Son parti est membre de la majorité présidentielle, mais Oumar Mariko ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de parler d’IBK et de son régime. Il annonce qu’il se présentera en 2018.
C’est bien connu, la présidentielle de 2018 arrive à tout petits pas au Mali. D’ores et déjà, un pan du voile se lève jour après jour sur les potentiels candidats, qui ne font plus mystère de leur ambition : ils lorgnent sur le palais de Koulouba. Hier, c’était Moussa Mara, ancien Premier ministre, dont on dit qu’il a une obsession du pouvoir qui va grandissante.
Il y a plus d’une semaine, l’hebdomadaire Jeune Afrique a publié un article où il met en vedette Oumar Mariko, le secrétaire général du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI). Le député élu à Kolondièba envoie une volée de bois vert au Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir) et son chef, Ibrahim Boubacar Keïta, qu’il a pourtant soutenu au second tour de l’élection présidentielle en 2013.
Celui qu’on appelle « l’éternel opposant » affirme qu’il ne lui a jamais été proposé d’être ministre et revient sur son soutien au coup d’État qui renversa le régime, légal et constitutionnel, de l’ex-président Amadou Toumani Touré. Mais le plus saisissant dans l’affaire, c’est qu’Oumar Mariko se pose comme « une alternative ». « En 2018, ce sera peut-être l’heure de Mariko », dit-il.
On comprend sans mal que l’ancien leader estudiantin n’a toujours pas dilué dans un peu d’eau sa frustration contre les actuels « maîtres » du Mali qu’il accuse de « non-gérer » le pays et de s’être lancés dans une course au poste, au pouvoir et aux privilèges. Il dénonce une gestion erratique et patrimoniale du pouvoir. Si les temps changent, les discours de Mariko, eux, ne change pas.
La candidature de deux leaders de parti appartenant à la majorité présidentielle, Moussa Mara pour Yelema et Oumar Mariko pour SADI, est sans conteste le signe d’une majorité présidentielle bancale, affaiblie face à une opposition qui ne perd aucune occasion pour la frapper de coups aveugles. Mais, pour d’autres, cette fissure au sein de la majorité présidentielle serait un plan savamment ourdi destiné à affaiblir l’opposition en 2018.
En tout cas, la détermination d’Oumar Mariko à vouloir se hisser sur le fauteuil tant convoité de président, ne fait doute pour personne et n’a rien de surprenant, car Oumar Mariko a été candidat aux élections présidentielles en 2002 où a il a obtenu 0,8% des voix, en 2007 et en 2013, au nom du SADI, parti qu’il a fondé en 1996, situé à gauche sur l’échiquier politique. En 2007, il est élu député.
Panafricain, de gauche, nombreux sont ceux qui pensent qu’on peut tout reprocher à Oumar Mariko sauf de manquer de courage et d’amour pour le Mali. L’on garde de lui le souvenir de ces journées de mars 1991 où il était à la tête du fer de lance de la révolution, à savoir le mouvement estudiantin. L’avenir dira si Koulouba ouvrira ses portes à Oumar Mariko, qui dit souhaiter « bâtir un État démocratique fort, respectueux des valeurs républicaines, et de la répartition équitable des ressources du pays ».
Boubacar SANGARE
Source: Journal du Mali
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