 à l’élection présidentielle soutenu qu’il était par : la majorité des partis politiques, les chefs religieux, les femmes, les jeunes, le Junte militaire et la Communauté internationale.

Mais, à son tour, il ira d’échec en échec, à cause des erreurs et fautes politiques et stratégiques qu’il n’a cessé d’accumuler depuis plus de six ans.

La première des fautes commises par Ibrahim Boubacar Keïta est la très mauvaise appréciation qu’il fit de la situation d’Etat failli dans lequel se trouvait le Mali en septembre 2013. Au lieu de rechercher à créer les conditions de l’union sacrée, afin de faire front commun face aux périls qui menacent la nation, il s’est cru à la tête d’un pays démocratique normal.

Il s’est installé dans le rejet et la stigmatisation de tous ceux qui ne l’ont pas soutenu aux élections ou le critiquent,  créant du coup une crispation et la radicalisation de l’Opposition politique et d’une partie de l’opinion publique qui, à leur tour, ont systématiquement rejeté tout ce qui vient de lui, ne lui ont ménagé aucune critique ou  dénigrement.

Il a fallu attendre 2019, face aux risques de plus en plus perceptibles de désintégration du pays, pour que, sous la pression de la rue et de la Communauté internationale, il consent à appeler au rassemblement des Maliens. Pourtant, certains de ses homologues africains lui auraient déjà conseillé cette démarche en 2013, en vain.

Sa deuxième faute a consisté en la continuation voire l’aggravation des méthodes et pratiques de gouvernance de ses prédécesseurs, particulièrement dans la gestion de l’Etat et des Forces armées et sécurité. Circonstance aggravante, les scandales de corruption à répétition, leur  généralisation et à grande échelle dans l’achat des matériels et équipements militaires, dans lesquels sont impliqués des proches du Président et ce, dès les premiers mois de son premier mandat, ont fini de discréditer le régime et rendre inaudibles les discours et appels du Président de la République.

Sa troisième faute c’est sa conception impériale et patrimoniale du pouvoir, qui le prive de tout espace d’échanges fructueux et d’analyses fécondes avec des partenaires et soutiens politiques dignes de ce nom.

Sa quatrième faute est constituée de sa mauvaise appréciation des circonstances d’ordre historiques, des jeux et enjeux géopolitiques et géostratégiques qui sous-tendent la  crise malienne sur fond de double jeu de certains partenaires. La conséquence ? La Résolution 2085 de Conseil de Sécurité de l’ONU (d’avril 2013) et l’Accord de Ouagadougou (de juin 2013), qui exigent, tous deux, le cantonnement et le désarmement des rebelles, n’ont jamais été respectés. Et ce non-respect n’a entraîné aucune réaction digne de ce nom de sa part.

En enfin, son attitude vis-à-vis des dirigeants de Mouvements séparatistes et terroristes. Comme  ses prédécesseurs, il a continué avec eux les mêmes pratiques : audiences privées expresses (en contournant leurs interlocuteurs institutionnels), distribution de sommes d’argent, de faveurs et d’honneurs de toutes natures, concessions sans contrepartie, conduisant ces derniers à faire de la crise et de sa perpétuation un fonds de commerce lucratif pour continuer à exister et régner en maîtres absolus sur les populations du nord du Mali.

Le résultat de sa gestion du Mali après plus de six ans ? La signature en mai et juin 2015 de l’Accord  pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger  qui, s’il est mis en œuvre en l’état, consacrerait à moyen terme, de façon certaine,  la partition du Mali. Cette partition de fait a déjà franchi une étape avec l’Entente pour la mise en place des autorités intérimaires  imposée aux populations du nord du Mali en violation et de l’Accord pour la paix… et de la loi malienne sur les Autorités intérimaires.

A ce stade, on peut dire que tout est perdu, y compris l’honneur. La résultante en est, en effet, la dégradation de la situation sécuritaire dans tout le pays et l’extension de l’insécurité vers le Centre et le Sud du pays.

La réalité du pouvoir au Mali, aujourd’hui,  est ainsi décrite par le professeur Joseph-Brunet Jailly : « Les apparences sont sauves ! Le chef de l’Etat reçoit beaucoup de visiteurs étrangers et se déplace sans cesse à l’étranger (depuis le début de son mandat, en moyenne trois voyages internationaux par mois), avec tout le cérémonial que ces voyages impliquent. Les communiqués hebdomadaires de conseil des ministres sont en grande partie consacrés à des accords internationaux de financement (lus à la télévision, à la radio, publiés dans la presse écrite…), à l’adoption des textes de loi ou de décret, tous rédigés dans une langue en général inaccessible au commun des citoyens».

 

  1. L’internationalisation de la crise,  la responsabilité de la France et du Conseil de Sécurité de l’ONU

Le cours de l’histoire s’accélère durant le premier trimestre et le début du deuxième trimestre de l’année 2012. Une chronologie succincte se révèle nécessaire pour mieux cerner la responsabilité de la France et du Conseil de Sécurité de l’ONU dans la crise qui s’est abattue sur le Mali.

Du 17 janvier au 6 avril 2012, les affrontements sont rudes entre l’Armée Nationale et les rebelles. Les communiqués font état de replis stratégiques qui ne sont jamais suivis de reconquête du terrain perdu. Une telle situation finit par déboucher sur deux événements qui, pratiquement et de facto, marquent la fin de la IIIè République : le coup d’Etat militaire du 22 mars et la proclamation, le 6 avril, de l’indépendance d’un Etat chimérique dénommé Azawad. Il existe un lien entre ces deux dates.

Dès l’annonce du coup d’Etat, la CEDEAO inscrit les actions à entreprendre en faveur du  Mali parmi ses priorités et se met en branle. Elle mènera une triple action : politique, militaire et diplomatique.

Action politique : le 1er avril 2012, les négociations sont entamées avec la junte. Le 2 avril, les chefs d’Etat de la CEDEAO, réunis à Dakar, décident de la levée de l’embargo contre le Mali. Le 6 avril, elle signe avec la junte un accord-cadre pour une transition dirigée par le Président de l’Assemblée Nationale conformément à une disposition constitutionnelle. Le 8 avril, Amadou Toumani Touré démissionne de ses fonctions de Président de la République. Dioncounda Traoré est investi Président de la République par intérim, le 12 avril et le 17, Cheick  Modibo Diarra est nommé Premier ministre de plein pouvoirs. Un gouvernement d’union nationale est formé le 25.

Au plan militaire : la CEDEAO décide de la mise en place d’une force d’attente de 3 000 hommes sous commandement africain pour libérer le nord du Mali.

Au plan diplomatique : elle  saisit le Conseil de sécurité de l’ONU à travers l’Union Africaine. Le 17 juillet 2012, le Conseil de Sécurité prend la résolution accordant à la CEDEAO la possibilité d’intervenir militairement au Mali, à deux conditions : la présentation d’un plan d’intervention et une demande formulée par le Mali. Cette démarche aboutira, ultérieurement, à la création de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) avec la Résolution 2085 du 20 décembre 2012.

Toutes ces vigoureuses initiatives de la CEDEAO ont été contrariées par diverses manœuvres dilatoires. En témoignent les faits suivants.

Le 2 avril 2012, à la réunion des chefs d’Etat ouest-africains tenue à Dakar et à laquelle a participé, on ne sait à quel titre, Alain Jupé, le ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy, ce dernier s’oppose à la constitution d’une force d’attente de 3 000 hommes sous commandement africain, estimant qu’il s’agit là d’une force disproportionnée face à « une colonne de 500 combattants ».

Le 6 avril 2012, avec la signature de l’Accord-cadre, des lueurs d’espoir en vue d’une résolution de la crise des institutions  sont perceptibles.  Comme pour rendre la situation sur le terrain militaire irréversible, les autorités françaises autorisent les rebelles séparatistes à passer sur les plateaux de leurs chaînes de télévision et dans les studios de leurs radiodiffusions pour proclamer l’indépendance des régions du nord du Mali sous l’appellation « Etat de l’Azawad ».

L’espoir suscitée par la création de la MISMA ne sera pas suivie de l’effet escompté par les Maliens en particulier, les Africains en général : de nouveau, cette initiative a été torpillée.  Dans l’intérêt de qui ?

Les autorités françaises sentent la situation leur échapper. Elles profitent de leur position de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations pour torpiller les efforts de la CEDEAO, afin de pérenniser la mainmise des rebelles séparatistes sur le Nord et figer le Mali dans la situation d’un  pays éclaté en deux. A partir de cet instant, de nouvelles initiatives sont prises avec une prééminence de la France et de la Communauté internationale. La France en profite alors pour développer, à l’instar de la CEDEAO quelques mois plus tôt, sa propre stratégie en trois volets : un volet militaire, un volet politique et un volet diplomatique.

Volet militaire. La situation d’incertitude qui prévaut en ce moment est mise à profit par Ançar Eddine d’Iyad Ag Ghaly, associé aux autres groupes terroristes, pour envisager de pousser l’occupation du territoire malien vers le Centre. Face à la gravité de la situation, le  Président de la République par intérim n’a eu d’autres choix que de faire appel à la France, sollicitant un « appui aérien et en renseignements » pour aider à libérer le Mali et restaurer l’intégrité de son territoire. Ce jour-là, il n’était pas question de troupes françaises au sol.

L’opération Serval est déclenchée le 11 janvier 2013. Après les batailles de Konna et de Diabali, les villes de Tombouctou et Gao sont libérées. Mais, l’Armée française interdit à l’Armée Nationale du Mali l’accès à Kidal alors occupée par Iyad Ag Ghaly et ses troupes, le MNLA ayant été bouté hors du Mali quelques mois plus tôt.. La France, en adoptant une telle attitude, venait de commettre la mère des fautes à la fois politique et stratégique, mère des fautes, parce qu’elle est source de toutes les suspicions sur ses intentions réelles et la finalité de son intervention militaire.

Volet politique. La France impose la date des élections pour juillet 2013. On se souviendra des propos de François Hollande déclarant de façon péremptoire  qu’il sera « intraitable » sur le maintien de la date de l’élection présidentielle de juillet 2013.

Volet diplomatique. Après l’échec, orchestré,  des initiatives de la CEDEAO, la France, avec la bénédiction du Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré,  agit au Conseil de sécurité pour créer la MINUSMA avec la Résolution 2100 du 23 avril 2013. Ainsi, les moyens refusés à la MISMA seront-ils transférés à la MINUSMA.

Présentée au départ aux Maliens par la communication gouvernementale, comme une mission destinée à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, à combattre les mouvements séparatistes et terroristes, le Peuple découvre avec stupéfaction que son rôle véritable consiste en la stabilisation et au maintien de la paix. C’est la source du malentendu et de toutes les récriminations des Maliens éprouvant le sentiment d’être trahis, contre la MINUSMA.

Dans la mise en œuvre des volets militaire et diplomatique de son action au Mali,  le gouvernement français s’est écarté du mandat qui lui a été confié à la demande du gouvernement malien conformément aux attentes du Peuple. S’écartant de ce mandat, le gouvernement français, dès lors, sanctuarise Kidal et aide les mouvements rebelles à se réorganiser, en trois étapes minutieusement coordonnées.

D’abord les autorités françaises remettent le MNLA en scelle. Les  principaux dirigeants de ce mouvement s’étaient discrédités moralement et politiquement. Chassés du Mali par le MUJAO, Anar Eddine et la population de Gao, ils s’étaient réfugiés à Ouagadougou et à Nouakchott. A l’issue de l’opération Serval, ils sont ramenés à Kidal dans les fourgons du corps expéditionnaire français. Ensuite, les autorités françaises incitent à une dissidence d’Ansar Eddine, déclarée organisation terroristes par les Américains, pour créer le MIA transformé en HCUA. Enfin, elles organisent l’alliance entre ces deux entités pour donner naissance à la CMA dont elles font l’interlocuteur obligatoire du gouvernement malien à parité égale.

Ainsi, le gouvernement malien, se voit-il  contraint de négocier à égalité avec les rebelles séparatistes une paix improbable. Dès lors, les Maliens sont tous convaincus que la perpétuation de crise et l’extension du terrorisme et de l’insécurité prennent leur source dans cette décision prise par le gouvernement français. C’est la première explication du sentiment anti-français au Mali aujourd’hui.

La deuxième raison du sentiment anti-français qui se développe dans l’opinion publique malienne repose sur les prises de position de plusieurs personnalités politiques françaises de premier plan et du MNLA. Qu’il nous suffise d’en rappeler quelques-unes dans l’ordre.

Le 24 janvier 2012, après le massacre de plus de cent des militaires maliens à Aguelhok, Alain Jupé, ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy,  ne manque pas de déclarer sur le ton de la satisfaction : « Le MNLA est en train de remporter d’incontestables succès dont il faudra tenir compte ».

Le 2 février 2013, Elizabeth Guigou, Présidente de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale française déclare : « Il faut qu’un plan d’autonomie du Nord-Mali soit mis en place».

Le 4 février 2012, une manifestation de soutien au MNLA devant l’assemblée Nationale française est autorisée.

Lors d’une séance au Sénat, toujours dans le courant du mois de février 2012, interpelé par le sénateur Didier Boulaud, Alain Jupé récidive en dévoilant les motivations profondes du gouvernement français en déclarant : « Le Mali a échoué face aux combattants du MLNA. La question de la révolution du peuple de l’Azawad mérite d’être traitée à fond pour une issue définitive». Ainsi, il existerait, d’après l’imaginaire d’Alain Jupé, d’un côté le Mali et, de l’autre, le peuple de l’Azawad et sa révolution.

Le 3 février 2013, invité de l’émission le Grand rendez-vous, il déclare, sur les plateaux de Itélé : «L’une de mes dernières visites en tant que ministre des Affaires étrangères c’est au Mali et j’ai dit au Président Touré deux choses : combattre AQMI, ne pas tergiverser et répondre aux demandes d’autonomie des Touaregs… ».

