La Filiale Ouest de la CMDT envisage de récolter 51.300 tonnes de coton graine pour la campagne 2016-2017. Grâce aux mesures incitatives prises par le gouvernement, les conditions semblent réunies pour y arriver
Le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, était lundi à Kita dans le cadre de sa tournée de sensibilisation et d’information des producteurs de coton. Il était accompagné dans ce déplacement par le directeur général adjoint de la CMDT, Cheick Oumar Doucouré, le directeur général de l’Office de la haute vallée du Niger, Mamadou Kané, le président de la Confédération nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton (CNSCPC) et président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, et des responsables des services techniques, de projets, d’agences et programmes de développement rural.
Rappelons que l’étape de Kita avait été précédée de celles de Bougouni, Sikasso et Koutiala, la semaine dernière. A Kita qui abrite la Filiale Ouest de la Holding Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) comme dans les autres localités, les messages clés transmis par le chef du département aux producteurs de coton avaient trait au prix au producteur du coton graine fixé à 250 Fcfa le kilogramme pour le 1er choix, à 245 Fcfa pour le 2è choix et 225 Fcfa pour le 3è choix ; au maintien de la subvention des engrais à son niveau de la campagne dernière, à savoir 11.000 Fcfa le sac de 50 kg ; à la poursuite de la distribution des tracteurs dans le cadre du programme pilote d’équipements des producteurs.
Le président de l’APCAM a réitéré la gratitude des producteurs de coton pour l’augmentation du prix du coton graine qui passe de 235 à 250 Fcfa le kg au titre de la présente campagne et le maintien de la subvention des engrais. « Il faut saluer les efforts exceptionnels du président de la République et du gouvernement. Nous devons nous estimer heureux par rapport à nos collègues d’autres pays. Par exemple au Burkina Faso, le prix du coton au producteur est de 235 Fcfa le kg et l’engrais est cédé à 15.000 Fcfa le sac de 50 kg. Chaque producteur de coton est libre de vérifier ces informations sur Internet. Donc, remercions une fois de plus nos autorités pour l’attention qu’elles portent à la cause des paysans », a soutenu Bakary Togola.
DES CAS DE VENTE ILLICITE D’ENGRAIS. Mais tous les producteurs de coton mesurent-ils à leur juste valeur ces efforts du gouvernement ? Rien n’est moins sûr. En effet, malgré les mises en garde répétées, des cotonculteurs ont revendu de l’engrais subventionné. La révélation a été faite par l’administrateur général de la Filiale Ouest, Modibo Tangara.
En réaction, le ministre Denon a fermement dénoncé cette attitude et a une nouvelle fois rappelé que les contrevenants encourent des sanctions pénales. « Le gouvernement ne peut pas s’engager avec l’argent du contribuable à soulager votre fardeau des engrais et fermer les yeux sur les paysans qui s’adonnent au sabotage des moyens de production par la vente illicite de ces intrants. Je demande à toutes les autorités administratives, locales, judiciaires et aux forces de sécurité de veiller à sanctionner et punir sévèrement les contrevenants», a requis le ministre.
Ces sanctions sont d’autant plus fondées, a-t-il expliqué, que le gouvernement soutient financièrement et par tous les moyens la culture du coton qui est une spéculation hautement stratégique pour le pays. C’est la seule spéculation agricole qui génère des devises pour le Trésor public.
La visite du ministre de l’Agriculture a été, comme lors des étapes précédentes, l’occasion de donner la parole à la frange de frondeurs qui dénonce le processus de mise en place des instances dirigeantes des associations et coopératives. Sékouba Dembélé, l’un de leur porte-parole, a averti que ses collègues frondeurs et lui n’accepteront jamais la démarche qui a consisté à former le bureau du sommet à la base en contradiction avec les textes de l’OHADA qui régissent la mise en place des instances dirigeantes des sociétés coopératives.
Mais après des échanges francs, Sékouba Dembélé a tempéré ses propos, assurant que ses collègues et lui n’entraveront pas la culture du coton dans la zone. Ils adhèrent ainsi à un mouvement général qui marque l’engagement des paysans à cultiver le coton cette année et à atteindre les objectifs fixés.
La Filiale Ouest de Kita envisage ainsi de récolter 51.300 tonnes de coton graine au titre de la campagne agricole 2016-2017. Les paysans présents à la rencontre de Kita ont pris l’engagement d’atteindre cet objectif. Mais selon l’administrateur général de la Filiale Ouest, Modibo Tangara, la réalisation de cet objectif va buter sur des difficultés au nombre desquelles la divagation des animaux pendant l’hivernage, la ruée des bras valides vers les sites d’orpaillage traditionnel pendant les travaux champêtres notamment à des périodes cruciales comme les phases de l’épandage d’engrais, des traitements phytosanitaires et de la récolte.
En ce qui concerne la divagation des animaux, le ministre a proposé d’installer des brigades villageoises de surveillance et d’établir des sanctions pécuniaires pour les propriétaires, dont les bêtes ravageraient les champs. Pour la ruée des jeunes vers les sites d’orpaillage, il estime qu’il suffit que les autorités administratives et les forces de sécurité fassent respecter la mesure de fermeture de ces sites pendant l’hivernage.
« Je suis satisfait de la rencontre avec les paysans qui adhèrent volontiers au plan de campagne agricole 2016-2017. Leurs besoins ont été satisfaits à plusieurs égards (subvention des engrais et équipements agricoles). Je leur souhaite une bonne campagne agricole dans les conditions optimales de pluviométrie et d’apaisement sur le front des nuisibles », a indiqué Kassoum Denon à l’issue de la rencontre.
M. COULIBALY
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