L’opposition malienne garde la tête haute. C’est le moins qu’on puisse dire. Face à une majorité présidentielle en panne d’initiatives et d’arguments solides, Soumaïla Cissé et ses « amis » de circonstances, multiplient les attaques contre le pouvoir en place et ne manquent pas d’occasion pour mobiliser les populations à leur cause. Les élections de 2018, sont en ligne de mire.
La dernière marche de l’opposition contre le pouvoir, remonte il y a une semaine. L’objectif de cette marche, astucieusement dénommée « marche pour le Mali », était de dénoncer les dérives du pouvoir en matière de gestion et de rappeler que l’accord de paix signé à Alger pour une sortie de crise, était et reste un « mauvais accord ».
En quelque sorte, on pourrait dire, qu’en ce moment précis, l’opposition, très opportuniste, surfe sur les vagues de contestation provoquées par le contexte conflictuel actuel qui, certainement, empêche d’avoir une meilleure visibilité des actions de développement enclenchées par le pouvoir en place. C’est à ce niveau que les partis constituant la majorité présidentielle, doivent jouer un rôle. Ils doivent autant être les éclaireurs de la politique gouvernementale que ses défenseurs. C’est à eux que revient la responsabilité de « protéger » le pouvoir contre les assauts de l’opposition. C’est à eux également que revient la lourde charge d’entretenir la lueur d’espoir suscitée par l’élection d’IBK à la magistrature suprême du pays, auprès des populations maliennes.
Aussi paradoxale que cela puisse paraître, cette majorité présidentielle, portant constituée de partis politiques qui ne devraient pas manquer d’arguments politiques (on y retrouve l’ADEMA PASJ qui a géré le pays deux mandats de suite, le CNID et le MPR, deux partis qui ont alimenté l’opposition pendant de longues années), paraît complexée. Le pourquoi, on ne saurait le dire à travers ces quelques lignes. Mais, une chose dont nous sommes certains, c’est que la majorité présidentielle manque de punch. Cela est tellement perceptible que le président de la République lui-même est monté au créneau pour dénoncer cette situation qu’il juge anormale. En un mot, ce n’est pas la majorité présidentielle qui devrait raser les murs.
Mais, si la majorité au pouvoir, rase les murs et garde un mutisme gênant voire l’immobilisme face aux attaques de l’opposition, c’est que le jeu est loin d’être franc et le président IBK a grand intérêt à se méfier de sa « majorité » s’il ne veut être surpris à l’issue des élections présidentielles de 2018. Une majorité formée autour du président ATT, au nom d’un certain consensus politique qui permet à tous les électrons libres ou pas, de graviter autour de la présidence, n’a pas empêché le bateau ATT de couler en pleine mer. Autrement dit, les majorités présidentielles, sont des majorités de façade. Chacun joue pour soi.
Tièmoko Traoré
Source : Le Pouce
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