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Intox et désintox: la vérité maquillée de Soumi

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L’actualité de cette semaine a été indubitablement marquée par la sortie tant attendue de Soumi champion sur son affaire de tentative de transfert de 27 milliards FCFA de la BCEAO vers ECOBANK. L’exercice qui devait conduire à dissiper tout soupçon n’aura finalement été qu’une logorrhée d’INTOX à laquelle il s’impose d’opposer la DESINTOX dans le cadre de vos croustillantes pépites de la semaine dont la trame est la déclaration liminaire de Soumi champion, lors de son point de presse de mardi dernier, à la Maison de la presse, et ses commentaires.

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Intox
‘’Le présent point de presse auquel je vous ai convié répond à deux soucis majeurs’’.

Désintox
Soumi champion sait qu’il y a une différence entre un point de presse et une conférence de presse ? Franchement, ce serait lui faire l’injure de soutenir qu’il est un amateur en la matière, sachant les hautes fonctions qu’il a occupées à la tête de l’Etat, à la tête de la Commission de l’union économique et monétaire ouest-africaine et maintenant, qu’il est membre du Parlement panafricain. A l’évidence, il doit être tout sauf un bleu, en matière de communication. Lui qui a été deux fois candidat à l’élection présidentielle de notre pays. C’est donc délibérément que l’ancien président de la Commission de l’UEMOA a choisi l’expression ‘’point de presse’’. Or il est connu qu’un point de presse, contrairement à une conférence de presse, est un bref entretien avec la presse, avec souvent des personnes triées sur le volet, pour poser des questions elles-mêmes souvent orientées à l’avantage de l’orateur. Autant dire que l’annonce de Soumi champion avait tout pour freiner l’ardeur des journalistes qui n’avaient, à priori, aucune raison de rester sur leur faim après une sortie annoncée, comme l’heure de la révélation et du rétablissement de la vérité.

Parlant de ses soucis majeurs, en organisant ledit point de presse, Soumi a fait savoir : ‘’Le premier: ACCOMPLIR un agréable devoir, celui de respecter un principe qui m’est cher à savoir l’obligation de rendre compte’’. Pourtant, il y a parmi les soutiens de Soumi champion des gens plus royalistes que le roi ; des gens qui pensent qu’ils ne devaient même pas être interpelé sur sa gestion douteuse a fortiori avoir à donner des explications digestes, convaincantes. Des porte-flingues, comme Tiébilé DRAME, d’habitude très en verve et plein de passion, qui pour la première fois a réussi à brider pendant plusieurs jours sa langue, ont cru devoir substituer le Directeur de la BCEAO Mali à celui que le journal sénégalais ‘’L’Observateur’’, à savoir Soumi champion, incrimine. Ce, alors qu’il sait que la réaction du Directeur de la Banque centrale est mue par des considérations qui n’ont rien à avoir avec un exercice de blanchissement de Soumi et que chacun, dans cette sombre affaire, ne fait que prêcher pour sa propre chapelle.
Pour une coterie courtisane, Soumi champion n’est que la victime expiatoire de la haine débordante d’un journal sénégalais, sans jamais pouvoir en apporter la preuve.
Par ailleurs, ce que Soumi qualifie d’agréable devoir ne semble pas l’être autant. Parce que son agréable devoir a eu un arrière-goût d’inachevé, parce qu’il n’aura finalement été qu’une logorrhée stérile. En effet, difficile de soutenir que la projection d’un film sur la réalisation des 3 000 forages dans les différents pays de l’UEMOA ait suffi à venir à bout des scepticismes, des doutes. Info-Matin écrit, ‘’Et, il était prévu de réaliser 420 forages au Sénégal qui ont été réceptionnés par les autorités de ce pays, à l’instar des autres pays de l’union’’.
Certaines questions essentielles restent pourtant sans réponse claire et nette : Quelles sont les autorités qui ont réceptionné lesdits forages ? Ces réceptions ont eu lieu à quelles différentes dates ? Quels sont les noms des localités où les forages ont été réalisés et le nombre de forage par ville/village/hameau/fraction ? Telles sont les informations précises qui auraient pu couper court à toutes les spéculations et supputations en cours au Mali et dans d’autres pays de la sous-région. Et pour quelqu’un qui est accusé de tentative de transfert de 27 milliards de fonds communautaires sur son compte personnel, logé à ECOBANK, ce n’était pas trop demander qu’il joue la carte de la transparence jusqu’au bout. Peu importe ce que cela lui aurait coûté en dépenses de papier en donnant aux journalistes des relevés exhaustifs. Après tout, ça ne couterait rien comparativement aux 9 milliards FCFA investis dans la seule campagne pour l’élection présidentielle de 2013 ; rien comparativement à l’honneur et à la dignité de Soumi champion. Rien, comparativement au besoin subit de transparence de Soumi.
Quand on a le goût de la transparence, l’on ne lésine sur rien pour la manifestation de la vérité au grand jour. Mais sur ce plan, nous sommes restés sur notre faim. Ce qui n’est pas pour forcer notre confiance, a fortiori nous aider à aider Soumi champion à laver son honneur. Parce qu’il reste tout de même un Malien et qu’on ne saurait rester indifférent à ce qu’il soit injustement trainé dans la boue, si c’était le cas !

