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Baisse des cours du pétrole : PEU D’INCIDENCE SUR LES TRANSPORTS

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Les professionnels soutiennent que la diminution des prix des carburants à la pompe n’est pas suffisamment significative pour être répercutée sur les tarifs

station service carburant essence

La longue période de chute des cours mondiaux du pétrole, observée depuis 2014, ne s’est pas accompagnée d’une baisse consécutive des prix du transport dans notre pays. En effet, de 140 dollars en 2014, le prix du baril de pétrole est passé aujourd’hui sous la barre des 40 dollars poursuivant ainsi sa tendance baissière. Pourquoi cette tendance baissière n’est pas répercutée sur les prix du transport. Aussi, pourquoi les prix à la pompe ne suivent pas le mouvement à la baisse ? Le gouvernement ne peut-il pas mieux faire ? Sont autant de questions qui préoccupent les citoyens. Le président du Conseil malien des transporteurs routier (CMTR), Youssouf Traoré, un brin agacé, nous a répondu qu’il s’en tient à ses propos du mois de février dernier, publiés dans les colonnes de ‘’L’Essor’’. Il faut rappeler qu’en début d’année, les transporteurs avaient fait savoir qu’une baisse des prix n’était pas à l’ordre du jour. Youssouf Traoré avait, en effet, expliqué que la baisse des prix des produits pétroliers à la pompe n’est pas assez significative pour être répercutée sur les frais de transport. «Les prix affichés à la pompe sont nettement en deçà du seuil normal pour envisager une baisse. La baisse à la pompe doit atteindre au moins 30 à 35% pour occasionner une diminution de nos tarifs. De 2002 à 2012, le prix du carburant a augmenté de 80% mais avec les efforts de l’État, les frais de transport sont restés à un niveau acceptable », a-t-il fait remarquer. Un autre membre influent du CMTR qui a voulu garder l’anonymat, a expliqué que tant que le prix du gasoil ne sera pas inférieur ou égal à 500 Fcfa, il ne saurait être question de réduction. « Les difficultés auxquelles les transporteurs sont confrontés ne sont pas de nature à tirer les prix vers le bas : tracasseries policières, difficultés à payer les vignettes, immixtion des pétroliers et autres commerçants dans le transport. Toutes choses assimilables à de la concurrence déloyale, a ajouté notre interlocuteur. Abondant dans le même sens, Bakary Coulibaly et Moctar Dabo, respectivement secrétaire général et trésorier général du Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali – Gros porteurs – (SYNACOR) ont expliqué que depuis la libéralisation du transport, le problème s’est compliqué avec l’absence de fixation de prix officiels. Regrettant la période où les prix étaient fixés par l’Office national des transports (ONT), les syndicalistes ont souligné qu’il leur est difficile, voire impossible de travailler en dessous des tarifs pratiqués actuellement. Le gérant de la compagnie Bani Transport (disposant d’une trentaine de cars dans l’exploitation interurbaine et sous régionale) Ousmane Traoré, de son côté, a déploré le fait que la concurrence et le libéralisme dans le secteur des transports ont fait fléchir les prix. A titre d’exemple, dira-t-il : « le prix normal du billet Bamako – Sikasso est 7000 Fcfa, mais certains transporteurs prennent des clients à 5000 Fcfa voire 4000 Fcfa. Idem pour l’axe Bamako – Gao où à l’aller, l’usager doit débourser 17.500 Fcfa contre 15.000 Fcfa au retour. Le libéralisme ou la concurrence font que certains proposent jusqu’à 12.500 Fcfa». Notre interlocuteur précise aussi qu’en 10 années d’exploitation de sa société sur l’axe Bamako – Accra, les prix n’ont pas changé, c’est-à-dire qu’ils sont restés à 30.000 Fcfa à l’aller. Par ailleurs, Ousmane Traoré n’établit pas forcément un lien de causalité entre la hausse des hydrocarbures et celle des frais de transport. « Sous la deuxième République, le litre de gasoil coûtait 350 Fcfa et le tarif Bamako–San était fixé à 6000 Fcfa. Aujourd’hui, malgré le fait que le litre du gasoil est passé à 580 Fcfa, le tarif pour rallier ces deux villes est resté inchangé ». Le gérant plaide pour une diminution du prix du carburant (sinon, on court à la catastrophe) en se référant au triste souvenir de la faillite des compagnies de transport urbain. Sentiment d’incompréhension. Le premier vice-président