Depuis le jour où la Cour constitutionnelle a rejeté la requête des opposants de Bamako, tendant à l’annulation de la loi sur le Code des collectivités territoriales instaurant les autorités intérimaires dans les régions nord du Mali, l’avenir du pays prend un tournant désormais décisif.
Et si c’est contre le gré de l’opposition que la Cour a approuvé une volonté gouvernementale telle une lettre à la poste, le défi immédiat qui interpelle la conscience collective est celui de savoir jusqu’où cette loi va mener la République unitaire et démocratique du Mali. Mais, à ce jour, bien malin qui saura le dire avec précision.
Toutefois, opposition et majorité ont tour à tour sorti les sagaies pour défendre chacune, sa position.
Au bout des semaines de polémiques à distance, face à un peuple qui ignore tout d’un accord l’impliquant, ce n’est plus le statuquo : le Gouvernement a désormais la voie libre pour faire valoir ses orientations, inscrites dans les engagements qu’il a pris en signant l’accord d’Alger II.
Pour la majorité parlementaire qui a jusqu’ici soutenu et défendu le projet stipulé dans le document algérois, son positionnement sur cette loi est d’ordre tout à fait, patriotique. Il s’agit selon ces députés, de ne pas faillir à leur mission de défense des intérêts du peuple malien conformément à la constitution. Depuis, ils certifient de tout faire pour appuyer le processus de paix et de réconciliation dans l’intérêt supérieur du Mali.
En face, les opposants de Bamako qui disent n’avoir pas été surpris, mais choqués de la tournure des évènements du côté de la Cour constitutionnelle, après le parlement, il aurait impérieusement fallu des discussions entre opposants et majoritaires pour trouver un compromis.
En clair, l’opposition avait tranché que si le projet venait à être voté, la loi qui en résultera ne serait qu’un pas de plus vers la partition du pays. Ce, regrette-t-elle, en instituant en matière d’administration et de gestion des collectivités, deux régimes juridiques distincts : l’un s’appliquant au reste du territoire national et qui resterait dans le domaine de la loi et l’autre, celui qui est prévu par l’article 2, relevant du domaine règlementaire et ne concernant que les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudénit appelées Azawad par certains.
Quoi que l’on puisse constater dans l’avenir, la Cour constitutionnelle, elle, a tranché dans un arrêt en date du 5 mai dernier. Dans cet arrêt, la Cour, en soutenant la constitutionnalité de ladite loi, déboute l’opposition malienne de sa requête. Prochaine étape : la promulgation de cette loi à polémiques par le Président de la République qui devra dès ce jour, s’assumer devant l’histoire. Or, si dans l’avenir, cette loi devient un facteur de paix, tel que le souhaitent gouvernement et thuriféraires, c’est tout le Mali qui y gagne. Par contre, si elle ouvre la voie à partition du pays tel qu’ont mis en garde les opposants, c’est tout le Mali qui en pâtira inévitablement.
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