‘’Un exercice démocratique qui s’impose à tout homme politique qui accepte la transparence comme règle’’. Cet homme politique y a plutôt été contraint et forcé par le Rassemblement Pour le Mali (RPM) qui dans son communiqué disait : ‘’En conséquence, le BPN-RPM interpelle vivement Monsieur Soumaila CISSE pour qu’il donne, à l’opinion publique nationale et internationale, les explications attendues sur cette gestion, notamment en ce qui concerne : l’objet du transfert de 27 milliards de F CFA de la BCEAO vers ECOBANK ; le caractère fictif des forages, à l’origine de la saisine de la Cour des comptes de l’UEMOA’’. Soumi champion qui a eu de la peine à adresser un droit de réponse digne de ce nom au journal sénégalais ‘’L’Observateur’’, a été mis plus en mal quand il lui a été demandé amicalement de fournir des explications sur sa gestion. L’on comprend aisément qu’il déverse sa bile sur ce parti politique qui n’attend de lui qu’un exercice démocratique normal qu’il reconnaît lui-même, à moins qu’il ne le dise du bout des lèvres sans y croire une seconde. Pourtant, lui Soumi, est l’un des plus prompts à demander, voire exiger des comptes, quand cela l’arrange.

‘’Le deuxième: DONNER des éclaircissements sur les propos diffamatoires dont je fus l’objet dans l’édition du 30 avril-1er mai 2016, du journal sénégalais « L’Observateur »’’. Justement, ce sont ces éclaircissements, tant attendus, qui ont manqué le plus en ce mardi 24 mai 2016, à la Maison de la presse. Parce qu’on ne décrète pas que des propos d’un journal sont diffamatoires, mensongers ; mais ils le deviennent lorsqu’on aura prouvé par A+B qu’ils le sont effectivement. Et dans cette démonstration, de nombreux Maliens sont restés sur leur faim, parce que l’éléphant annoncé est arrivé avec une patte cassée.

‘’Je suis un homme politique et je n’ai pas peur d’être attaqué. Le contraire aurait été surprenant, parce que là, il aurait été mieux indiqué de renoncer séance tenante à la politique. Mais, est-ce qu’il ne s’agit pas là d’un déplacement du débat. Et pour cause, si dans l’article, il a été question de chef de file de l’Opposition malienne, en aucun cas, il ne s’agit d’une attaque politique contre Soumi. Celui qui est mis en cause, c’est l’ancien président de la Commission de l’UEMOA et sa gestion des fonds mis à disposition de cette Commission pour la réalisation de forages. C’est cela le vrai débat qui ne saurait être noyé dans des exutoires.

