Le bureau de l’Unesco à Bamako, en partenariat avec Eucap Sahel Mali et le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, organise du 13 au 18 juin, à l’École de maintien de la paix, un atelier de formation des forces de sécurité sur la liberté de la presse, la liberté d’expression et la sécurité des journalistes.
Cet atelier de formation qui regroupera une cinquantaine de participants issue de toutes les régions du Mali, vise à renforcer les compétences des forces de sécurité pour garantir le droit des citoyens à la liberté d’expression et d’information, en améliorant la sécurité des journalistes.
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Salif Traoré a présidé, hier lundi, la cérémonie d’ouverture de cet atelier, en présence du chef de mission d’Eucap Sahel Mali, Albrecht Conze, la représentante du représentant du bureau de l’Unesco à Bamako, Mme Sasha Rubel Diamanka, conseillère régionale à la Communication et à l’Information, bureau Afrique de l’Ouest de l’Unesco.
Deux sessions de formation seront organisées sous le thème : «les journalistes et les forces de l’ordre». La première session qui se déroulera du 13 au 15 juin aura comme objectif de sensibiliser les officiers supérieurs sur la liberté d’expression, la liberté de la presse et le rôle des journalistes dans une démocratie. La formation permettra également de renforcer les capacités des agents du ministère en techniques de communication et de relations avec la presse.
La deuxième session se déroulera les 16, 17 et 18 juin, et aura pour objectif de renforcer les capacités des formateurs du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, sur la liberté de la presse, la liberté d’expression et la sécurité des journalistes. A l’issue des travaux, les participants produiront un projet de module de formation sur la liberté d’expression et la sécurité des journalistes, ainsi que les relations avec les médias à l’attention des écoles de police et de gendarmerie.
Cet atelier de formation entre dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’action de l’Onu sur la sécurité des journalistes et la question de la lutte contre l’impunité de leurs agresseurs, mené par l’Unesco et approuvé par le Conseil des chefs de secrétariat des Nations Unies, le 12 avril 2012 et la Résolution A/RES/68/163 de l’Assemblée Générale des Nations Unies du 18 décembre 2013, avec pour but de coordonner les efforts des divers acteurs dans ce domaine. Il relève du mandat de l’Unesco de promouvoir un environnement propice à la liberté d’expression, la liberté de la presse et la sécurité des journalistes, en facilitant le pluralisme et la participation dans les médias et en soutenant les institutions médiatiques durables et indépendantes. Il faut rappeler que ce projet a reçu le soutien de la Norvège.
Selon Mme Sasha Rubel Diamanka, la mission principale de l’Unesco est promouvoir la paix dans le monde à travers la valorisation de l’éducation, des sciences exactes, sociales et humaines, de la culture, de la communication et de l’information. Ce programme de formation sur la sécurité des journalistes répond parfaitement à cette mission, car il a pour principal objectif de sensibiliser davantage les forces de sécurité au respect de la presse et à l’importance d’établir des rapports professionnels avec les médias. Toujours selon elle, cet atelier contribuera au renforcement des capacités de ces institutions et à l’établissement de rapports plus harmonieux entre les forces de l’ordre et les professionnels de la presse, éléments essentiels de toute démocratie moderne.
Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’Unesco, lors de son message à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse a rappelé que : « En 2015, les dirigeants du monde entier ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui doit orienter, pour les quinze années à venir, tous les efforts visant à mettre fin à la pauvreté, à protéger la planète, ainsi qu’à garantir la prospérité et une paix durable pour tous ».
Les nouveaux objectifs de développement durable comprennent une cible concernant l’accès public à l’information et la protection des libertés fondamentales -deux objectifs interdépendants qui jouent un rôle clé d’accélérateurs de progrès dans tous les domaines de ce nouveau Programme.
Ce programme de formation s’inscrit dans la continuité des actions de l’Unesco dans ce domaine. Une formation des forces de sécurité du ministère de l’Intérieur sur la liberté d’expression, la liberté de la presse et la sécurité des journalistes a déjà été mise en œuvre par l’Unesco en Tunisie. Plusieurs formations similaires relatives à la sécurité des journalistes ont ensuite été organisées par l’Unesco et ses partenaires en Côte d’Ivoire, en Somalie, Rwanda et au Soudan du Sud.
« Dans le contexte malien actuel, l’accent sera mis sur la sécurité des professionnels des médias en vue de garantir les conditions nécessaires pour la mise en œuvre de la liberté d’expression, de liberté de la presse et du pluralisme des médias. Afin de s’assurer qu’une forme critique du journalisme puisse avoir lieu. Le conflit au Mali, toujours en cours, a entrainé des effets négatifs sur les libertés individuelles et la sécurité des journalistes », indiquent les documents de l’atelier.
« Plusieurs projets du bureau de l’Unesco à Bamako, ont été mis en œuvre dans le but de renforcer le secteur médiatique malien. Le renforcement des médias locaux permet de contribuer de façon utile aux efforts de consolidation de la paix et de résolution des conflits. Néanmoins, journalistes et professionnels des médias se trouvent face à de nombreux obstacles dans l’exercice de leur profession, en particulier dans les régions au nord du pays où les tensions se sont intensifiées entre les groupes armés militants et les forces maliennes », peut-on lire dans ces documents.
La représentante de l’Unesco a rappelé qu’il est essentiel que le travail journalistique ne soit pas entravé par l’intervention des forces de l’ordre et des forces de sécurité/police.
Quant au chef de la mission d’Eucap Sahel Mali, il souhaite qu’à la suite de cette formation, la cohabitation professionnelle soit harmonieuse entre les éléments des forces de sécurité et les journalistes.
A.DIARRA
Source : Essor
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