De vrais bluffeurs de la démocratie malienne : ils pensent tous tromper les Maliens. Ils ont tous deux déboursé pour organiser un meeting et une marche. Même si la majorité est allée loin dans la démobilisation des militants de l’opposition, l’opposition aussi a fait siennes des revendications sociales. Même si on ne représente ni l’opposition ni la majorité, on regarde avec beaucoup d’intérêt ce qui se passe aujourd’hui sur la scène politique malienne. La majorité a organisé son meeting ; le même jour, l’opposition a décidé de marcher contre le régime. En politique, chaque détail compte. Personne ne nous fera croire que c’est le hasard qui a fait que les événements sont tombés le même jour. Surtout que c’est Tiébilé Dramé qui avait insisté pour le maintien de la date du 21 mai. Toute chose qui n’a pas laissé de marbre le PS Yelen Koura, qui a réagi et dit qu’il ne participera pas à la marche de l’opposition. Même en tant que parti d’opposition. Préférant le meeting qui était conçu comme «une réponse de la majorité pour affaiblir la marche de contestation de l’opposition». Si le débat politique malien est réduit à ça, il est alors temps que chaque Malien prenne conscience que nos politiciens ont atteint le sommet de leur incompétence, et qu’il est temps de passer le balai citoyen pour reprendre notre destin en main, sinon nous irons droit dans le mur. L’heure du changement est arrivée. Le changement de la classe politique actuelle, constituée de bluffeurs de la démocratie.
ATT n’a rien dit
Ils disent tous que c’est ATT qui leur a dit de faire une marche pour son retour, de participer au meeting pour son retour. Mais personne ne nous montre les dits et écrits d’ATT dans ce sens. Le président n’a rien dit à personne. C’est l’initiative d’hommes politiques qui vivent ou continuent à vivre du «nom d’ATT». Alors que l’intéressé lui-même reste très discret. Tout le monde sait que les autorités actuelles ont introduit une procédure contre ATT pour le juger pour haute trahison. La réponse n’est pas encore connue. Mais cela a suscité la mise en place de la haute cour de justice, qui est une manière politique de recasser un mécontent du RPM, donné précédemment pour président de l’Assemblée nationale. Isac a été préféré à Abdrahamane Niang, contre la volonté d’IBK. Depuis l’introduction de la procédure d’inculpation d’ATT, rien ne bouge. Mille et une fois la présentation du rapport sur l’inculpation d’ATT a été reportée. ATT n’attend que la réponse à cette requête du gouvernement pour venir répondre devant Dieu et les hommes. En d’autres termes, les activités en cours, les marches et meetings des alimentaires ou des opposants fatigués, qui veulent être avec le pouvoir, ne sont guère l’expression de la volonté d’ATT.
Des marcheurs claqués
L’opposition malienne a marché le samedi 21 mai 2016 à Bamako, de la Place de la Liberté à la Place de l’indépendance. C’est une distance un peu longue pour certains anciens ministres, députés et autres cadres de l’opposition. Au début de la marche, plusieurs étaient chauds, rapides et agiles comme des jeunes. Mais au fur à mesure que la marche avalait les rues de Bamako, certains n’en avaient perdu toute voix. Avec des sachets d’eau et de bouteilles d’eau minérale, beaucoup se sont désaltérés le long de la marche, avant de verser le reste de l’eau sur leur tête. Certaines femmes ont failli abandonner. Mais tous ont continué la marche jusqu’à la Place de l’indépendance. Le temps des discours des leaders, certaines personnes ont cherché à se mettre à l’ombre. Après la marche, c’était une mini course vers les voitures. Arrivés à la maison, des chefs de famille, mis KO par la marche, souffraient de contusions. Certaines anciennes douleurs étaient revenues. Ils ont alors sorti des placards beurre de karité. Heureusement pour eux, le lendemain était dimanche. Sinon plusieurs opposants auraient «séché» le travail. Comme pour dire qu’il n’est facile de marcher…
Le gouvernement esseulé
Depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le 15 juin 201, seules les autorités maliennes sont en train de faire des efforts pour que la mise en application de l’accord soit une réalité. Le siège du comité de suivi, la mise en place des mécanismes de cantonnement, la prise en charge des frais de logement, restauration et transport des ex-rebelles. L’adoption de la loi portant modification du code des collectivités territoriales, la mise en place du comité national de coordination de l’accord, le financement du pré-cantonnement. Le financement du forum de Kidal, même s’il a été avorté. Tout cela a été pris en charge par le seul gouvernement. On se demande pourquoi les groupes rebelles ne font rien. Ils ne font que mettre la pression sur le gouvernement, quand ils arrivent à Bamako. Alors qu’aucun membre du gouvernement ne peut se rendre à Kidal. Les ex-rebelles sont même en train de construire à Bamako des villas. Certains ex-chefs rebelles se sont mariés à Bamako parce qu’ils savent que la situation y est calme. Ils ne veulent pas faire d’ouverture, mais demandent quand même au gouvernement de tout faire.