‘’Mais je refuse d’être accusé à tort’’. Bien sûr ! C’est pourquoi les prisons sont remplies de gens accusés à tort. Là-bas, personne ne vous dira qu’il est coupable de quoi que ce soit. Mais qu’est-ce que cette fuite en avant peut-elle changer à leur sort ? Soumi champion croit-il réellement qu’il suffit de clamer ‘’je suis accusé à tort’’ pour que les Maliens gobent cela, comme des bébêtes ? Il lui faut vraiment beaucoup plus ; d’autant plus qu’il n’a pas une réputation bien assise d’intégrité. Il lui faut surtout établir la preuve de son innocence. De la part de Soumi, ce qui est attendu, ce ne sont pas des trémolos et des sornettes à faire dormir debout. Il s’agit d’une crédibilité à asseoir, et non d’une agitation folklorique. Radoter et ressasser les mêmes sérénades, depuis l’éclatement de cette polémique autour des 27 milliards de FCFA, ne berce plus les Maliens qui ont besoin de la vérité, non pas de ce qui y ressemble.

Sur ce plan, autant son prétendu droit de réponse au journal sénégalais ‘’L’Observateur’’ que sa déclaration liminaire, lors de son point de presse de mardi dernier, sont loin de dissiper les nombreux points d’ombre qui persistent.
Une question à laquelle Soumi champion devrait répondre ‘’objectivement’’, parce que quand il s’agit de lui, il exige l’objectivité : Est-ce que toutes les fois qu’il s’en prend frontalement au Président IBK, il croit avoir raison ? Non. Ainsi, il a le droit d’accuser à tort la première Institution constitutionnelle de la République ; mais lui, on ne le touche pas parce qu’il a un honneur, une dignité, une famille, et tutti quanti. Et les autres qu’il accuse à tort sont-ils descendus du ciel, sans attache aucune sur cette terre des hommes et n’ayant aucun honneur à défendre ? Par moment, l’on a envie de se demander si réellement Soumi champion ne croit pas que lui, il est sorti des cuisses de Jupiter ; donc au-dessus de critiques de simples mortels, en oubliant outrageusement que tout le monde n’est pas un obligé pour lui.
‘’Des informations fausses et calomnieuses selon lesquelles « le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, aurait assisté impuissant au blocage de son argent, estimé à 27 milliards de FCFA ont été diffusées’’. Attention Soumi à la déformation des faits et à une manipulation éhontée de bas étage. Parce que c’est de cela que relève ce que vous avez, sans pudeur, fait savoir à la presse. En effet le journal sénégalais ‘’L’Observateur’’ n’a jamais dit que Soumaïla CISSE a assisté ‘’impuissant au blocage de son argent’’. La preuve de la manipulation de l’opinion est que Soumi lui-même, dans son droit de réponse, citant le journal en question, a écrit : « La France vient de bloquer un transfert de 27 milliards FCFA appartenant à l’ex-président de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), Soumaila CISSE. Une manne financière qui devait quitter les caisses de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour être logée dans les coffres d’ECOBANK… » Faut-il croire que l’ancien président de la Commission de l’UEMOA est tellement en proie à la panique qu’il perd de son latin ? Ce serait faire la part belle à un homme qui, au lieu d’apporter les vraies réponses aux vraies questions, se paye la tête des Maliens en versant dans une plaisanterie de très mauvais goût.
Parmi les vraies questions, il y a celles posées par Mme BOUARE Fily SISSOKO qui était présidente du Conseil des ministres de l’UEMOA. En réagissant à la sortie de Soumi, elle a clairement expliqué que l’approbation d’un compte administratif ne constitue pas un quitus pour la gestion de l’ordonnateur. Elle a poursuivi, sur sa page Facebook, en faisant savoir : Le compte administratif : rapproche les prévisions ou autorisations inscrites au budget (au niveau du chapitre ou de l’article selon des dispositions arrêtées lors du vote du budget primitif) ; des réalisations effectives en dépenses (mandats) et en recettes (titres) ; présente les résultats comptables de l’exercice soumis par l’ordonnateur, pour approbation, à l’Assemblée délibérante qui se trouve être le Conseil des ministres dans le cas de l’UEMOA. Il s’agit d’un exercice purement comptable. Par conséquent, l’approbation du compte administratif ne constitue pas un quitus pour la gestion de l’ordonnateur ; loin s’en faut. À cet égard, une série de décisions destinées à donner décharge à l’ordonnateur sont présentées en même temps que le compte administratif.
Monsieur CISSE devrait expliquer pourquoi cette décharge n’a été obtenue qu’en 2015 et dans quelle circonstance. En effet, les projets de décisions de décharge présentés en 2013 n’ont jamais été signés par la présidente du Conseil des ministres en 2013’’. Où sont les réponses des questions précises posées par l’ancienne ministre de l’Economie et des finances de notre pays et présidente du Conseil des ministres au moment des faits. Soumi n’en pipe mot, tout simplement parce que cela ébranlerait tout son échafaudage de mensonges.