Dans le même ordre d’idées, le député UMP, Alain Marsaud, de son côté, renchérit : « Il n’existe pas un Mali, mais au minimum deux. Nous avons, avec Serval, protégé la premier, celui du sud, au détriment du second, celui du nord. Nous sommes tous solidaires de cette erreur mais il convient d’en prendre conscience et de la réparer. La paix dans cette région essentielle de l’Afrique passe par une partition, forcément douloureuse mais il n’est pas d’autres solutions, y compris pour nous Français, engagés militairement sur zone».

En mars 2013, l’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, a formellement déconseillé au gouvernement français de se démarquer du MNLA, de ne pas se compromettre avec ce mouvement, ultra-minoritaire même au sein de la communauté touarègue  et discrédité dans l’opinion pour ses accointances avec les terroristes. Il a été, illico presto, relevé de ses fonctions, pour être remplacé par Gilles Huberson décrit, par les responsables du MNLA, comme l’émissaire secret du Quai d’Orsay auprès  d’eux.

En février 2014, une délégation du Conseil de Sécurité de l’ONU, en visite au Mali, est interpelée par les députés maliens qui se plaignent de la sanctuarisation inadmissible de Kidal contrôlé par les terroristes et le MNLA. Le chef de la Mission onusienne, Gérard Araud, représentant de la France au Conseil de Sécurité apostrophe un député en lui précisant sans ambages : « La MINUSMA ne s’engagera pas dans une guerre contre le MNLA. Si le Mali s’y engage, il perdra la guerre ».

Etrange coïncidence : quelques semaines après une telle déclaration, le 24 mai 2014, l’Armée Nationale réussit, dans un premier temps, à reprendre Kidal avant de la perdre par la suite face à une conjonction de forces occultes. L’épilogue de la bataille de Kidal continue d’être recouvert par le flou comme en témoigne cette déclaration d’Ibrahim Boubacar Keïta à Jeune Afrique à propos de la débâcle : « Ce n’est pas si simple, il y a beaucoup de non-dits. » Pour la grande majorité des Maliens, la réalité ne fait pas de doute : les forces étrangères ont contribué à retourner la situation en faveur des rebelles séparatistes de la CMA.

Après la bataille de Kidal, l’engagement de la France aux côtés de la CMA se dévoile au grand jour. A la suite du repli des troupes régulières, le sous-groupement tactique interarmes (GTIA) « Sigui » venu d’Aguelhok a demandé asile dans le camp de la MINUSMA. Autorisation lui en est donnée à condition que les soldats stockent leurs armes dans des conteneurs. Au moment de regagner leur base de départ, les soldats maliens veulent récupérer leurs armes. Le chef d’état-major de la MINUSMA, Hervé Gomart, qui se trouve être un Français refuse au motif qu’elles sont considérées comme butin de guerre et ne sauraient être restituées qu’avec l’accord de la CMA.

Le 24 janvier 2015, le chef d’état-major de la MINUSMA, le général français Christian Thibaud signe, avec la CMA, un accord établissant une zone tampon de sécurité entre Tabankort et Anéfis. Le document a pour objectif de couvrir la retraite de la CMA délogée d’Anéfis par les combattants de la Plateforme. Même si le document n’a pas été formellement validé par la MINUSMA, la force Barkhane s’en est servie pour menacer la Plateforme de frappes aériennes si elle progressait en direction de Kidal. A la suite de cet événement, la population de Gao manifeste. La MINUSMA réagit, faisant des morts et des blessés.

En mai 2015, deux jours après la signature à Bamako de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, déclare sur les ondes de RFI : « Le Sud et le Nord ont essayé de vivre ensemble. Mais cela n’a pas été possible. Il faut une autre forme de gouvernance pour conforter le vivre ensemble ».

Ces propos ne sont pas sans rappeler ceux du vice-président du MNLA, Mohamed Djéri Maïga tenus quelques mois plus tôt dans la presse malienne: « Nous voulons un système fédéral avec deux entités car l’actuel système de décentralisation a montré ses limites. Avec les 2/3 du territoire, il faut trouver une formule pour qu’il y ait une forme d’alternance au sommet de l’Etat».

Le 21 novembre 2017, le chef d’état-major de la force Barkhane, le général Christian Allavène a affirmé, au cours d’une rencontre avec les journalistes,  à Bamako, la Maison de presse : « Des groupes armés au nord du Mali, pourtant signataires de l’Accord pour la paix ont un pied dans l’Accord et un autre dans les groupes terroristes…Nous en avons aujourd’hui les preuves matérielles qui démontrent cette collision ». Malgré cette déclaration, les autorités françaises continuent d’apporter leur soutien aux rebelles séparatistes de la CMA.

Les autorités françaises ont beau se déclarer en faveur d’un « Mali un et indivisible », tant qu’elles ne poseront pas  des actes concrets allant dans ce sens, les Maliens resteront toujours dubitatifs. Les populations maliennes demeurent suffisamment édifiées par les propos tenus par Hama Ag Mahmoud, ancien ministre et en son temps, membre de la direction du MNLA en charge des Affaires extérieures. Ils sont sans ambages, aussi clairs que précis et n’autorisent aucun doute sur le double jeu des dirigeants français :

« La France nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad. La France a demandé au MNLA de l’aider à faire déserter tous les combattants touaregs qui étaient dans l’armée libyenne pendant la guerre de Libye et de bloquer le recrutement des Libyens dans le nord-Mali et dans l’Aïr au Niger. En contrepartie, elle nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad. C’est l’accord qui a été conclu avec la France. L’objectif était tout simplement d’affaiblir le gouvernement malien pour l’obliger à signer un accord de défense et, ensuite, s’octroyer des concessions minières : de l’or, du phosphate, du gaz, du pétrole etc. Et surtout, le bassin de Taoudéni qui est une mer intérieure d’eau douce ainsi que la base de Tessalit, une zone stratégique convoitée par les Américains, mais aussi, par les Russes. Tout le monde veut avoir cette base».

Ce sont là des déclarations et des faits prouvant à suffisance le deal de la Communauté internationale et de la France en faveur des rebelles séparatistes. Elles sont toute contraires aux déclarations initiales officielles des dirigeants français. En effet, au départ, il était question  d’aider le Mali à restaurer l’autorité de l’Etat et l’intégrité de son territoire et de lutter contre le terrorisme.

Ainsi, Jean-Yves le Drian ne dit pas autre chose quand, se prononçant sur les mêmes objectifs, il confie, en janvier 2013 : « Les objectifs assignés à l’opération  Serval sont au nombre trois : un, stopper l’avancée des terroristes, deux, restaurer l’intégrité du Mali, trois, mettre en œuvre des Résolutions de l’ONU».

François Hollande, la voix la plus autorisée, en visite aux Emirats Arabes Unis, en janvier 2014,  précise, à son tour, « L’objectif de l’opération Serval était de détruire le terrorisme et de restaurer l’intégrité territoriale du Mali ».

Emmanuel Macron,  demande, aujourd’hui, aux chefs d’Etat des pays du G5 Sahel d’aller le rejoindre à Pau le 16 décembre 2019 pour « clarifier leurs positions ». N’est-ce pas plutôt lui qui, assumant l’héritage de ses prédécesseurs, de Charles de Gaulle à François Hollande, devrait clarifier sa position ? Les Maliens ne s’y trompent pas. Il n’existe pas chez eux un sentiment anti-français, mais le rejet du double jeu des dirigeants français dans leur soutien aux mouvements séparatistes.

Pour reprendre Léopold Sédar Senghor que nul ne saurait qualifier d’anti-français, la France qui est, ces temps-ci, fréquemment conspuée au Mali et dans tous les pays francophones, est : « la France qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques », « qui invite à sa table et [nous] demande d’apporter [notre ] pain, « qui [nous] donne de la main droite et de la main gauche enlève la moitié », « qui hait les occupants et [nous] impose l’occupation si gravement », « qui ouvre des voies triomphales aux héros » et n’a que mépris pour nos FAMAs…

Le Président du MPR

Choguel Kokalla Maïga  

Source: L’Aube

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Tjiniougo Adama Sangaré, secrétaire exécutif de l’interprofession du coton : « Rendre plus performante l’interprofession du coton »

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Les membres de l’assemblée générale de l’interprofession du coton du Mali ont activement pris part aux côtés de la CMDT à la réunion bilan de commercialisation dans la capitale de l’or blanc, Koutiala. L’ingénieur agronome, Tjiniougo Adama Sangaré, secrétaire exécutif de l’interprofession du coton vous éclaire.

Le Pouce : Qu’est-ce qui explique votre présence à cette réunion de Koutiala ?

TjiniougoAdama Sangaré : «  L’interprofession du coton est constitué par la CMDT, l’OHNV et les producteurs de coton. Il est intéressant que ces différents acteurs se rencontrent pour échanger et voir  comment, ensemble relever les défis afin de faciliter le déroulement de la campagne. Chaque année, après la réunion bilan de commercialisation, les responsables de la CMDT, de l’OHNV et les producteurs se réunissent pour échanger, se donner des lignes directrices afin d’améliorer le rendement, la qualité et la production au niveau de la filière coton. Aujourd’hui, toutes les dispositions sont en train d’être prises pour rendre plus performante l’interprofession du coton , pour le bien être de l’ensemble des intervenants et de l’Etat du Mali. Si la culture du coton est bien sauvegardée, je vous assure qu’il y aura moins de charges et de plaintes dans la zone cotonnière. »

Rassemblés à Koutiala par El hadj Tiémoko Traoré

Source: Le Pouce

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Forum régional de la jeunesse musulmane à Ségou : Une réussite !

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“Les jeunes musulmans face aux défis de l’insécurité et la cohésion sociale”. C’est le thème du forum régional de la jeunesse musulmane du Mali tenu le 1er décembre 2019 dans la salle des Spectacles MERUBA à Ségou. Organisé par l’Union Nationale des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA),  ce forum régional sur l’insécurité a été l’occasion pour la jeunesse musulmane du Mali et au-delà, l’ensemble de la communauté musulmane de débattre de la crise malienne de fond en comble.

En tout cas, c’est ce à quoi aspirait le Président de l’UJMMA, Cheick Mohamed Macki BA pour qui, la stabilité du Mali ne profite qu’aux Maliens. Donc, pour lui, chacun où qu’il soit et qui qu’il soit, doit s’investir personnellement afin de sortir le Mali du gouffre.

C’est pourquoi d’ailleurs à la cérémonie d’ouverture, a noté entre autres les représentants du Premier Ministre Dr. Boubou Cissé, celui du Gouverneur de la Région de Ségou en l’occurrence son Chef de Cabinet, le Maire de Ségou,  les responsables   en charge de la sécurité et les leaders religieux et coutumiers de la Cité des Balanzans.

1000 PARTICIPANTS AU RENDEZ-VOUS

Selon les organisateurs, environ mille (1000) participants ont pris part à cet important rendez de la jeunesse musulmane du Mali à Ségou  pour débattre sans tabou des questions liées à l’insécurité et à la cohésion sociale, gage d’un développement harmonieux de tous les secteurs d’activités. Ce qui justifie les propos du Maire dans son allocution à la cérémonie d’ouverture où il a salué à sa juste valeur la tenue de cet important forum.

C’est pourquoi, louant l’effort et le courage des membres de l’UJMMA dirigée par Cheick Mohamed Macki BA, le Président du Haut Conseil Islamique de Ségou, Madani Touré a été plus clair :

            ” Vous avez imité le Prophète Mohamed (PSL) à travers cette initiative, la jeunesse est le socle d’une nation. Les parents que nous sommes, avons pour rôle de conseiller  les jeunes dans tout ce qu’ils font. Nous souffrons tous et nul ne viendra faire le Mali à notre place”.

Et Youssou Djiré, Président local du Groupement des Leaders Spirituels Musulmans du Mali de poursuivre :

” J’ai suivi le Dialogue National Inclusif au niveau local, ceux qui souffrent le plus et qui sont au cœur de la crise n’y participent malheureusement pas, mais les plus nantis, des salariés et fonctionnaires (…) Aucun de nos militants n’est djihadiste d’Afghanistan au Sénégal passant par le Mali”.

CHECK MACKI BA TAPE DU POING SUR LA TABLE

Non sans haranguer la foule, mais percer le couteau dans la plaie. Le Président de l’UJMMA a parlé sans détours.

            “La menace est réelle, nous sommes en guerre. Malheureusement cette situation d’insécurité n’influe même pas notre comportement. Zambougou tout près de Ségou a été attaqué récemment. Et malgré l’Etat d’Urgence, les boîtes de nuit restent ouvertes, l’alcool coule à flot, les concerts se tiennent tous les jours, les cérémonies de mariage  avec des cortèges hors-normes comme si nous n’étions pas en guerre. La responsabilité est partagée. Le gouvernorat est là, la police est là, la gendarmerie aussi, mais ils n’ont pas les moyens. J’invite les uns et les autres à se donner la main et que chacun de nous pris individuellement, soit militaire pour défendre la patrie car nous avons des informations que nous ne pouvons divulguer à cette tribune “.

Des communications faites par les agents de sécurité aux échanges sur le thème de l’insécurité  et la cohésion sociale, sont sorties des propositions concrètes situant la responsabilité de chacun et de tous ainsi que des mesures drastiques pour juguler la crise sécuritaire. Comme pour dire que le forum  de Ségou a engrangé les points indéniables d’une véritable politique de lutte contre l’insécurité dans la région et au Mali.

Rappelons que des représentants sont venus de Gao, Tombouctou, Ménaka, Mopti, Sévaré, Kidal, Tessalit, Ségou et  d’autres localités.

Vivement un autre forum.

Yacouba Traoré

Source: Zénith Balé

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« Anw Ko Mali ! » s’exprime : « Le Chef de l’Etat et le Gouvernement ont compromis la légitimité du processus de dialogue… »

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Dans une déclaration, la plateforme « Anw Ko Mali ! », qui regroupe plusieurs partis, associations et mouvements, a indiqué qu’elle ne participe pas au dialogue national. Et pour cause… Nous vous livrons l’intégralité  de cette déclaration de la plateforme présidée par Mme Sy Kadiatou Sow.

