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Yelimané, tension sociale permanente : Y en a marre

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Depuis presque trois ans, le climat social est permanent tendu à Yélimané, dans ce Cercle de la Région de Kayes. Plusieurs raisons sont évoquées. D’abord une histoire de vandalisassions du bar-restaurant de la dame Maro suite à une incitation de la radio locale appartenant à l’Honorable GASSAMA.

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Une plainte de la dame au tribunal à Kayes a failli aboutir à une première levée de l’huminité de l’Honorable GASSAMA député depuis 20 ans, chose rarecime dans le lanterneau politique au Mali. L’Honorable GASSAMA a donc échappé à cette plainte. On peut dire que cet honorable presque illettré en français depuis vingt ans a bien rempli ses différents mandats à l’hémicycle, à travers des interpellations à résonance nationale et de hautes portées politiques des membres du Gouvernement. Il est constamment au-devant de la scène politique malienne. En 2011, il a eu maille à partir avec Madame le Maire de la comme I, Mme KONTE Fatoumata DOUMBIA. Le motif évoqué était qu’une décharge permanente en fumée polluait l’atmosphère du quartier Boulkassoumbougou et provoquait même selon certains habitants de la toux chez bon nombre d’habitants. Faute d’évacuation de la dite décharge, le Maire a accusé l’honorable GASSAMA d’être l’instigateur d’une révolte des populations jeunes contre elle.

Cette révolte s’est manifestée par l’envahissement des bureaux de la Mairie et le saccage de son véhicule 4X4, tout neuf et sa calcination. Une plainte du Maire au tribunal de la commune I, a failli aboutir à la levée de l’huminité de GASSAMA pour une deuxième fois n’eut été l’intervention du Guide religieux Chérif Ousmane HAIDARA entre les deux protagonistes.

Depuis le mois de décembre 2015, rien ne va plus entre les populations de localité de Yélimané composée de 12 communes. Pour rappel, une forte délégation du Bureau Politique National du Rassemblement Pour le Mali (RPM) dont au moins trois Ministres étaient partie à Yélimané au mois de janvier 2016, pour promettre Monts et Vaux à la population de cette localité.

Pour les hommes politiques avertis, le RPM voudrait prochainement avoir au moins un député dans la localité, tout en éliminant l’honorable GASSAMA. Les manœuvres de déstabilisation du RPM ont donc bien commencées. Le RPM, voudrait avoir comme allié l’Association ‘’Yélimané DAGAKANE’’ qui veut dire le développement de Yélimané. La revendication fondamentale de l’Association ‘’Yélimané DAGAKANE’’est relative à la diminution de la TDRL (Taxe de Développement Régional et Local) qui semble être plus élevée que dans les autres localités du Mali selon la dite Association.

A Yélimané, la TDRL est de : 2135 francs CFA contre 2500, par exemple, pour le cercle de Koutiala, et 1000 francs CFA pour Ménaka. C’est la loi qui le dit ainsi. Cela n’est le fait de personne, encore moins des Maires ou Députés de Yélimané ou d’un Préfet, affirme l’Honorable Soukouna, élu ADEMA de Yélimané. Par rapport à cette agitation de quoi s’agit-il ?

Il s’agissait d’enlever un 1000f CFA quelconque qui serait ajouté pour servir à la construction de la résidence pour l’ancien Président Moussa TRAORE. C’est ainsi que l’Association (Yélimané DAGAKANE) a fait le porte à porte pour appeler les populations à la désobéissance civile pour ne plus payer la taxe dite de TDRL.

Pour la petite histoire, c’est en 1986, quand l’ex Chef de l’Etat Moussa TRAORE était venu une fois à Yélimané, on l’avait recueilli sous un gros hangar et le vent a enlevé ce hangar pendant que Moussa TRAORE faisait son discours, c’est ainsi qu’il a dit que si jamais il revenait une autre fois et qu’il soit reçu sous un hangar que les habitants verront de quel bois il s’échauffe. C’est suite à ce passage de Moussa TRAORE qu’il a été décidé d’augmenter de 1000 francs pour lui construire un pied à terre. C’est  cette somme que l’Association DAGAKANE voudrait qu’on l’enlève de la TDRL. Car, selon les responsables de l’association DAGAKANE, cette somme n’est plus collectée pour la construction de la Résidence du Président Moussa TRAORE mais elle revient, en réalité, aux maires, préfets, juges et députés qui se succèdent.

« Ce sont ces autorités qui se partagent une partie des impôts portant sur la somme de ces 1000 francs CFA que les populations payent chaque année », avance l’Association DAGAKANE. Si cette taxe a été maintenue jusque-là c’est parce que Yélimané voulait un développement accéléré. L’Association récrimine ladite taxe, dont l’utilité et l’usage ne sont pas plus perçus par les populations. Suite à cette dénonciation l’Association Yélimané DAGAKANE a demandé aux populations de ne plus payer les dites taxes. Donc, les autorités communales, et préfectorales sont accusées de gestion non transparente. Le Préfet a rejeté ces accusations de l’Association Yélimané DAGAKANE, interdite de surcroit d’activités associatives depuis lors. Les contrevenants à cette mesure ont été embastillés et mis sous dépôt de mandat il y a de cela quelques mois.

Cette désobéissance, a privé toutes les autorités communales et préfectorales de ressources de financement, affectant sérieusement, le principe de la libre administration des collectivités. Yélimané veut-il faire comme les Touareg de Kidal qui ne payent aucune taxe actuellement, parce qu’ils veulent leur République. Les populations de Yélimané veulent-elles leur République ?

L’Association ne doit pas fermer les yeux sur le fait que les communes du Mali n’ont jamais pu faire face aux charges qui les incombent. De même les taxes de développement local, même régional et qui devrait servir à la rétribution du personnel communal ne rentrent presque pas. Cela est un constat général au Mali. Pour conclure on peut dire que jusque-là la décentralisation n’est pas parvenue à transformer les mauvais payeurs d’hier en bon contribuables d’aujourd’hui. Les populations de Yélimané et l’Association DANGAKANE doivent savoir raison garder, car lorsqu’on invente le train, on invente aussi le déraillement. Toute progression peut être en même temps une régression. Ne pas vouloir des inconvénients d’une chose, c’est inévitablement se priver des avantages. De quoi donc risquons-nous de nous priver si nous ne faisons rien ?

C’est à Yélimané DAGAKANE de répondre à cette question.

 

Seydou DIARRA   

 

Source : Le Carréfour

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