‘’Notre engagement, notre disponibilité et notre probité envers l’UEMOA, ne méritent pas d’être traînés dans la boue’’. En réalité, ce qui est trainé dans la boue, c’est votre gestion du Programme d’hydraulique villageois où, selon le confrère sénégalais, des forages ont manqué à l’appel et où 27 milliards de FCFA ont failli prendre une destination douteuse, n’eut été la vigilance de la France. Votre engagement, au regard de tous les avantages que vous vous êtes octroyés à la tête de la Commission de l’UEMOA est sujet à caution. Parce qu’il apparaît clairement que ce n’est pas du bénévolat que vous faisiez là-bas et que quand on est chichement payé et qu’on a envie de se succéder pour un deuxième mandat, il faut produire des résultats tangibles.
Quant à la probité, il est mal séant d’en parler dans un contexte pareil où on est en pleine tempête d’une tentative avortée de détournement de 27 milliards.
Le moment est très mal choisi pour Soumi de parler de probité. D’ailleurs, l’a-t-il jamais été ? Le fonctionnaire et technocrate qu’il a été s’est-il jamais expliqué sur l’origine de ses milliards ? Quelle réponse a-t-il pu apporter à Maribatrou DIABY quand ce dernier demandait comment un fonctionnaire malien pouvait-il détenir un milliard ? Combien de cadres sont passés par la CMDT et qui ne sont pas multimilliardaires sans pour autant démériter? Ce qui est certain, l’homme qui vient d’être atteint par le virus de la transparence n’a jamais été aussi opaque que dans cette affaire de 27 milliards où il s’est expliqué sans convaincre véritablement.

