Lors de sa réunion prévue pour le 16 juin prochain, le Conseil de Sécurité de l’ONU se penchera encore sur la situation au Mali. La rencontre pourrait également déboucher sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA en remplacement de l’actuel qui arrive à expiration le 30 juin. Dans la perspective de ce renouvellement et compte tenue des défis sécuritaires qui se posent aux casques bleus, sur le terrain, le Secrétaire Général de l’ONU, Banki-Moon, a saisi le Conseil de Sécurité, d’une série de recommandations, qui traduisent son engagement sans faille en faveur d’un mandat plus robuste. Le Conseil de Sécurité se prononcera sur ces recommandations dans une résolution qui devra normalement être adoptée, le 29 juin 2016,
Le travail de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) n’est pas facile. Elle est aujourd’hui confrontée à une menace qui a pour nom : attaques des groupes terroristes. Très fréquemment, les soldats de l’ONU sont victimes d’attaques et/ou d’engins explosifs des groupes terroristes actifs au nord et au centre du pays. Face à un tel développements politique et sécuritaires sur un terrain devenu aujourd’hui très hostile pour les soldats de la mission onusienne, le Secrétaire Général de l’ONU, Banki-Moon entrevoit un durcissement du mandat de la MINUSMA.
C’est dans ce sens que le Secrétaire Général de l’ONU a élaboré une série de recommandations qui seront soumises à la plus prochaine session du Conseil de Sécurité, prévue le 29 juin prochain. Dans ses recommandations, il est envisagé le prolongement pour une année supplémentaire (jusqu’au 30 juin 2017) du mandat de la MINUSMA, qui devrait aussi voir ses missions renforcées si le Conseil de Sécurité entérine les propositions de Banki-Moon. Compte tenu du développement de la situation sur le terrain, et dans le souci d’accélérer la phase de la stabilisation du pays, le Secrétaire Général estime que «la MINUSMA doit s’attacher, en priorité, à aider le gouvernement à appliquer les principales dispositions de l’Accord, en particulier celles touchant au rétablissement et à l’extension progressifs de l’autorité de l’Etat» Banki-Moon recommande, en outre, que la MINUSMA maintienne son appui à la restauration et pour une extension graduelle et effective de l’autorité de l’Etat. Et soutenir le redéploiement (graduel) des forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM) selon des modalités à définir avec le gouvernement.
Surveillance du cessez le feu, protection des civils et stabilisation
Il s’agit là d’un aspect sur lequel le Secrétaire Général de l’ONU, a beaucoup insisté dans son document. Le SGAL, eu égard aux menaces existantes et en vue de renforcer la posture de la MINUSMA, recommande au Conseil de Sécurité de confirmer que la MINUSMA peut prendre toutes action nécessaire (…) pour assurer que ces zones de déploiement ne sont pas utilisées pour des activités hostiles, pour protéger le personnel, les établissements et les équipements des Nations Unies. Dans ce cadre, la MINUSMA, ajoute Ban, doit agir en coordination avec le gouvernement et les forces internationales déployées au Mali, non seulement pour assurer la protection des populations civiles, mais aussi pour la stabilisation des zones où les populations sont en danger, comme dans la partie septentrionale.
Le SGAL estime que, dans le contexte qui prévaut actuellement sur le terrain, la MINUSMA doit, en appui aux efforts du gouvernement, développer des réponses multidimensionnelles et adaptées aux tensions intercommunautaires en fonction de la nature du conflit.
En matière de réforme de la sécurité et du DDR, le Secrétaire Général de l’ONU encourage la MINUSMA à soutenir et à appuyer (comme mesure intérimaire) l’intégration rapide des patrouilles mixtes au sein des forces de défense et de sécurité maliennes, sans cela puisse porter préjudice aux planifications faites par les Commissions du DDR et de l’Intégration.
Dans le cadre de la lutte contre les groupes extrémistes violents, Banki-Moon recommande une plus grande synergie d’action afin que l’échange de renseignements soit renforcé entre les FAMAs, la MINUSMA et les partenaires internationaux.
Une force d’intervention rapide de 650 éléments
L’évaluation de la situation sur le terrain recommande que des mesures beaucoup plus drastiques soient prises, afin d’augmenter les capacités de riposte de la MINUSMA. Voilà qui a conduit le Secrétaire Général de l’ONU a faire cette autre recommandé au Conseil de Sécurité. Il s’agit du transfert, à la MINUSMA, de la force d’intervention rapide (ainsi que de son unité aérienne d’appui de 85 personnes) déployée actuellement déployée dans l’Opération des Nations Unies (Onuci)….
Du renfort pour le bataillon de combat…
Les derniers développements de la situation sécuritaire sur le terrain, ont mis en évidence l’insuffisance des effectifs de la Mission onusienne au Mali. Aussi, pour tenir compte de la nouvelle donne sécuritaire sur le terrain Banki-Moon, soutient l’idée d’une augmentation des effectifs de la MINUSMA, en particulier au niveau de sa composante militaire ; une composante que M Banki-Moon souhaite voir augmenter de 2049 éléments supplémentaires. Ceci en vue de faire face à certains besoins sur le terrain. Pour le SGAL, le déploiement de ces nouveaux éléments permettra, en ce qui concerne le personnel autorisé, d’engager à Tombouctou une force spéciale de 150 personnes avec pour mission la collecte des renseignements nécessaires pour l’extension du champ d’intervention de la MINUSMA, de déployer dans la même localité une compagnie de 140 personnes pour une mission de déminage. Ban recommande, en outre, le déploiement, à Kidal, d’une compagnie de 115 personnes chargée du renseignement et de la surveillance, 135 autres pour renforcer le commandement de la Force ainsi que les unités existantes de renseignements et de reconnaissance. Ce n’est pas tout. L’accroissement des effectifs permettra également de mettre à disposition 200 éléments qui doivent venir renforcer le bataillon de combat, notamment dans le cadre de la protection des convois…
3 unités de police de 480 agents
Dans son document aujourd’hui transmis au Conseil de Sécurité, Banki-Moon se prononce également en faveur d’une augmentation des effectifs de la police des Nations Unies (UNPOL). Un corps que le SGAL souhaite renforcer avec 480 policiers et qui doivent, selon lui, être à repartis entre 3 unités dont il donne la répartition géographique :une devra être déployée à Ménaka, une autre à Mopti et la 3è devra être basée à Bamako comme réserve de déploiement.
Autre proposition (recommandation) de Ban : c’est la délocalisation du centre logistique principal de la MINUSMA, de Bamako à Gao. Pour Banki-Moon, le terrain au Mali est à la fois vaste et inhospitalier pour les forces de l’ONU. Cette mesure, argumente Ban, permet de faire face aux défis uniques et graves auxquels la MINUSMA fait face, d’une part ; et de l’autre, elle (la mesure) va beaucoup servir pour des besoins d’appui et de logistique au profit de la MINUSMA, qui est souvent obligée de passer par des corridors éloignés pour l’acheminement de sa logistique….
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