L’Accord pour la paix et la réconciliation est sur cale et éprouve par conséquent une réelle difficulté à bouger et atteindre les rivages de la stabilité que sa signataire sous-tend. En lieu et place du cantonnement, du désarmement et du redéploiement de l’administration attendus et entendus dans l’opinion, les Maliens assistent médusés à une insécurité grandissante qui porte le visage et la marque de djihadistes avec les relents d’un semblant de complicité avec des groupes armés d’une autre nature. La situation a naturellement affecté le sommet des chefs de l’Etat de l’espace Cédéao d’où IBK est revenu avec une disposition nouvelle dictée par une nouvelle perception de la situation.
Le sommet en question intervient, comme par un hasard, à une semaine de la date où la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, intervenu le 15 Mai 2015, avait été parachevée à Bamako. La rencontre de Dakar était par conséquent l’occasion de tirer les enseignements d’une longue année de tentative de mettre en œuvre le document issu du processus d’Alger. Et, force est de constater qu’en dépit de maigres espoirs consécutifs au laborieux avènement du Comité de suivi, au vote d’autorités intérimaires à la marche tout aussi pénible, rien d’autre à se mettre sous la dent. Ni l’effectivité des région de Ménaka et de Taoudéni ni la nomination de leurs gouverneurs respectifs ainsi que celui de Kidal n’ont débouché sur les attentes et effets escomptés en termes de redéploiement de l’administration et des forces armées et de sécurité. Il en est de même pour le processus de désarmement et de cantonnement des combattants dont la présence dans la zone continue d’être une menace sérieuse pour les forces étatiques, les contingents étrangères ainsi que pour les paisibles citoyens. C’est dans ce contexte que le président IBK a rejoint ses pairs à Dakar, dans le cadre du 4çè sommet des chefs d’Etat de la Cédéao d’où il est revenu avec une dose de fermeté dans son approche. Approché par les confrères à son retour, le chef de l’Etat malien a indiqué qu’un accord suppose l’engagement d’au moins deux parties et que le Mali est arrivé à bout de ce qu’il peut donner dans le cadre de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali. toutes choses qui traduisent le ras-le-bol de la plus haute autorité de la République face aux retournements de la situation sécuritaire dans le pays et aux méthodes diversionnistes de l’autre protagoniste.
Le moins qu’on puisse dire c’est que l’exaspération du président IBK a eu un retentissement favorable du côté de ses pairs, à en juger notamment par la fermeté de ton dans le communiqué ayant sanctionné le sommet. En effet, en réaction aux tournures floues de la situation malienne, les chefs de l’Etat ont réaffirmé leur attachement sans détour à l’unité de la nation malienne ainsi qu’à l’intégrité de son territoire et manifesté par la même occasion leur désaccord par rapport à la spécificité de Kidal où l’avènement de l’Accord n’a pas été suivi d’une présence de l’Etat. Par la même occasion, le sommet de Dakar s’est prononcé en défaveur des blocages et obstacles qui empêchent les forces de défense et de sécurité de s’acquitter de leur mission régalienne en se déployant sur l’ensemble du territoire national. Quant aux mouvements signataires, il leur est demandé de se consacrer à l’application immédiate et intégrale de l’Accord.
La déclaration, comme on le voit, sonne comme une mise en garde à un moment où les parties signataires de l’Accord ont toutes convergé en l’Algérie, garante du document, en vue de lever les obstacles à son application.
Reste à savoir si la voix de la Cédéao compte plus que celle des milieux invisibles d’où le ficelles de la situation malienne semblent tirées
La Rédaction
Source : Le Témoin
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