‘’Pour ma part, ces allégations sont fausses et sans fondements et n’ont comme origine qu’une manipulation politique et politicienne’’. Pour les délateurs invétérés, pour ceux qui fabriquent des dossiers, des affaires, pour empêcher leur pays de bénéficier de l’appui des partenaires techniques et financiers ; naturellement dernière tout ce qui leur arrive se trouve tapis un adversaire politique. Dieu merci, ces allégations dites fausses ne viennent pas d’un journal malien. A ce qu’on sache, Soumi champion n’a pas non plus d’adversaire politique au Sénégal pour lui mettre les bâtons dans les roues, briser son ambition présidentielle à laquelle il tient comme une obsession. Au demeurant de qui pourrait venir cette manipulation politique et politicienne, sortie de l’imagination très fertile de Soumi champion ? Il accuse sans préciser ceux qu’il accuse ; exactement ce qu’on appelle accusation gratuite, et dont il se plaint depuis que son affaire de 27 milliards de francs a été remise au goût du jour avec des précisions supplémentaires. Dès lors, l’on comprend aisément le discrédit qui couvre les hommes politiques qui passent leur temps à déblatérer, et jouer aux amuseurs publics. C’est pourquoi faut-il rappeler à Soumi champion l’hymne du Wassoulou : « Si tu ne peux dire la vérité, en tout lieu et en tout temps, fais appel aux hommes les plus courageux (…). Si tu ne peux exprimer courageusement tes pensées, donne la parole aux griots ».
En tout état de cause, Soumi champion pourrait se consoler en méditant cette citation de Groucho Marx : « La politique est l’art de chercher des ennuis, de les trouver, d’en donner un diagnostic erroné, puis d’appliquer les mauvais remèdes » (humour).
‘’Elles portent largement atteinte à mon honneur, à ma dignité et à mon intégrité’’. Et à quoi après ?
‘’Elles portent également préjudice à une famille politique dont je suis le leader et à mon titre de chef de file de l’opposition malienne’’. On dit que qui vole trop près du soleil se brûle les ailes. Ce qui porte préjudice, ce ne sont pas les allégations ; ce sont plutôt les indélicatesses. Pour cela, point besoin d’associer qui que ce soit. La responsabilité est personnelle. La réaction des autres, c’est de la solidarité, de la compassion et même de l’hypocrisie à ciel ouvert dans certains cas. L’infamie dans cette affaire, c’est d’abord pour Soumi et les autres ne peuvent et ne devraient en aucun cas en souffrir plus que lui.

‘’Le RPM, ayant tous les moyens et tout le pouvoir en sa possession de vérifier la véracité de ces affirmations, au lieu de s’en servir, a subitement découvert les vertus de l’interpellation politique après plus de trente mois de sommeil profond, mieux encore, de complicité active, devant les scandales à répétition d’un régime issu de ses rangs’’. Avant toute chose, il convient de rappeler à Soumi champion ce que disait Georges Clémenceau : « Dans une démocratie où tous les appétits, tous les intérêts, toutes les passions sont publiquement aux prises, quoi de plus tentant que de profiter sans scrupules de tous les incidents pour chercher à troubler l’opinion par les attaques personnelles les plus violentes ? Et tous ceux qu’on aura pu redouter un jour seront exposés à subir ce qu’auront accumulé de sentiments inavouables, les appétits inassouvis, les intérêts menacés, les espérances trompées, les ambitions déçues ». (Mouvements).
Ensuite, il est important de faire les observations suivantes :
Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) n’est pas l’Etat malien pour se substituer à lui et demander à voir les comptes d’une organisation sous régionale comme la Commission de l’UEMOA. Soumi, mieux que quiconque, sait que ce qu’il affirme ici n’est pas exact. De toute évidence, il cherche à mettre de la poudre aux yeux des gens, déplacer le débat comme il l’a fait dès l’éclatement de cette polémique.

