A la suite d’un procès expéditif au niveau du Tribunal de la commune I du district de Bamako, Mamadou Diarra dit Djila a été condamné à deux ans de prison ferme et mandat d’arrêt a été décerné contre lui par le juge. Djila était poursuivi pour Mme Koko Fatoumata Guindo à qui le footballeur a carotté 22 millions FCFA dans une affaire d’escroquerie autour de la vente d’une parcelle. Même si son avocat a décidé de faire appel du jugement, il faut reconnaître que l’image de Djila se trouve malmenée par cette histoire. Vu son parcours professionnel, l’ex-capitaine des Aigles du Mali et du Real Madrid devait-il se retrouver en si mauvaise posture pour si peu ?
Lorsque pour la première fois nous avons vu dans la presse la tenue du jugement relatif à cette affaire, nous avons tenté de joindre des proches et amis de Djila car, dans notre entendement, il n’est pas possible d’être footballeur professionnel de ce niveau-là, pour ensuite courir le risque de se retrouver en prison à cause d’une vingtaine de millions de nos francs. Mais apparemment, les gens que nous avons pu contacter n’étaient pas au courant de cette affaire et se désolaient de voir Mamadou Diarra dit Djila terminer sa carrière sans pour autant procéder à des réalisations significatives, après avoir gagné énormément d’argent.
Mais que s’est-il passé pour que mandat d’arrêt soit décerné par le Tribunal après une condamnation de deux ans de prison ferme, comme énoncé par le juge vidant le délibéré le 2 mai dernier? Selon les explications fournies par la partie plaignante, seule présente lors de ce procès, Djila aurait approché en 2013 la plaignante, Mme Koko Fatoumata Guindo, une Franco-Malienne, pour lui proposer de lui céder une de ses parcelles de terrain en contrepartie de 26 millions de FCFA. C’est parce qu’auparavant, lors d’une conversation, Mme Koko lui avait part de son désir d’’acquérir un terrain au Mali, mais ne voulait pas tomber entre les griffes de la mafia du foncier.
Joignant la parole aux preuves, la plaignante a exhibé devant le Tribunal les preuves d’envoi des fonds par Western Union. Avant d’expliquer que Djila a tenté de nier les faits avant d’accepter de rembourser les sommes encaissées, lorsqu’il a su que les preuves existaient. En guise de remboursement, il ne s’acquittera que de 2 petits millions, avant d’avouer à Mme Fatoumata Guindo que le terrain promis n’est plus en sa possession. Par contre, il en détenait un autre dont la valeur est 80 millions et que si la dame l’acceptait, elle n’avait qu’à compléter la somme pour en avoir droit. Se sentant ainsi flouée, Mme Koké a donc saisi la justice et c’est ce procès qui a valu à Djila une peine de prison et au remboursement des 20 millions restant dus en plus du paiement de 10 millions FCFA de dommages et intérêts (la partie civile en réclamait 15).
Pourtant, lors de son réquisitoire, le procureur de la République demandait un an de prison ferme avec sursis. Il n’a pas été suivi par le juge dont l’intime conviction a été certainement renforcée par le fait que, lors des plaidoiries, un des trois avocats de la plaignante affirmait que les enquêtes menées prouvent que le patrimoine foncier dont parlait Djila n’existe pas car il n’a qu’une seule maison située à Magnambougou. Au sortir du procès, des gens précisaient que cette maison est plus précisément à Faso Kanu.
Rappelons que Djila n’ayant pas effectué le déplacement pour venir se défendre devant le Tribunal, son avocat, n’ayant pu obtenir sur cette base le renvoi du procès par le tribunal pour permettre un débat contradictoire, s’était dérobé. Même s’il nous revient qu’il entend faire rejuger cette affaire, c’est leur droit, le mal est déjà fait car Mamadou Diarra, autour duquel se racontent beaucoup de choses, notamment qu’il ne posséderait plus rien après avoir été dépouillé par un pseudo marabout escroc, ne devait donc pas se retrouver dans cette situation inconfortable qui ne contribue qu’à enfler les rumeurs et allusions de toute sorte.
En effet, Djila a eu un parcours exceptionnel dans les milieux du football professionnel pour avoir joué à Newcastle, en Angleterre, après avoir été capitaine du Real Madrid qu’il avait rejoint suite à un passage mémorable en France, notamment à l’Olympique Lyonnais. Devait-il se retrouver devant le Tribunal pour si peu, plus précisément 22 millions de nos pauvres francs ! C’est ça la question !
A.D.
Source: sphynx
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