Faire de l’agriculture irriguée et la mécanisation agricole un vecteur principal du décollage économique du Mali, avec notamment l’aménagement à l’horizon 2018, de 100 000 ha de terres, c’est un des objectifs du président de la République qui multiplie les initiatives en ce sens, comme le barrage Seuil agricole de Kourouba qui sera fonctionnel dans 24 mois et dont la pose de la première pierre a été effectuée le 2 juin dernier par le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, dans le cadre du Programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (Pdi-Bs).
C’est dans une ambiance festive et fraternelle que le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, a procédé le 2 juin dernier, à la pose de la première pierre du barrage Seuil de Kourouba. Cet événement, qui restera longtemps gravé dans la mémoire des populations de cette localité, a été rehaussé par la présence de plusieurs invités de marque dont des députés, des représentants de la Banque islamique de développement (Bid) de la Banque ouest africaine de développement (Boad) ainsi que la représentante résidente de la Banque africaine de développement (Bad) chef de file des bailleurs de fonds du Pdi-BS. Sans oublier les autorités politiques et administratives. Tous les ingrédients réunis, cette cérémonie ne pouvait qu’être belle. Dans son mot de bienvenue, le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, précisera que la pose de la première pierre du barrage Seuil de Kourouba s’inscrit dans le cadre du Programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (Pdi-BS). Avant de rappeler que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a placé sous son mandat l’agriculture irriguée associée à la mécanisation agricole, comme vecteur principal du décollage économique du Mali. Cela passe aussi par l’aménagement, à l’horizon 2018, de 100 000 ha de terres afin de soustraire le secteur des aléas climatiques.
Il faut noter que cet ouvrage est constitué d’un seuil mobile de 272,5 mètres de long et comporte les équipements classiques d’un pont routier aux normes de la Sous-région, pour la chaussée, les trottoirs… D’un coût global de plus de 12 milliards de Fcfa pour un délai d’exécution de 24 mois, cet ambitieux projet est entièrement financé par la Banque africaine de développement (Bad), chef de file des bailleurs de fonds du Programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (Pdi-BS). Les travaux seront réalisés par l’entreprise Cgc-Mali tandis que la surveillance des travaux est assurée par le Groupement de Bureaux d’Ingénierie-Conseil Egis International/Coynes et Belliers et Betico.
“Le projet du barrage Seuil de Kourouba, de par la pertinence de ses objectifs, a suscité d’immenses d’espoirs non seulement pour les populations riveraines du Sankarani, mais aussi pour les structures d’encadrement, notamment l’Office de développement rural de Sélingué (Odrs) et l’Office de la haute vallée du Niger (Ohvn). Au plan socio-économique, l’impact du Seuil de Kourouba se traduira par la réduction de l’exode rural, par la création d’emploi au niveau local et par le renforcement de capacités des couches professionnelles des différents secteurs de développement” dira le Ministre Denon.
Il a aussi tenu à rappeler que la fonction principale du seuil de Kourouba consiste aussi au rehaussement du plan d’eau de Sankarani en période d’étiage, pour garantir la mise en eau des plaines aménagées et de sécuriser les récoltes et les revenus des populations. Il est également un dispositif stratégique pour la régulation du cours du Sankarani et pour la relance des productions et de la productivité des systèmes agro-sylvo-pastorales et halieutiques de la zone. “Ce qui permettra d’accroitre à moyen terme les superficies irriguées sur 5 000 ha en amont et aval du barrage de Sélingué” dira le ministre de l’Agriculture.
Il a saisi cette opportunité pour rendre, au nom du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et du Premier ministre Modibo Kéïta, un hommage à l’ensemble des partenaires techniques et financiers du programme, notamment la Banque africaine de développement (Bad) pour son partenariat fécond et son accompagnement pour cet important projet.
Il est nécessaire de rappeler que le Programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (Pdi-BS) a été initié par le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers, en guise de réponse aux effets du changement climatique et à la lutte contre la pauvreté dans sa zone d’intervention, par l’augmentation des productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles sur une base durable. Aux dires du ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, la mise en œuvre de ce programme permettra la production additionnelle annuelle d’environ 52 240 t de riz paddy, 3 620 t de produits maraîchers, 4 880 t de poisson, 5225 Kg de viande et 6 078 000 litres de lait pour une valeur additionnelle annuelle globale d’environ 12 050 000 000 Fcfa, dans les zones de Sélingué, Bla/San et de Djenné. A.B. HAÏDARA
POURQUOI LE SEUIL DE KOUROUBA ?
L’aval du barrage recèle un potentiel de terres irrigables estimé à (10000ha). Dans cette zone, où l’on pratique les cultures sèches et la riziculture, l’insuffisance des infrastructures hydro agricoles reste un problème majeur pour la production agricole. Ce manque d’infrastructure ne permet pas de diversifier les cultures à haut rendement et à haute valeur ajoutée dans l’économie des exploitants.
Sur ce potentiel, seuls les périmètres de Sélingué (1.300 ha) et de Maninkoura de (1.094ha) sont aménagés à ce jour grâce aux financements de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Le périmètre de Maninkoura qui couvre une superficie de 1094 ha de terre à grande potentialité agricole, est très sous-exploité à cause de l’insuffisance d’eau pendant la contre-saison.
En effet, pendant les mois de novembre à mars où les débits turbinés du barrage étant très faibles, l’approvisionnement en eau des stations de pompage est difficile à cause du faible niveau d’eau de la rivière. Ce déficit en eau ne permet pas d’étaler le calendrier cultural sur toute l’année. C’est pourquoi, l’eau demeure un facteur limitant pour une mise en valeur rentable de ce périmètre et de toutes les plaines situées en aval du barrage de Sélingué.