Soumi parle de scandale à répétition. Il est trop facile de voir la paille dans l’œil du voisin et d’ignorer la poutre dans le sien. Parce que s’il fallait pousser la rigueur jusqu’au bout, Soumi dont la gestion au plan national n’est pas exempt de tout reproche, ne se retrouverait pas à la tête de la Commission de l’UEMOA. Les vieilles habitudes ayant la vie dure, il s’est retrouvé, encore là-bas, au cœur d’un scandale financier conduisant beaucoup à le qualifier de kleptomane.
L’Opposition n’est pas pour le moment dans le Gouvernement, malgré ses appels du pied à répétition, mais personne ne niera que l’administration est truffée de ses membres et à des niveaux de responsabilité très élevés qui exigent d’eux non pas d’être des obligés, mais d’être de loyaux serviteurs de l’Etat. Ses représentants ont aussi des parts de responsabilité dans les dérives constatées. Beaucoup d’entre eux sont des corbeaux qui subtilisent des documents officiels pour les livrer à des interprétations tendancieuses.
L’interpellation fait partie des principes de la démocratie. Si le RPM interpelle le président d’un parti politique, cela ne devrait pas être la fin du monde ; si tant est que l’on est sur la même longueur d’onde que l’interpellation est partie intégrante de la démocratie. D’ailleurs sa forme la plus achevée est le principe de la redevabilité. Il n’est point besoin d’attendre d’être interpellé pour rendre compte ; parce que c’est un devoir, une obligation de le faire.
Tous ceux qui dirigent le Mali aujourd’hui ne sont pas issus des rangs du RPM. Désolé de l’apprendre au chef de file de l’Opposition républicaine et démocratique.
Pour ce qui est des jérémiades portant sur des prétendus « sentiments inavouables, les appétits inassouvis, les intérêts menacés, les espérances trompées, les ambitions déçues », il faut laisser à Soumi la responsabilité de ses accusations faciles et légères, de ses récupérations politiques et politiciennes de situations dont n’en a en réalité cure. Dans tous les cas, il n’a jamais été un modèle dans ce pays de satisfaction des besoins des populations, obnubilé qu’il était par la course à la fortune, à faire de grands vergers à Samaya où il se prélasse les week-ends, loin des clameurs de la population ; à aller en villégiature dans un hôtel huppé du Brésil (Tivoli Ecoresort Praia do Forte), dont les frais étaient à vous couper le souffle. Comme dit la Bible, celui qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. Et ils s’en allèrent un à un en commençant par les plus âgés des docteurs de la loi.

«Tréta, au lieu de se précipiter sur moi, devait à sa sortie du gouvernement venir me dire c’est pour telle raison ou telle autre que j’ai été viré». Soumi est en train de perdre le sens de la raison. En vertu de quoi TRETA devrait-il lui donner les raisons de sa sortie du Gouvernement ? Il n’y en a pas. Ce n’est pas la première fois qu’il sort d’un Gouvernement et rien ne le condamne à ne pas être membre d’un futur Gouvernement et même à le diriger. Soumi ferait mieux de recentrer le débat en cours et de s’attaquer à l’essentiel qui n’est pas TRETA qui n’a fait que l’encourager à donner des explications aux Maliens par rapport à ce qui lui est reproché. Lui Soumi ne se priverait pas d’interpeller le RPM si l’occasion lui en était donné.
La vérité est que Soumi champion, qui a passé son temps à cancaner, à jacasser et exiger des comptes aux autres, commence par injurier à la première occasion qu’on lui demande de s’expliquer sur une honteuse affaire pour tout le pays. Un terrorisme intellectuel auquel il se livre sans mesure ; question de dissimuler une tare congénitale qui lui est désormais connue au-delà des frontières nationales.

«Nous avons dénoncé depuis 2013 toutes les dérives dans ce pays. Il n’y a jamais eu d’explications. Moi, j’attends de voir un membre du gouvernement venir dire l’avion c’est comme ça, les engrais c’est comme ça, les tracteurs c’est comme ça. La CENTIF m’a accusé de détournement de 700 millions de F CFA. Ce n’est pas vrai, c’est comme ça. La fibre optique, c’est comment ? Les pick-up de l’armée, c’est comment ? Les logements sociaux…» Cela s’appelle, d’une part, un renversement de la charge. Soumi est incapable de supporter la charge accusatrice qui pèse sur lui ; alors il tente de noyer le poisson. C’est de bonne guerre pour quelqu’un qui a des arguments qui ne résistent à aucune analyse sérieuse, comme on l’a vu depuis l’éclatement de la polémique où ce sont des généralités qui servent de plat de résistance.