La déclaration fondatrice de la plateforme ANW KO MALI DRON du 28 juin 2019 portait sur la situation sécuritaire, le Dialogue national inclusif, la prolongation du mandat des députés et lançait un vibrant appel à tous ceux qui approuvent son contenu à se joindre aux signataires en vue d’une mobilisation patriotique pour renforcer les rangs de la résistance à la partition du Mali et engager un processus de redressement de notre pays.

Six mois après, ANKMD estime de son devoir d’informer sur les actions conduites et de partager avec l’opinion notre analyse de la situation socio-politique et sécuritaire qui prévaut et notre position sur le dialogue national inclusif conduit présentement par le gouvernement.

 

  1. Sur la situation sécuritaire

La situation socio-politique et sécuritaire a atteint un paroxysme inégalé avec la persistance des violences dans le « centre », (assassinats, enlèvements…) avec comme conséquences la détresse de populations isolées, déplacées, déstructuration de l’économie rurale, destruction de ponts…) Et depuis quelques semaines, les attaques ignobles contre les FAMA Mondoro, Boulkessi, Indelimane ,Tabankort ayant entraîné la perte de près de 150 militaires, ainsi que la mort de 13 militaires de la Force Barkhane.

Nous présentons nos condoléances aux familles endeuillées. Nous rendons hommage aux éléments des forces armées et de sécurité tombés au champ d’honneur, ceux de la MINUSMA et de la force Barkhane.

En réaffirmant notre soutien déterminé à nos Forces de Défense et de Sécurité, en réitérant la « Déclaration du Rassemblement de soutien aux Forces de défense et de sécurité » du 15 novembre 2019 et en rappelant fermement aux autorités maliennes qu’il est de leur responsabilité première d’assurer la stabilité et la sécurité sur l’ensemble du territoire malien,

ANW KO MALI DRON exige du Gouvernement de :

  • doter nos forces armées de défense et de sécurité, des moyens adéquats et conséquents pour mener à bien leurs missions régaliennes ;
  • changer radicalement la gouvernance de la défense et de la sécurité et consacrer des ressources suffisantes au financement des opérations de défense et de sécurité ;
  • créer les conditions d’une coordination stratégique et davantage de synergie entre les FAMA, la MINUSMA, la force Barkhane, les partenaires bilatéraux et régionaux du Mali aux plans de la sécurité et du développement ;

La crispation actuelle des relations entre le G5 Sahel et la France, et consécutivement la rencontre prochaine de PAU, au–delà de la forme paternaliste et inacceptable, offre 2

l’opportunité de lever toutes les ambigüités, d’évaluer le dispositif et de dessiner une architecture partenariale de stabilisation structurelle du Sahel.

  1. Sur le dialogue national 2.1 Dans son Communiqué en date du 12 septembre 2019 concluant à sa non-participation à l’Atelier de validation des TDR, ANW KO MALI DRON relevait qu’il aurait été indiqué que le « Triumvirat » dresse un rapport de synthèse des écoutes et documents remis par les uns et les autres, sur l’état du pays, les convergences et les divergences sur l’essentiel du dialogue. Ce Rapport soumis à une Rencontre des Forces politiques et socialesaurait créé un consensus dynamique autour du processus.

Malheureusement, au lieu de légitimer ainsi le processus, le « Triumvirat » par les TDR proposés, porte un dialogue politique inclusif « formaté », en ligne directe de l’accord politique de gouvernance, processus ni inclusif, ni participatif, ni autonome. Ce qui n’est pas conforme à notre vision du Dialogue national inclusif. ».

En effet, la Plateforme AKMD a défini ce qu’on pourrait appeler les « Piliers » indispensables au Dialogue national inclusif qui replace le peuple au coeur du processus endogène de sortie de crise :

➢ « un exercice démocratique hautement participatif » et inclusif du début à la fin du processus;

➢ Le respect de la légalité républicaine et de la démocratie

➢ L’autonomie dans l’organisation et la conduite du processus

➢ Le caractère souverain, donc contraignant des recommandations

➢ Un processus endogène, national

➢ Le libre choix des sujets et questions par les participants

➢ Un processus ascendant, du local au national ouvert à tous les citoyens

Le processus développé depuis, ne répondant pas à un nombre critique de ces piliers, AKMD a décidé de ne pas participer à l’Atelier de validation des TDR proposés par le Comité national d’organisation et le Triumvirat.

2.2. Les TDR, selon les organisateurs, adoptés par cet Atelier ont connu des modifications qui répondraient à certaines préoccupations de la plateforme AKMD et d’autres composantes des forces politiques et sociales qui n’y ont pas pris part. En réalité, un rapide examen des TDR validés montrent qu’il n’y a pas d’avancées déterminantes. Sans être exhaustif, on peut relever que :

➢ Le « Triumvirat » n’a ni prouvé son indépendance, ni déployé une organisation autonome pour piloter l’ensemble du processus : il a fait le choix du maintien de l’organisation décrétée, des structures administratives de commandement…

➢ Le changement de dénomination de DPI en DNI n’a pas intégré les orientations et contenus du Dialogue national inclusif prenant en compte toutes les dimensions du Mali en crise, la globalité, la profondeur de la crise, toutes les communautés, toutes les

forces, tous les citoyens de l’intérieur comme de l’extérieur et en se voulant être le conducteur pertinent pour une véritable union sacrée.

➢ Les modifications apportées au « contexte » et « justificatif » occultent toujours un diagnostic de la crise du Mali. Sans un état des lieux complet et partagé, de quoi va-t-on parler et pour quelles solutions ? Quel projet commun ?

➢ Les changements apportés à la question de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger (APR) et à celle de la révision de la Constitution, les formulations y relatives dans les « objectifs spécifiques », dans les « résultats attendus » et dans la « Thématique n°1 » laissent entendre que le seul objectif inavoué de ce dialogue n’est autre que la révision constitutionnelle en lien avec l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. A cet égard, ANW KO MALI DRON réaffirme que l’un des principes cardinaux du DNI doit être de ne pas présumer des réformes constitutionnelles et de considérer au contraire le DNI comme le préalable à toute réforme institutionnelle.

➢ La liste de participants est certes plus élargie, notamment avec la participation de représentants des communes au niveau cercle et ainsi de suite jusqu’au national… mais toujours sans les citoyens qu’on ne saurait assimiler uniquement aux représentants de structures, d’associations et autres regroupements habituels (officiels, semi-officiels et para-officiels…). Aucun effort n’a été fait pour imaginer une participation des citoyens dans les quartiers, les villages…

➢ L’existence de thématiques orientées et /ou fermées piège les débats, d’autant plus qu’il n’est mentionné nulle part de façon claire et nette que les participants ont le libre choix des sujets et questions. L’augmentation du nombre des thématiques ne prend pas en compte les interrogations fortes sur notre démocratie visant à refonder l’infrastructure institutionnelle de notre pays, à relégitimer l’Etat sur des bases endogènes, à inventer un nouveau fonctionnement institutionnel, une nouvelle alliance entre les citoyens et leurs gouvernants, une gouvernance territoriale visionnaire, osée et progressive, un système de défense et sécurité repensé, sur nos ressources humaines (éducation, école, santé, qualité de la vie et identité culturelle…),sur notre économie…

➢ Le forcing du calendrier souligne un « dialogue alibi », privant les maliens de se pencher dans les villages, les quartiers, les villes…sur leur situation, celle de leur espace et celle de leur pays et de suggérer leurs solutions.

 

2.3 Conscient qu’aucun sacrifice n’est de trop pour le Mali, ANW KO MALI DRON a rencontré à leur demande, les Familles fondatrices le 07 octobre 2019 et le « TRIUMVIRAT » le 17 octobre 2019, pour écouter leurs exhortations à prendre part au Dialogue national inclusif. AKMD a développé sa conception et tout ce qu’elle a fait pour qu’on enclenche un véritable processus de résorption de la crise malienne. Que penser d’un dialogue national inclusif qui a déjà commencé dans les régions, et cela, sans la participation d’une bonne partie des forces politiques et une bonne frange de la société civile ?

AKMD a indiqué qu’à ce stade, tous ceux qui sont convaincus depuis des années, qu’aucune démarche visant à apporter une solution structurelle sérieuse, durable et efficace à la crise multidimensionnelle ne saurait être envisagée sans la contribution active et constructive de l’ensemble des forces politiques, économiques, sociales et citoyennes du pays, ne peuvent cautionner le «Dialogue national inclusif » conçu et conduit par le Gouvernement et le « Triumvirat ».

Aussi, pour ANW KO MALI DRON,

  • en décidant de manière unilatérale du format, du contenu, des personnalités et de la structure devant conduire le dialogue inclusif, le Chef de l’Etat et le Gouvernement ont compromis la légitimité du processus de dialogue ;
  • en procédant aussi, au lancement du Dialogue National Inclusif et à la tenue des deux niveaux de base et du niveau régional sans d’importants segments des forces politiques et sociales, ils ont, avec le « triumvirat », privé le DNI du terreau mobilisateur que constituent l’apaisement et le sentiment de confiance mutuelle ;
  • en fixant la date du 14 décembre 2019 pour l’ouverture des concertations du niveau national, le Président de la République parachève un processus de Dialogue national inclusif bien loin de celui qu’il annonçait à la nation le 16 avril 2019 : « L’idée d’un cadre de dialogue plus vaste, plus représentatif, plus inclusif fait son chemin et emporte mon adhésion…Ce qu’il nous faut c’est un format qui ne laisse personne sur le quai, qui rassemble les segments les plus divers de notre société… Ce qu’il nous faut, c’est un consensus solide pour notre avenir politique, institutionnel, social, je devrais dire sociétal. ».
  • en indiquant que la mise en oeuvre sera assurée par le mécanisme indépendant de suivi-évaluation proposé par les « Congressistes », il ne confère aucun caractère contraignant aux recommandations et par conséquent aucun pouvoir d’action ou d’injonction à ce mécanisme.

Par conséquent, ANW KO MALI DRON estime que ce qui aurait dû être un moment de mobilisation et de communion des maliennes et des maliens autour de la grave crise que connaît le pays, pour reprendre en mains leur destin commun, se déroule dans l’indifférence, sans engouement, sans esprit de sursaut national. Ce gâchis politique, financier et de temps, qui manque le plus aujourd’hui au Mali et au Sahel, est source de nouvelles impasses.

Dans ces conditions, AKMD ne participera pas non plus à cette phase du Dialogue national inclusif. Il est impérieux d’éviter de nouvelles impasses à notre pays qui traverse l’une des crises la plus grave et la plus complexe de son histoire. Notre pays ne peut pas faire l’économie d’un Dialogue national véritablement inclusif, refondateur, gage d’un processus endogène de redressement du Mali.

QUE DIEU BENISSE LE MALI UN ET INDIVISIBLE ET EN PAIX !!!

Bamako le 10 décembre 2019

Source: L’Aube

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Amazone de la semaine : Sirandou Diawara

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Par les temps qui courent, les femmes sont de plus en plus attirées par l’entrepreneuriat et elles réussissent dans beaucoup de cas. Si certains évoquent l’entrepreneuriat comme étant inné, d’autres le voient davantage comme une discipline qui s’apprend et se comprend au fil du temps. Si le curseur se situe sans doute entre les deux, nous allons faire le portrait d’une femme visionnaire, fonceur, experte et leader naturelle, que nous avons nommé Sirandou Diawara.

La Franco-Malienne Sirandou est née en 1974. Après avoir fait ses études à Charenton puis à l’école supérieure d’architecture de Paris-la-Villette, elle crée en 2005 son cabinet d’architecture Soda Architecture. Elle fait ses premières armes de professionnelle à travers les cabinets européens, à Berlin puis à Paris avec notamment l’aménagement des berges de 4 communes des Yvelines. En 2005, elle s’est installée à mon compte en France. À partir de 2008, certains grands promoteurs hôteliers comme Azalaï lui ont fait appel pour rénover leurs différents hôtels. Depuis 2010, elle vit désormais à Bamako où elle est une architecte libérale et elle fait ses propres projets. Sirandou a donc créé sa société d’architecture à Bamako qui s’appelle « Soda ».

« Soda » signifie le seuil de la maison en langue bambara. Une maison ne se réduit pas à un bâtiment posé sur le sol. Il y a un dedans et un dehors. Il faut établir un rapport entre les deux, penser et aménager l’ensemble. « Soda architecture » est un cabinet d’architecture et de bâtiments techniques pluridisciplinaires, c’est l’union entre la démarche occidentale et africaine. Donc, un cabinet pluridisciplinaire aux compétences multiples. La présence internationale de « Soda architecture » est particulièrement soutenue en Afrique. Avec une équipe d’environ 12 collaborateurs à Bamako et des partenariats avec des cabinets d’architecture français. Le cabinet « Soda » regroupe non seulement des architectes, mais également des ingénieurs, des concepteurs et des consultants étrangers spécialisés.

De par son courage et sa rigueur dans le travail bien fait, Sirandou fait partie des rares femmes architectes au Mali. De nos jours, elle fait la fierté de toutes les femmes à l’intérieur du Mali et dans toute la diaspora.

 

Haoua Ouane
Source: Infosept

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Chronique du web : Des écrans nocifs pour la reproduction

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Depuis plusieurs jours, je me programmais pour ouvrir, cette semaine, la saison des bilans, perspectives, vœux et résolutions pour le nouvel an. C’est une tradition convenue et on n’a pas le droit d’y couper. Pourtant, pour la présente chronique, j’ai décidé de remiser au placard mon projet et de vous en proposer un autre dont je ne suis pas coutumier.

Exceptionnellement, je voudrais vous parler de ce qui se passe entre un homme et une femme, légalement unis, dans l’intimité de leur foyer : faire l’amour. Avouez que c’est un sujet délicat qu’il ne convient pas de porter sur la place publique dans certaines sociétés où ces questions restent du domaine du tabou. Même dans les sociétés dites développées, la pudibonderie de bon aloi enseignée par l’éducation traditionnelle ou religieuse interdit de parler de sexe en public.