Cependant, les débits turbinés s’écoulent normalement vers le fleuve Niger d’où la nécessité de réaliser un ouvrage de rehaussement du niveau d’eau de la rivière dans le but de garantir l’irrigation des périmètres pendant toute l’année.
Dans le cadre du Programme de Développement de l’Irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS), il est prévu de résoudre de façon pérenne et durable, le problème d’eau du périmètre de Maninkoura pendant la contre-saison à travers la construction d’un seuil sur la rivière Sankarani. En plus de la sécurisation de l’approvisionnement en eau des stations de pompage du périmètre de Maninkoura, cet ouvrage facilitera la valorisation des eaux du Sankarani par l’aménagement de 5000 autres ha de périmètres situés entre le barrage de Sélingué et la confluence avec le fleuve Niger. Ce seuil servira de catalyseurs pour le développement économique et social des villages concernés à travers le désenclavement entre les deux rives de la rivière et la production d’électricité afin d’électrifier les villages riverains d’une part et d’autre part de réduire la dépendance des périmètres irrigués visa à vue de l’EDM pour la fourniture d’électricité aux stations de pompage et les frais de pompage d’électricité.
Le Sankarani peut fournir d’importantes ressources en eaux de surface mais qui sont tributaires de la gestion de la centrale hydro-électrique de Sélingué pour les besoins hydro-électriques (remplissage de la retenue en hautes eaux, lâchers en hautes eaux, turbinages).En effet, pendant la période de basses eaux correspondant à la campagne de contre-saison, les débits restitués à l’aval (débits turbinés) ne permettent pas de satisfaire l’alimentation optimale des stations de pompage du périmètre de Maninkoura.La première vocation du seuil de Kourouba est le rehaussement du plan d’eau du Sankarani pour sécuriser la mise en eau des périmètres aménagés en amont de ce Seuil. Parallèlement à cela, la construction de ce seuil permettra la production d’énergie électrique destinée aux besoins des stations de pompage des périmètres et de l’électrification rurale par la création d’une chute d’eau. Le seuil servira au désenclavement des deux rives de la rivière Sankarani par la construction d’un pont métallique en son sein.
Les caractéristiques du seuil devront permettre de :
– Alimenter de façon optimale les stations de pompage existantes du périmètre de Maninkoura en contre-saison froide par les débits du Sankarani et de faciliter l’aménagement de 5000ha de périmètres en rive droite du Sankarani.
– Bénéficier d’une chute nette de l’ordre de 2.50 à 3 m pour les débits nominaux turbinables afin de satisfaire les objectifs de production électrique;
– Limiter la surélévation de la ligne d’eau en crue à l’amont du seuil projeté, de façon à ne pas réduire notamment la hauteur de chute turbinable au droit du barrage de Sélingué.
– Désenclaver les deux rives de la rivière.
Description du seuil
Le seuil projeté est localisé dans un tronçon de rivière dans lequel un ilot central, insubmersible pour les crues courantes, sépare le lit en deux biefs.
A cause de la présence de l’ilot central, l’ouvrage va comporter 3 parties bien distinctes : la première partie sur la rive droite du Sankarani (environ 92,5m de long), la deuxième au niveau de l’ilot (110m de long) et la dernière sur le bras gauche sur une longueur de 70m.
La longueur de ces deux biefs à la cote 328.70 m, est égale à 200 m environ. La longueur déversante disponible après dimensionnement des ouvrages est de 138 m dont 80 m de seuil mobile et 58 m de seuil fixe.
Le seuil comprend les parties (voir figure) :
– La partie mobile du seuil (rive gauche de la rivière) recevra les clapets mobiles à vérins hydrauliques conçus pour les installations à écoulement en surface libre où le niveau amont doit être contrôlé.
– L’ilot central
– La partie fixe du seuil (rive droite de la rivière) recevra la petite usine hydroélectrique de 3,8 MW et constituée de 12 turbines type VLH3550 pour la basse hauteur de chute. Aussi, pour la valorisation du potentiel halieutique de la zone, une passe à poissons d’une longueur de 112,50m et d’une largeur 1,50m, est prévue pour la circulation libre des poissons entre le fleuve Niger et la rivière Sankarani.
– Pour le désenclavement de la zone, le seuil de Kourouba sera équipé d’ouvrages de franchissement. Le pont proposé au-dessus du seuil est de type Unibridge à 2 voies et de 2 trottoirs (pour les cyclistes et les piétons) métalliques modulaires (voir figure coupe transversale du clapet). Ce pont sera raccordé à la route Kourouba-Dangassa-Dialakoroba pour rejoindre la RN7 et à la digue de protection du périmètre de Maninkoura de la station d’exhaure N°5 pour rejoindre à Figuirakoro, les pistes Sélingué-Maninkoura et Maninkoura-Figuiratomo.
– Pour la sécurisation du périmètre de Gouala – Kourouba il contre les crues de la rivière, il est prévu de réaliser une digue de protection en rive droite.
– Identification des voies d’accès au seuil
Les pistes rurales reliant le seuil à la route nationale N°7 (Kourouba-Dagassa-Dialakoroba et Kourouba-Faraba-Ouelessebougou) sont fortement dégradées. Dans le but de réhabiliter ces pistes, une étude d’identification des voies d’accès a été réalisée par le PDI-BS et sera soumis aux partenaires techniques et financiers.
Alou Badra HAIDARA
Source : Aujourd’hui-Mali
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