Les assemblées annuelles de la Banque africaine de développement se sont clôturées vendredi 27 mai à Lusaka, en Zambie. Ce commet qui a réuni chefs d’Etats et ministres africains, a été marqué par le lancement d’un Plan de lutte contre les financements illicites. Il vise à mettre un terme à l’évasion fiscale, à la corruption, mais aussi aux trafics illicites qui dans certains pays sont devenus un véritable pan de l’économie. C’est notamment le cas dans le Sahel où les trafics de bétail, de cigarettes, de carburants ou de drogues financent notamment les groupes terroristes.
Les revenus des trafics illicites dans le Sahel se comptent en milliards de dollars. Mais pour les Etats ils représentent des pertes colossales. « Nous avons dû au Niger multiplier par plus de dix notre budget alloué à la sécurité en cinq ans, ce qui a un impact sur les ressources que nous pouvons allouer à d’autres secteurs tels que l’éducation, la santé ou le développement des infrastructures, etc. », explique Aïchatou Boulama Kané, ministre du Plan du Niger.
Ainsi le budget du Niger finance surtout des patrouilles des forces armées aux frontières du pays. Car le Niger est au cœur d’un corridor de trafic en partie contrôlé par des groupes terroristes. « Il y a des trafics de cigarettes, etc. Aussi nous saisissons régulièrement dans le corridor venant de la Libye en direction du Mali ou dans le sens inverse. Il y a un véritable commerce illicite de drogues ou même d’armes. Nous arrivons à sécuriser nos frontières, ça ne veut pas dire qu’on est arrivés à un trafic zéro, mais quand même nous avons réduit ces trafics-là », affirme-t-elle.
D’après les Nations unies, le trafic de cocaïne seul dans Sahel a généré 900 millions de dollars de revenus entre 2013 et 2014.
Lutter contre la corruption
La corruption et l’évasion fiscale minent également les économies africaines. D’après une étude de la BAD, entre 2000 et 2009, près de 30,5 milliards de dollars ont ainsi fuité hors du continent. Pour chaque dollar d’aide au développement perçu, les pays africains en perdent dix.
Depuis 2011 la lutte contre ces flux financiers illicites est inscrite dans la Constitution du Niger. « Pour nous au Niger, financement illicite ça veut dire tout ce qui concerne la fraude fiscale, la corruption, l’argent qui disparaît et tous les détournements de manière générale,précise Aichatou Boulama Kané. Nous avons fini l’élaboration de notre plan d’action et nous comptons le soumettre bientôt au gouvernement pour l’adoption. Mais depuis 2011 nous avons mis en place tout un dispositif. Nous avons une Haute autorité de lutte contre la corruption et l’impunité qui a été créé. Nous avons tout un dispositif au plan juridique et au plan institutionnel. Maintenant il faut mettre tout cela en musique pour être efficace dans la lutte. Le Niger en 2011 était 134e dans l’indice de perception de la corruption. Nous avons gagné 28 places et nous sommes à la 106e place. »
Source: RFI
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