Notre pays se remet lentement mais sûrement de la crise multidimensionnelle qui le secoue depuis 2012. Ce redressement concerne aussi le monde de la culture. C’est dans ce cadre que des biens culturels viennent d’être récupérés grâce à une décision du Tribunal de grande instance de Bandiagara et remis à la Mission culturelle de la commune.
La décision a donc permis de récupérer 1 appui nuque en bois, 6 autres en fer, 11 bracelets. Ces objets de dimensions différentes sont désormais des propriétés de la Mission culturelle de Bandiagara et seront conservés dans le musée de la ville.
Les objets proviennent du pillage d’une sépulture des Hogons sur les hauteurs de la falaise du village de Néni, dans la commune rurale de Sangha. Le pillage a été facilité par le contexte de crise. L’affaiblissement des moyens de sécurité de l’Etat a créé, à un moment donné, une situation propice au pillage du patrimoine culturel.
La préservation de ces objets de haute valeur culturelle, conseillent les spécialistes, passe par des dispositions pratiques pour informer et sensibiliser les communautés vivant sur les sites. Il serait bon aussi de réaliser davantage de projets de conservation et de mise en valeur des sites, de faire appliquer les textes législatifs et réglementaires.
Avant la remise proprement dite des objets au musée de Bandiagara, la procédure a été respectée en procédant à la signature du procès-verbal de réception dans les locaux du tribunal. Les autorités administratives et politiques, les chefs de services locaux et la population ont a assisté à la remise effective des objets au chef de la Mission culturelle de Bandiagara en la personne de Pierre Guindo. Celui-ci a salué l’initiative de la justice de lui confier la garde des objets pour une meilleure conservation. Il a invité les communautés des sites à la sauvegarde des biens culturels quelles que soient les difficultés. Il a également saisi l’opportunité pour avertir les trafiquants d’objets d’art et toute autre personne malintentionnée que tout acte de vandalisme, toute vente illégale de biens culturels, sont sévèrement punis par loi. Pierre Guindo a enfin invité les structures de l’Etat et les partenaires techniques et financiers à redoubler d’effort dans l’appui technique et financier des programmes et projets liés au secteur de la culture, qui est de nos jours accepté comme étant un facteur du développement durable
Le Pays dogon est riche en patrimoine culturel (matériel, immatériel) et naturel. Ce qui lui a valu son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989 en tant que « Bien mixte ». Suite à cette inscription, l’Etat a créé une structure déconcentrée de gestion du site appelée Mission culturelle de Bandiagara, rattachée à la direction nationale du patrimoine culturel. Elle œuvre à la préservation et à la conservation des biens, à la mise en valeur promotionnelle du site, à l’amélioration des conditions de vie des populations du site.
Malgré les efforts de la Mission culturelle, note Pierre Guindo, le site du Pays dogon est confronté à des menaces liées aux vols, aux pillages et aux trafics illicites des biens culturels. A titre d’exemple, un couple de statuettes, exporté illégalement, a été rapatrié de la France en décembre 2002.
- DOUMBIA
Source: Essor
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