En initiant ce rapprochement, les éducateurs entendent inculquer aux apprenants, les valeurs cardinales de tolérance, de pardon, de cohésion sociale et d’intégration culturelle…
Le village de Ouori-Marka, dans le cercle de Bankass, a abrité dimanche les festivités de jumelage des écoles fondamentales 2è cycle de Massakana-Ouori et de Sokoura. Natif du village, le président de la Chambre des mines du Mali, Abdoulaye Pona, qui parrainait l’événement, était présent à la tête d’une délégation venue de Bamako.
La cérémonie festive a réuni dans la cour du 1er cycle de Massakana-Ouori, le préfet du cercle de Bankass, Aboubacar Kané, le maire de la commune rurale de Sokoura, Salia Sénou, des députés élus à Bankass, Adama Paul Damango et Karim Yossi, les autorités traditionnelles, coutumières, religieuses, judiciaires…
Massakana et Ouori sont deux villages de la commune rurale Sokoura, cercle de Bankass et région de Mopti, à environ 90 km de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. La commune possède plus de 44 000 habitants composés essentiellement de Peulh, Dogon et Dafing. Majoritairement jeune, cette population vit d’agriculture et d’élevage. Mais l’émigration et l’exode rural vident les villages de leurs bras valides.
La fête a débuté dès vendredi, peu avant la prière. Une marée humaine a accueilli le parrain et sa délégation sous un soleil accablant. Les notabilités et les autorités politiques et administratives étaient également présentes. Abdoulaye Pona et sa délégation seront conduits à la maison familiale aux sons des tam-tams, des chants et danses du terroir.
Le lendemain, vers 16 heures, les villageois se sont regroupés sur le terrain hippique où ils ont assisté jusqu’au petit soir à des courses de chevaux. Dimanche, les populations de toute la contrée se sont données rendez-vous dans la cour de l’école du 1er cycle de Massakana-Ouori où se tenait la cérémonie officielle de jumelage.
A l’entame de la cérémonie, le chef de village de Ouori-Marka, Tahirou Pona, visiblement ému, a souhaité la bienvenue à toute l’assistance. A sa suite, le maire Salia Sénou insistera sur la fonction de cohésion, d’intégration sociale, culturelle et économique du jumelage. Il a ensuite promis le soutien de l’ensemble des 23 conseillers communaux aux initiateurs de cette union des deux écoles pour atteindre des objectifs ambitieux.
Drissa Arama, le directeur de Sokoura 2è cycle, est l’un des initiateurs du jumelage. L’enseignant a expliqué que le but du jumelage est le renforcement des relations existant entre les deux écoles. Il s’agit, de son point de vue, d’aller à une véritable intégration sociale et culturelle des populations à travers l’école qui, en plus des connaissances livresques, forme à la vie sociale. Pour concrétiser la volonté d’intégration, des personnes de bonne volonté aptes à appuyer financièrement et matériellement l’opération, ont été sollicitées. « D’où le choix du parrain Abdoulaye Pona », a expliqué Drissa Arama.
Un parrain qui, en plus d’apporter son soutien aux deux écoles, n’a pas caché sa satisfaction d’être aux cotés des siens. D’entrée de jeu, le président de la Chambre des mines rappellera aux formateurs les valeurs cardinales de leur beau métier. « Enseigner est un sacrifice, un sacerdoce », prêchera Abdoulaye Pona qui rappellera que l’exercice de cette profession demande un don permanent de soi, de la disponibilité et de l’amour à l’égard des apprenants.
Abdoulaye Pona a ensuite fait don aux écoles jumelles de livres de mathématiques, de physique, de chimie, de français, d’anglais, des cartables d’écolier, des cartons de craie et de stylos … d’une valeur totale d’un million Fcfa.
Le natif de Ouori-Marka a annoncé qu’il envisageait de réaliser des forages afin de mettre fin au problème d’eau potable, une denrée très rare dans la zone. Abdoulaye Pona a révélé que selon les premières conclusions de l’équipe de géologues qui l’accompagnait, le sous-sol de la commune de Sokoura regorgerait de minerais de fer et de bauxite. « Les substances minérales contribuent au développement économique de nos pays et de nos communautés », a-t-il souligné.
Le préfet Aboubacar Kané s’est étendu sur la situation sécuritaire instable et fragile du cercle du fait de fausses informations que diffusent des ennemis de la paix. D’où toute l’importance, selon lui, de ce jumelage qui, au-delà des écoliers, brassera leurs parents et toutes les communautés par ricochet. « Le Mali sort d’une grave crise. De telles initiatives permettent de recoudre le tissu social, ramènent la cohésion, l’entente entre les populations », s’est réjoui le chef de l’exécutif local.
Rendez-vous est ainsi pris pour la deuxième édition qui se tiendra l’an prochain à Sokoura 2è.
C. M. TRAORE
Source : L’Essor
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