Je vous préviens donc, je ne suis pas du genre à porter des coups en dessous de la ceinture, tout comme le grivois ne fait pas partie de mon lexique. Mais « quand faut y aller, faut y aller », quitte à écorcher quelque sensibilité… pour la bonne cause.

Le sujet dont je vais vous entretenir dans la présente chronique s’est donc imposé à moi comme une évidence douloureuse qu’il ne faut pas remettre à plus tard. Non pas que ce soit immédiatement une question de vie ou de mort, mais parce que je ne voudrais pas participer à une conspiration du silence lourde de conséquence pour l’avenir de notre espèce. Le sujet est donc suffisamment grave et appelle, de notre part, une prise de conscience qu’il vaudrait mieux ne pas différer.  De façon crue, selon les résultats d’une enquête menée par David Spiegelhalter, un chercheur anglais, nous ne ferons presque plus l’amour en 2030. Avez-vous bien lu ou voudriez-vous que frappe un second coup plus fort ou que je marque votre cerveau au fer rouge ? A l’horizon 2030, presque que plus aucune progéniture ne sortira de nos couches !

Mais qui est donc ce David Spiegelhalter qui se permet de nous « choquer » par une charge si abrupte ? Rassurez-vous : il est tout ce qu’il y a de très sérieux et de très crédible. David Spiegelhalter est un statisticien britannique et professeur Winton de la compréhension publique des risques au Statistical Laboratory de la prestigieuse Université de Cambridge (Angleterre). Faites un tour sur n’importe quel moteur de recherche et vous découvrirez que ce chercheur est bardé de références académiques tout aussi prestigieuses les unes que les autres et, a priori, ne peut être suspecté de charlatanisme ou de manipulation. Rassurez-vous encore, on est loin de cette autre affaire peu glorieuse, le scandale Cambridge Analytica, qui révéla que cette entreprise avait collecté illégalement les données personnelles de plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook en marge de la campagne présidentielle américaine en 2016.

Venons-en à présent à l’enquête du Professeur Spiegelhalter. Elle révèle que nos « lits » ne seront pas « féconds » à l’horizon 2030 à cause de « l’invasion des écrans dans nos vies, les réseaux sociaux et les séries ».

Morceau choisi : « De nombreux couples âgés de 16 à 64 ans ont été interrogés sur la fréquence de leurs rapports sexuels tous les mois. Le constat est flagrant : au fil des années, les couples font de moins en moins l’amour. En 1990, la moyenne était de 5 rapports sexuels par mois, en 2000 le chiffre passe à 4 et enfin à 3 en 2010 ». La déduction fatidique qui s’impose est qu’en suivant cette « régression progressive », on sera autour du 0 pointé à l’horizon 2030.

N’ayez crainte, diront de brillants esprits africains ! Tout ça se passe loin de nos latitudes tropicales et nous seront toujours chaleureusement entourés de nos mioches qui nous éviteront l’addiction aux écrans. Cela relève de la malhonnêteté intellectuelle puisque, de toute évidence, les habitudes de consommation sont « décidées » là-bas et « imposées » ici.

Revenons aux interprétations de l’enquête du Pr. David Spiegelhalter.  L’hyper-connectivité serait notre ennemi mortel. En effet, « nous sommes bien trop souvent sur notre smartphone et toujours sollicités par l’extérieur. Notre manière de consommer à outrance les informations sur tous les supports possibles, les séries disponibles sur les plateformes de streaming qui nous poussent à pratiquer le binge-watching…Bref, nous n’aurons plus le temps de faire l’amour ». Arrêtons-nous une seconde sur le Binge-watching pour prendre la mesure du psychodrame. Prenons trois séries très célèbres qui ont tenu en haleine les téléspectateurs maliens pendant de longs mois : Roots (Racines), Dynasty et Cercle de feu. Imaginons que vous ayez en votre possession, à la maison, la totalité de ces séries et que rien ni personne ne vous interdise de les regarder. Les regarder d’une traite, « cul-sec », pour plonger dans l’étymologie de l’expression. A votre avis, qu’adviendrait-il ? Vous vous couperez du monde, vous vous emmurerez dans un univers virtuel où vous n’accepteriez personne. Même pas une conjointe ou un conjoint ! Voilà le sens de la recherche du Pr. David Spiegelhalter qui omet probablement de façon volontaire d’attirer notre attention sur les conséquences collatérales d’une telle pratique, d’une telle hygiène de vie détestable : la sédentarité. Bienvenue à l’obésité, l’hypertension artérielle, le diabète… et toutes les formes de pathologie cardiaque.

Oui aux écrans puisque, pour le moment, il n’existe presque pas d’autres alternatives, mais tâchons de rester des humains. Il y va de la survie même de notre espèce.

Serge de MERIDIO

Source: Infosept

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Les pays du G5 Sahel en “synergie” contre les djihadistes

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Réunis dimanche à Niamey, les présidents du Niger, du Burkina Faso, du Mali, du Tchad et de la Mauritanie ont évoqué “l’urgence de travailler davantage en synergie” pour mettre fin aux attaques djihadistes au Sahel.

“Les attaques sans cesse répétées par les groupes terroristes dans notre espace nous rappellent non seulement l’extrême gravité de la situation, mais aussi l’urgence de travailler davantage en synergie”, a déclaré le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré.

“La menace terroriste sur les pays sahéliens s’aggrave”, a dit l’hôte du sommet, le président nigérien Mahamadou Issoufou.

“Pour combattre le terrorisme, nous avons besoin non pas de moins d’alliés, mais de plus d’alliés”, a martelé M. Issoufou.

Il fait allusion à la polémique sur la présence des forces étrangères au Sahel.

Malgré la présence des forces françaises, de celles des pays du G5 Sahel et des Nations unies (les casques bleus de l’ONU au Mali), le Sahel subit des attaques djihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.

Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, les pays les plus ciblés par les djihadistes au Sahel, les troupes étrangères font face à un rejet grandissant des populations. On leur reproche leur incapacité à mettre fin aux attaques djihadistes.

Roch Marc Christian Kaboré, dont le pays assure la présidence tournante du G5 Sahel, a fait observer une minute de silence “à la mémoire des victimes des attaques terroristes au Sahel”.

Avant le sommet, quatre des cinq chefs d’Etat du G5 Sahel se sont inclinés, dimanche matin, sur les tombes des soldats tués dans l’attaque la plus meurtrière de l’histoire du Niger, mardi, à Inates.

Revendiqué par le groupe Etat islamique, cet assaut a coûté la vie à 71 soldats nigériens.

La Force militaire conjointe du G5 Sahel, lancée en 2015 et réactivée en 2017, devait compter 5.000 hommes pour lutter contre les djihadistes. Elle peine à monter en puissance.

BBC

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Soutien aux FAMa : La jeunesse CODEM reste mobilisée

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Jeudi 12 décembre dernier, la jeunesse du parti convergence pour le développement du Mali (CODEM) a tenu un point de presse à son quartier général (QG) de Djélibougou. Cette conférence avait pour objectif de soutenir les forces armées du Mali (FAMa), engagées dans la guerre contre les terroristes.

Ce point de presse animé par la jeunesse du parti CODEM pour soutenir les FAMa était présidé par Ousmane Goïta, président de la jeunesse, en présence des coordinateurs de base du parti et des militants.

Selon les conférenciers, ce point de presse intervient dans un contexte où notre pays marqué par des recrudescences de la violence sur une partie du territoire, avec des morts militaires, civils et étrangers.

C’est pourquoi, les conférenciers ont observé une minute de silence en la mémoire des braves soldats tombés sur le champ de l’honneur.

«La crise sécuritaire déclenchée dans la partie nord du pays en 2012 ayant provoqué une rupture constitutionnelle avec comme conséquence une crise multidimensionnelle qui a provoqué des morts et des déplacés malgré la résistance farouche des FAMa contre les séparatistes, les jihadistes, les terroristes et narco- trafiquants. Cette crise est l’une des pages la plus triste de l’histoire de notre pays en tant que nation », indique M. Ousmane Goïta dans son discours.

Suivant ses explications, face à cette situation, le Président Intérimaire de l’époque le Pr Dioncounda Traore avait sonné la mobilisation générale des Maliens pour venir en aide aux forces de défense et de sécurité.

« La CODEM pour cette œuvre patriotique a renoncé à sa part de financement public d’un montant de plus de 38 millions FCFA », selon le président Goïta.

Malgré tous les efforts fournis par les plus hautes autorités du pays et la communauté internationale, reconnait-il, la crise s’est propagée dans le centre de notre pays par des violences intercommunautaires.

« Nous lançons un vibrant appel à toutes les maliennes et maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, à se mobiliser pour accompagner les FAMa et le gouvernement de la République du Mali, à traverser ce moment sombre de notre histoire commune», sollicite le président Goïta.

Se prononçant sur le dialogue national inclusif en cours, le président de la jeunesse des cols bleus n’a pas manqué de lancer un appel à tous les Maliens pour une participation active de toutes les composantes du pays afin que des résolutions consensuelles puissent être trouvées pour sauver le Mali.

A.Y

Source: L’Observatoire

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Gervinho : portrait d’un joueur de talent qui manque énormément à l’équipe nationale de Côte d’Ivoire.

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Du club Ivoirien de l’Asec Mimosa à Parme, en Italie, où il évolue en ce moment, Yao Kouassi Gervais, encore appelé Gervinho, reste une virtuose de la balle ronde. Son bilan à mi parcours fait de lui, incontestablement, l’un des meilleurs de sa génération et certainement le plus doué de la troisième promotion de l’académie mimosifcom où il a fait ses premiers pas. retour sur un joueur exceptionnel dont le talent manque visiblement à la sélection nationale de Côte d’Ivoire.

 

Gervinho est un joueur professionnel de Football  qui n’a certainement pas fini de peindre les plus beaux jours de la sélection nationale de son pays d’origine. Il a débuté sa carrière en 1998 au centre de formation de l’ASEC MIMOSA à Abidjan où il faisait  partie de la troisième promotion. En 2004, il embarque pour l’Europe et dépose ses valises au club Belge de Beveren avec lequel  l’ASEC est en partenariat.

Après la relégation de Beveren en deuxième division, c’est la France qui l’accueille avec le club du Mans où ses dribbles et sa rapidité lui ouvrent les portes de  la sélection nationale ivoirienne. Ainsi en 2007, il fait sa première apparition en équipe A lors de la rencontre amicale qui oppose la Côte d’Ivoire à l’Angola. En 2008, il est promu capitaine de l’équipe olympique à Beijing. C’est le début d’une longue carrière internationale avec les ‘’Eléphants ‘’ de Côte d’ivoire  avec lesquels il va  révéler tout son talent au cours de la coupe du monde de Football de 2014 au Brésil. L’année suivante, c’est la consécration continentale avec ses coéquipiers de la sélection nationale avec le titre de champion d’Afrique des Nations de football, remporté  à la CAN 2015 en Guinée équatoriale.

Pour en revenir à son parcours européen, ce sont successivement les clubs du Mans, de Lille en France, puis d’arsenal en Angleterre et la Roma en Italie qui ont montré au monde entier les qualités techniques de ce joueur dont les dribbles et les accélérations ont été préjudiciables aux équipes adverses.

En 2018, il s’envole pour l’Asie, précisément, à l’Hebei China Fortune où, après une saison remarquable, il revient dans le calcio. Depuis son retour en Italie, précisément à  Parme,  il continue de faire montre de son talent. Pour preuve, le talent de l’attaquant Ivoirien a eu raison, le weekend dernier, de l’équipe du napoli, avec un but remarquable qui a fini de conforter l’opinion sur  les qualités techniques  du joueur et son apport indiscutable au jeu collectif de son équipe.

L’Ivoirien qui fait les beaux jours de l’équipe italienne de Parme

Mais Gervinho, ce n’est pas que le Football. C’est aussi celui qui se préoccupe du sort des couches vulnérables et défavorisées de la société. En témoigne son engagement aux côtés des malades du VIH SIDA, de la tuberculose et du paludisme lors de la pétition du    « Fonds mondial » qui lutte contre ces pandémies. ; « Moi aussi je fais la promesse d’en finir avec le sida, la tuberculose et le paludisme d’ici 2030. Rejoignez-moi et signez la lettre ouverte du « The Global Fund » to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria (le fonds mondial pour combattre le Sida, la tuberculose et le paludisme) ! Ensemble, accélérons le mouvement!», a-t-il écrit sur son compte Facebook,  au mois d’octobre 2019.

En outre, Il  s’est offert deux maillots de Cheick Tioté pour la somme de 3,5 millions de FCFA. C’était le mardi 08 juin 2018 lors de la levée de fonds de la Fondation qui porte le nom de son regretté coéquipier de l’équipe nationale de Football de Côte d’Ivoire. Il continue de rendre la main, aussi bien discrètement que devant les feux de la rampe selon que l’occasion le lui permette .Toutes ces actions, si elles ne font pas de lui un philanthrope à part entière, révèlent, incontestablement, une personnalité qui a du cœur.

Aussi, une situation que ne saurait ignorer toute initiative tendant à faire un portrait, ou du moins relater le parcours de Yao Kouassi Gervais, est son absence répétée, depuis quelques temps, en équipe nationale. Sans rentrer dans la polémique qui continue de défrayer la chronique depuis l’élimination prématurée des pachydermes en Egypte devant les Fennec, des  interrogations  toutes logiques sur l’absence en sélection de Gervinho  s’imposent. La Côte d’Ivoire peut-elle  se passer, en cette période où cette équipe est en train de se refaire une nouvelle identité après les retraites de Drogba, Gnégnéri et autres, des services d’un tel  attaquant d’expérience qui n’a eu de cesse de démonter aux yeux de tous,  son amour  pour sa patrie ?

En attendant, Gervinho continue de faire les beaux jours de l’équipe de Parme.

