Le mandat de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) établi sur la base de la résolution 2227, arrive à expiration la fin de ce mois, dans un contexte marqué, d’une part, par des difficultés dans la mise en oeuvre de l’accord, et d’autre part, par la multiplication des attaques des groupes terroristes devenus particulièrement dangereux pour les casques bleus.
En effet, de février à mai 2016, soit une période de 4 mois, 19 casques bleus ont été tués, suite à des actions terroristes dont 12 pour le seul mois de mai. Ceci vient confirmer la thèse selon laquelle la Minusma reste, à ce jour, la mission onusienne la plus dangereuse avec le plus fort taux de morts au sein de la force onusienne. Une situation qui vient, dès lors, poser toute la problématique du mandat confié à la mission ; un mandat qui ne donne que très peu de marge de manœuvre aux force de l’Onu de se défendre contre la horde terroriste qui les attaque quotidiennement, en brousse, dans la périphérie des grandes villes, à l’intérieur des villes et….même dans leur camp. Une triste réalité qui ne laisse aucun doute sur le fait que les casques bleus deviennent aujourd’hui la cible des groupes sans foi, ni loi. Le Conseil de Sécurité appelé à plancher très prochainement sur la situation sécuritaire au Mali, se doit de tenir compte de cette dégradation (détérioration ?) de la situation, lors de l’adoption du prochain mandat de la Minusma.
C’est dans cette même perspective (du renouvellement du mandat) que Mohamed Saleh Annadif, Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’Onu, et non moins chef de la Minusma, a présenté, jeudi dernier devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, le Rapport du Secrétaire Général de l’Organisation, traitant de la situation au Mali. La cérémonie s’est déroulée en présence d’une forte délégation du gouvernement malien, conduite par le Premier ministre Modibo Keïta et comprenant le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Dans son discours prononcé devant le Conseil, le chef du gouvernement a évoqué certains blocages rencontrés dans le processus de mise en œuvre de l’accord. Modibo Keïta a aussi insisté sur l’opportunité des sanctions dont le Conseil de Sécurité avait menacé «tous les acteurs qui constituent une menace à la mise en œuvre de l’accord et qui ne se démarquent pas des groupes terroristes». «Il est utile et urgent que cette disposition soit mise en œuvre», a soutenu Modibo Keïta. Qui a ensuite plaidé auprès du Conseil de Sécurité, afin qu’il tienne compte (dans sa Résolution) de la nouvelle donne sur le terrain. Un terrain où tous les efforts de paix risquent d’être annihilés par une montée en puissance d’une coalition de groupes terroristes et du narcotrafic. Face à une telle situation, Modibo Keita propose au Conseil, «une redéfinition des règles d’engagement de la Minusma» ; laquelle se doit désormais d’être dans une «posture plus robuste et plus active, a déclaré le chef du gouvernement malien.
La rédaction
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