49 personnes dans une cellule
La Commission Loi de l’Assemblée nationale du Mali, dont le président est l’honorable Zoumana N’Ji Doumbia, a effectué une tournée dans certaines prisons du Mali. Les élus de la nation étaient dans la région de Sikasso où certaines prisons sont remplies de monde. Dans les cellules de Ouélessebougou, il y a un cas plus que grave, car 49 prisonniers sont entassés dans une même cellule. À cela il faut ajouter le manque d’eau, d’électricité ; donc, les conditions d’hygiène n’existent pas. Les problèmes rencontrés dans les prisons de Sikasso sont les mêmes que ceux des cellules de la prison centrale de Bamako. En plus des prisonniers ordinaires, il y a des terroristes qui ne peuvent pas être mis dans les mêmes cellules. Les cellules des prisons sont remplies. Les surveillants de prison n’ont pas raté l’occasion d’évoquer leurs propres difficultés. Les conditions exécrables dans lesquelles ils travaillent, sans oublier le manque de moyens de travail, encore moins de véhicules pour transporter les prisonniers. Le président de la Commission Loi, après avoir écouté tout le monde, a pris l’engagement de transmettre les messages à qui de droit.
La paix des combattants
Il y a eu un affrontement entre Gatia et Compis 15 dans la zone de Ndaki. Suite à cet affrontement, il y a eu deux morts du côté de la Compis 15. Après, 19 éléments de la Compis 15 ont été interpellés et désarmés à Ndaki par leurs collègues du Gatia. Tout cela s’est passé le 15 mai 2016, dans cette partie de Gourma central, et c’était le jour du premier anniversaire de l’accord pour la paix au Mali. Un anniversaire qui se fête dans le sang et au bruit des Kalachnikov. Sur instructions des responsables de la direction politique de la plateforme, les 19 combattants ont été tous libérés, avec armes et bagages. Par ailleurs, un seul site de pré-cantonnement est retenu à Ndaki, pour recevoir tous les combattants issus des rangs de la plateforme. Toute chose que la Compis 15 a acceptée sans problème. Ainsi prend fin ce malheureux incident qui a opposé Compis 15 au Gatia à Ndaki. Les sages Imghad et Peuls ont trouvé les mots justes pour réconcilier les cœurs et les esprits.
Enlèvements
Gao est une ville complexe où les populations assistent à des vols, des pillages et assassinats de la part des terroristes et autres jihadistes qui infiltrent la ville de temps à autre. Un médecin commandant des Fama a été tué à son domicile. Le 16 mai 2016, plus précisément à 15 h30, deux individus armés de P.A. et à pied ont enlevé le véhicule de l’ONG MAG (Mine Advissory Group) à Gao, 7ème Quartier (Sossokoira), à un jet de pierre de la mosquée. Après leur forfait, les assaillants ont débarqué le chauffeur et pris la direction du nord. Pas de mort ni de blessé, fort heureusement. Les Fama ont lancé la poursuite. Mais n’ont pu mettre la main sur les bandits en question. Après cet enlèvement, c’est un tricycle qui a été enlevé au marché. Ce tricycle a été recherché en vain. Les jeunes de Gao, lors de leur marche de la semaine passée, ont mis l’accent sur ces vols et enlèvements qui se produisent à longueur de journée dans la Cité des Askia, au vu et au su de tout le monde. En tout cas, les femmes surtout les vendeuses de légumes dans le marché se sont organisées en comités de victimes de petits vols répétés.
Et ils ont eu gain de cause !
Le commerce est l’activité principale de la ville de Tombouctou. Face aux taxes de dédouanement très élevées, les commerçants de Tombouctou ont organisé une journée «ville morte». C’est toute la ville entière qui en souffrait. Le président de la Chambre de commerce de Tombouctou nous a accordé une interview dans la quelle il précise la détermination des opérateurs économiques. Se sont jointes à la mobilisation les autres chambres consulaires : transport, métier, agriculture et les miniers. 24h sans commerce. Le lendemain jeudi 19 mai 2016, il y a eu une marche pacifique. La situation a perduré, les boutiques sont restées fermées. Parce que le président de la Chambre de commerce Papa Faye et 3 autres membres consulaires avaient été mis en prison par la prévôté de Tombouctou. La nuit, ils les avaient laissés aller passer la nuit en famille. Avec la consigne de se présenter le lendemain. Suite à la journée morte enclenchée par les opérateurs économiques, le gouverneur de la région de Tombouctou a pris toutes ses responsabilités, en ordonnant l’entrée des camions dans la ville, lesquels stationnaient depuis 72 h à l’entrée de la ville. Les revendications des commerçants ont toutes été satisfaites, et les activités économiques ont repris immédiatement dans la ville, a expliqué un responsable de la Chambre de commerce, Alhousseini Wangara. Toute chose appréciée par les communautés qui ne souhaitent pas voir dans les rues des manifestations qui peuvent déborder et compromettre la quiétude.
