Après plusieurs années d’intenses négociations, le septentrion malien continue toujours de tanguer dans la violence et la guérilla. Des affrontement larvés sont quotidiens et ne cessent de semer la mort et le chaos dans cette partie du pays. Ces derniers jours, le conflit entre groupes armés rivaux ont fait plusieurs morts, des blessés et des prisonniers. Cela s’est passé à Douentza dans la région du Gourma. Toute chose qui a finalement incité à nouveau les autorités à se lancer dans un processus de réconciliation et de pacification de la bande.
A Bamako on veut éteindre définitivement le feu qui brûle dans le désert malien. Ce qui justifie la rencontre qui s’est tenue dans la capitale malienne, et qui a concerné les responsables des différents groupes rivaux pour tenter de ramener le calme et trouver des solutions de cohabitation pondérée. Il faut sonner le glas des violences, redonner “la vie” aux populations dont la quiétude est troublée au fil des jours. Autour de la “table de l’espoir”, des responsables du groupe d’autodéfense des Touareg de la tribu des Imerades et ses alliés (Gatia) et autres mouvements armés du Nord ont fait état de leur engagement pour la stabilité dans leur biotope commun.
Étaient également présents, des représentants de l’Association des amis de la culture peule, Tabital Pulaaku, des Peuls du Mali. Une présence fort appréciée, car, la plupart des combattants du groupe dit “Ganda Izo”, arrêtés, blessés ou tués lors des derniers massacres, sont de l’ethnie peule. Ainsi, cette concertation de large ouverture qui a réuni les rebelles, les groupes armés de la plateforme et le gouvernement a adopté la mise en place d’autorités intérimaires qui devront administrer les régions. Des tentatives de par le passé avaient fait chou blanc.
Chaque bloc armé, sûr de son arsenal et de sa puissance de feu se montrait intraitable. Cette fois-ci ce sont les responsables des groupes armés rebelles qui, jadis, avaient claqué la porte qui ont pris la résolution de revenir dans le processus. Ce qui laisse fort à espérer que le protocole est parti sur une bonne base et que les cliquetis des armes seront définitivement étouffés dans cette partie du Mali.
En effet, les autorités intérimaires qui seront mises en place dans les collectivités territoriales des cinq régions administratives auront la mission de pacifier davantage le nord-Mali. Une convention a été signée à ce propos et le document paraphé et adopté par les différentes parties prenantes précisent également que dans chaque région, des membres de l’autorité intérimaire seront désignés de manière consensuelle. Composées de représentants des groupes armés et ceux du gouvernement, ils auront à leur tête un président qui sera provisoirement le chef de l’exécutif local.
Dans les clauses dudit document, les ex-belligérants insistent sur la gestion concertée des affaires, que ce soit au niveau de la région, des conseils du cercle ou encore des communes. Dans ce cas, groupes armés et agents de l’Etat cohabiteront pour assurer mutuellement la sécurité et surtout le retour des services sociaux de base dans cette zone rouge du Mali. On verra donc à moyen terme, une présence par exemple de l’Etat dans la localité de Kidal, actuellement aux mains des rebelles.
Le document fixe même un calendrier de mise en place des autorités intérimaires, du redéploiement de l’administration de l’Etat, des services techniques comme l’énergie, l’éducation et la justice. Un accord qui relance donc le processus de paix dans le nord du Mali. Au-delà de la paperasserie, si cette volonté manifestée d’apaiser le septentrion malien venait à être une réalité, ce serait une bouffée d’oxygène pour la lutte contre le terrorisme engagée par les pays africains. La porosité des frontières, la libre circulation des armes et le banditisme grandissant dans les zones limitrophes des pays favorisent considérablement les contaminations terroristes.
La stratégie inter-Etats de mutualisation des expériences martiales et de lutte contre le terrorisme transnational prôné par les Etats d’Afrique implique que chaque pays maîtrise l’intégralité de son territoire. Sur ce plan, l’accord de Bamako constitue un moyen idéal pour endiguer le terrorisme devenu rampant d’une part, et, de l’autre, un réel espoir pour l’unité rêvée du Mali.
Par Wanlé Gérard Coulibaly
Source: Sidwaya
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