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Frais de bouche du ministre : un directeur sacrifié

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Dans la Cité administrative, on ne parle que de ça. Il s’agit de ce ministre qui s’est débarrassé d’un de ses directeurs pour des raisons peu avouables. Même dans le bâtiment qui héberge son département, on ne parle que de ça chez ; des voisins qui se gaussent de ce comportement jugé quelque peu osé.

cite administrative bamako desorde

Officiellement, le directeur qui n’avait pas encore bouclé une année à la tête de sa structure, a été relevé pour des questions de gestion. Peut-être. Mais officieusement, les raisons seraient toutes autres.

En effet, le ministre en question est connu pour avoir de gros besoins d’argent. Sous Alpha, ses compétences supposées, mais surtout le jeu des équilibres l’avait propulsé dans le gouvernement. Après, il lui a été confié une structure qui charrie beaucoup de projets et d’argent. Pendant plus de 15 ans, il y a fait la pluie et le beau temps ; et également des balafres persiflent quelques personnes. Quand il a été rappelé dans le gouvernement, son premier souci a été financier. Son directeur financier et du matériel a été commis pour sensibiliser les autres directeurs dépendant de son ministère sur la précarité financière du ministre.

L’incompréhension n’avait pas été complètement dissoute quand il a été nommé à un autre ministère qui assure la tutelle de son ancienne structure. Son remplaçant qui vient de la même région que lui-même, s’ils ne sont pas logés au même niveau dans la stratification sociale, a fait ce qu’il a pu. Mais, selon nos informations, il a «commis» deux erreurs : traîner les pieds pour la satisfaction des besoins exprimés ; s’intéresser de plus en plus à la gestion de son prédécesseur et moins au ministre. Aux dernières nouvelles, un appel à candidature a été lancé pour recruter un nouveau directeur général. «On peut parier que le ministre a déjà son homme de main», disent ceux qui ne sont pas loin du dossier.

100 millions encaissés

La publication des factures impayées (eau et électricité) du président du Parena semble avoir fait tache d’huile. Car, depuis cet accroc à amplitude mineure, tous les cadres, directeurs, ministres, responsables, à quel niveau que ce soit, semblent mettre du cœur à se mettre à jour dans le paiement de leurs factures. Tiébilé Dramé, qui sait très bien communiquer, pense que cette affaire relève de sa vie privée.

Ce faisant,  elle ne devait point être mise sur la place politique. Mais le président du Parena n’a jamais dit qu’il était bon payeur. D’ailleurs, il n’a pas encore tout payé. Effet collatéral bénéfique, tous les politiques et cadres de l’État ont couru aux guichets pour solder leurs créances. Selon nos informateurs, les deux sociétés ont encaissé pour l’occasion plus de 100 millions. C’est dire que face à la honte et l’humiliation, les Maliens se mettent à jour. C’est connu : plusieurs ministres et fonctionnaires abusent de l’Etat. Il en est de même pour les opérateurs économiques, surtout ceux qui évoluent dans l’industrie.

Nos prières en chiffres

En ce mois de Ramadan, c’est la période du vrai bonus et de la vraie promotion. Au tableau des récompenses pour les fidèles musulmans, Dieu ouvre toutes les portes du bonheur, de la miséricorde. C’est pourquoi les fidèles musulmans multiplient les prières surérogatoires ou Nafila, qui sont recommandées au cours du mois de Ramadan.

Ces prières ne sont pas obligatoires : elles sont seulement recommandées. Elles n’ont pas un caractère d’obligation divine comme le jeûne du mois de Ramadan. Si ces saintes pratiques, telles qu’elles sont décrites dans les hadiths, sont recommandables, c’est parce qu’elles sont très utiles aux croyants. Nous faisons dans la journée 5 prières ; dans le mois 15O prières ; dans une année 1800 prières ;  dans dix ans 18000 prières ; dans 50 ans environ 90 mille prières. Mais une seule prière à la Mecque vaut 100.000 prières.