D’autre part, Soumi doit être atteint d’une forme sévère d’amnésie, pour ignorer que des explications officielles ont été données dans ce pays par le Premier ministre, Moussa MARA, sur l’achat de l’avion présidentiel. Ce jour, un député avait même promis de lui remettre le papier de l’avion acheté par l’ancien Président ATT. C’était à l’Assemblée nationale du Mali. Ce qui n’a jamais été fait. Pour ceux qui n’ont pas la mémoire sclérosée, le ministre du Développement rural, Bocari TRETA, sur interpellation de l’honorable KONE de Koutiala, a donné des éclaircissements sur le dossier des engrais dits frelatés.
Mais Soumi rattrapé par sa gestion n’a plus souvenance de ce qui se passe à l’Assemblée nationale où il est élu.
Pour les dossiers qui n’ont pas eu de réponse, dont l’essentiel a été sorti pour les besoins de la marche du 21 mai dernier (CENTIF ; fibre optique, pick-up de l’armée ; logements sociaux), il n’est point besoin de rappeler à Soumi qu’il est élu à l’Assemblée nationale et qu’il la possibilité d’interpeller les responsables concernés par ces dossiers au lieu de prendre la rue. Nous sommes en démocratie. C’est aussi simple que cela.

‘’Derrière la réaction précipitée du secrétaire général du RPM, le président de l’URD a dit voir une manipulation du secrétaire général du parti au pouvoir par d’autres concurrents pour que Tréta tombe dans le panneau, qu’il se disqualifie’’. C’est le comble ! Soumi qui a fait de TRETA son ennemi public n°1 semble préoccupé par son sort. Cela crève les yeux qu’il n’y a aucune sincérité dans cette soudaine attention. L’acrimonieux Soumi, comme par enchantement, qui s’érige en avocat défenseur de la cause de TRETA, c’est qu’il y a anguille sous roche. Il est dépourvu de toute logique qu’un chicaneur de la trempe de Soumi, n’hésite pas à sombrer dans l’impudence pour défendre une cause, qui lui est totalement étrangère, celle de son ennemi juré, Bocari TRETA. A ce qu’on sache, TRETA n’a confié à personne que sa vie tient d’une élection à la présidence du Rassemblement Pour le Mali. Contrairement à lui Soumi, pour la présidence de la République, TRETA ne fait pas de la présidence du RPM une question de vie ou de mort. Et s’il a des gens mal intentionnés qui lui mettent sous les pieds des peaux de banane, c’est leur affaire et celle de TRETA ; mais aucunement du président de l’URD, chef de file de l’Opposition.

‘’C’est le service que j’ai accompli pour notre sous-région à la tête de l’UEMOA que l’auteur de l’article et ses commanditaires ont voulu salir’’. La cabale est à tous les coins de rue, à voir la réaction de panique de Soumi. Il n’est pas loin d’un délire, d’une schizophrénie paranoïde. L’angoisse, naissant de l’anxiété, se nourrit de toutes sortes de peurs, jusqu’à cette peur paralysante qui consiste à avoir peur de tout. C’est là où est rendu Soumi le champion après les révélations du journal sénégalais ‘’L’Observateur’’ qui a promis de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Mais comme dirait quelqu’un, ‘’ celui qui voit le mal partout porte certainement le diable en lui’’. Parce que, Soumi ne l’a pas dit dans sa déclaration liminaire de son point de presse de mardi dernier, mais il l’a fait dire : le coup vient du Mali, selon le journal lui-même. Ce qui est un affreux mensonge, parce qu’aucun journaliste digne de ce nom, même devant un juge, ne livrera sa source. La protection des sources fait partie des B à Ba de la profession. Donc ni argent ni intimidation ne feront enfreindre à un journaliste cette règle élémentaire. Et aller jusqu’à disséminer que le journal sénégalais à l’origine de scandale serait prêt à faire amende honorable, c’est simplement un manque de respect pour l’intelligence des Maliens, parce que ce serait de l’hérésie de sa part. Quelqu’un qui est cité dans l’article qui, dans son droit de réponse vous caresse dans le sens du poil, question de limiter les dégâts, quelle raison objective, il y a-t-il à lui présenter des excuses ? Il n’y en a fichtre aucune.