Déception et tristesse
Les braquages et pillages continuent toujours à Tombouctou, avec leurs corollaires d’innocentes victimes blessées par armes ou tuées. Avant-hier, des jeunes venant de Bamako ont été attaqués avant Bambara Maoundé. Bilan : 2 personnes blessées par balles, froidement visées par les bandits qui les ont dépouillés de tout bien : du téléphone portable au portefeuille. En même temps, Compis 15 et son ancien allié se sont affrontés dans des combats qui ont fait 2 morts dans la même région de Tombouctou. Pourtant, l’accord de paix a un an. Mais on a l’impression que ceux qui se remplissent les poches grâce aux armes, veulent encore se donner le temps de se constituer un pactole, en attendant la rançon de la communauté internationale. Ceux qui prétendent vouloir récupérer leur intégrité territoriale traînent également les pieds, distribuant des millions pour permettre aux acteurs du chaos malien de se retrouver dans leur ville-garnison, au son de la guitare et du Tandé des femmes. Même la presse nationale ne couvre pas, ne serait-ce que pour montrer à ces populations abandonnées aux mains de ses bourreaux qui prétendent réclamer liberté, droits, développement, qu’elles continuent à être maliennes. Un an après la comédie du paraphe et la tactique de la signature et la rupture du jeûne à Koulouba par les ogres de la prétendue rébellion, le tirage des ficelles continue. Les marionnettes se font encore plus belles. Les populations noires continuent à être les victimes silencieuses. Les réfugiés sont encore dans les camps. Quelle paix, la Minusma veut-elle maintenir ?
Camions humanitaires
Le gouvernement vient de mettre en route, pour les camps de réfugiés maliens de Burkina Faso, 8 camions humanitaires. Ces camions humanitaires ont pris le départ à Mopti au cours d’une cérémonie brève au niveau du gouvernorat de Mopti. C’est pour faire une assistance à 33846 réfugies maliens vivant au Burkina Faso. L’aide est composée de riz, sucre, d’huile, pour une valeur de plus de 400 millions Fcfa. Les huit camions humanitaires sont escortés par les Fama jusqu’à la frontière Mali-Burkina Faso. Une fois sur le sol burkinabé, ce sont les militaires de ce pays qui vont se charger de l’escorte jusque dans les camps des réfugiés maliens. Le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction des régions nord du Mali ne veut pas se limiter à ce seul geste à l’endroit des réfugiés. Déjà, il s’occupe de tous ceux qui sont de retour dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou. D’autres actions sont en cours pour envoyer d’autres camions humanitaires, qui ne seront pas seulement dirigés vers les camps de réfugiés, mais dans toutes les régions du Mali.
70% de moins
Contrairement aux autres années, et surtout à la veille du mois de Ramadan, on assistait à des mariages à foison au Mali. Cette année, il y a eu moins de mariage. Selon les maires de certaines communes du pays et du district de Bamako, cela s’explique par plusieurs phénomènes. Dans la ville de Bamako, il y a eu plusieurs divorces ; la plupart des femmes mariées sont divorcées après le Ramadan. Elles ne savent pas faire la cuisine, ou se sont mariées à cause de l’argent. Une fois que leur mari devient pauvre, elles plient bagages. Un autre facteur à Bamako, c’est le fait que plusieurs femmes sont prises en charge par des hommes mariés, qui leur donnent tout. Elles perdent cet avantage, une fois mariées. Selon le maire signataire de Faladié, le taux de 70% est minime. Un facteur incontestable : cette année, la pauvreté a fait reporter plusieurs mariages. Dans les régions, la mauvaise pluviométrie de l’année passée est à la base de cet état de fait. Plusieurs jeunes filles se préparent elles-mêmes pour trouver des maris dans les villages. Elles viennent travailler à Bamako pour faire leur trousseau. Ce qui fait qu’il n’y a eu que 30% de mariage cette année, soit 70% de moins par rapport aux années 2011, 2012 et 2013. La baisse a commencé en 2014 et 2015 et s’est aggravée cette année. Bizarre : il y a moins de cortèges à Bamako en cette veille de Ramadan.
Source : Le Reporter
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