Après plusieurs années d’affrontement parfois meurtriers entre les communautés de Samaya dans le Mandé, sur initiative du juge de Kangaba, elles ont décidé de faire la paix. Une signature de protocole d’accord a eu lieu à cet effet, le lundi 30 mai dernier au Conseil de cercle de Kangaba.
Ont pris part à cette cérémonie heureuse l’ensemble des chefs coutumiers des villages de Samaya, le juge de Kangaba, le Président du Conseil de cercle, les maires, le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, les députés et les représentants des ministres de la Réconciliation nationale et celui de la Justice.
C’est le maire de la commune rurale de Minidian, Nzé Synayogo, qui donna le ton en souhaitant la bienvenue dans sa commune. Selon lui, c’est une cérémonie pleine de signification, car elle consacre le retour de la paix et la cohésion entre les communautés de Samaya. Le Président du Conseil de cercle, Bakary Bamba Keïta dit Bou, estime que c’est l’orpaillage qui est à la base de ce problème. Un problème qui a empêché les populations de cultiver et de faire l’orpaillage, car elles ont peur des représailles des autres communautés.
Le chef coutumier de Samaya, Fodékoumba Diawara, a indiqué que c’est dans la paix qu’ils peuvent prospérer. Il a rassuré les uns et les autres qu’à partir de ce jour, les communautés de Samaya s’engagent à ce que de pareilles situations ne se reproduisent plus.
L’homme du jour, le juge de Kangaba, initiateur de la réconciliation, Sékou Zana Traoré, visiblement très ému des propos des uns et des autres à son endroit, confiera que ce sont les notabilités de Kangaba qui lui avaient demandé de veiller sur la ville lors de sa prise de fonction.
«A ma prise de fonction, j’ai trouvé des situations assez pourries entre des communautés. Le rôle du juge ne consiste pas seulement à réprimer et à emprisonner des gens. Si je m’étais mis à le faire, j’allais enfermer tout le monde. Mais, il y a une autre alternative qui consiste à réconcilier les communautés», dit le jeune juge.
Sékou Zana Traoré pense que son rôle de juge de paix consiste à restaurer la paix et la quiétude entre les populations. Car, ces conflits entravent le développement des contrées.
Dans la convention que les populations ont paraphée, les uns et les autres se sont engagés à reconnaitre la chefferie des Diawara à Samaya. Ils sont d’accord pour une gestion consensuelle des affaires du village sous l’autorité du chef de village. Les jeunes des villages s’en tiendront aux décisions des chefs de village. La convention décide du maintien de la coopérative du village; de la gestion des sites d’orpaillage comme par le passé; le maire sera la seule autorité à délivrer des tickets sur les sites d’orpaillage. Enfin, les uns et les autres se sont engagés à retirer toutes les plaintes pendantes devant la justice.
Tirant les conclusions de la rencontre, le Préfet de Kangaba, M. Samaké, a salué le sens élevé de l’ouverture, de dialogue et de consensus des populations, mais surtout du juge Traoré. Pour lui, c’est l’aboutissement d’un long processus qu’il dit souhaiter voir se multiplier dans le pays. Il conclut en demandant aux uns et aux autres de respecter leurs engagements.
Harber MAIGA
Source: Le Prétoire
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