‘’Je vous assure qu’ils sont nombreux, de toutes les couches sociales et de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs à m’avoir manifesté leur confiance pendant que d’autres s’adonnaient à des attaques infamantes’’. Il y a de bonnes raisons à émettre des réserves par rapport à cette affirmation qu’il faudrait ranger dans la catégorie des effets d’annonce. Et pour cause, quand l’article de ‘’L’observateur’’ a été publié même dans la famille URD, c’était l’extrême prudence, un soutien très mesuré. Pas étonnant que la première sortie du parti, sous la plume de Me Demba TRAORE, chargé à la communication, soit en réalité les termes du président dictés depuis Johannesburg. On l’a vu, dans le premier communiqué de l’URD, nulle part il n’y a une condamnation du journal ‘’L’Observateur’’ et un soutien indéfectible au président Soumaïla CISSE. Il a été aussi constaté que le Président du PARENA, Tiébilé DRAME, a eu langue bridée jusqu’à ce que le Directeur de la BCEAO-Mali s’exprime. Ce qui donne de bonnes raisons de croire que même dans le cercle restreint des compagnons politiques de Soumi, le soutien n’est que de façade, contrairement à ce qu’il veut faire croire. Dans tous les cas, ne dit-on pas que les oiseaux du même plumage font le même ramage. Ceux qui pensent et agissent comme Soumi, ne peuvent qu’être solidaires de lui quand il passe un sale temps.

‘’Il est évident que depuis l’avènement de la démocratie, la presse, le quatrième pouvoir comme on dit, a le devoir d’informer, de commenter, de dénoncer, d’interpeller librement, mais OBJECTIVEMENT’’. De quelle presse s’agit-il ? La presse malienne n’est pour rien dans les déboires du président de l’URD, ancien président de la Commission de l’UEMOA. Quant à l’objectivité à laquelle tient tant Soumi dans cette affaire, c’est bien ce que s’efforce de faire la presse malienne quand elle n’est pas stipendiée par les mêmes responsables politiques qui la mettent sur le banc des accusés quand cela les arrange. L’objectivité ; elle doit aussi valoir pour tout le monde. Soumi ne peut pas attenter à l’honneur et à la dignité de responsables au Mali, et même du Président de la République ; et se donner le luxe de parler d’honneur et de dignité quand il est épinglé par rapport à sa gestion de fonds communautaires. Cela aussi manque d’objectivité. Il y a manque d’objectivité quand on fait une sélection d’images pour induire la presse en erreur…

‘’J’ai choisi surtout de vous MONTRER la vérité, en images, avec tous les éléments de preuves qui seront mis à votre disposition à la fin de la séance’’. Il faut arrêter de prendre les Maliens pour des oies canards sauvages. Depuis quand des images judicieusement sélectionnées par des professionnels à la solde sont des éléments de preuve ? Sans être émoulu d’une école de communication, Soumi sait parfaitement qu’on peut faire dire aux images ce qu’on veut. Une preuve, au cas où il serait amené à s’entêter dans sa manipulation de l’opinion à travers la presse et qui a fait le buzz sur le Net, ce sont des images qui ont été présentées comme une scène de massacre de civils en République démocratique du Congo (RDC). Après recoupement, il s’est avéré que c’était une foule en panique après l’incendie d’un camion-citerne. Cela s’appelle de la manipulation mensongère de l’image. Plus récemment, quand le chanteur Papa WEMBA s’est écroulé sur la scène d’un concert à Abidjan, des esprits malins, à travers une manipulation diabolique de l’image, ont réussi à convaincre une grande partie de l’opinion qu’un technicien lui avait apporté un micro empoisonné qui serait la cause de sa mort. Et que cela expliquerait que lorsque la méga star s’est effondrée, il ne s’est pas précipité à son secours. En réalité, il s’agissait d’un trépied. Les exemples de ce genre
Ce ne sont donc pas des images sélectionnées pour les besoins d’un message précis, qui auront raison de l’intelligence des Maliens ; surtout, pas de la génération des téléphones portables qui sait qu’il est possible de faire tous les montages possibles à partir des images et des sons en sa possession.

 

Source: info-matin

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