de l’Association des consommateurs du Mali (Ascoma), Abdoul Wahab Diakité fera savoir à son tour qu’avec la libéralisation du secteur des transports, il est difficile pour le gouvernement d’imposer un prix aux transporteurs. Surtout que le secteur est divisé en deux parties : transport interurbain, structuré et géré par des sociétés et en transport urbain confronté à de nombreuses difficultés et particulièrement dominé par l’informel. C’est justement ce côté informel qui influe négativement sur l’application de la libéralisation des prix comme on le souhaiterait. L’appartenance des SOTRAMA (95% des moyens de transport urbain) aux fonctionnaires et autres agents de l’Etat est l’un des gros handicap du secteur. Parce que ceux qui sont censés prendre les décisions idoines et éventuellement vider des contentieux sont à la fois juges et parties, a-t-il déploré. Pour mieux gérer la situation, l’Ascoma préconise une concertation entre acteurs c’est-à-dire l’Etat à travers la direction nationale des transports, les consommateurs et les syndicats et regroupements de transporteurs en vue de la fixation de prix consensuels. Abdoul Wahab Diakité ajoutera que son organisation, de façon pédagogique, invite les transporteurs à revoir les prix à la baisse malgré tous les problèmes auxquels ils sont confrontés. Pour lui, l’autre solution passerait par une bonne communication assurée par le gouvernement et les transporteurs. Les usagers, quant à eux, sont partagés entre sentiment d’incompréhension, de déception voire de colère. Installé devant son échoppe au marché du Dibida, la mine renfrognée, le commerçant Abdoulaye Sangaré avoue ne pas comprendre que depuis un peu moins de deux ans que le prix du baril chute, le tarif des SOTRAMA soit resté inchangé. Lui qui emprunte quotidiennement ce moyen de transport en commun entre Niamakoro et son lieu de travail débourse 350 Fcfa pour l’aller – retour. Et pourtant, se souvient le commerçant, il y a quelques années sous prétexte d’une hausse du prix du carburant ce montant a connu une augmentation de 50 Fcfa à l’aller – retour. Le responsable du parking Belco, lui aussi poursuivra dans le même sens en disant que « seuls les pauvres souffrent énormément au Mali. Avec la chute des cours du pétrole, on s’attendait à une légère baisse même d’environ 25 Fcfa sur l’axe Kalabambougou (quartier situé derrière Sébénicoro) – centre ville que j’emprunte tous les jours. Idem pour le loyer, le panier de la ménagère, etc. Les autorités ne doivent pas rester inactives face à cette situation». Au ministère de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement, à la direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) et à l’Office national des produits pétroliers (ONAP), nos interlocuteurs ont préféré esquiver la question, en se renvoyant la balle. Même chose au niveau de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), syndicat auquel est affiliée la majorité des transporteurs et plusieurs compagnies de transport. En dépit de tout cela, un document de la direction nationale des transports datant de mars 2016 intitulé « Analyse de l’impact de la baisse du prix du carburant entre avril 2013 et mars 2016 sur le coût d’exploitation des véhicules de transport de voyageurs » pourrait apporter des éléments de réponses à certaines questions évoquées ci-dessus. Le document conclu que l’évaluation de l’impact de la baisse du prix du gasoil entre avril 2013 et mars 2016 sur le transport voyageurs effectué avec un car de 50 places sur une liaison interurbaine se traduit par une diminution du coût d’exploitation des véhicules de l’ordre de – 4,6%. En conséquence, le coût de revient moyen du voyageur/kilomètre passe de 18,81 Fcfa en 2013 à 17,9 Fcfa en mars 2016 soit une baisse de 0,87 Fcfa. Pour ce qui est du transport urbain, le document indique que l’impact de cette baisse du prix du gasoil entre avril 2013 et mars 2016, sur le coût d’exploitation des véhicules est de l’ordre de – 7,3%. Par conséquent, le coût de revient moyen du voyageur/kilomètre passe de 19,74 Fcfa en avril 2013 à 18,3 Fcfa en mars 2016 soit une baisse de 1,4 Fcfa. Enfin, le document souligne que les tarifs voyageurs de transport urbain pour un parcours moyen de 15 km respectivement en 2013 et 2016 devraient être de 300 Fcfa et 275 Fcfa contre 200 Fcfa actuellement pour le même parcours.

