25 mai 2011-25 mai 2016, la Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas-faso hèrè) a 5 ans. Pour fêter l’événement, le parti du Premier ministre de la transition (1991-1992), Soumana Sako, a organisé une conférence débat sur le thème : « le Mali de 1960 à nos jours : bilan, défis et perspectives ». La rencontre présidée par Soumana Sako lui-même, était conjointement animée par le professeur Issa N’Diaye et Harouna Niang, haut cadre de l’administration à la retraite. Elle s’est déroulée dans l’amphithéâtre de la Maison des aînés en présence du médaillé d’or de l’indépendance, Youssouf Traoré, et d’une foule de militants acquis à la cause du parti.
Campant le décor, Issa N’Diaye a expliqué que la République du Mali est née dans un contexte d’hostilité nourri par l’ancienne puissance coloniale, la France, aidée en cela par des voisins comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Cette hostilité s’est traduite par un blocus économique et financier qui ne disait pas son nom. « On a essayé d’asphyxier économiquement le Mali », a rappelé le conférencier. Pour faire face à ce contexte d’insuffisance de compétences et de ressources, le Mali de Modibo Kéita a bâti une politique de souveraineté nationale qui a permis au pays de tenir debout économiquement. Parmi les mesures adoptées à cet effet, la création du franc malien, la réforme de l’école en 1962. « Les Maliens doivent ce qu’ils sont aujourd’hui, au régime de Modibo Kéita qui nous a légué beaucoup de choses en héritage. Malheureusement, on a tout saccagé dans ce pays, nous ne savons plus rien faire. Nous ne savons rien fabriquer. Tout ce que nous consommons est importé d’ailleurs et tout ce qui est produit chez nous et qui est de qualité est exporté vers d’autres pays », a regretté Issa N’Diaye. Et de noter ironiquement que tout le monde se vante aujourd’hui d’être des héritiers de Modibo Kéita. « Si nous sommes réellement des enfants de Modibo Kéita, inspirons-nous de son héritage afin d’aller de l’avant », a-t-il exhorté.
Pour sortir de l’ornière, l’ancien ministre de l’Éducation nationale a invité les autorités à reconstruire, à bâtir une politique de contrôle des ressources nationales et à avoir une souveraineté monétaire. « Aucun pays ne s’est développé avec une monnaie contrôlée par l’étranger », a souligné le conférencier qui a aussi préconisé la reconstruction de l’outil de défense et la refondation de l’homme malien et de la jeunesse. Il est important à ce propos que l’on apprenne aux jeunes qui ont été les patriotes qui ont fait l’histoire de ce pays afin qu’ils puissent prendre l’exemple sur eux. Issa N’Diaye a recommandé également la refondation de l’école malienne qui, selon lui, est la plus grande catastrophe de notre pays. « Il n’y a plus de formation car les formateurs eux-mêmes sont devenus des ignorants », a-t-il souligné.
Harouna Niang a, pour sa part, effectué un survol de la situation économique chaotique dont ont hérité le père de la nation malienne et ses compagnons pour expliquer le choix du Mali d’adopter une économie planifiée.
S. DOUMBIA
Source : L’ Essor
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