Ici comme dans les autres zones, les paysans se sont engagés à cultiver le coton et à atteindre, et même dépasser, l’objectif de production fixé
« De façon générale, je boucle cette mission de terrain sur une note de satisfaction. Tous les paysans rencontrés de Bougouni à Dioïla, en passant par Sikasso, Koutiala, Kita ont, à l’unisson, assuré de leur volonté de cultiver le coton. Ils se sont tous engagés à atteindre, voire dépasser, l’objectif de production si les conditions optimales de pluies sont réunies. Je suis satisfait du résultat de cette campagne de sensibilisation », c’est en substance la conclusion tirée par le ministre de l’Agriculture Kassoum Dénon de la mission de sensibilisation et d’information qu’il vient d’effectuer dans les zones cotonnières.
C’est à Dioïla que le ministre a bouclé la boucle par une rencontre avec les paysans de la Filiale Centre de la CMDT de Fana. Il faut rappeler que cette Filiale englobe les zones de culture de coton de Fana, Dioïla, Béléko et de Ouéléssébougou en zone Office de la haute vallée du Niger (OHVN).
Comme il l’a fait dans les autres zones cotonnières visitées, le ministre a confirmé aux producteurs le maintien par l’Etat de la subvention des intrants à savoir 11.000 Fcfa le sac de 50 kg d’engrais minéraux, la fixation du prix du coton graine au producteur à 250 Fcfa le kg, la poursuite de la remise des tracteurs dans le cadre de l’opération pilote d’équipements des paysans et le paiement de la ristourne de 5 Fcfa par kilogramme à chaque producteur.
L’Etat a donc accompli sa part de contrat vis-à-vis du paysan. Il reste maintenant à ce dernier à s’engager et à s’employer à atteindre l’objectif de production. Le chef du département de l’Agriculture a, une nouvelle fois, souligné que le coton est la seule spéculation agricole qui génère des devises pour le trésor public dans notre pays. Il a donc demandé aux paysans de considérer la culture du coton comme un engagement envers le drapeau national.
Mamadou Traoré, paysan venu de Markacoungo et considéré comme un des meneurs de la fronde dans la Filiale Centre de Fana, a expliqué que la culture du coton, plus qu’un engagement envers le pays, est tout simplement la raison d’être des producteurs. En conséquence, lui et ses partisans ne discutent pas de l’opportunité de cultiver ou pas le coton. Leur mouvement de contestation vise simplement les irrégularités constatées dans la mise en place des instances de gestion des sociétés coopératives de producteurs de coton.
Le ministre Denon a rappelé que le collectif des frondeurs a été reçu par le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, qui les a écoutés avec beaucoup d’attention. Il les a exhortés à inscrire leur démarche dans une posture constructive et positive qui consiste à attendre les conclusions des négociations en cours.
Le paysan Soumaïla Sangaré a invité ses collègues à moraliser l’utilisation des engrais subventionnés dans les champs. « Combattons par nous-mêmes les ventes illicites d’engrais. Faisons un effort pour veiller à l’utilisation du nombre de sacs enlevés pour les champs. Nous rendrons service à nous-mêmes en augmentant ainsi les rendements », a-t-il argumenté.
Le plaidoyer de Soumaïla Sangaré est d’autant plus fondé que l’administrateur général de la Filiale Centre, Ibrahima Sissoko, a révélé que les rendements dans la zone sont de l’ordre de 800 à 900 kg par hectare. Ce qui est nettement insuffisant pour que la Filiale Centre de Fana puisse atteindre sa prévision de production de 100.555 tonnes pour la campagne agricole 2016-2017.
Le paysan Bakary Togola de Béléko (NDLR : à ne pas confondre avec le président de l’APCAM) a émis une doléance relative à la réalisation d’une unité d’égrenage de coton dans cette localité. Le ministre Denon a demandé aux producteurs de la zone d’améliorer au préalable leurs rendements pour justifier l’implantation d’une unité d’égrenage chez eux.
Mamadou Fomba, un autre paysan, a, lui, appelé à la fermeture des sites d’orpaillage car la ruée vers les placers prive les paysans, de façon générale, de l’indispensable main d’œuvre. Le phénomène a pris une telle ampleur aujourd’hui, que la viabilité des exploitations agricoles est menacée. Le président de l’APCAM, Bakary Togola, l’a rejoint pour appeler les autorités à fermer les sites d’orpaillage pendant l’hivernage.
Le directeur général adjoint de la Holding CMDT, Cheick Oumar Doucouré, a, de son côté, évoqué les dispositions prises par la société pour étoffer l’encadrement technique à tous les niveaux. Il a aussi expliqué que la société s’emploie à redynamiser la culture du coton dans la zone de Banamba.
De retour sur Bamako, la délégation ministérielle s’est arrêtée à Fana sur le site de nettoyage et de décorticage du sésame. Soumaïla Coulibaly est le promoteur de cette unité de nettoyage du sésame baptisée Promotion du sésame du Mali (PROSEMA). Il a expliqué que l’unité a une capacité installée de 10.000 tonnes par an alors qu’elle fait face à une demande de 50.000 tonnes et ne produit que 3000 tonnes par an.
La construction de l’usine a nécessité un investissement de 1,2 milliard Fcfa et elle emploie une vingtaine de personnes.
M. COULIBALY
Source : L’ Essor
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