Source: afriquematin

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Liverpool : Messi/Mané-Salah, pour El-Hadji Diouf, il n’y a pas photo

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S’il a critiqué l’absence de Sadio Mané du dernier podium du Ballon d’Or, El-Hadji Diouf n’a en revanche jamais remis en cause le sacre de Lionel Messi. Car, pour la légende sénégalaise, l’attaquant du FC Barcelone est bel et bien au-dessus de la concurrence, notamment par rapport à Sadio Mané et Mohamed Salah.

«Sans Sadio Mané et Mohamed Salah, Liverpool gagne. Mais, sans Lionel Messi, le Barça n’est rien», a ainsi glissé l’ancien buteur dans des propos repris par le quotidien sénégalais Les Échos et tenus en marge d’une visite au Bénin. Fidèle à lui-même, l’ancien Lensois dit ce qu’il pense, même s’il sait bien que ses propos feront des vagues au pays…

Afrik-foot

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Arrivée éventuelle des Russes au Mali. Quelles peuvent être les causes de l’échec de leur mission ?

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Au Mali de ce jour, il n’y a plus de secret. Tout est très vite exposé sur le réseau avec les détails les plus fins. Tout le monde sait tout, et chacun raconte du n’importe quoi après ! Un ennemi n’a guère besoin de renseignement, il lui suffit de venir sur Facebook et il aura l’info nécessaire pour s’orienter. L’effectif, les positions, photos et vidéos, tout est exposé sur les pages personnelles. Nous avons pris une très mauvaise habitude de tout divulguer. Cela est dû au fait que nous avons cette folie d’informer, même de « sur-informer », démontrant ainsi que nous sommes les premiers à détenir l’info de pointe. Ce qui nous rend grands et importants aux yeux des autres, c’est-à-dire que nous sommes ainsi proches des grands milieux de prise de décision. Chaque fois, c’est nous-mêmes qui, par notre imprudence, mettons la vie de nos soldats et des soldats étrangers en danger. Tout n’est pas bon à dire sur le réseau. Mais pour des « Likes » et des vues de vidéo, nous sommes prêts à tout divulguer. Les Russes sont au Mali, OK! Mais devrons nous dire ensuite ce qu’ils y font ou disent ?


Après l’arrivée des Russes, tout ce qu’ils feront ou diront chaque jour, tout sera suivi par et sera exposé sur le réseau par nous-mêmes. Tout le monde est devenu journaliste-reporter ! Aussitôt qu’ils font, par exemple, une livraison d’armes, tout est communiqué jusqu’au nombre et au modèle ! Les Russes peuvent être découragés par ce fait : ils disent quelque chose en secret, et nous le divulguons dans la minute qui suit, ça devient l’objet de toutes les causeries de « Grin » ou sur whatsaap!

Lire aussi : https://bamada.net/la-russie-exerce-t-elle-une-influence-au-mali

Le milieu politique et militaire malien doivent se distancer de tels individus, de ne pas partager l’info avec eux, car leur but, c’est de la rendre publique aussitôt. Comment une opération militaire ou sa réussite peuvent-elles se faire sans secret ? Et comment un État peut-il exister sans secrets d’État ?
Ensuite, les Russes peuvent être découragés par les taupes au sein du grand milieu politique dont certains éléments tiennent ouvertes leurs grandes oreilles en vue de transmettre tout à Paris pour « gagner des points » aux yeux de l’Élysée, comme toujours. C’est ce que Poutine a dit une fois, que c’est une peine perdue de vouloir collaborer avec certains pays africains. Car aussitôt qu’un tiers pays les menace, il divulgue tout pour se déculpabiliser. Ces pays africains, n’ayez aucun doute, il s’agit des pays francoFOUS !

Lire aussi : https://bamada.net/editorial-la-russie-sollicitee-par-le-peuple-malien

Pour finir, la question de l’arnaque. Hélas ! Au Mali de ce jour, nous sommes devenus champions des escroqueries. Pendant que l’autre se bat pour monter un plan ou un projet, nous sommes à côté pour voir comment le tromper. Si nous parvenons à le faire, nous sommes ainsi contents, sans penser aux conséquences qui peuvent en découler. Le gouvernement malien aussi aime que les dettes s’accumulent, en promettant toujours de les payer, mais cette promesse ne vaut même pas le mot.bamada.net/moussa-coulibaly-enseignant-ni-la-russie-ni-la-france-pour-sauver-le-mali  Et si les Russes voient qu’il n’y a pas le financement nécessaire pour le maintien technique et la formation, qu’au lieu de préparer sérieusement la guerre, nous faisons des surfacturations et dansons comme des rois du coupé-décalé lors des soirées privées, ils se diront que nous méritons ce que nous avons. Les militaires russes tiennent beaucoup à la parole donnée. Ils veulent toujours traiter avec des hommes dignes : « Tu as dit, tu as promis, donc tu dois le faire ! »

Lire aussi : https://bamada.net/cooperation-la-russie-est-de-retour-sur-le-continent-africain-vladimir-baykov-ambassadeur-de-russie-au-burkina-faso

Dans tous les cas, même s’ils viennent, ces Russes ne feront pas notre guerre à notre place, mais pour nous aider à la faire de façon effective. Ils n’accepteront pas que nous soyons assis autour du thé pour les regarder se battre pour nous. Tout dépendra de notre propre attitude : s’ils voient que nous sommes animés de volonté à défendre notre pays, ils iront dans ce sens avec nous. S’ils voient que nous sommes des irresponsables et des festivaliers, ils iront aussi dans ce sens avec nous, ou ils quitteront tout simplement le Mali pour d’autres pays plus sérieux.
Les Russes sont venus ? Donc, bienvenue ! Et arrêtons nous à cela. Pour le reste, laissons-les faire leur travail dans la discrétion ! Ne les decourageons pas, ne les decevons pas ! C’est peut-être l’unique chance que nous avons !

Sekou Kyassou Diallo

Source: Bamada.Net

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Au Niger, le G5 Sahel appelle la communauté internationale à agir

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Initialement prévu à Ouagadougou, pour préparer le sommet de Pau en France, le sommet exceptionnel des chefs d’État du G5 Sahel ce dimanche 15 décembre s’est finalement déplacé au Niger, par solidarité pour le pays qui a perdu 71 soldats lors d’une attaque terroriste la semaine dernière. Dans leur communiqué conjoint, les chefs d’État ont appelé à une grande alliance internationale contre le terrorisme.

Sur le carré des martyrs, au cœur de la base aérienne de l’escadrille nationale, des soldats donnent les derniers coups de pelle. Les tombes sont encore à nu, de simples plaques métalliques indiquent le nom des défunts.

Après avoir prié ensemble, en silence, serrés les uns contre les autres, les quatre chefs d’État s’inclinent sur les sépultures. « Nous sommes venus ici au palais des Martyrs pour présenter nos condoléances au gouvernement, au peuple nigérien et au président nigérien pour ces pertes qui sont importantes. Et surtout aussi encourager nos frères du Niger en tant que G5. Ce combat est de longue haleine et il faut nous armer de beaucoup de courage pour pouvoir arriver à bout de ce combat et avoir des victoires. C’est pour cela que nous sommes là », témoigne Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso.

L’attaque d’Inates a profondément choqué l’opinion nationale nigérienne. C’est la plus meurtrière qu’a connue le pays depuis 2015. Le Sahel vit depuis six mois, une véritable intensification du conflit. Le Mali a perdu plus de 140 soldats sur cette période, et le Burkina, plus d’une quarantaine.

« Comme dans toutes les guerres contre le terrorisme, nous ne gagnerons pas seuls. » Dans son allocution finale, Marc Christian Kaboré a été clair : les alliés sont nécessaires pour vaincre les groupes jihadistes qui déstabilisent le Sahel.

Rappels des engagements de la communauté internationale

Le président burkinabè ajoute que la France n’est d’ailleurs pas l’unique partenaire du G5 Sahel. Il évoque les autres pays européens ou encore le Canada. Pas d’indication claire néanmoins sur un éventuel rapprochement avec la Russie. Lors du sommet de Sotchi, fin octobre, Roch Marc Christian Kaboré avait appelé Moscou à établir un partenariat stratégique avec le G5 Sahel.

Ces gens ont perfectionné leurs méthodes de travail, ils se sont professionnalisés et nous devons lutter contre des gens qui sont venus d’autres aires où ils ont combattu, la Syrie, et qui apportent leur contribution à la formation de ces personnes-là. Donc nous avons besoin des alliés, nous avons besoin d’avoir un travail beaucoup plus transparent et coordonné entre nous. Nous sommes ouverts à tout partenariat international qui peut nous aider dans la lutte contre le terrorisme.

De Barkhane, de la France ou bien du sommet de Pau, il n’en pas été question. Pas une seule mention de ces sujets n’apparaît dans le communiqué conjoint des chefs d’État. Ceux-ci ont rappelé à la communauté internationale qu’elle a pris des engagements envers les pays du G5 Sahel qui ne sont pas encore concrétisés aujourd’hui. Ils évoquent notamment les promesses de financement de la force conjointe. Pour le président du Niger, Mahamadou Issoufou, interrogé à l’issue du point presse, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités.

Nous souhaitons que la communauté internationale soit plus solidaire, cesse de détourner son regard du Sahel, surtout qu’elle a une responsabilité dans l’aggravation des menaces face auxquelles nous faisons face parce que c’est elle qui a pris la décision d’intervenir en Libye et cette crise libyenne amplifie aujourd’hui toutes les menaces qui pèsent sur nos États. Donc la communauté internationale doit prendre ses responsabilités ; la sécurité est un bien public mondial, les populations du Sahel ne peuvent pas être laissées seules face à ces menaces

« L’heure est la prise de décisions fermes, assurait un ministre des Affaires étrangères de la zone, la priorité est de renforcer notre stratégie sécuritaire ». Interrogé sur les récentes tensions avec l’Hexagone, Mahamadou Issoufou, le président du Niger, a quant lui souri, assurant qu’« il n’y a[vait] jamais eu d’incident » avec le partenaire français.

RFI

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Éditorial: Rassemblement

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À l’ouverture du Dialogue national inclusif, le président de la République est apparu en rassembleur. Ibrahim Boubacar Keïta a invité chacun de nous « à rassembler nos mains pour boucher les trous de la jarre », car, « un doigt seul, quelle que grande que soit sa force, ne peut soulever la plus petite pierre ».
Nul doute qu’il s’adressait aux sceptiques en réitérant son engagement ferme : « Je me suis engagé à accompagner le mécanisme de suivi que les congressistes, en toute souveraineté, mettront en place. Je tiendrai parole. Vous le savez aussi, je me suis engagé à mettre et faire mettre en œuvre des recommandations issues de vos travaux. Je ne m’y déroberai point. Je ne suis que le serviteur du Mali ».


La gravité du moment commande un « devoir sacré d’union », car l’État sous sa forme républicaine et laïque est menacée par des forces bien décidées à lui substituer d’autres formes de gouvernance. Ces forces profitent « des fragilités » et « des tares de notre administration » pour se poser en « nouvelles légitimités » et gagner « le cœur des populations, avec un nouveau système de justice même si cela s’appelle charia… ».
La réalité du terrain fait froid dans le dos. Elle révèle que tous les efforts, toutes les actions menées jusqu’ici pour faire face à la situation ne sont guère adaptées. Les groupes armés extrémistes progressent dans leur stratégie de conquête. Ils travaillent sans relâche à s’implanter solidement dans les terroirs reculés en se montrant bien plus serviables et intègres que certains agents de l’État au comportement peu recommandable. Leurs capacités militaires montent en puissance. Et ils diversifient leurs sources de financement.

L’État fait certes des efforts considérables, les dépenses militaires pèsent lourdement sur les finances publiques. Mais, nos actions citoyennes sont loin d’être collectives et porteuses de résultats. Elles sont dominées par les opérations de communication, des coups d’épée dans l’eau contre la menace terroriste. Meetings, marches, conférences de presse… sont des agitations au profit exclusif de leurs initiateurs. Chacun cherche à tirer profit de la situation dramatique. Qui pour rester dans son confort, qui pour conquérir le pouvoir. C’est sans doute la raison pour laquelle, le président de la République a invité les participants au Dialogue national inclusif à débattre de « l’attitude d’une nation en guerre », estimant que cette « attitude doit aller au-delà des indignations de pure forme ». Ibrahim Boubacar Keïta a donc exhorté à une « solidarité authentique, palpable, mesurable avec nos soldats ». Un appel à l’action, celle qui conduit chacun de nous à « faire plus d’efforts pour notre guerre ». L’action qui porte, c’est celle qui
nous amène à diriger notre intelligence et notre imagination contre les véritables ennemis, ceux qui tuent nos soldats et qui veulent nous imposer un projet de société obscurantiste et médiéval.

Le président de la République a mis le doigt sur le caractère inadapté de notre réponse à l’enchaînement sanglant des événements sur notre sol. « Les théories conspirationnistes, inspirées moins par un sursaut d’orgueil national que par une logique de déstabilisation et de plaidoyer pour les forces pseudo-jihadistes ne sont pas à l’honneur de notre pays », a-t-il fustigé, appelant encore une fois à ne pas se tromper d’ennemi en faisant écho à la propagande savamment orchestrée par les terroristes. Les soldats des pays voisins, sous la bannière onusienne, ne sauraient travailler pour la perte du Mali, car ils ouvriraient les portes de leurs propres pays au péril qui menace l’ensemble de la région ouest-africaine.
Les stigmates de l’histoire et certains choix dans un passé récent sont les moteurs de nos ressentiments envers l’ancien colonisateur. Mais, nous devons « dépasser le complexe colonial, vis-à-vis de la France », a encore invité le président de la République, rappelant que les nôtres ont participé aux deux Guerres mondiales aux côtés des soldats français. « Aujourd’hui, elle est notre alliée et ses soldats tombent sur notre sol comme les nôtres. Sachons raison garder ! ».
Nous dépensons beaucoup d’énergie et d’imagination pour accréditer la thèse de la conspiration à la française. Si nous en utilisions la moitié pour concocter des stratégies contre les groupes extrémistes qui nous combattent, nous aurions déjà aperçu le bout du tunnel.
La bronca contre la supposée collusion franco-jihadiste montre que nous sommes capables de nous dresser pour une cause. Mis ensemble, nos doigts pourront extirper les cailloux – les vrais – de nos chaussures.

