Boualem Chebihi est celui qui représentera désormais la politique algérienne au Mali. Nommé ambassadeur depuis le 23 Décembre 2015, Monsieur Chebihi a pris officiellement ses fonctions cette semaine.
Celui qui conduira la diplomatie algérienne au Mali, est un diplomate chevronné et possède toutes les compétences nécessaires pour mener à bien les responsabilités de ce poste. Diplômé de l’Ecole Nationale d’administration où il étudia en section diplomatie, Il intègre à partir du 1er Septembre 1986 le ministère des affaires étrangères. De 1988 à 1991, il a été secrétaire des Affaires étrangères, chargé de dossier au bureau des affaires politiques de la sous-direction URSS. Entre 1995 et 2008, il a été secrétaire des affaires étrangères à l’ambassade d’Algérie au Pakistan, il a également occupé le poste de sous directeur Sahel et celui de sous directeur de l’Afrique occidentale et centrale. Puis ministre conseiller de la Mission permanente de l’Algérie auprès de l`Office des Nations Unies à Genève. Avant sa nomination actuelle, il était chargé d’études et de synthèse responsable du dossier « Sahel ». Ce quinquagénaire est marié avec trois enfants. Il est trilingue et parle Anglais, français et arabe. C’est dans le quartier Daoudabougou où est sise l’ambassade d’Algérie, qu’il à reçu le Journal du Mali pour une interview.
Journal du Mali: En tant que nouvel ambassadeur d’Algérie au Mali, quels vont être les chantiers prioritaires auxquels vous allez vous atteler ?
Permettez moi de bien vouloir remercier le président Ibrahim Boubacar Keita qui m’a accueilli très chaleureusement et j’en suis vraiment heureux. Je suis également honoré d’être celui qui a été choisi pour cette fonction et la confiance qui a été placé en moi.
J’ai fait part au président de la république d’un certain nombre d’axes de travail. L’un des principaux est bien sûr le processus de paix, la promotion du processus de paix en cours dans le cadre de l’accord d’Alger pour la Paix et la réconciliation au Mali. L’Algérie est impliqué à fonds dans ce dossier et a accepté de s’engager dans cette lutte pour la restauration de la paix. Actuellement nous nous attelons à sa mise en œuvre. L’accord a mis fin aux affrontements entre les groupes armés et les forces de l’ordre du Mali, c’est déjà un grand progrès. L’accord a permis la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, son unité nationale son caractère républicain et laïc. Maintenant la tâche c’est d’organiser le retour de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire, c’est la priorité sur laquelle on va travailler. Je ferais de mon mieux, je mettrai tout en œuvre pour que la contribution de l’Algérie soit toujours utile au Mali dans le cadre du processus de paix.
L’Algérie, vous l’avez rappelé, a été un acteur clé dans la signature de l’accord de paix d’Alger, qu’est-ce que votre pays compte faire pour assurer la mise en œuvre de l’accord?
Pour ce qui est de la mise en œuvre de l’accord, nous pensons qu’il y a des avancées qu’il faut consolider. La première tâche dans ce contexte c’est de voir comment rapprocher les vues des partis signataires autour des différentes dispositions de l’accord et ce dans le cadre du comité de suivi qui se réunit mensuellement. Ainsi que pendant l’intercession, dans le cadre des quatre sous-comité thématiques qui sont créés pour l’accord. Nous travaillerons pour accélérer un peu les choses. Les attentes sont là. Nous essayons donc d’encourager les partis à travailler un peu plus vite pendant la période d’intercession entre les différentes sessions du comité de suivi. La dernière réunion du comité s’est tenu les 25 et 26 avril derniers, et le comité a constaté des progrès mais a aussi demandé une accélération du processus. Alors, que les partis essayent de mettre en place les autorités intérimaires qui est un véritable enjeu, nous nous félicitons que des pas, à ce niveau, aient été enregistrés. Nous nous félicitons aussi de l’adoption de la loi modifiant les collectivités locales, du début de l’opérationnalisation des deux régions créées, Taoudéni et Ménaka, et de la nomination des deux gouverneurs des régions. Ces dispositions sont très importantes pour l’accord.
Sur le plan des relations bilatérales entre nos deux pays, qu’envisagez-vous ?
Vous savez sur le plan politique, les relations entre l’Algérie et le Mali sont simplement excellentes maintenant la tâche est de traduire cette excellence des relations sur les différents domaines de notre collaboration sectorielle, pour la consolider un peu plus et voir de nouvelles possibilités. Le sous axe prioritaire c’est bien sûr la coopération économique, le développement des entreprises à travers des actions concrètes, de nouveaux créneaux, pour cela il y a la grande commission mixte qui se tiendra en principe au Mali prochainement. Nous avons déjà commencé à travailler, nous essayons à travers cette commission de manifester cette volonté politique. Les trois visites du président Ibrahim Boubacar Keita en Algérie, ont permis de renforcer un partenariat stratégique entre les deux pays. Il y a un sous axe à cette coopération stratégique. Les deux pays ont accumulés une bonne expérience dans les domaines des reformes, et dans le cas algérien, des reformes ont été entreprises sous l`égide du président Abdelaziz Bouteflika. Ces reformes touchent la consolidation de la paix pour permettre de remédier au déficit sécuritaire, le renforcement de la cohésion sociale, la bonne gouvernance et le bien être de la population. Nous devrions échanger sur nos expériences et s’il y a lieu, s’inspirer des expériences mutuelles. Enfin, nous devons approfondir cette convergence de vue sur nos intérêts communs au niveau national régional et international, pour qu’elle s’intensifie notamment de par l`appartenance de nos pays à la région sahélo-saharienne qui est confrontée actuellement à une menace en termes de sécurité et de développement. Ce sont les défis à relever et nous travaillerons ensemble pour que justement la lutte contre les défis sécuritaires et le développement soit efficace.
Qu’allez-vous apporter de nouveau dans l’exercice de vos fonctions ?
Je pense que mes prédécesseurs ont déjà travaillé sur beaucoup de dossiers intéressants et je compte m’inspirer de leurs expériences pour améliorer les choses, et j’espère qu’avec l’aide de mes interlocuteurs maliens, nous atteindrons nos objectifs communs.
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