Plus le temps passe, plus s’éloigne l’idée du départ du Premier ministre Modibo Kéïta de la Primature. Au contraire, celle de son maintien germe dans les esprits et, de source généralement bien informée, le chef du gouvernement aurait la confiance du chef de l’Etat pour continuer sa mission. Mais, cette confiance s’accompagne infailliblement d’un réaménagement technique ou carrément d’un remaniement de fond qui verrait le départ de ministres influents (nous donnerons les noms) et surtout, l’arrivée des représentants des groupes armés de la CMA et de la Plate-forme. Pourquoi Pas ?
Dans notre précédente parution, nous titrions: ” Modibo Kéïta : Partira, partira pas”. Et nous nous interrogions à l’intérieur du même article : “Modibo Kéïta est-il désormais dans la logique de partir ? “, “Ne prendrait-il pas goût au poste et à la fonction ? “.
De plus en plus, le doute commence à s’estomper et la balance tend vers son maintien au poste de Premier ministre. La rumeur se dissipe inexorablement en ce qui concerne l’imminence de son départ et son remplacement par de hauts cadres maliens dont les noms continuent toujours de circuler d’ailleurs. Parmi ces potentiels “Premier ministrables”, on cite Bocary Tréta (secrétaire général du Rpm et ancien ministre), Soumeylou Boubeye Maïga (président de l’Asma et ancien ministre), Mohamed Ag Erlaf (ministre de la Décentralisation et de la réforme de l’Etat) et Michel Sidibé (directeur de Onusida). Mais aussi Boubou Cissé (ministre de l’Economie et des finances), Hamadoun Konaté (ministre de la Solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord) et Tiéman Hubert Coulibaly (ministre de la Défense et des anciens combattants). Et enfin, Tiéna Coulibaly (ancien ministre et ambassadeur du Mali à Washington). Mais la durée du suspense fait penser – si elle ne veut dire – que Modibo Kéïta n’ira plus et qu’il reste à son poste. Mieux, une source que nous avons approchée révèle que le Premier ministre a l’entière confiance du président de la République qui compte sur lui pour continuer le bail noué en janvier 2015.
Le chef de l’Etat mise sur l’expérience administrative de ce grand commis de l’Etat qui maîtrise les dossiers comme “de l’eau à boire” ; mais aussi sur sa double expérience de Premier ministre (la première fois sous le président Alpha Oumar Konaré).
En outre, avec les difficultés qui persistent dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, ne serait-il pas un risque fatal de faire partir l’artisan principal de cet acquis pour avoir mené les tout premiers pas du processus en sa qualité de Haut représentant du chef de l’Etat dans le dialogue inclusif inter malien ?
Que dire de son séjour à la tête du gouvernement depuis janvier 2015 ? Il est bon. Puisque Modibo Kéïta a pu redresser les indicateurs de l’économie et des finances maliennes mises en lambeau par son prédécesseur, Moussa Mara. Si aujourd’hui, on relève des failles dans l’action gouvernementale, elles ne sont pas de son fait, mais elles sont dues à l’incompétence de certains ministres et à l’indiscipline d’autres qui mettent à mal la solidarité gouvernementale, indispensable à la réussite des missions assignées au gouvernement. D’où la nécessité d’une purge au sein de l’actuelle équipe. Ce réaménagement technique est d’ailleurs annoncé.
Ce bouleversement attendu pourrait conduire à l’éviction de certains ministres et non des moindres. Sont cités dans les coulisses, les noms de Mamadou Frankaly Kéïta (ministre de l’Energie et de l’eau), Mohamed Aly Bathily (ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières), Housséni Amion Guindo (ministre des Sports), et Choguel Kokalla Maïga (ministre en charge de la Communication).
Il serait également prévu de réduire la taille du gouvernement en mettant ensemble certains secteurs (Mines, énergie et eau ; Jeunesse et sport ; Enseignement supérieur et recherche scientifique etc.) et en supprimant purement et simplement d’autres portefeuilles (Construction citoyenne, Investissement et du secteur privé, Aménagement du territoire et de la Population etc.).Enfin, le futur gouvernement verrait l’entrée des représentants des groupes armés. Notamment le nom de Me Harouna Toureh de la Plate-forme revient régulièrement.
A.B. HAÏDARA
Source : Aujourd’hui-Mali
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