Le nouveau programme de coopération entre notre pays et l’UNICEF sur la période 2015-2019 était, hier lundi, au cœur d’un atelier de dissémination qui s’est tenue au Haut conseil des collectivités. Objectifs, permettre aux conseillers nationaux de mieux comprendre le programme et recueillir les attentes des acteurs dans sa mise en œuvre.
L’ouverture des travaux était présidée par le 1er vice-président de l’institution, Azaz Ag LOUDAGDAG, en présence du représentant résident de l’UNICEF au Mali, Fran EQUIZA, de plusieurs conseillers nationaux.
Le nouveau programme de coopération de notre pays avec l’organisation onusienne porte sur une enveloppe d’environ 180 milliards de F CFA sur une période de 5 ans et se focalisera essentiellement sur les régions de Sikasso et de Mopti en raison des différentes privations dont souffrent les enfants dans ces deux régions.
Ce nouveau programme quinquennal comprend sept composantes sectorielles. Il s’agit de la santé, de la nutrition, de l’éducation de base, de la qualité équité, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement, de la protection des enfants, de la politique et de l’inclusion sociale. Il vise la réduction des disparités qui constituent un frein à l’accès aux services sociaux de base, des populations, notamment les communautés rurales les plus désavantagées.
Le représentant de l’UNICEF, Fran EQUIZA, a souligné que son organisation comptait sur l’engagement constant de tous les acteurs dans le suivi et la mise en œuvre des différentes composantes de ce nouveau programme pour le bonheur des enfants.
Selon Fran EQUIZA, ce programme de coopération Mali-Unicef 2015-2019 vise à améliorer les cadres de gouvernance. Cela, afin de faciliter l’accès aux services sociaux de base des communautés défavorisées, notamment les enfants et les femmes. La mise en œuvre de ce programme conjoint nécessite l’implication de l’ensemble des acteurs de la communication, pour impulser le changement de comportements.
Pour l’accès aux services sociaux de base, des études notent que moins de 10 % du PIB est consacré aux secteurs de la santé, de la nutrition, de l’éducation, de l’eau, de la protection des enfants et la réalisation des droits des enfants. Toutes choses qui font que ces services sont confrontés à d’importants obstacles. Les politiques sociales et les budgets de ces différents secteurs ne prennent pas suffisamment en compte les questions d’équité ; les systèmes d’information capables de fournir des données ventilées sur le genre sont peu développés. Le poids des normes sociales néfastes, le manque de ressources humaines et organisationnelles, la faible disponibilité des services et la pauvreté des ménages affectent l’offre et la demande de services.
Selon l’UNICEF, environ 2,5 millions d’enfants vivent avec moins de 1,25 dollar US par jour et souffrent d’au moins trois privations dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’eau et de l’assainissement, de l’éducation ou de la protection. La moitié de ces enfants vivent dans les régions de Mopti et Sikasso. Dans les régions du nord (Gao, Tombouctou et Kidal), qui abritent près de 15 % de la population, le poids relatif des privations est encore plus important et traduit une faible couverture ainsi que d’importantes disparités de couverture en services sociaux de base.
Par ailleurs, le nombre d’enfants non scolarisés est estimé à 1,2 million (UNICEF, Bureau régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre) pour des raisons liées à l’insuffisance de l’offre éducative, aux dysfonctionnements de la carte scolaire et aux barrières financières et culturelles.
Seuls 37 % (39 % de garçons et 35 % de filles) des enfants sont scolarisés à l’âge requis (7 ans) et le taux net d’achèvement du premier cycle de l’enseignement fondamental (cycle primaire) est de 59 % seulement (72 % chez les garçons, 48 % chez les filles).
Au cours des travaux, les différentes composantes du programme ont été exposées aux participants. Outre le programme de coopération Mali-UNICEF, les travaux ont porté sur la situation alimentaire et nutritionnelle dans les deux régions, le cadre conceptuel de la malnutrition, la politique nationale de nutrition et le plan d’action multisectoriel au Mali, entre autres thèmes.
Rappelons que le présent programme sera une contribution aux priorités nationales dans le cadre du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté 2012-2017. Il va également participer à la mise en œuvre du Plan-cadre des Nations-Unies d’assistance au développement 2015-2019. Aussi, une attention particulière sera accordée à l’intégration de l’équité, du genre, de la résilience et de la consolidation de la paix au Mali.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin
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