B. TOURÉ

Source: Journal l’Essor-Mali

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Dialogue national inclusif : Vérité, sincérité, convivialité

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Le top départ de la dernière phase a été donné samedi par le président de la République. L’évènement a regroupé plus de 3.000 Maliens, toutes sensibilités confondues, au Palais de la culture Amadou Hampaté Bâ. Ibrahim Boubacar Keïta a appelé les participants à des débats sans concession, civilisés et courtois

Ce samedi 14 décembre 2019 restera gravé à jamais dans les annales des grands événements de la République du Mali. Sur la berge du fleuve Djoliba dont les eaux coulent tout doucement vers les régions septentrionales, le Palais de la culture Amadou Hampâté Ba accueillait plus de 3.000 Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur. Ils s’étaient donné rendez-vous pour le top départ de la dernière phase du Dialogue national inclusif (DNI).
Les représentants des partis politiques et groupements de partis politiques, ceux des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation (CMA et Plate-forme), des organisations socioprofessionnelles et syndicales, des autorités coutumières, des confessions religieuses ont tous répondu à l’invitation du Comité d’organisation du Dialogue national inclusif. Tous étaient là pour dialoguer, se parler afin de sortir notre pays de l’impasse.
À 10h10, le président de la République, tout de blanc vêtu, symbole de la paix et de l’espoir, a fait son entrée dans la grande salle du Palais de la culture déjà noire de monde. Au présidium, Ibrahim Boubacar Keïta a pris place aux côtés des membres du Triumvirat (le Médiateur de la République, Baba Akhib Haïdara, l’ancien Premier Ousmane Issouffi Maïga, l’ancienne ministre de la Culture et du Tourisme, Aminata Dramane Traoré) et du président du Comité d’organisation, Cheick Sidi Diarra.

SUR LES CHAPEAUX DE ROUES- Après l’exécution de l’hymne national et le mot de bienvenue du maire de la Commune V, Amadou Ouattara, le président du Comité d’organisation a résumé le chemin déjà parcouru. Cheick Sidi Diarra a relevé que depuis le 14 septembre 2019, date du début de l’atelier de validation des termes de référence, tout est allé sur les chapeaux de roues. À ce propos, il a affirmé que les concertations au niveau des communes, des régions, du district de Bamako et de la diaspora, qui ont mobilisé des milliers de nos compatriotes de tous bords, ont été très fructueuses d’un point de vue aussi bien quantitatif que qualitatif.
En effet, les concertations dans les 605 communes ont donné lieu à l’adoption d’environ 32.451 recommandations et résolutions dont 6.382, rien que pour la première thématique consacrée à la paix, la sécurité et au vivre ensemble. La deuxième thématique consacrée aux questions institutionnelles et politiques a suscité 5.061 recommandations et résolutions. En outre, la synthèse des rapports de vingt ambassades et consulats a également permis d’extraire 282 recommandations et résolutions sur l’ensemble des six thématiques.
«Nous considérons ce résultat comme positif. Il exprime les craintes et les aspirations des Maliens en ce moment précis de notre Histoire», a déclaré le président du Comité d’organisation, ajoutant que c’est une chance inégalée que le peuple accepte de s’exprimer sur ses préoccupations majeures de l’heure et d’offrir des pistes de solution dans la courtoisie et dans le respect de l’État de droit. «C’est tout à l’honneur de nos concitoyens. C’est l’illustration de la maturité de notre Nation. Cette chance, nous devons la saisir de toutes nos forces pour la traduire en avancées irréversibles pour notre démocratie, en faveur de la consolidation de l’État de droit et de la bonne gouvernance. Nous nous devons de la transformer en une action salvatrice pour la Nation tout entière», a-t-il souhaité.
Pour l’ambassadeur Diarra, la dernière ligne droite du processus sera l’occasion de faire la synthèse de ce qui a été dit à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, de consolider les recommandations et résolutions, de les enrichir en y apportant la perspective nationale à travers un débat franc et orienté vers l’action.

5 MILLIONS DE CONTRIBUTIONS- Prenant la parole, le porte-parole du Triumvirat, Ousmane Issoufi Maïga, a tenu à dire que depuis son installation le 25 juin dernier par le président de la République, le trio a travaillé en toute indépendance. Les facilitateurs comme on les appelle ont, en effet, consulté les anciens présidents de la République, les anciens Premiers ministres, les présidents des institutions de la République et les Autorités administratives indépendantes. Ils ont également écouté toutes les forces politiques et sociales de la Nation, à savoir les partis politiques, les groupements de partis, les acteurs de la société civile, le secteur économique, les légitimités traditionnelles, les leaders religieux, les syndicats, les associations des jeunes et des femmes, les Chambres consulaires, les organisations de presse, les mouvements et groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger et ceux ayant adhéré à l’esprit de l’accord.
L’ancien Premier ministre a relevé que l’engouement était tel que le site Internet créé à cet effet, a reçu plus d’un million de visites. Les visiteurs ont laissé plus de cinq millions de contributions. Il a salué le président de la République et le gouvernement pour leur soutien, ainsi que l’ensemble de nos compatriotes pour leurs contributions pertinentes au processus du DNI.
Dans son intervention, le président de la République a souligné la nécessité du Dialogue national inclusif pour sortir notre pays de la crise qu’il traverse depuis des années. «Acceptez tout d’abord que je rende grâce au Tout-Puissant d’avoir rendu possible qu’en cette heure et en ces lieux, nous nous retrouvions pour parler Mali, réfléchir Mali, respirer Mali !», a-t-il déclaré.
Le chef de l’État notera que le Mali divers mais uni, était dans la salle Bazoumana Sissoko. « Il est venu de toutes les régions, de toutes les ethnies, de toutes les confessions, de tous les âges, de toutes les opinions. Je me réjouis de la mosaïque ici recréée pour que les uns et les autres échangent, pour que les uns puissent changer les autres, et que tous conviennent que la diversité est notre plus grande richesse et l’unité notre plus grand souci », a-t-il soutenu.

SOUCI DE LA PAIX- Le président Ibrahim Boubacar Keïta a particulièrement salué la présence de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). «Nous avons eu nos désaccords. Nous les avons encore. Mais parce que nous avons tous souci de la paix, de la convivialité, nous avons fait en sorte qu’ils soient là ! Bienvenue parmi nous, à tous les représentants des ex-mouvements armés ici présents pour prendre part à la construction et à la consolidation de la paix et du bien-être au profit de chacune de nos communautés, mais aussi au profit de l’ensemble national. Tel est le Mali : de Kayes à Ménaka, de Sikasso à Kidal, de Ségou à Mopti…», a-t-il dit.
Par ailleurs, le président Keïta a indiqué que les axes qui seront débattus lors de ces assises sont d’une pertinence avérée. Il s’agit, selon lui, de faire des propositions pour renforcer la légitimité des autorités politiques et les institutions de la République, de corriger notre gouvernance, d’instaurer la paix et la sécurité dans notre pays de façon pérenne. À ce propos, le chef de l’État a appelé à des débats sans concession, civilisés et courtois, en droite ligne avec les valeurs qui sont celles de ce terroir : vérité, sincérité, convivialité. Il a salué le Triumvirat, le Comité d’organisation et tous ceux qui ont travaillé pour qu’on arrive à la phase finale du Dialogue national inclusif.
Le président de la République a aussi exprimé ses profonds respects à ses devanciers. Il a vivement salué la mémoire du père de l’indépendance, le président Modibo Keïta. Il a aussi salué les présidents Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Dioncounda Traoré pour avoir apporté leurs contributions intelligentes et précieuses au processus du DNI.

Madiba KEITA

Source: Journal l’Essor-Mali

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Le chef de l’État à l’ouverture du Dialogue national inclusif : « Parler, réfléchir, respirer mali ensemble »

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En ouvrant samedi le débat national qu’il voit comme un événement majeur et refondateur, le président de la République a invité les
participants à relever le défi de la profondeur et de l’exhaustivité. Ibrahim Boubacar Keïta les a encouragés aussi à trouver des réponses à la demande de mieux d’État. Il a exhorté les Maliens au devoir sacré d’union, louant le Mali divers, mais uni. Le chef de l’État a également fustigé l’hostilité contre nos alliés, invitant à réserver nos énergies au combat contre les vrais ennemis. À ceux qui pensent qu’il s’agit de palabres sans lendemain, il a assuré qu’il ne se dérobera point à son engagement ferme d’appliquer les recommandations du Dialogue national inclusif.


Le texte intégral

Professeur Dioncounda Traoré, ancien chef d’État, et Haut Représentant du Chef de l’État pour les Régions du Centre,
Monsieur le Chef du Gouvernement, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et messieurs les autres chefs d’institutions,
Mesdames et messieurs les membres du gouvernement, Autorités morales, autorités religieuses, autorités civiles,
Députés, maires, conseillers nationaux,
Chefs de missions diplomatiques, Organisations citoyennes, Mesdames et messieurs,
En vos rangs, grades et qualités, Tous protocoles observés,
Acceptez tout d’abord que je rende grâce au Tout-Puissant d’avoir rendu possible qu’en cette heure et en ces lieux, nous nous retrouvions pour parler Mali, réfléchir Mali, respirer Mali ! Nous avons tenu à être là pour que le Mali soit notre parole commune, notre réflexion commune, notre respiration commune. Parler, réfléchir, respirer Mali ensemble. Chacun pour ce qu’il est. Chacun pour ce qu’il a. Chacun, ce qu’il peut. Chacun, ce qu’il doit. Chacun avec sa part de dettes à éteindre vis-à-vis de cette terre dont nous sommes tous redevables, et à la même enseigne. Tous redevables, et à la même enseigne.
Nul plus qu’un autre. Nul moins qu’un autre. C’est à ce devoir sacré d’union, de consensus et de gratitude, que nous sommes invités ici. Car, vérité des temps anciens, un doigt seul, quelle que grande que soit sa force, ne peut soulever la plus petite pierre. Mais, vérité de tous les jours : aucune montagne n’est plus forte que la foi de tout un peuple. Pardonnez ma faiblesse ! Pardonnez qu’aujourd’hui aussi, j’invoque le Roi Ghezzo, que je nous exhorte tous à rassembler nos mains pour qu’elles viennent boucher les trous de la jarre.

Mesdames et
messieurs,
Acceptez ensuite qu’à chacune de vous, à chacun de vous, j’adresse mes salutations déférentes ! Acceptez enfin que je salue sincèrement et chaleureusement l’équipe, j’allais dire les équipes qui, nuit et jour, dans le District, dans les Régions et dans les Communes, se sont surpassées pour que nous soyons là en cette heure, fiers du chemin parcouru et confiants pour la suite des travaux.
Merci donc cher aîné, Pr Baba Akhib Haïdara : nul ne te fera procès demain d’avoir été en marge de cette nation à laquelle tu continues de donner le meilleur de toi-même. Digne devancier, puissent ta science et ta patience continuer de guider les travaux ! Merci aussi, à toi Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga !
En acceptant la mission qui t’a été confiée, tu as apporté la démonstration éclatante que la nation transcende les partis. Ton geste ne saurait être oublié. Merci du fond du cœur, Aminata Dramane Traoré : Tu es une figure emblématique du combat pour la justice et le partage. Demandée sur tous les fronts, hors du Mali, tu as mis en veilleuse ton agenda international. Tu t’es mise à la disposition du Mali. Cette passion et cet engagement de ta part ne me surprennent pas.
Ambassadeur Cheick Sidi Diarra, cher cadet, fin organisateur et bourreau du travail s’il en est : tu as tes opinions et tes convictions politiques. Mais tu es venu au chevet du pays, en t’assumant et en te surpassant. Quelle noblesse ! Chères sœurs, chers frères, je souhaite que nous nous levions ! Que nous nous levions pour applaudir cette dame exceptionnelle et ces trois messieurs distingués. Ils auront été à la tâche. Ils auront assuré et rassuré.
Leur nom est désormais inextricablement lié au Dialogue National Inclusif du Mali. Et ce ne sera que justice ! Pr Dioncounda Traoré, ancien Président par intérim, cher aîné, merci d’avoir répondu présent à mon invitation. Tu l’as toujours fait et je t’en sais gré.

Mesdames, Messieurs,
En cette heure solennelle, je voudrais redire ici, mon profond respect pour mes illustres prédécesseurs : Président Modibo Keïta, Général Moussa Traoré, Président Alpha Oumar Konaré, Président Amadou Toumani Touré, Président Dioncounda Traoré. Tous ne sont pas dans cette salle. Mais tous ont apporté leur contribution intellectuelle et leur bénédiction au processus qui nous vaut d’être en ce moment ensemble. En ce lieu prédestiné.
Baptisé du nom d’Amadou Hampaté Bâ. Amadou Hampaté Bâ, un des esprits de son siècle, mémoire de civilisations entières, et maître de la maïeutique. Peut-être Socrate réincarné sur les rives du Bani, nous enseignant, toutes leçons tirées, qu’après tout, la seule vraie cigüe, le seul vrai poison, c’est l’indifférence quand elle débouche sur ce qui peut relever du suicide collectif. Un esprit nous veille donc en ce Palais. C’est l’esprit d’Amkoullel. C’est la preuve flagrante que nous sommes le peuple chanceux d’une terre qui a eu la sagesse de s’ouvrir à tous les souffles.
Nous sommes ce Mali divers où la même grotte peut donner à la fois Amadou Hampaté Bâ et Yambo Ouologuem, le devoir d’ingérence et le devoir de violence. Devoir d’ingérence quand une querelle que l’on croirait circonscrite menace de mettre le feu à la maison. Et devoir de violence, lorsque porter les armes contre les ennemis de la paix devient une nécessité impérieuse.

