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Oumar Ibrahim Touré, ministre commissaire à la sécurité alimentaire: “425 000 Maliens qui pourraient connaître des difficultés alimentaires pendant la période de soudure. ”

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L’implantation de son parti, l’Alliance pour la République (APR), le projet de distribution alimentaire gratuite, la mise en œuvre de l’Accord de paix, les actions du gouvernement ainsi que du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta, le président du parti  APR non moins commissaire à la sécurité alimentaire avec rang de ministre, M. Oumar Ibrahim Touré sans détour a répondu à toutes nos  vues dans une interview qu’il nous a accordée dans son bureau sis à Hamdalaye ACI. 

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Leader incontestable et travailleur acharné, nous l’avons trouvé  bien occupé à fouiller les  dossiers brulants du département.  Malgré l’heure tardive, il ne veut rien laisser dans le tiroir. Nous avons dû attendre un peu  pour qu’il finisse avec les derniers dossiers. Peu après, le ministre demande qu’on nous fasse entrer. Il est donc prêt à répondre à nos questions.

Soloni : Votre parti a fêté récemment ses trois ans. Pouvez-vous nous faire de façon succincte le bilan de ces trois ans sur l’échiquier politique malien ?

Oumar Ibrahim Touré : APR est un jeune parti qui vient de boucler ses trois ans le 24 mai dernier. En termes de bilan, notons premièrement l’implantation du parti : aujourd’hui, l’APR est implantée sur l’ensemble du territoire national. La conférence nationale qui était le dernier évènement organisé avant la commémoration de l’anniversaire a suffisamment prouvé la présence de l’APR sur l’ensemble du territoire malien et cela est très important pour nous. Deuxièmement, l’APR enregistre des adhésions massiveset là également, sur l’ensemble du territoire national, ce qui fait que nous comptons dans nos rangs plus de 300 conseillers municipaux et 18 maires. Évidement nous n’étions pas là pendant ces élections ce qui  veut  tout simplement dire qu’il y a eu beaucoup d’adhésions et quand vous avez un élu qui vous rejoint, c’est quand même beaucoup de  militants et de citoyens.

Un autre bilan, c’est notre représentativité  à l’assemblée nationale  par un député élu à Mopti. Au delà de tous ces aspects, nous sommes un parti  dont les cadres sont présents dans les plus hautes sphères de l’Etat notamment dans le gouvernement. Vous savez certainement que  le premier vice président du Parti, le Ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, même s’il est  un ministre de la plate forme ( il a été  proposé par la plate forme),il reste tout de même militant du parti APR et moi-même président du parti, je suis commissaire à la sécurité alimentaire avec rang de ministre sans compter tous les cadres du parti qui sont présents et qui  contribuent à soutenir les actions du gouvernement et les actions  du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita, président de la république du Mali.

Au plan politique nous sommes membres de différents regroupements, notamment la CMP (Convention de la Majorité Présidentielle) et je peux vous assurer que nous y jouons un rôle extrêmement important. Nous sommes une force de proposition et nous contribuons  de façon efficace à faire en sorte qu’il y ait des avancées au niveau de cette majorité dans le cadre non seulement du soutien aux actions du gouvernement mais aussi à celui du Président de la République. Nous sommes également membre de la APM (Alliance Pour le Mali) qui est un regroupement de dix partis politiques avec vingt trois députés à l’Assemblée nationale, donc la deuxième force politique à l’Assemblée nationale. Depuis la création de ce regroupement, la présidence est assurée par l’APR ce qui est une marque de  confiance en notre parti. C’est aussi quelque chose qui est politiquement très importante pour un jeune parti comme l’APR. Au-delà, il y a eu beaucoup d’activités politiques que nous menons. Nous tenons normalement tout ce qu’il y a comme instance statutaire. Nous avons tenu notre premier congrès ordinaire,  notre première conférence nationale mais aussi notre premier congrès de jeunes et des femmes. Donc aujourd’hui, toutes l’architecture est là il ne nous reste qu’à maintenir le cap.

Outre le territoire national, le parti est très bien implanté à l’extérieur, dans les pays de  l’Afrique de l’ouest, en Afrique centrale, en Europe notamment en France et en Amérique ( aux USA).

Quelles sont les ambitions de l’APR pour les élections communales à venir en termes de conseillers communaux ?

Pour les élections communales, au regard de l’implantation du parti et de l’engouement qui l’entoure, nous ambitionnons 2000 conseillers municipaux.

Ne pensez-vous pas que ce soit trop élevé pour un jeune parti comme le vôtre ?

Ce chiffre parait élevé à première vue mais en réalité  non car nous avons des structures installées, des hommes et des femmes qui animent le parti avec un dévouement inconditionnel et nous allons travailler à cela. C’est un objectif politique et nous croyons fermement qu’en conjuguant nos efforts, cet objectif sera à notre portée.

Monsieur le Président, l’application de l’Accord d’Alger un an après sa signature n’est pas toujours effective. Les attaques des groupes terroristes se multiplient contre nos forces de sécurité et les forces étrangères. Comment analysez-vous la situation au niveau de votre formation politique ?

