La vie politique domine tout au Mali au point que les vraies difficultés qui menacent même l’existence de la nation sont noyées dans des cris et des bégaiements d’une classe politique “frelatée” comme les engrais du RPM.
Cela se comprend vu que la politique est perçue et est, en réalité, une source d’enrichissement personnel au Mali. Vu aussi que les médias, dans leur grande majorité, ne parlent que politique et de manière très frelatée. Et le citoyen, sachant très bien qu’il n’y a pratiquement pas d’homme politique exempt de tout soupçon de corruption dans la vie politique nationale, semble être toujours assoiffé de ce qui constitue son propre danger.
Incapables d’animer le débat politique, les partis politiques (plus de 150) tentent plutôt de se poignarder dans le noir en occultant les défis qui donnent du frisson au président de la République, déjà déçu par les agissements de sa propre famille politique.
Le bas peuple et ses difficultés peuvent aller voir ailleurs. Sinon il est incompréhensible qu’une centaine de personnes soient tuées dans des affrontements intercommunautaires dans le centre du pays il y a une semaine et dans la région de Ménaka il y a deux mois et que la vie de la nation continue d’être pourrie par des sujets complètement débiles à tout point de vue.
Un homme politique qui aurait détourné des milliards mérite-t-il plus d’attention que la poudrière des conflits intercommunautaires qui risque de mettre ce pays en flammes ? Un homme politique malien soupçonné de corruption ne nous surprend plus, en tout cas pas depuis 2013 où on se réveille chaque jour avec un scandale de corruption de plusieurs milliards.
Par contre sur le théâtre meurtrier des affrontements entre maliens, de nombreuses sources estiment que c’est le gouvernement lui-même qui aurait armé une communauté pour exterminer une autre. Ça peut paraître inadmissible, mais voilà quand même une accusation encore plus grave que le détournement de quelques milliards qui est un vrai faux débat. Voilà des sujets qui méritent des communiqués pour interpeller le gouvernement à faire la lumière sur cette affaire, à diligenter une enquête pour nous dire comment de simples citoyens se sont retrouvés avec de telles armes.
Frelatée qu’elle est, notre classe politique ne profite pas de son aura pour sensibiliser les populations sur les amalgames entretenus contre les talibés et peulhs dans la lutte contre le terrorisme.
Ces menaces pour les vivre ensemble ne semblent pas être très préoccupantes pour cette classe politique qui détourne carrément l’esprit du citoyen lambda de l’essentiel, de ses propres préoccupations. Cette classe politique, de manière très frelatée, est toujours dans cette dynamique d’orienter l’esprit du peuple vers celui qu’elle aura désigné comme le voleur et le pilleur de la République en perspective des échéances électorales. Et nous médias, nous jouons à son jeu.
Source: Autre presse
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