Le Mali divers, mais uni, est dans la salle. Il est venu de toutes les Régions, de toutes les ethnies, de toutes les confessions, de tous les âges, de toutes les opinions. Je me réjouis de la mosaïque ici recréée pour que les uns et les autres échangent, pour que les uns puissent changer les autres, et que tous conviennent que la diversité est notre plus grande richesse et l’unité notre plus grand souci. Qu’il vous plaise que je salue en particulier nos frères de la CMA ici présents. Nous avons eu nos désaccords.
Nous les avons encore. Mais parce que nous avons tous souci de la paix, de la convivialité, nous avons fait en sorte qu’ils soient là ! Bienvenue parmi nous, à tous les représentants des ex-mouvements armés ici présents pour prendre part à la construction et à la consolidation de la paix et du bien- être.
Au profit de chacune de nos communautés, mais aussi au profit de l’ensemble national. Tel est le Mali : de Kayes à Ménaka, de Sikasso à Kidal, de Ségou à Mopti. Tel est le Mali de toutes les ethnies, avec ses communautés métissées, ses codes d’honneur, son acceptation de l’Autre, sa soif de l’Autre. Tel est le Mali, terre majeure d’un peuple majeur, parmi les premiers à être venus à la lumière, celle de Tombouctou partagée avec le monde, celle du Wagadu, du Songhoy, de Kong, tous ces hauts-lieux d’incubation et de brassage, où il est acquis que l’homme ne saurait être un loup pour l’homme, mais son remède, sa solution, son atout.

Mesdames et
messieurs,
De l’événement majeur qui nous réunit ici, événement refondateur, au sens propre du terme, la signification profonde ne saurait échapper à aucune fille, aucun fils de la nation, cette nation agressée, mais debout, cette nation indulgente, mais, pas amnésique. Congressistes, votre mission est précise, car balisée par des termes de référence aussi clairs qu’exhaustifs, où les objectifs globaux et spécifiques ont été traités de docte manière par vos techniciens sous le leadership reconnu du Triumvirat et du Président du Comité d’Organisation de ce Dialogue National Inclusif.
Les axes à débattre sont également tous, d’une pertinence avérée, d’une actualité brûlante. Il s’agira pour vous, d’ausculter le pays pour voir quel est son mal, d’où nous vient-il et comment le soigner. Vous êtes une force de propositions. Et le peuple attendra de vous que votre congrès ne soit pas un congrès de plus, mais le congrès qu’il fallait pour mieux asseoir notre processus démocratique, adapter nos institutions, corriger notre gouvernance, stabiliser notre pays, renforcer notre commune volonté de vivre en commun.
Et cette attente populaire survient à un moment où, la crise sécuritaire qui nous frappe a révélé toutes les fragilités et les tares de notre administration. Oui, je le dis avec peine, mais il est désormais incontestable que de nouvelles légitimités se font jour qui gagnent le cœur des populations, avec un nouveau système de justice même si cela s’appelle charia, d’administration et d’enseignement. L’État tel qu’il est questionné, ébranlé dans ses fondements. Vos assises doivent mieux analyser et traiter la demande de mieux d’État que le processus de décentralisation, réforme majeure du Mali démocratique, a permis de déceler. Car, dans nos villages, nos communes, aux yeux de nos populations, plus rien ne peut être comme avant. Qu’on se le tienne pour dit !

Mesdames et
messieurs,
Je n’ai nul doute que vos débats relèveront le défi de la profondeur et de l’exhaustivité, qu’ils seront sans concession, mais, qu’ils resteront civilisés et courtois, en droite ligne avec les valeurs qui sont celles de ce terroir : vérité, sincérité, convivialité. Vous le savez, je me suis engagé à accompagner le mécanisme de suivi que les congressistes, en toute souveraineté, mettront en place. Je tiendrai parole. Vous le savez aussi, je me suis engagé à mettre et faire mettre en œuvre des recommandations issues de vos travaux. Je ne m’y déroberai point. Je ne suis que le serviteur du Mali.
Mon ambition et celle de mon gouvernement sont de faire en sorte que le peuple malien soit respecté partout et qu’il vive décemment. Rien ne sera mis au-dessus du confort de nos compatriotes. L’État est à l’écoute de la demande sociale, se surpassant à chaque fois pour que les revendications soient gérées à la mesure de ses moyens.
Ces efforts continueront. Mais, il est vital que ce Congrès examine la question devenue incontournable d’une trêve sociale, durable et véritable, qui permette une respiration minimale à un pouvoir public pris à la gorge par les dépenses militaires. Il est également souhaitable que ces assises débattent de l’attitude d’une nation en guerre. Une attitude qui doit aller au-delà des indignations de pure forme.
Nous devons être de solidarité authentique, palpable, mesurable avec nos soldats. Si le plus lourd fardeau revient à l’État, chacun d’entre nous peut un peu, chacun d’entre nous doit faire plus d’effort pour notre guerre, qui est une guerre de libération nationale. Ni plus ni moins. Les théories conspirationnistes, inspirées moins par un sursaut d’orgueil national que par une logique de déstabilisation et de plaidoyer pour les forces pseudo jihadistes ne sont pas à l’honneur de notre pays.
Nous sommes tous impatients de retrouver la paix. Nous voulons tous que nos enfants puissent retrouver au clair de lune et les chants et danses dont les terroristes les privent, au nom de Dieu, leur Dieu.
Il est vrai qu’aider le Mali à sortir de sa crise, c’est contenir celle-là pour qu’elle ne déferle pas sur la sous-région, le Maghreb et l’Europe. Mais, il importe que nos compatriotes mesurent que s’en prendre à la Minusma, c’est s’en prendre surtout aux forces sénégalaises, burkinabé, togolaises, ghanéennes, tchadiennes. Cela est si inconfortable pour notre honneur de Malien, d’Africain !
Pareillement, nous devons dépasser le complexe colonial, vis-à-vis de la France. Nos parents étaient engagés par elle sur les fronts des deux grandes guerres mondiales. Aujourd’hui, elle est notre alliée et ses soldats tombent sur notre sol comme les nôtres. Sachons raison garder !
Congressistes, hier seulement, notre voisin le Niger, enterrait soixante-dix de ses soldats tombés sous les balles de ceux qui veulent installer le chaos et le sang à la place de nos États. Ce voisin, ne l’oublions pas, a ouvert ses portes aux dizaines de milliers de nos compatriotes chassés par la crise qui a secoué notre pays en 2012.
Les héros tombés sur le sol malien et sahélien de Inatès sont nos fils et nos frères. Inclinons-nous devant leur mémoire ! Demain Inch Allah, j’irai présenter les condoléances de la nation malienne au peuple frère du Niger. Inclinons-nous en même temps devant la mémoire des soldats français tombés à Indelimane et ailleurs dans notre pays et dans le Sahel.
Inclinons-nous devant la mémoire de tous les soldats tombés, maliens, burkinabé ou d’autres nationalités ! Inclinons-nous devant la mémoire de tous les civils injustement tombés dans la salle guerre qui nous est imposée, qui nous distrait de nos priorités de développement, de nos ambitions de routes, d’écoles, de forages, de logements !
Il ne nous est pas laissé d’autre choix que la guerre. Alors nous nous battrons, Quelle que soient les pertes. Quel que soit le coût ! Quelle que soit l’heure ! Quel que soit le lieu ! Et la victoire qu’il plaise à Dieu sera nôtre. Parce que c’est de notre côté que se trouve le vrai islam, le vrai amour, la vraie tolérance, la vraie volonté de paix, la vraie civilisation. De toutes ces questions, je sais que le Dialogue National sera saisi.
À toutes ces questions, je sais que sous huitaine vous proposerez des réponses qui conforteront la marche de la République. Alors, il ne me reste plus qu’à lui souhaiter bon vent. Qu’Allah bénisse le Mali ! Je déclare solennellement ouverts les travaux du Dialogue National Inclusif.

Source: Journal l’Essor-Mali

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“Nous évitons le pire” : au Sahel, le chef de l’armée française réaffirme la nécessité de l’opération Barkhane

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Après la mort de 13 soldats français au Mali le 25 novembre dernier, et face aux critiques portant sur l’enlisement de l’opération Barkhane, le général Lecointre est allé sur place rappeler la nécessité de cette mission. franceinfo l’a suivi.

En acronyme militaire, ce déplacement s’appelle une ITH, pour “inspection de théâtre”. En trois jours, du 11 au 13 décembre, le Chef d’état-major des armées (CEMA) a alterné briefings opérationnels et visites diplomatiques au Niger et au Mali. L’avion du général François Lecointre s’est d’abord posé sur la base aérienne de Niamey, par où transite l’essentiel des hommes, du matériel, et de la logistique nécessaires aux 4 500 femmes et hommes de l’opération Barkhane.

Il n’y aura pas de grand soir, de grande bataille définitive avec défilé triomphal sur les Champs-Elysées. Nous sommes là pour endiguer la crise.

Dans la soirée – et il fera de même le lendemain à Gao – le plus haut gradé français s’adresse à une quarantaine d’officiers. Le coeur de son discours : rappeler le sens de la mission. “Nous sommes ici pour assurer notre sécurité pour les 30 ans qui viennent“, assure t-il, “car si nous laissons le chaos s’installer, les États sahéliens vont s’effondrer sur eux-mêmes, laisser la place à l’Etat islamique, ce qui provoquera une pression migratoire sur l’Europe, avec tous les risques populistes que cela entraînera“.

A Gao, dans la plus grande base de l’armée française au Mali, le CEMA est accueilli à son arrivée, sur le tarmac, par des pilotes et des équipages d’hélicoptères. L’instant est comporte une part de recueillement, ce n’est pas une simple revue des troupes. Le 25 novembre dernier, lors d’une mission de combat, deux hélicoptères se sont percutés, faisant 13 morts. Ceux qui discutent avec le général ont perdu des “frères d’armes” cette nuit là. Mais dans leurs mots, aucune nuance de doute, aucune remise en question de leur mission : “On pense à eux, c’est en tête, c’est latent, mais quand on remonte dans la machine, quand le rotor se met à tourner, on est pleinement concentré. Même si nous avons été marqués par ce que nous avons vu, car nous avons volé la nuit du crash“, disent le capitaine Julien et le lieutenant Adrien, chef de bord et pilote d’un Tigre.

Nous avons une dette envers ces pays. Combien d’Africains sont venus se faire tuer en France et en Europe pendant les deux guerres mondiales ?le général Lecointreà franceinfo

Le CEMA se dit plus tard “frappé par le fait que ceux qui perdent leurs camarades au combat sont encore plus déterminés“. Pour lui, si un soldat doute, c’est que son chef n’a pas su lui faire comprendre le sens de la mission, ou n’a pas parié sur son intelligence en ne jugeant pas bon de le faire. Or, poursuit François Lecointre, “il faut toujours expliquer les raisons pour lesquelles nous nous battons, pour lesquelles nous sommes prêts sur ordre à donner la mort au risque d’y perdre la vie“.

Augmentation des attaques jihadistes

Quand l’hélicoptère du général décolle le lendemain de Gao, c’est pour rejoindre Ménaka, la ville carrefour du Lipatko-Gourma, la région des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Il y a deux ans, l’armée française avait réussi à y faire baisser la pression des groupes armés terroristes. Un gouverneur s’était même réinstallé à Ménaka. Mais avec la fin de la saison des pluies, les raids jihadistes se sont mulitipliés ces dernières semaines. Les armées malienne et nigérienne y ont perdu des dizaines d’hommes chacune. Ménaka, au croisement des routes et des chemins de trafic, est stratégique et les jihadistes cherchent à en terroriser la population.

Le Chef d’état major des armées, le général François Lecointre (à droite), lors d’un déplacement à Gao, au Mali, le 12 décembre 2019 (Etat-major des Armées)

C’est ce qu’est également venu mesurer dans la région le général Lecointre : la possibilité d’appuyer plus encore des Forces armées maliennes, découragées par les revers. Sans elles, sans l’appui de la communauté internationale, rien ne pourra se faire. Les jihadistes ne s’y trompent pas : plutôt que d’attaquer les soldats français, ils attaquent les Maliens, “valeureux mais vacillants“, dit le CEMA. Il conteste l’enlisement de l’opération lancée le 1er août 2014, et la fatalité qui voudrait que l’armée malienne ne sera jamais à la hauteur.

L’armée malienne n’existait plus en 2012. Elle apprend à se reconstruire, tout en faisant la guerre. C’est comme réparer une voiture en roulant !un officier malienà franceinfo

Les problèmes de l’armée malienne paraissent presque incroyables : des officiers  ignorent le nombre, même à la dizaine près, des hommes qu’ils commandent, un soldat n’a pas toujours une arme, les camps sont parfois laissés sans surveillance, pendant la prière ou la sieste, quand les jihadistes attaquent. Pourtant, le général Lecointre voit des motifs d’espoir : de jeunes officiers bien formés, des guerriers vaillants quand ils sont bien encadrés, une communauté internationale, principalement européenne, consciente des efforts qu’il faut partager. “Mais c’est maintenant, dans l’année qui vient, que se joue l’avenir du Sahel“, affirme t-il, “c’est pour ça que nous nous engageons en avant-garde, et que nous allons passer à la vitesse supérieure. Si nous loupons ce moment charnière, je suis assez pessimiste“.

Source: francetvinfo

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La centrale solaire de Fana attend son contrat de concession

Dialogue national inclusif : Dans le vif du sujet

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Après l’ouverture solennelle samedi, les travaux ont repris dimanche au CICB au sein de trois commissions thématiques. Les participants ne sont pas avares en propositions et suggestions.