«La prière dans la Mosquée sacrée (de La Mecque) a une valeur égale à 100.000 prières, une prière dans la mosquée (à Médine) a une valeur de 1000 prières et une prière à Jérusalem (Al-Aqsa) a une valeur de 500 prières». (Rapporté par Al- Bukhari).Qu’Allah nous accorde le privilège d’être ses invités à la Mecque. En tout cas, le mois de Ramadan, c’est aussi 4 semaines de miséricorde, 30 jours d’adoration, 720 heures de spiritualité, 43200 minutes de pardon et 559200 secondes de bonheur.

Le ministre hyperactif

Du nomadisme au militantisme sans frontières. Dans le bon vieux temps, il était un militant plutôt engagé de l’Adéma. Ses compétences, réelles ou supposées, combinées au jeu des équilibres régionaux lui ont assuré une place indiscutable dans les différents gouvernements. Lors des élections de 2002, il était parmi les lieutenants de Soumi. Quand il s’agissait de négocier des alliances, il faisait partie de la délégation qui a rencontré IBK à son domicile de Sébénikoro.

De l’aveu même des témoins, sa présence avait surpris IBK qui n’a manqué de lui reprocher de l’avoir abandonné depuis sa démission de la Primature, et de lui dire sa surprise de le voir parmi les négociateurs. Mais il n’était pas le seul à avoir abandonné IBK. S’occupant plutôt de ses affaires que de politique, il a été longtemps aperçu s’affichant avec l’URD. Le jeu des équilibres aidant, le revoilà dans le gouvernement où personne ne lui connaissait vraiment une coloration politique claire, si ce n’étaient ses amitiés avec l’URD.

Mais depuis quelques temps, on le voit hyperactif. S’il n’est pas dans les activités de la Première Dame (à Ouélessébougou il y a trois semaines), c’est pour le voir aux premières loges des activités du RPM (conférence régionale de Sikasso et conférence de section de Koutiala). Selon certains observateurs qui l’accusent de ne pas être étranger à la pagaille dans le Nord et à Kidal (une de ses frangines fait partie des activistes qui squattent le tarmac de l’aéroport), cet hyper activisme date du jour où son nom est paru parmi ceux qui pourraient être Premier ministre.

Le ministre qui a endetté son département

Il n’est un secret pour personne que les logements sociaux drainent beaucoup d’intérêts et d’argent. De tous les temps, leur gestion laisse quelques effluves de gros sous distribués grâce à des marchés enlevés souvent par des gens bien placés ou aux bras longs. Dramane Dembélé en sait peut-être quelque chose. À tort ou à raison, on l’accuse de s’en mettre plein dans les poches. Mais certains ministres aussi y voient une aubaine pour «mener leurs petites combines et leurs petites affaires».

Tel ce ministre qui a fait «endetter» pour 11 milliards son département. En effet, connu pour être bien introduit et ne se trompant presque jamais sur le sens de ses intérêts bien compris, il a signé une convention pour la construction de 1000 logements sociaux. Après les discours grandiloquents et les applaudissements de circonstance, il s’avère que les gens s’arrachent leurs cheveux dans son département. Le motif serait que le ministre a fermé les yeux sur l’immense réserve foncière dont dispose le département pour aller s’endetter.

Le bluff de la sécurité

Depuis quelques semaines, les usagers de la Cité administrative ont remarqué une «innovation» dans les contrôles de sécurité à l’entrée. Les agents ont initié une sorte de double file pour fluidifier le passage des voitures. C’est ainsi que tous les véhicules appartenant à l’Etat ne font plus l’objet de fouille. Il faut juste montrer sa carte professionnelle pour passer. Les autres usagers sont dirigés vers des agents qui disposent d’un  détecteur de métaux muni de miroir et procèdent à une fouille sommaire.

L’avantage de ce nouveau dispositif est qu’il n’y a plus d’embouteillage à l’entrée, à la grande satisfaction de tous. Mais, car il y a un mais, il y a un hic. Il semble que l’appareil utilisé par les agents de sécurité ne soit plus fonctionnel. En effet, depuis au moins 6 mois, le cet appareil serait tombé en panne. Selon nos informations, les gendarmes en faction ont signalé la défaillance à leur hiérarchie. Ils attendent toujours. Pour ne pas éveiller les soupçons, ils font semblant de contrôler les véhicules en utilisant un «machin» qui ne marche pas.

Source: Le Reporter

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