Il n’est pas exagéré de dire aujourd’hui que les pays africains au sud du Sahara, dont le Mali, sont devenus, depuis quelques années, des terres de prédilection des produits usés en provenance principalement de l’Europe (Royaume-Uni, France, Allemagne en tête) pour lesquels l’exportation de biens utilisés coûte en effet moins cher que leur mise en décharge, en raison de lois environnementales strictes ou à cause des prix élevés du recyclage en Europe.
L’Afrique est régulièrement perçue comme une sorte de décharge pour produits électroniques occidentaux arrivés en fin de leur vie. Nombreux sont donc les déchets d’équipements électriques et électroniques (appelés DEEE ou D3E) qui, chaque année et par containers, sont acheminés, souvent illégalement, vers nos pays.
Ces produits dont certains sont très dangereux, car toxiques : fripes, des vieux matelas usés, des réfrigérateurs, des téléviseurs, des chaussures, des jeux et autres bricolages. La particularité de ces vieux machins est qu’ils ont été, pour la plupart, utilisés soit dans des ménages, soit sur des chantiers ou dans des hôpitaux.
Aujourd’hui, toutes les grandes artères et grands espaces de Bamako ainsi que toutes les grandes agglomérations du pays sont envahis par ces produits de seconde main sur lesquels, les passants se ruent dessus.
À défaut d’interdire ce commerce illicite et dangereux pour l’économie et la santé des populations, les autorités maliennes sont incapables même de réglementer ce secteur profitable à une minorité.
En effet, non seulement les vendeurs de ces produits ne payent pas d’impôts, mais aussi ils sont appuyés par les Occidentaux à débarrasser leurs Continents de ces déchets.
Si à présent, des mesures vigoureuses ne sont pas prises pour freiner l’envahissement de nos marchés de ces déchets, force est de reconnaitre qu’ils ne sont pas toujours conseillés pour la consommation.
Sur le plan de la santé, personne ne sait d’où viennent ces vieux matelas importés, par qui et à quand remonte la dernière utilisation ? Aujourd’hui, avec la prolifération des maladies contagieuses, à l’image d’Ebola, il y a lieu de se prémunir de beaucoup de précaution avant d’utiliser ces produits.
Sur le plan commercial, il n’est un secret pour personne que ces secondes mains font la concurrence déloyale à nos commerçants qui s’acquittent de leurs taxes et impôts. Ces « produits d’occasion », ordinateurs, téléviseurs, téléphones portables, machines à laver obsolètes, réfrigérateurs, à cause de leurs éléments constitutifs, sont aussi des facteurs non négligeables de pollution de notre environnement.
En tout cas, sur cette question, nous ne cesserons jamais d’interpeller nos autorités sur leur mission de sécurisation des Maliens et de leur environnement. Ledit commerce a pris tant d’ampleurs qu’il y a lieu de prendre des mesures rigoureuses à la dimension du problème pour arriver à le circonscrire. Le plus tôt serait le mieux, puisqu’il s’agit avant tout d’une question de santé, de sécurité des personnes.
Par Sékou CAMARA
Source: info-matin
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