Les parlementaires francophones viennent témoigner des valeurs de démocratie, de paix et de respect des droits de l’homme
Bamako est pour trois jours, la capitale de la diplomatie parlementaire francophone d’Afrique. Notre capitale accueille, en effet, depuis hier la 24è Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). A l’invitation du président de l’Assemblée nationale du Mali, Issiaka Sidibé, plusieurs présidents d’Assemblées et de Parlements ont répondu présents à cette importante rencontre. Il s’agit de Claude Kory Kondiano de Guinée Conakry, Ousseini Tinni du Niger, Moustapha Niass du Sénégal, Philipe Courard de Belgique et Guillaume Soro de Côte d’Ivoire.
La cérémonie d’ouverture des assises s’est déroulée au Centre international de conférence de Bamako (CICB) sous la direction de président de l’APF et du Parlement congolais, Aubin Minaku Ndjalandjoko. C’était en présence du Premier ministre Modibo Kéita ainsi que de plusieurs membres du gouvernement.
Au cours des travaux de cette 24è Assemblée régionale, les participants porteront la réflexion sur des thèmes comme « défis et espoirs de la COP21 pour l’Afrique », « médias sociaux et développement démocratique », ainsi que « les questions sécuritaires ».
Comme pour la plupart des grandes cérémonies solennelles qu’abrite notre pays, c’est l’Ensemble instrumental du Mali qui a eu l’honneur « d’ouvrir le bal ». La troupe a chanté pour le renforcement des liens d’amitié et de solidarité entre les pays francophones.
Côté interventions, après le mot de bienvenue du maire de la Commune III, Abdelkader Sidibé, deux discours ont été prononcés, respectivement par le président de l’Assemblée nationale du Mali, Issiaka Sidibé, et le président de l’APF, Aubin Minaku Ndjalandjoko.
Le premier a remercié ses pairs d’avoir effectué le déplacement de Bamako et leur a expliqué la situation politique, sécuritaire et économique de notre pays avec comme fil conducteur, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Cet accord enregistre, selon lui, de réelles avancées malgré des difficultés inhérentes à tout processus de sortie de crise. Au titre des avancées dans le processus de paix, Issiaka Sidibé a évoqué le début de la phase de DDR avec l’identification et la construction des sites de cantonnement, la mise en place des autorités intérimaires qui devra permettre de renforcer les patrouilles mixtes, le redéploiement de l’administration et la tenue prochaine des élections communales. Issiaka Sidibé a précisé que tout ce travail a été fait dans un contexte sécuritaire préoccupant qui rappelle l’importance de la solidarité entre les États membres.
Toujours au chapitre des progrès du chantier de la paix, le président de l’Assemblée nationale a souligné l’adoption par le parlement de la loi d’orientation et de programmation militaire, des lois sur les mécanismes liés aux reformes du secteur de la sécurité, sur le blanchiment de capitaux en lien avec le terrorisme.
Pour lui, les actes terroristes qui ont touché nos pays, ont porté un coup dur à nos économies. Malgré les acquis, les pays francophones restent donc toujours sous la menace de nouveaux risques qui ont pour noms : dilapidation des ressources naturelles, conséquences des changements climatiques, insécurité alimentaire, pauvreté, mauvaise gouvernance, chômage des jeunes, crise énergétique et migration. Face à tous ces défis, le président de l’Assemblée nationale a préconisé une réponse collective et globale.
Le président de l’APF a, lui, demandé aux États de ne pas céder à la menace. « Si l’Assemblée régionale de l’APF se tient à Bamako malgré les risques, c’est parce celle-ci tient à ses valeurs de démocratie, de paix et de respect des droits de l’homme », a-t-il souligné en mettant l’accent sur le fait que les lignes bougent sur les plans politiques sociales et économiques en Afrique.
A titre d’exemple, sur le plan économique, Aubin Minaku Ndjalandjoko a évoqué le 16è forum économique de Bamako qui s’est tenu en février dernier et qui a montré les perspectives économiques encourageantes de la région malgré la morosité internationale ambiante. « Avec la capacitation des jeunes et des femmes, l’émergence du commerce des services de télécommunication, l’espoir est plus que permis », a-t-il estimé.
Autre domaine dans lequel les Africains peuvent se taper la poitrine, selon Aubin Minaku Ndjalandjoko, c’est celui des arts et de la culture dont la formidable créativité démontre que notre continent n’est pas que le lieu des tristesses et des échecs. Pour lui, il faut que les solutions envisagées pour faire face aux multiples défis de l’Afrique francophone, soient profitables au bien-être des populations.
Aussi, conscient du fait que de nombreuses transitions démocratiques chancelantes et parfois ardues, entachent encore ce tableau, il a appelé à ne pas céder au découragement. Il a donc souhaité que la présente rencontre régionale soit l’occasion de discuter et de proposer des solutions constructives aux problèmes de l’Afrique afin de réaffirmer sa place au sein de l’APF en tant qu’acteurs et interlocuteurs pour continuer sur la voie du changement positif.
Au programme de cette 24è Assemblée régionale Afrique de l’APF, l’inauguration d’une stèle érigée dans la cour de l’Assemblée nationale en la mémoire de Geoffrey Dieudonné, fonctionnaire parlementaire belge qui a tragiquement perdu la vie lors de l’attaque terroriste au Radisson. Il est prévu également le lancement du site Internet de l’Assemblée nationale, un dîner offert par le président de l’hémicycle ainsi qu’une visite du Musée national.
L. ALMOULOUD
Source : L’ Essor
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