Quoi qu’on dise, nous  croyons que l’accord d’Alger est un outil indispensable pour la réconciliation nationale et la paix.  C’est vrai qu’il y a des voix discordantes qui disent beaucoup de choses mais un accord n’est jamais parfait, il s’améliore. Aujourd’hui, nous pensons que ce qui a été signé nous permet d’avancer. Vous conviendrez avec moi que le gouvernement a fourni beaucoup d’efforts. Il est vrai que beaucoup de malentendus existent dans la mise en œuvre de cet accord mais nous pensons que tout ceci n’est pas insurmontable. Malgré tout ce qui se passe ces derniers temps avec la recrudescence des attaques comme vous venez vous-même de le dire, avec beaucoup de problèmes et d’incompréhensions cependant, nous constatons que depuis les dernières 72 heures la situation a commencé à s’améliorer. Ne serait-ce que les accords qui sont entrain d’être trouvés pour la mise en place des autorités intérimaires ? Ce qui est vraiment important. Ce sont donc des pas qui peuvent ramener la confiance parce que la confiance doit venir de façon progressive.  A l’APR, nous pensons qu’aujourd’hui ce qui est fait comme effort est à encourager  et  à notre niveau, nous avons pris l’accord et avons même organisé des ateliers autour de cet accord afin que nos militants puissent se l’approprier. Nous sommes toujours dans cette dynamique de continuer sa mise en œuvre. Même s’il ya des problèmes, il y a quand même des  avancées qu’il faut saisir et progresser avec.

Monsieur le Président, vous êtes aussi ministre Commissaire à la sécurité alimentaire. A ce titre, vous avez procédé au lancement de l’opération de distribution gratuite de céréales. Peut-on savoir les zones concernées par cette opération et comment l’aide sera-t-elle distribuée ?

Bon, c’est différent du cadre politique (rire). Effectivement en ma qualité de ministre Commissaire à la sécurité alimentaire,  j’ai procédé le samedi 11 juin 2016 avec mon équipe bien sûr,  au lancement de la distribution gratuite de céréales sur l’ensemble du territoire national. Je vais vous dire, même si le Commissariat joue un rôle de coordination, nous avons des outils à notre niveau qui nous permettent de prendre des décisions. Dans le cadre de ces outils, nous avons le Système d’alerte précoce (SAP) qui chaque année examine la situation alimentaire et nutritionnelle du pays de façon minutieuse sur l’ensemble du territoire national même les lieux les plus reculés. Et des rapports sont fournis. C’est sur la base de ces rapports que les populations maliennes sont classées. Nous avons 5 phases. La première, c’est la phase où Il y a rien à signaler, la deuxième  phase est la phase des difficultés économiques légères ou sévères, une troisième phase avec des difficultés alimentaires. Autre phase, la crise alimentaire et la cinquième phase c’est  la famine. Dans le cadre de notre pays, malgré la bonne campagne agricole, le Système d’alerte précoce (SAP) nous a indiqué qu’il y a 425 000 Maliens qui pourraient connaître des difficultés alimentaires pendant la période de soudure. Ce sont ces 425 000 Maliens qui seront concernés par ces distributions alimentaires gratuites pendant la période de soudure qui va du début  juin à fin août.

Après l’identification, nous avons des ONG partenaires pour la distribution. Il s’agit des ONG qui vont aller sur le terrain pour faire le ciblage. Par exemple, quand on vous donne une commune dans laquelle 15% de la population est vulnérable, c’est à l’ONG qui est chargée de la distribution qui doit identifier ces 15% de la population. Et c’est ce pourcentage qui sera servi. C’est un travail qui se fait avec tout un ensemble, les chefs de village, les leaders communautaires, les autorités administratives et politiques. Il faut préciser que ce ne sont pas des distributions généralisées car le Mali ne connait ni crise alimentaire, ni famine. Ce sont des difficultés alimentaires dû logiquement aux difficultés financières que connaissent certaines populations  dont nous avons besoin de renforcer la résilience. Au-delà des ONG, nous avons des commissions de distribution qui vont être là, dont les autorités administratives. Nous avons aussi dans le cadre de cette distribution des partenaires comme le Programme alimentaire mondial et le Système d’alerte précoce. Toute chose qui nous permet de dire que l’opération va bien se dérouler grâce au dispositif qui a été mis sur place.

Pensez-vous que ces aides alimentaires arriveront à bon port ? Vous ne craignez pas des détournements de ces aides?

Je suis convaincu et il n’y aura pas de problème à ce niveau parce que le dispositif qui a été mis en place permet de réussir ce programme de distribution. Beaucoup de paramètres ont été améliorés  pour minimiser ces cas qui vous préoccupent. Comme je le disais, parmi les dispositions nous avons non seulement impliqué  les autorités administratives, les commissions locales de distributions alimentaires, les ONG,  mais aussi les populations sont informées. Elles savent par exemple  les quantités qui doivent aller dans chaque commune, le nombre de kilo par homme qu’il faut par personne parce que nous donnons 27 kilos par personne et par mois. Une famille de 10 personnes  bénéficie de 270 Kilos. Une fois ces informations données, nous allons bientôt envoyer des agents sur le terrain avant pour appuyer la mission. Il y aura également des missions du commissariat avec deux hommes sur le terrain pour donner de larges informations sur  les procédures. Dans le cadre d’une large communication, nous avons  un sketch  du  groupe gniongolon et qui explique tout ça sur l’antenne de la télévision nationale.

Amadingué Sagara et Nouh Poudiougo

 

Source: SOLONI

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