Les équipes du District, l’AS Mandé, l’USFAS, les Super Lionnes, le Réal, les Amazones de la Commune V, Super club et Santoro UFC écrasent la compétition de leur poids. L’écart est trop grand avec les formations de l’intérieur et les matches sont à sens unique
S’achemine-t-on vers un duel entre le Réal et l’USFAS pour le titre de championne du Mali ? La question mérite d’être posée quand on sait que depuis le début de la compétition, les deux équipes écrasent tout sur leu passage. En cinq journées, Réalistes et Militaires ont fait carton plein et affichent chacune 15 points au compteur.
Les deux poids lourds du championnat ne sont séparés qu’à la différence de but : +44 pour le Réal contre +25 pour l’USFAS (les Amazones de la Commune V complètent le podium avec 15 points également). Avant le coup d’envoi de la compétition, presque tout le monde considérait l’AS Mandé et les Super Lionnes comme les deux favorites du championnat. Mais après cinq journées de débats, force est d’admettre que les Mandékas et les Lionnes ont laissé les supporters sur leur faim et que ce sont les Réalistes et les Militaires qui semblent aujour-d’hui bien parties pour remporter le titre suprême.
Certes, l’AS Mandé (4è, 13 points) reste en embuscade et peut profiter de tout faux pas du duo de tête pour refaire son retard, mais le problème pour les Mandékas est que l’équipe ne parvient pas à enchaîner depuis le coup d’envoi de la compétition.
Loin derrière, on retrouve les Super Lionnes d’Hamdallaye qui n’ont engrangé que 7 unités en 5 sorties, à égalité avec Santoro UFC et Super club, mais avec une différence de but supérieure. Viennent ensuite les cinq formations de l’intérieur : Badenya de Mopti (4 points), les Tigresses de Bougouni (3 points), les Tigresses de Kayes (3 points), Saramaya de Kati (1 point) et Tériya de San (0 point). Pour le moment, les joueuses de San sont donc les seules dont le compteur reste vierge après cinq journées de compétition.
D’ores et déjà, on peut dire que ces formations sont hors courses et se battront plutôt pour le maintien en première Division. Il faut avouer que la barre était trop haute pour les équipes régionales qui n’ont ni les ressources humaines, ni les moyens financiers pour prétendre rivaliser avec les clubs de la ligue du District. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les résultats des cinq représentants des ligues de l’intérieur pour mesurer le fossé qui les sépare des cadors de Bamako.
Le nombre de buts encaissés par match par ces formations laisse souvent perplexes et il y a fort à parier que certaines équipes comme le Réal, l’AS Mandé et l’USFAS dépasseront la barre des 100 réalisations pour cette première édition du championnat. Cela est d’autant plausible que la «meilleure buteuse» du championnat, Bassira Touré affiche déjà 23 buts au compteur contre 13 et 10, respectivement pour les deux attaquantes du Réal, Assétou Traoré et Hawa Tangara.
Mais même si les cadors de Bamako dépassent la barre des 100 buts, on ne parlera pas d’exploit, mais plutôt de faiblesse de la concurrence. La lourde défaite 11-0 de Saramaya de Kati face au Réal, dimanche en clôture de la 5è journée illustre parfaitement cette triste réalité. Une semaine auparavant, les Katoises avaient explosé 10-0 à domicile devant l’USFAS. En deux matches, les protégées de l’infatigable Mohamed Haïdara «Saramaya» ont ainsi encaissé la bagatelle de 21 buts sans en rendre.
C’est trop, beaucoup trop pour un technicien qui, depuis plus d’une décennie, se bat pour le développement du foot féminin de la 2è Région en général et de celui de la ville de Kati en particulier. Malheureusement, Sara-maya, comme l’appellent les supporters, est seul dans ce combat et pire, chaque saison, son centre se fait dépouiller de ses meilleurs éléments par les équipes de Bamako.
Cette remarque vaut aussi pour l’entraîneur-président de Super club, Issa Camara plus connu sous le sobriquet de Super. Près de la moitié des joueuses qui évoluent aujourd’hui en sélection nationale ou qui font le bonheur des poids lourds du District, ont été formées par le technicien ou ont transité par son centre.
Mais comme son homologue de Saramaya, Super ne parvient jamais à garder ses joueuses, faute de moyens et de soutien. «Super club forme pour les autres, depuis des années, c’est comme ça», se lamente Issa Camara. Mais dans ce tableau sombre, il y a des présidents de club qui reconnaissent la valeur des deux techniciens et qui essayent, tant bien que mal, de les soutenir dans leur combat.
Le patron des Super Lionnes, Papa Séyan Keïta vient en tête de ces responsables. Selon plusieurs indiscrétions, le président des Lionnes est un fervent défenseur de la cause des «petites équipes» et fait partie des rares responsables sportifs du pays qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour aider les clubs en difficultés.
«Je me rappelle que lors d’une rencontre de championnat du District contre les Super Lionnes, Papa Séyan Keïta nous a donné de l’argent pour l’achat de crampons pour certaines de nos joueuses», témoigne un ancien responsable du FC Amazone de Boulkassoumbou-gou et de la commission de foot féminin du District. «J’ai décroché il y a plusieurs années, mais je sais que Papa continue d’aider toutes les équipes d’une manière ou d’une autre», ajoutera notre interlocuteur qui a requis l’anonymat.
Djènèba BAGAYOKO
Source : L’Essor
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