Cette question émane des manifestants de l’ADCYD à Paris ce jour de mai 2016.
Depuis plus d’un an, plusieurs ressortissants du Cercle de Yélimané, dans la région de Kayes se livrent à un bras de fer contre leurs Elus et les Représentants de l’Etat. Ce conflit ne cesse de s’enliser au fil des mois, et risque de dégénérer s’il n’est pas géré.
Les raisons de ce conflit, entre certains ressortissants regroupés au sein del’Association du Cercle de Yélimané Dagakané (Yélimané en avant) ADCYD et les Autorités politiques et administratives résident dans la contestation d’une taxe obligatoire imposée aux populations pour un montant doublede l’assiette légale.
Aussi, les manifestants ne comprennent pas la mise en place d’une somme servant à payer le « Carburant » chaque fois que les gendarmes sont appelés au secours des populations.
Enfin, dans un document diffusé par l’ACYD, il y est question de dilapidation de plusieurs dizaines de millions CFA au niveau du cercle au profit de privilégiés.
L’ADCYD qui regroupe les ressortissants de plus de 100 villages du cercle, s’est constituée après les premières manifestations contre les faits précités. Plusieurs personnes ont été arrêtées par les forces de l’ordre et jetées en prison. Certaines ont été relaxées, mais le Porte-parole de l’antenne Yélimané de l’ADCYD, Bakary DIAMBOU reste encore détenu. 15 autres sont libérées sous astreinte de se présenter chaque vendredi devant le juge de Yélimané.
Il existe sans aucun doute une situation tendue au niveau du cercle de Yélimané et qui se propage en France, où les choses s’enveniment. Une centaine de manifestants ont empêché les services consulaires de travailler cette journée de vendredi 06 mai. Ils sont déterminés à rester devant le Consulat jusqu’à la libération de leur Porte-parole Bakary DIAMBOU, emprisonné à Kayes actuellement. Cette libération pourra calmer la situation, même si le malaise semble profond à Yélimané. Car, les manifestations stigmatisent par là même occasion l’absence de l’Etat dans cette autre partie du pays. Beaucoup ont le sentiment que leurs élus et les représentants de l’Etat abusent de leur pouvoir. Et les banderoles déployés devant le bâtiment du Consulat ne disent pas autre chose : Non à la Corruption ; Non à l’injustice ; Non à l’insécurité.
A entendre le chapelet de griefs contre leurs Autorités politiques et administratives, l’on est endroit de se demander : les protagonistes ont-ils bénéficié d’un accompagnement pour aplanir les difficultés ? Aujourd’hui le fossé se creuse inexorablement entre les parties concernées. Le climat de défiance, qui règne entre des ressortissants de cette localité, regroupés au sein de l’ADCYD, et leur Autorités administratives et élues, comporte les germes d’un conflit grave. L’Etat devrait prendre en main le problème du cercle de Yélimané avant qu’il ne soit trop tard.
La rédaction
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