La session ordinaire du Haut conseil des collectivités sur la dissémination du programme de coopération Mali-UNICEF 2015-2019 auprès des conseillers nationaux et de ses cadres s’est tenue, hier, dans les locaux de l’institution. La cérémonie était présidée par le président du Haut conseil des collectivités, Mamadou Satigui Diakité, en présence du représentant résident de l’UNICEF au Mali, Fran Equiza, et de nombre d’agents de l’UNICEF de Bamako et des régions de Mopti et Sikasso.
Ce nouveau programme 2015-2019 comprend sept composantes sectorielles : la santé, la nutrition, l’éducation de base de qualité et l’équité, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la protection des enfants, la politique et l’inclusion sociale. Ces composantes visent la réduction des disparités qui constituent un frein à l’accès des populations aux services sociaux de base, notamment des communautés rurales les plus désavantagées.
Ce nouveau programme aura une focalisation sur les régions de Sikasso et de Mopti en raison des différentes privations dont souffrent les enfants dans ces deux régions dans les domaines de la santé, de la nutrition et de l’éducation. Dans ces deux régions, toutes les composantes du programme proposeront ainsi des paquets intégrés de service au niveau des structures éducatives et de santé. L’UNICEF contribuera pour près de 328.410.000 de dollars, soit 180 milliards de Fcfa, sur 5 ans.
Selon le représentant de l’UNICEF au Mali, Fran Equiza, ce programme est une contribution aux priorités nationales du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) 2012-2017 et à la mise en œuvre plan Cadre des Nations unies pour l’assistance au développement (UNDAF) 2015-2019. De même, dira-t-il, conformément aux objectifs du plan stratégique 2014-2017 de l’UNICEF, une attention particulière est accordée à l’intégration de l’équité, du genre, de la résilience et de la consolidation de la paix. Plus de 2 millions d’enfants, note-t-il, sont dans des ménages qui vivent avec moins de 1,25 dollar par jour et souffrent d’au moins trois privations simultanées dans les différents domaines cités ci-dessus.
« La moitié de ces enfants vivent dans les régions de Sikasso et de Mopti », a précisé Fran Equiza qui indique que dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal, le poids relatif des privations est encore plus important traduisant une faible couverture ainsi que d’importantes disparités de couverture en services sociaux de base. La meilleure stratégie pour atteindre ces enfants reste la mise en œuvre au niveau des ménages, a-t-il estimé. « Il convient dès lors de s’investir dans la décentralisation afin de mieux appliquer les principes d’équité envers les populations les plus vulnérables mais aussi de s’assurer que la mise en œuvre et le suivi des politiques publiques qui touchent les populations locales, mobilisent davantage de ressources en faveur des services sociaux de base », a-t-il indiqué.
Fran Equiza a jugé important pour l’UNICEF, à travers ce nouveau programme de coopération, de contribuer à la consolidation d’un partenariat stratégique tendant à la réduction des disparités régionales et à la promotion de la croissance afin de renforcer la résilience des populations. La réalisation des droits des enfants passe, de son point de vue, par la réduction de la vulnérabilité et des privations dont ils sont victimes, l’émergence de services publics plus adaptés aux besoins, aux réalités culturelles et une meilleure implication des communautés dans la planification et la gestion des services.
« L’élaboration des outils de développement local sensible à la réalisation des droits des enfants, tels que le guide national d’élaboration des plans de développement social, économique et culturel, intégrant des aspects comme les pratiques familiales essentielles, l’assainissement par les communautés et la protection de l’enfant nous comble d’espoir », a souligné le représentant de l’UNICEF. Toutefois, a noté Fran Equiza, la mise en œuvre de la feuille de route nationale sur les transferts de compétences et de ressources, en matière de santé et éducation, eaux et assainissement, augure de bonnes perspectives.
D’après lui, les récentes sessions de dissémination du document du programme pays de l’UNICEF auprès des autorités dans les régions de Sikasso et de Mopti, ainsi que les visites de terrain ont prouvé à suffisance que les bureaux de zone de l’UNICEF soutiennent pleinement le processus de décentralisation. L’UNICEF, pour sa part, en vue d’un cadre de recevabilité envers les enfants, capitalisera cette expérience en renforçant sa programmation intégrée au niveau des communautés et mettra un accent particulier sur l’amélioration des cadres de gouvernance et de décentralisation sectoriels pour favoriser l’accès aux services essentiels des populations dans la perspective de renforcer leur capacité de résilience.
Le président du Haut conseil des collectivités a estimé que l’organisation de cette rencontre venait à point nommé pour la représentation nationale des collectivités du Mali. Mamadou Satigui Diakité a rappelé le rôle crucial des collectivités dans le développement économique, social et culturel. Il s’est réjoui de la bonne initiative de l’UNICEF, estimant primordiale la collaboration entre les collectivités et les partenaires au développement.
Mariam F. DIABATE
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