Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine a organisé jeudi dans la salle de conférence du gouvernorat de Koulikoro « un atelier de sensibilisation des acteurs régionaux sur l’historique et le contenu de l’Accord de partenariat économique entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne ». Présidée par le directeur de cabinet du chef de l’exécutif régional, Ouenégué Diarra, cette rencontre d’un jour a enregistré la participation des représentants du secteur privé, de la société civile, de la presse, des universitaires. La délégation ministérielle était conduite par Mohamed Yéli Koïté, point focal APE au département.
Cet accord, selon les organisateurs de l’atelier, continue à soulever des interrogations, et est même rejeté par certains acteurs à cause, selon eux, d’un déficit d’information. D’où la nécessité de partager la bonne information avec les populations de la deuxième région administrative de notre pays. Pour ce faire, les conférenciers ont aimé des panels sur des sous-thèmes comme : l’état d’avancement des négociations, le PAPED, la mise en œuvre du Tarif extérieur commun (TEC) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et l’impact de sa mise en œuvre dans les échanges ACP/UE au Mali.
Ces deux dernières présentations ont semblé plus intéresser les participants. Elles ont été exposées par Abdel Kader Sangho, inspecteur des douanes et chef de la division relation extérieure. Inscrit dans le cadre de l’union douanière, le TEC est, dit-il, un outil de calcul de la pression fiscale qui permet de déterminer le taux payable par marchandise dans le cadre des droits de douane et de la fiscalité extérieure. Les marchandises sont alors codifiées dans un document, selon une nomenclature tarifaire et conformément à un système harmonisé, a détaillé Abdel Kader Sangho qui précisera que le TEC constitue le document de base de taxation des marchandises dans le cadre des APE.
L’APE aura un impact sur les recettes douanières, a reconnu l’inspecteur des douanes qui explique que les pays de la CEDEAO bénéficient de la taxation préférentielle sur leurs exportations vers l’Europe. La taxation préférentielle désigne la suppression des droits de douane sur des marchandises. De mêmes des produits de l’Union européenne exportés vers l’Afrique de l’Ouest profiteront des mêmes avantages dans le cadre de la réciprocité. Le manque à gagner pour la douane de cette suppression de taxes à l’exportation est évalué à 144 milliards de Fcfa par an, selon le chef de la division relation internationale.
Comment combler ce gap ? « Il y a eu des mesures d’accompagnement en terme de renforcement de capacités, d’assistance technique qui permettront à nos entreprises d’être compétitives afin d’améliorer notre production », a expliqué le spécialiste. D’après le douanier, l’UE s’engage aussi à bâtir une économie régionale compétitive générant la croissance et s’intégrant de façon harmonieuse dans l’économie mondiale à travers son Programme de l’APE pour le développement (PAPED). L’inspecteur de douane a précisé que la liste des mesures d’accompagnement n’est pas exhaustive.
Rappelons que la signature de l’APE est prévue pour 2020. Une période intérimaire de 15 ans à partir de cette date de paraphe est accordée aux États signataires pour créer les conditions économiques et techniques idoines permettant à leurs productions nationales de concurrencer celles de l’Europe. Un combat perdu d’avance, ont soutenu des participants.
C. M. TRAORE
Source : L’ Essor
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