Commission Paix, sécurité et cohésion sociale

Cette commission regroupe des gouverneurs, des anciens ministres, des ambassadeurs, des membres de mouvements armés. Le facilitateur, Pr Baba Akhib Haïdara a précisé d’entrée que les documents mis à disposition ne visent nullement à « imposer un point de vue », mais plutôt à faciliter les échanges.
La présidence des travaux est revenue au Pr Younouss Hamèye Dicko qui a comme vice-présidente Alwata Ichata Sahi.
Le rapporteur est Moussa Makan Camara. Pour que tout le monde soit au même niveau d’information, l’expert Baba Dakono a brossé l’évolution de la crise, insistant sur ses manifestations, la multiplicité des acteurs et les limites des mécanismes mis en place pour sa gestion. Il a aussi présenté quelques recommandations devant servir à nourrir les réflexions.
Le décor ainsi planté, place aux débats. Karamoko Niaré a donné le ton, en dénonçant le statut de Kidal qui constitue pour lui le nœud de la crise. Tant que l’État n’aura pas repris pied dans cette ville, estime-t-il, la situation ne s’améliorera jamais. Et à Salif Diabaté, président des jeunes volontaires pour une vraie démocratie, d’enfoncer le clou : «La cause de tous nos malheurs est l’absence de l’armée à Kidal. Surtout, il faut désarmer la CMA ».
Ces points de vue sont partagés par le Pr Diola Bagayoko qui représente les Maliens établis aux États-Unis.
L’universitaire ajoute l’impérieuse nécessité de revoir l’Accord pour la paix, en y enlevant tout ce qui a trait aux ethnies. Aussi, Diola Bagayoko écarte toute idée de relecture de la Constitution, tant qu’il est porté atteinte à l’intégrité territoriale du pays. Quant à Fatoumata Touré, présidente du Conseil national des victimes de la crise, elle souhaite surtout que l’État prenne toutes ses responsabilités, en mettant les victimes dans leurs droits.
D’autres intervenants ont plaidé pour le retour du service militaire obligatoire, la restauration des chefferies de canton et le renforcement du rôle des autorités traditionnelles dans la gestion des crises.
Aussi, les conditions de recrutement dans l’armée ont été dénoncées. Selon Salif Diabaté, « 80% de nos porteurs d’uniforme sont des fils ou des protégés de hauts gradés. C’est pourquoi, ils fuient au premier coup de feu».

Issa Dembélé

 

Commission Gouvernance et Social

Au niveau de la commission regroupant les thématiques 3 (Gouvernance) et 4 (Social), la facilitation est assurée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga. La matinée a été consacrée à la thématique de la Gouvernance.
L’introduction de la question par les experts Nouhoum Sankaré et Mahamadou Konaté a permis d’éclairer davantage la lanterne des participants et de camper le décor. Essentiellement, il ressort de leurs exposés que la gouvernance de notre pays reste marquée par la persistance des phénomènes de corruption, de laxisme, de prédation, de népotisme et d’impunité qui limitent la portée des efforts de développement. Ces fléaux, selon eux, détériorent la qualité des services publics de base et expliquent dans une large mesure leur inexistence, notamment dans plusieurs régions en proie à l’insécurité.
Et pourtant, rappelleront les concepteurs des notes techniques et autres documents, le Mali a signé et ratifié plusieurs textes internationaux dont la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption du 11 juillet 2003. De même, depuis 2002, un ensemble de réformes a été engagé et des initiatives lancées pour préserver les deniers publics.
Après la présentation faite par les experts, beaucoup d’intervenants ont confirmé que les problèmes de gouvernance impactent négativement sur les projets de développement de notre pays. Au chapitre des pistes de solutions, l’ancien ministre Nancoman Kéïta a proposé l’élimination du principe de prescription dans la lutte contre la corruption ; l’audit de toutes les privatisations et des contrats plans ; la mise en place d’une administration professionnelle différentes de la gestion des partis politiques. Quant au chef de cabinet du président de la République, Boubacar Touré, il a suggéré d’accélérer la loi de programmation de la justice ; de mettre les revendications d’ordre financier dans un moratoire.
Pour sa part, Ali Khalil Ascofaré de l’association IR Ganda a soutenu que dans l’échelle des problèmes de gouvernance au Mali, il faut mettre en tête l’insécurité. Il a déploré que dans de nombreuses localités du Septentrion, il y a moins de policiers, moins de juges et d’enseignants.
Pour plusieurs intervenants, l’impunité, le manque de patriotisme, l’incivisme et l’injustice sont aussi des problèmes de gouvernance. Sur ce registre, la prise en compte de la lutte contre l’esclavage au niveau du chapitre consacré aux droits de l’Homme du Dialogue est la préoccupation majeure de Mohamed Dicko, membre de la communauté Kel tamasheq. Selon lui, il est impératif de trouver des instruments juridiques pour juguler ce fléau. De son côté, Boubacar Mohamed Samaké de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) a proposé d’aller vers la dématérialisation de l’administration en optant pour une gouvernance électronique adossée à un contrôle rigoureux.

Massa SIDIBÉ

 

Commission économie et finances, culture, jeunesse et sport

Au niveau de la commission III, Aminata Dramane Traoré est la facilitatrice. La présidence des travaux est assurée par Dr Ibrahim Bocar Bah. La vice-présidente est Mme Seye Mariam Traoré et les rapporteurs sont Dr Sidiki N’fa Konaté et Sékou Niamè Bathily.
Ouvrant les travaux, Aminata Dramane Traoré a invité les participants à parler de l’économie sous l’angle de la sortie de crise et à faire des propositions concrètes. Les experts mandatés par la commission nationale d’organisation ont fait une présentation succincte de la note technique élaborée sur la thématique « économie et finances ».
Selon l’expert Cheickna Bounajim Cissé, le document s’articule autour de quatre parties : les forces et opportunités de l’économie malienne, ses faiblesses et contraintes, les enjeux socio-économiques et les scenarii pour une économie inclusive, durable et résiliente.
Il a cité quelques atouts de l’économie malienne entre autres, ses secteurs agricoles et ses potentialités minières. Cheickna Bounajim Cissé a dénoncé la forte dépendance de l’économie de deux produits (or et coton) dont les cours sont fixés à l’étranger. Il a déploré la faiblesse du financement par le système bancaire national. Selon l’expert, l’économie malienne est trop dépendante de l’aide extérieure, obligeant les pouvoirs publics à tenir compte des exigences des partenaires financiers. Il propose de revoir la stratégie de financement de l’économie par les banques, la finance islamique et la création d’une banque publique d’investissement au Mali. Au cours des débats, l’ancienne ministre Pr Assetou Founè Samaké Migan a soutenu que le premier potentiel d’un pays est humain. Mais très généralement, a-t-elle déploré, notre tort est de reprendre les analyses faites ailleurs. Boubacar Bougoudogo, lui pense que si notre pays parvient à développer une politique volontariste d’industrialisation, cela peut booster son économie avec la création d’emplois, la transformation agricole. Mahamadou Sanogo propose de promouvoir la diplomatie économique avec des acteurs économiques. Il a évoqué la finance islamique comme solution. Au lieu que l’État finance les grands projets sur le budget national, il propose qu’il le fasse à travers le Partenariat public-privé.
Cheick Hamala Simpara pense qu’on ne peut pas parler de développer l’économie sans améliorer les segments qui la portent. Il a proposé la construction de centrales thermodynamiques et la promotion de l’énergie solaire pour lutter contre le manque d’énergie. Sékou Koné, ancien président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCM) trouve que l’artisanat est le départ de l’industrie et doit bénéficier d’une allocation financière comme l’agriculture.
Fabou Kanté, jeune chef d’entreprise, dira que l’économie malienne repose sur les Petites et moyennes entreprises. Il propose donc la création d’une banque dédiée à leur financement. Karim Goïta conseille la relecture du code minier pour permettre au Mali de mieux tirer profit de son secteur minier. D’autres propositions ont concerné la fin du monopole d’Énergie du Mali et la libéralisation du secteur de l’énergie, le développement du tourisme domestique, la lutte contre l’évasion fiscale et la corruption, la formalisation du secteur informel au niveau commercial, etc…

Dieudonné DIAMA

Source: Journal l’Essor-Mali

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Dialogue National Inclusif : Entre espoir et en mise en garde.

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Le Dialogue national inclusif a atteint sa phase nationale. C’est le palais de la culture Amadou Hampaté Bah qui a abrité la cérémonie d’ouverture des travaux le samedi 14 Décembre 2019. 

Placée sous la haute Présidence de Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, chef de l’Etat, cette cérémonie a enregistré la présence de plusieurs personnalités. Dans les coulisses, après la cérémonie, notre équipe de reportage a tendu le micro aux participants. Tout reste à croire que ce dialogue qui suscite tant d’espoir pour une sortie de crise au Mali, fait aussi planer de doutes.

Autorités coutumières, les ex rebelles de la CMA, chefs religieux et plusieurs personnalités politiques ont pris part à cette cérémonie. De quoi se réjouir le Président de la République, SEM IBK, qui, dans son allocution, a reconnu la gravité de la situation actuelle du pays et dire que lui seul ne pourra résoudre : « Nous avons tenu à être là pour que le Mali soit notre parole commune, notre réflexion commune, notre respiration commune… Parler, réfléchir, respirer Mali ensemble » a lancé IBK. « C’est à ce devoir sacré d’union, de consensus et de gratitude, que nous sommes invités ici. Car vérité des temps anciens, un doigt seul, quelle que grande que soit sa force, ne peut soulever la plus petite pierre » a indiqué le Président de la République.

A la sortie, après l’ouverture solennelle des travaux du dialogue par IBK, nous avons tendu notre micro aux participants. Les sentiments sont presque les mêmes, mais les ambitions sont opposées. 

Réactions :

« Nous souhaitons de tous nos vœux que ce dialogue puisse aboutir à ce qui est recherché à savoir la paix. Nous maliens de l’extérieur avons massivement contribué à ce processus qui est très positif pour notre pays » a indiqué Habib Sylla, Président du Haut conseil des maliens de l’extérieur. « La rencontre d’aujourd’hui est un signe très fort. Nous prions pour que la sagesse attise les participants. Le pays souffre, il est fatigué et chacun est fatigué, il faut qu’on se parle pour faire enfin la paix » lance Jean-Zerbo. 

« Mes impressions sont bonnes et elles sont optimistes… Ces huit jours vont nous permettre de parler du Mali pour un nouveau vivre ensemble. Tout est mis sur la table !» affirme Abdrouhamane Diallo, porte-parole du PACP. 

« L’enjeu majeur c’est la sincérité du dialogue. Que ce soient les termes de référence qui seront uniquement débattus. Nous appelons au patriotisme des uns et des autres afin de mettre le Mali au-dessus de tout » signale Hamidou Doumbia,  représentant du parti Yelema. 

« Mon espoir pour ce dialogue est que les maliens, quelles que soient les divergences, ont toujours su s’écouter et se parler. Avec ce dialogue, nous pourrons trouver des solutions aux maux qui minent notre pays et le Président de la République a aussi pris l’engagement que les résolutions issues de ce dialogue seront exécutées » affirme le ministre de la communication et des relations avec les institutions, M. Yaya Sangaré.

La CMA, dont la présence était tant attendue à cette phase nationale du dialogue, semble venir avec des idées pré-arrêtées. Pour les ex-rebelles, il est hors de question que ce dialogue national inclusif aborde l’accord d’Alger. Almahmoud Ag Mohamed, porte-parole de la CMA : « nous, notre problème c’est la rediscussion de l’accord d’Alger pendant ce dialogue. Ce n’est ni le lieu légal et encore adéquat pour parler de l’accord d’Alger. Nous attendons de ce dialogue des débats francs. Mais qu’on n’en fasse pas une tribune où l’accord doit être renouvelé. Car tout le monde pense que ce dialogue est fait pour appeler à la barre l’accord d’Alger et ses signataires. En fait, beaucoup de maliens parlent de l’accord et sont contre, alors que 80% ne l’ont même pas lu pour comprendre » a-t-il prévenu.

 

Boubacar Kanouté

Source: Le Figaro Du Mali

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En convoquant les chefs d’État du G5, Macron ne se trompe-t-il pas d’adversaires ?

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En effet, le Sahara est une formidable réserve de ressources minières et énergétiques stratégiques qui suscitent une convoitise générale. Or, l’Afrique ne représente que 2% des échanges internationaux. Le potentiel de croissance est immense : ces dix dernières années, 6 des 10 pays du monde ayant la plus forte croissance sont africains et en 2012, 5 ont dépassé la Chine et 21 l’Inde.


Un autre phénomène à ne pas négliger c’est l’islamisation croissante des sociétés africaines et plus particulièrement celles de l’Afrique subsaharienne. Cette islamisation a transformé les pays du Sahel en un formidable terrain de jeu pour un islam identitaire avide de revanches contre le monde occidental libéral parfois aux antipodes de nos valeurs culturelles et cultuelles. Cet impérialisme culturel et religieux est abondamment financé par les pétrodollars des pays du Golf, le Qatar et l’Arabie saoudite.
Sans alliances européennes fortes et en l’absence d’une vision claire de son rôle, Paris ne peut que perdre ce qui lui reste d’influence dans son “pré carré” convoité par les autres grandes puissances. Moscou, Pékin, Riyad et Washington sont les nouvelles capitales où se façonnent le sort de l’Afrique.
Avec la présence économique chinoise de plus en plus accentuée, la France n’a plus la côte d’amour en Afrique, mais elle l’ignore encore et fait comme si elle était indispensable. Or un sentiment anti-français se développe même dans les élites traditionnellement francophile. Dans la plupart des appels d’offres dans nos pays, la France est battue par ses concurrents souvent venus de la Chine ou d’autres pays asiatiques. La deuxième puissance économique au monde est partout en embuscade mais cette conquête chinoise se fait sans agressivité inutile. Cette stratégie prudente de l’Empire du milieu se révèle payante notamment pour attirer ce qui reste encore de la Françafrique. Le pays de Xi Jinping offre de formidables investissements, une main-d’œuvre à bon marché pour construire des routes et des aéroports et l’accès à une consommation de masse. Les pays du Golf proposent un modèle de sociétés conservateur et les ressources pour le financer via les mosquées et les écoles coraniques. Mais la France après les errements de la françafrique n’a qu’une vision guerrière à présenter à l’Afrique ce qui donne une chance inouïe à Vladimir Poutine de s’installer comme protecteur face à un Macron envahisseur et arrogant…

Source: Bamada.net

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