49 ans séparent Aïcha Diarra de Yéhia Ag Ibrahim Haïdara que rapproche un talent certain pour l’écriture
« De la Poésie à la prophétie » et « Souvenirs d’un nomade de Tombouctou » ont été respectivement écrits par la plus jeune écrivaine malienne, Aicha Diarra, et l’homme qui a formé certains des plus grands cadres de notre pays, Yéhia Ag Ibrahim Haïdara. Ces ouvrages (108 et 113 pages) ont été présentés samedi dernier au Centre Djoliba lors d’un Café littéraire. On y notait la présence du patron de la maison d’édition « La Sahélienne », Ismaïla Samba Traoré, du directeur général de Yèrèdon, Hamidou Magassa, d’Ousmane Tiény Konaté et de nombreux écrivains. « La Sahélienne » propose des collections de littérature générale, d’essais, de documents et de littérature jeunesse en français. Elle édite également des manuels et des brochures.
Le ton de la cérémonie de lancement des livres a été donné par le slameur Zeina Sidibé qui a scandé un poème sur la paix au Mali.
« Souvenirs d’un nomade de Tombouctou » (113 pages) retrace la vie de Yéhia Ag Ibrahim Haïdara dans les campements des pasteurs nomades dans le Sahara de Tombouctou où il est né et tout au long d’une carrière d’homme public caractérisée par les nombreux défis relevés. Élève brillant, l’auteur a été confronté dans sa jeunesse à l’hostilité de ses parents vis-à-vis de l’école française. Seule l’estime de ses maîtres d’école l’a soutenu alors qu’il était privé de celle de sa communauté.
Tout le long de son existence, l’auteur de « Souvenirs d’un nomade de Tombouctou » s’est attaché à approfondir sa connaissance et sa maîtrise du saint Coran et des principes de l’islam pour mieux intégrer sa communauté. Il a écrit, explique-t-il, pour laisser un héritage à ses enfants, à sa nation. Écrire, assure-t-il, est la meilleure façon de vivre même étant dans sa tombe.
Aicha Diarra, auteur « De la Poésie à la prophétie », considère que la poésie ne s’explique pas mais, par contre, se lit pour être comprise. Elle a appelé les parents à être plus présents dans l’éducation des enfants car, de son point de vue, sans suivi réel, l’éducation est vouée à l’échec.
Son livre a été préfacé par Alpha Saloum Haïdara, promoteur d’une maison d’édition, qui s’est dit fier de la jeune écrivaine et honoré d’introduire l’ouvrage. Ismaïla Samba Traoré, le patron de « La Sahélienne », a, lui, apprécié ces deux ouvrages porteurs de qualité. Le public a entendu d’autres témoignages comme ceux de Mme Niaré Fatoumata Keita, d’Oumou Diarra, de parents, amis et collaborateurs des auteurs qui ont complimenté les livres.
Aicha Diarra, née en 1994, est la plus jeune écrivaine malienne pour avoir publié son premier livre à l’âge de 17 ans. En 2012, elle intègre les activités du programme jeunesse du mouvement Malivaleurs et s’impose dans les médias et les forums comme une figure emblématique du plaidoyer sur le leadership des jeunes. Footballeuse de talent, elle remporte avec l’équipe nationale du Mali, la Coupe du monde des moins de 14 ans en 2008 en Norvège. Spécialiste en marketing et en infographie, notre jeune plume est directrice exécutive du mouvement Malivaleurs. Elle occupe actuellement le poste de commissaire aux relations extérieures du centre PEN Mali.
Yéhia Ag Ibrahim Haïdara, âgé de 71 ans, est licencié en sciences politiques de l’Université Pouchkine de Moscou. Sa carrière d’enseignant s’est déroulée dans des postes déshérités du Nord du Mali où ses très bons résultats lui ont valu l’estime de tous les inspecteurs d’enseignement et des administrateurs. Ses activités associatives, syndicales, politiques et sociales de chef de communauté lui ont permis d’acquérir un riche bagage de connaissances sur les sociétés du Nord Mali et le règlement des conflits, une expérience qu’il met actuellement au service de sa communauté, de sa région et de son pays.
Abdoul Karim COULIBALY
Source : L’Essor
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