M. SIDIBÉ

Décès de Gagny Lah : LE BAZIN RiCHE PERD SON ROI

Le monde des affaires est en deuil. La mauvaise nouvelle annonçant le décès du grand commerçant de bazin, Gagny Lah, s’est répandue mardi comme une trainée de poudre. En effet, le roi du bazin est décédé dans la matinée du mardi à Paris à l’âge de 84 ans des suites d’une longue maladie.

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Sa dépouille sera rapatriée aujourd’hui et l’enterrement est prévu pour vendredi à son domicile à Badalabougou après la prière. Né à Kersignané (commune de Konsiga, cercle de Yélimané dans la région de Kayes), en 1932, le défunt opérateur économique avait une dimension internationale. Cet opérateur économique hors pair s’est rendu célèbre grâce au tissu bazin riche qu’il représentait depuis des décennies. Le tissu porte d’ailleurs son nom. Et beaucoup portaient ce tissu très prisé dans notre pays et dans toute la sous-région sans savoir qu’il portait le nom d’une personne en l’occurrence Gagny Lah. Très modeste et simple, l’homme était reconnaissable à travers son chapelet qu’il portait toujours au coup, son large sourire et son accoutrement de disciple des Cheickna Hamalla de Nioro du Sahel. Il avait épousé ce mode de vie pour toujours. Car c’est en 1940 alors âgé de 8 ans que Gagny Lah arriva à Nioro du Sahel. Dans la ville sainte, le futur opérateur économique apprend le Coran pendant 10 ans. A 18 ans, en 1950, il migre en Côte d’Ivoire alors colonie française. Durant les 18 autres années passées au pays d’Houphouët Boigny, il commence à faire fortune dans la vente de produits textiles comme les tissus, les pagnes, les popelines… En 1960, Gagny Lah retourne au bercail et s’installe définitivement dans la capitale. Contrairement à la majeure partie des commerçants de l’époque, il innove en se lançant dans l’importation de bazin riche, une fabrication allemande, dont il sera le représentant et en détiendra le monopole en Afrique de l’Ouest toute entière des décennies durant. Ce tissu très prisé est aujourd’hui assimilé à l’extérieur à une tenue traditionnelle malienne et fait la fierté de nos compatriotes vivant à l’intérieur comme hors de nos frontières. Il est utile de rappeler qu’à ses débuts dans ce commerce, Gagny Lah voyageait de ville en ville et d’un pays à un autre pour vendre son produit. C’est ainsi qu’il bâtit empire financier qui nourrit aujourd’hui des dizaines de milliers d’Africains. Fervent croyant, le précurseur du bazin riche était un amoureux de la lecture du Coran. « Très simple, effacé, mais rigoureux avec lui-même », l’homme n’a obtenu aucune distinction nationale. En attendant son enterrement prévu ce vendredi, Gagny Lah laisse derrière lui deux épouses, des dizaines d’enfants (ses enfants biologiques et les enfants des frères et sœurs), de petits enfants et arrières petits enfants. C. M. TRAORé

Source : L’Essor

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