Le président du haut conseil des maliens de l’extérieur M. Habib Sylla était récemment à Abidjan dans le cadre de l’investiture du Bureau exécutif du Conseil de base des maliens de Côte d’Ivoire. A l’issue de cette rencontre avec l’importante diaspora malienne, il s’est prêté à nos questions. Habib Sylla s’insurge notamment contre la création récente d’une nouvelle entité au nom de la diaspora malienne et met en garde contre toute tentative de division de la diaspora.
- Sylla, vous êtes en Côte d’Ivoire pour la mise en place du bureau du Conseil de base des Maliens résidant en Côte d’ivoire, quels sentiments vous animent en ce jour mémorable dans l’histoire de cette structure que vous dirigez depuis six ans maintenant ?
Comme vous pouvez l’imaginer, c’est un sentiment de joie de voir ma communauté unie comme un seul homme dans ce beau pays qu’est la Côte d’Ivoire où le leitmotiv est l’unité, la réconciliation, le vivre ensemble. Donc, ce que je viens de voir reflète l’image de la Côte d’Ivoire en marche. Je profite de l’occasion pour saluer les efforts du président de la République, en l’occurrence, Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, que j’appelle affectueusement le doyen parce que tout le monde sait ce qu’il représente au niveau de la sous-région et ce qu’il a été pour le Peuple malien dans toutes ses difficultés dans un passé récent.
Vous avez assisté à la mise en placé d’un bureau composé de 83 membres et présidé par M. Hame Diawarra. Dans quelles conditions a-t-il été élu comment explique-t-on sa taille ?
En effet, ce bureau n’a pas connu des difficultés par rapport à ce nombre, il y a eu une modification de nos textes lors de la 6è conférence ordinaire qui s’est ténue à Bamako en aout 2015 à l’issue de laquelle j’ai été réélu président pour mon second mandat. Nous avons pensé que, compte tenu du nombre important de nos compatriotes en Côte d’ivoire et de la volonté manifeste de certains d’entre eux à vouloir participer à l’animation du bien-être de leurs compatriotes, il fallait modifier les textes de sorte à répondre à leurs attentes. Je vous rappelle que la communauté malienne résidant en Côte d’ivoire est la plus forte au niveau de l’extérieur par rapport à toutes les bases que nous connaissons. Donc, il est tout à fait normal que pour un travail bien fait, vu l’étendue du territoire ivoirien, qu’il y ait un nombre un peu plus important au sein du nouveau bureau. Aussi, le nombre de 83 membres pour ce bureau n’est pas pléthorique, je salue d’ailleurs l’enthousiasme et l’engagement de tous ceux et celles qui ont adhéré à cette équipe sous la houlette de l’Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire, Son Excellence Ousmane Ag Rhissa, qui a déployé toute son énergie pour que l’unité prévale au sein de cette communauté.
Une nouvelle entité dénommée « Conseil supérieur de la diaspora » a vu le jour même si elle n’est pas véritablement implantée ici en Côte d’Ivoire. Que vous inspire son existence d’autant qu’elle a la même mission que les conseils de base ?
Je ne souhaite même pas entendre ou savoir qu’une telle organisation existe. Il faut qu’on respecte le peuple malien. Je crois qu’un groupe d’individus ne peut mettre en concurrence cette volonté populaire du peuple malien. Je leur demande de se ressaisir s’ils aiment vraiment leur pays ; de respecter les autorités du Mali. Sachez qu’il est inadmissible que deux véhicules circulent dans un pays avec deux plaques d’immatriculation identiques tout comme une parcelle ne doit pas avoir deux titres fonciers. Si cette structure existe, c’est pour diviser les Maliens et cela va à l’encontre de la politique que prône le président de la république, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita, dans le sens de l’unité des Maliens de la diaspora.
Que pensez-vous des activités terroristes qui ont endeuillé des familles dans la sous-région ; notamment, ici, en C’ôte d’Ivoire et au Mali, votre pays ? Quel message avez-vous à l’endroit de vos compatriotes en tant que premier responsable des Maliens de l’extérieur ?
Je crois que nous sommes tous interpelés en tant que citoyens afin de contribuer à l’éradication de ce phénomène en commençant bien sûr par aider nos forces de sécurité en les outillant et en leur fournissant surtout des informations relatives aux personnes suspectes ayant les profils de terroristes. Il ne faut pas oublier que ces personnes peuvent être des nationaux comme des personnes venues d’ailleurs, mais quel que soit le cas de figure, celui qui fait du mal est toujours suspect. Ce qui s’est passé à Bassam nous a tous attristés, je salue la mémoire des victimes.
Votre dernier mot ?
C’est dire merci aux Ivoiriens grâce à qui mes compatriotes sont établis dans la quiétude. Que Dieu veille sur la Côte d’Ivoire.
Malick Gaye, correspondance particulière.
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